1087 dicit ergo nec corrumpuntur scilicet apostoli acerbo liquore id est ex potione insipida et aquea: quo maduere lacus ueteres cum a phariseis ita ad literam explicabantur. bibentes scilicet apostoli: de uite legis euangelicae: quae dedit nobis christianis conuiuia id est potum conuiualem et suauissimum: Vnde id est ex qua cultura uitis id est sacrae scripturae: quae uitis ante dabat aquam: et post christi culturam circa uitem dedit uinum dulce: rubent aquae id est mutant colorem aquae candicantem in colorem rubeum uini: significantes hoc quod diximus iam aliquoties: quas scilicet aquas: conuertit scilicet christus: in nuptiis factis in chana galileae quibus non solum interfuit sed quodam modo praefuit uirgo deipera. et fecit scilicet christus saporem tenuem id est aqueum et insipidum sensum: legis id est uitis illius hoc est sacrae scripturae: feruescere id est mutari in saporem dulcem et musti feruentis in libris ecclesiae: cum scilicet ante in libris synagogae non ebulliret non dulcesceret: sed esset immitis insuauis et acerbus ille sapor hoc est ille sensus phariseorum et illa interpretatio. Arator dit donc nec corrumpuntur ("ils ne sont pas abîmés") évidemment les apôtres, par le liquide acerbo ("aigre"), autrement dit une boisson insipide et au goût d’eau, quo maduere lacus ueteres ("dont sont imprégnées les anciennes cuves") quand les pharisiens se contentaient de donner des explications selon la lettre, bibentes ("buvant") évidemment les apôtres, de uite ("de la vigne") de la loi évangélique, quae dedit ("qui a donné") à nous les chrétiens, conuiuia ("un festin") autrement dit une boisson de fête et d’une suavité extrême, Vnde ("d’où") autrement dit de la culture de laquelle, désignant la vigne autrement dit l’Écriture sainte, cette vigne qui auparavant donnait de l’eau, et qui après avoir été cultivée par le Christ donna un vin doux, rubent aquae ("rougeoient les eaux") autrement dit changent leur aspect transparent d’eau dans la rouge couleur du vin, avec le sens que nous avons déjà plusieurs fois indiqué ; quas ("que") évidemment les eaux, conuertit ("il a transformées") évidemment le Christ lors des noces qui eurent lieu à Cana de Galilée, noces auxquelles la vierge mère de Dieu ne se contenta pas de participer mais qu’elle présida d’une certaine manière, et fecit ("et il fit que") évidemment le Christ, saporem tenuem ("la faible saveur") autrement dit le sens au goût d’eau et insipide, legis ("de la Loi") autrement dit de cette vigne, autrement dit la sainte Écriture, feruescere ("se ravive") autrement dit se change en saveur douce, qui est celle du vin doux, dans les libris ecclesiae ("les livres de l’Église") puisque évidemment, auparavant dans les livres de la synagogue, elle ne bouillonnait ni ne s’adoucissait, mais elle était dépourvue de douceur, de suavité, et amère, cette saveur, autrement dit ce sens que donnaient les pharisiens et leur interprétation.