1197 Quam etiam rem ipse ego carmine quopiam complexus dixi: regio quae denique terris in cunctis dabitur uestro non plena laborem: seruitio: gemitu: lachrymis? seruitis ab ortu solis ad occasum: dic quae castella per orbem sint uobis? aut quas urbes ditione praematis? sedibus auulsi patriis: natalibus aruis Extorres: profugi solymis regionibus: omni in populo dominos saeuos toleratis: iniquo seruitio oppressi ludibria cuncta ferentes: Perpetuoque iugo indecores. pereuntia regna Et uidi et legi. casus mutabilis aeui Nunc hos nunc illos uarie tolluntque praemuntque. Sed uos ex illo fortuna tenaciter urget Tempore: quo regis maculastis sanguine uestri: implestisque manus. luitis commissa per omnes diffusi terras. misera haud miserabilis ulli: turba estis et.c. D’ailleurs, dans un de mes poèmes, je l’ai résumée et j’ai dit : "quelle région sur toute la terre vous sera donnée sans être emplie de votre peine, de votre gémissement et de vos larmes ? Vous êtes esclaves du levant au couchant ; dites-moi quel château dans le mondre vous appartient ? Quelle ville est soumise à votre domination ? Vous êtes renversés des sièges de vos pères, chassés de votre sol natal, exilés de la région de Jérusalem ; chez tous les peuples vous endurez des maîtres sévères, opprimés par une injuste servitude, vous êtes partout la risée de tous, déshonorés par un joug sans fin, votre royaume a péri, je l’ai vu et l’ai lu. Les mutations du sort emportent et accablent de manière variée tantôt celui-ci tantôt celui-là. Mais vous, la Fortune vous presse, sans vous lâcher, depuis le temps où vous vous êtes souillés du sang de votre roi, et en avez rempli vos mains. Vous payez, répandus sur toute la terre, ce que vous avez commis, vous voilà, foule pitoyable, que nul ne prend en pitié" etc.