ad initium

AMBR. spir., 3, 13, 93

1230 Sed dicet hic aliquis: cum numerum non recipiat diuina natura (ut ait diuus Ambrosius in li .iii. de spiritu sancto) quomodo trinitatis mysterium in tribus personis et credimus et confitemur? Quomodo enim pluralitatem recipit unitas diuinitatis: cum pluralitas numeri sit: et compositionis? cum solus deus qui a nullo est: et a quo sunt omnia simplicissima sit essentia et monas siue unitas indiuidua? Quicquid enim habet a se habet: eadem re qua est eadem sapit: eadem uult: eadem bonus: eadem iustus. nec ullam rem percipimus qua ipse sit: praeterquam ipsum quod ipse est: esse. Caetera ut angeli: non illud id est ipsum esse sunt: sed sunt illo. Mais on va me dire : puisque la nature divine n’admet pas le nombre (comme le dit le divin Ambroise au livre 3 du de Spiritu sancto), comment est-il possible de croire et de confesser le mystère de la Trinité en trois personnes ? "Comment en effet l’unité divine peut-elle admettre la pluralité alors que la pluralité est nombre" et composition, puisque Dieu seul, qui ne provient de personne, mais dont tout provient, est l’essence simple par excellence, et la monade ou l’unité en personne ? Tout ce qu’il a, il l’a de lui-même ; sa sagesse se confond avec son être, comme sa volonté, sa bonté, sa justice ; et nous ne pouvons percevoir aucune réalité par laquelle lui-même il serait, si ce n’est ce qu’il est lui-même, l’être. Pour les autres créatures, comme les anges, ils ne sont pas ce qu’il est, autrement dit l’être, mais ils sont par son être à lui.

1232 Quid ergo erit unum: si ipsa unitas diuinitatis non una est: sed numerum admittit et imperfectam multitudinem? hunc nexum ita soluit diuus ambrosius: secundum nostram sententiam quia unus deus: una diuinitas: et unitas intelligitur potestatis. Sicut enim deum dicimus et patrem uerum deitatis nomine confitentes: nec filium denegantes: ita etiam spiritum sanctum a deitatis non excludimus unitate: et tres deos non asserimus sed negamus. quia pluralitatem non unitas facit: sed diuisio potestatis. Qu’est-ce donc qui sera un, si l’unité même de la divinité n’est pas une, mais admet le nombre et la multiplicité qui est imperfection ? Voici comment le divin Ambroise tranche ce nœud : "selon notre idée qui nous fait comprendre qu’il n’y a qu’un seul Dieu, une seule divinité et une unité de puissance ; de même en effet que nous disons Dieu et Père, en confessant par son nom la vérité de la déité, sans toutefois nier le Fils, de même encore nous n’excluons pas l’Esprit saint de l’unité de la déité, sans pour autant affirmer l’existence de trois dieux, ce que nous rejetons. Car ce n’est pas leur unité qui provoque la pluralité, mais la division de leur puissance".