1164 (Deus omnipotens) id est sanctissima trinitas: quae in omnibus effectibus principaliter opatur: secundum regulam illam theologicam: omnia praedicamenta dicta de deo transeunt in substantiam: excepta relatione: quae ratione subiecti in quo est: transit in substantiam ne faciat compositionem: ratione uero termini ad quem est: manet: ut faciat distictionem. Quamuis autem dicat augus. intelligamus deum quantum possumus sine quantitate magnum:sine qualitate bonum: et caetera: atque ita illas uoces communissimas deo procul abigat tamen quia alias non habemus: quibus dei explicemus inefabilia opera: nisi sit relatio: uel aliquod consequens personam peculiariter (sicut mittere et non mitti patri competit: et e diuerso mitti et non mittere spiritui sancto: At filio utrumque congruit scilicet mitti et mittere: congruit et incarnari soli filio:) nisi ergo sint uel relationis nomina: uel horum peculiares quaedam appendices: licet attribuantur singulae cuique personae multa: in communionem tamen ueniunt trium personarum. Vt cum dicimus christum conceptum et natum de spiritu sancto: non dicimus spiritum sanctum christi patrem: nam et capillus ex nobis dicitur nasci: qui non uocatur noster filius: et qui ex aqua et spiritu nascuntur: non sunt filii aquae (ut ait magister in iii.) quamuis ergo spiritus sancti dicatur opus: christi incarnatio: sicut in euangelio dicitur de maria: inuenta est in utero habens de spiritu sancto: tamen illam creaturam: quam uirgo concepit et peperit: tota unitas fecit et operata est. Nec enim inseperabilia sunt opera trinitatis: quin imo nominato uno tres intelliguntur iuxta eam regulam quam proposuimus: atque ita quoque resurrectionem christi beatissima trinitas peregit: et assumptionem admirabilem: et reliqua opera coelestia. (Deus omnipotens), autrement dit la très sainte Trinité, qui agit de manière principale dans tout ce qui est effectué, conformément à cette règle théologique : tous les prédicats que l’on attribue à Dieu se changent en sa substance, à l’exception de la relation, qui, à raison du sujet dans lequel elle se trouve, se change en substance, afin de ne pas opérer de composition, mais, à raison du terme vers lequel elle tend, demeure à sa place pour opérer une distinction. Bien que, cependant, Augustin dise "nous comprenons Dieu à la mesure de notre capacité comme grand sans quantité et bon sans qualité etc.", et bien qu’il repousse ces paroles loin de Dieu comme absolument triviales, cependant, parce que nous n’en avons pas d’autres pour expliquer les œuvres ineffables de Dieu, sinon de dire que c’est une relation, autrement dit quelque chose qui concerne une personne en particulier (comme envoyer sans être envoyé convient au Père, au contraire être envoyé sans envoyer convient au saint Esprit, mais les deux s’adaptent au Fils, à la fois être envoyé et envoyer, mais s’incarner s’adapte au seul Fils) ; si donc il n’existe pas de noms pour la relation, autrement dit d’ajouts particuliers apportés aux personnes de la Trinité, on peut bien attribuer beaucoup à chaque personne, ces attributs finissent cependant par être communs aux trois personnes. Ainsi, quand nous disons que le Christ a été conçu et est né du saint Esprit, nous ne disons pas que le saint Esprit est le père du Christ (de fait on dit que les cheveux naissent de nous, mais on ne les appelle pas pour autant fils) ; et ceux qui naissent de l’eau et de l’esprit ne sont pas les fils de l’eau (comme le dit le Maître au livre 3) ; donc, même si la naissance du Christ est dite œuvre du saint Esprit, comme on le dit dans l’évangile à propos de Marie, "elle se trouva enceinte sous l’action du saint Esprit", cependant la créature que la vierge a conçue et engendrée, c’est l’unité tout entière de la Trinité qui l’a faite et réalisée. En effet, les œuvres de la Trinité ne sont pas inséparables : tout au contraire, en nommant un on comprend trois, selon la règle que nous avons proposée, et on comprend aussi le fait qu’ainsi également c’est la très bienheureuse Trinité qui a accompli la résurrection du Christ et son admirable ascension et le reste des œuvres célestes.