6 Et ii prophani authores crebris solent usurpare sermonibus: non solum nobis nati sumus si propterea sudores Herculanos laudant quod maximas aliis commoditates: Cæterum authori suo nihil ferme fructus attulerunt: si cato ille Vticensis nostri cordubensis notat ut praeconio: qui non sibi sed toti genitum se credere mundo: quod nos homines christianos facere decet: quod ut lex diuina docet: fratres inuicem omnes sumus: quorum unus idemque uel coelestis: uel terrenus pater est: Et quanquam haec naturae consanguinitas magna: illa tamen gratiæ maior uerius fratres constituit simul atque purifico rore sacri fontis expiamur. Et ces auteurs profanes ont coutume d’user souvent dans leurs discours de la phrase : "nous ne sommes pas nés pour nous", s’ils louent la sueur versée par Hercule parce qu’elle a apporté aux autres les plus grands avantages, mais à son auteur pratiquement aucun fruit, si le fameux Caton d’Utique indique comme dans l’éloge de notre cher Cordobais qu’il pense qu’il n’est pas né pour lui mais pour le monde entier ; attitude qu’il est convenable que nous, chrétiens, adoptions, car, comme l’enseigne la loi divine, nous sommes tous frères et nous avons tous un même père céleste, voire terrestre ; et bien que cette consanguinité de nature soit grande, celle pourtant que nous tenons de la grâce nous constitue plus véritablement en frères et nous sommes lavés par la rosée purificatrice de la source sacrée.