1175 At quoniam incidimus in hoc liberatoris nostri sanctissimum nomen: in quo (ut inquit apostolus) omne genu flectitur coelestium: terrestrium: et infernorum: consentaneum est: nos ueram eius scriptionem monstrare: quam philelphi authoritas uiri alioqui literatissimi deprauauit. Is enim in. xiiii. epistolarum libro: cum ab amico moneretur quod temere aut lapsu fortasse festinantis harundinis errasset: scribendo Ihesus per. h. rescripsit non id imprudenter: sed consulto a se factum. Hoc ego erratum: si alicui opico aut rudi omnino graecarum literarum contigisset: errare: minus miratus fuissem. Sed in philelpho utriusque linguae consultissimo uix equidem tale peccatum ferrem: ni tenebras humanae naturae passim experirer: ac multis periculis cognitas haberem: et in multis uiris doctissimis: et in me quoque ipso frequentius: quia multo saepius mihi mea quam aliena in mentem ueniunt. Mais puisque nous tombons sur le nom très saint de notre libérateur, "devant qui (comme dit l’Apôtre) tout genou fléchit au ciel sur terre et aux enfers", il est cohérent de montrer la véritable manière dont cela s’écrit : l’autorité de Filelfo, personnage d’ailleurs d’une extrême culture littéraire, l’a abîmé. Celui-ci en effet dans ses lettres, livre 14, comme il était averti par l’un de ses amis parce qu’il avait à la légère ou peut-être par un lapsus calami commis une erreur en écrivant Ihesus avec un h, répondit qu’il ne l’avait pas fait sans réflexion, mais bien à dessein. Il s'est trompé en cela : s’il était arrivé de se tromper à un bouseux ou à une personne totalement ignorante du grec, je m’en serais moins étonné. Mais, de la part de Filelfo, qui connaît admirablement les deux langues, je ne saurais supporter une telle erreur, si je n’avais fait partout l’expérience des ténèbres de la nature humaine ni n'avais eu connaissance de bien des périls, même chez les plus savants, et d’ailleurs assez souvent en moi-même aussi, car mes propres erreurs me viennent plus souvent à l’esprit que celles des autres.