2387 Non intelligo solum fundi æquora: quia in toto suo globo tellus medio ambitu præcincta circumfluo mari sit: et quia oceanus infusus in multos sinus adeo uicino accessu interna maria allatrat: ut . cxv. millibus passuum arabicus sinus distet ab ægyptio mari. caspius uero . ccclxxv. milibus a pontico. Je ne comprends pas seulement que les eaux se répandent parce que sur tout son globe la terre placée au milieu serait entourée par une ceinture de mer, mais parce que l'Océan qui se glisse dans de nombreux golfes vient aboyer auprès des mers intérieures en un accès si proche que le golfe arabique n'est distant que de 115 milles de la mer d'Egypte, tandis que le golfe caspien ne l'est que de 375 du Pont.
2389 Nam satis constat nauigationibus : dimidium hemisphærii septentrionalis aqua maris obrutum esse: reliquum dimidium: in quo est orbis terrarum nobis cognitus: insulæ instar aquis eminere: ac præter mare indicum atque æthiopicum: quibus a meridie: et scythicum cymbricum ac britannicum: quibus a septentrione abluitur: hoc ipsum nostri hemisphærii dimidium quattuor ingentes sinus intra se recipit: ex mari indico duos persicum et arabicum uel erythreum. ex scythico aquilonio mari: unum scilicet caspium: hoc est hircanum. ab occasu uero tribus superioribus multo maiorem: qui tum mare nostrum: tum interius dicitur. Inculti mediterraneum uocant. De fait, par les navigations, il est devenu évident que la moitié de l'hémisphère septentrional est recouverte de l'eau de la mer, et l'autre moitié, dans laquelle se trouve le monde que nous connaissons, dépasse des eaux comme le font les îles, et, outre l'Océan indien et la Mer d'Ethiopie qui la baigne au Midi, et la Mer Noire, la Mer Baltique et la Manche qui la baigne au Nord, la moitié même de notre hémisphère reçoit en elle quatre grands golfes, deux du côté de l'Océan Indien, le golfe persique, le golfe arabique (ou érythréen), et, du côté de la Mer Noire, un seul, le golfe Caspien, autrement dit Hircanien, et, à l'ouest, un bien plus grand que les trois précédents que l'on appelle "notre mer", ou "mer intérieure", mais que les incultes nomment Méditerranée.
2418 Nam ex eo quod dependentes ubique guttæ paruis globantur orbibus: et pulueri illatæ: frondiumque lanugini impositæ absoluta rotunditate cernuntur et in poculis repletis media maxime tument: arguunt figuræ orbicularis totam esse aquam: ita ego nunc si hac datur aditus: a conceptaculis ac uallibus minorum aquarum scilicet paludium: fluuiorum: torrentiumque: maioris aquæ ualles et oceani: et nostri maris: et persici: et arabici quasi alueos ostenderem. De fait, en se fondant sur le fait que "les gouttes qui tombent forment, en se ramassant, de petits globes, et, quand on les met dans la poussière et qu'on les place sur le duvet de feuilles, elles apparaissent d'une absolue rotondité et dans les coupes remplies, elles sont plus hautes au milieu ", ils soutiennent que la totalité de l'eau est de forme orbiculaire, ainsi moi, si par ce raisonnement s'ouvre à moi un accès, en me fondant sur les récipients et vallées qui contiennent les eaux de taille moindre, soit les marais, les fleuves, les torrents, je pourrais montrer que sont semblables à des sortes de lits les vallées qui contiennent les eaux les plus grandes, de l'océan, de la Méditerranée, des golfes persiques et arabiques.