ad initium

Iacob

1547 ac principio lsraeliticam gentem dici ab israele notum est ut in genesi legimus. En premier lieu, le peuple d'Israël tire son nom d'Israël ; cela est bien connu comme nous le lisons dans la Genèse.

1548 Qui timens aduentum fratris sui Esau: cum relinqueret mesopotamiam inscio laban socero suo: et pergeret ad isaac patrem suum in terram canaam: et iter per loca fratris sui esau esset facturus. timens ergo Iacob præferocem Esau propter primogenita et benedictiones sibi assertas: offensum: misit ei nuncios quibus placaretur: ante aquam in mutuum colloquium uenirent. Celui-ci, qui craignait l'arrivée de son frère Esaü, comme il avait quitté la Mésopotamie à l'insu de Laban, son beau-père, et retournait vers Isaac, son père, en terre de Canaan et devait passer par les possessions de son frère Esaü, Jacob donc, redoutant Esaü qui était extrêmement féroce, en raison de sa situation d'aîné et des bénédictions qui lui avaient été assurées, et sur lequel il était tombé, lui envoya des messagers pour l'apaiser et, devant les eaux, ils organisèrent une entrevue.

1548 Qui timens aduentum fratris sui Esau: cum relinqueret mesopotamiam inscio laban socero suo: et pergeret ad isaac patrem suum in terram canaam: et iter per loca fratris sui esau esset facturus. timens ergo Iacob præferocem Esau propter primogenita et benedictiones sibi assertas: offensum: misit ei nuncios quibus placaretur: ante aquam in mutuum colloquium uenirent. Celui-ci, qui craignait l'arrivée de son frère Esaü, comme il avait quitté la Mésopotamie à l'insu de Laban, son beau-père, et retournait vers Isaac, son père, en terre de Canaan et devait passer par les possessions de son frère Esaü, Jacob donc, redoutant Esaü qui était extrêmement féroce, en raison de sa situation d'aîné et des bénédictions qui lui avaient été assurées, et sur lequel il était tombé, lui envoya des messagers pour l'apaiser et, devant les eaux, ils organisèrent une entrevue.

1549 Traductis autem omnibus ultra uadum iaboch: mansit solus lacob ut melius precibus uacaret. Après avoir fait franchir à tout le monde le gué du Iabok, Jacob demeura seul pour pouvoir mieux s'acquitter de ses prières.

1550 Et ecce uir luctabatur cum eo usque mane. hic uir aut intelligitur angelus Esai in specie uiri: impediens ipsum Iacob a transitu ne consequeretur primogenita ipsius Esai secundum interpretationem hebreorum. Et voici qu'un homme lutta avec lui jusqu'au matin ; cet homme peut se comprendre soit comme l'ange d'Esaü, sous forme d'homme qui tentait d'empêcher Jacob lui-même de traverser, pour qu'il n'obtienne pas le droit d'aînesse d'Esaü ; c'est là l'interprétation que donnent les Hébreux.

1551 Qui fateantur necesse est angelum illum ipsius Esai protectorem ignarum fuisse cœlestis consilii: per quod potior hæreditas non Esao sed iacobo destinabatur: donec lucta angelus ille bonus Esai patronus expertus est tantas uires in iacobo resistente et colluctante: ut inde perceperit uel lacobi uires ad tempus illud fuisse a deo auctas at sibi resisti posset: uel suas ne præualeret: a deo debilitatas: aut suspensas esse: deo non cooperante sibi: ut scilicet ea ratione contigerit: qua tris pueros babylone rebelli lambit in horrisonis non noxia flamma caminis. Mais, dans ce cas, force leur est de reconnaître que cet ange protecteur d'Esaü ne savait rien de la décision du Ciel, par laquelle l'héritage était destiné non à Esaü, mais à Jacob, jusqu'au moment où, dans la lutte, ce bon ange, défenseur d'Esaü, s'aperçut que Jacob, dans sa résistance et la lutte, montrait tant de forces qu'il l'épargna ; soit que les forces de Jacob furent accrues par Dieu temporairement pour qu'il puisse se défendre, soit que les siennes propres furent émoussées pour qu'il ne puisse avoir le dessus, ou suspendues, Dieu ne lui prêtant aucune assistance, de la même manière et pour la même raison que cela arriva aux trois enfants dans la rebelle Babylone que, dans la fournaise aux affreux sifflements, la flamme vint lécher sans leur faire de mal.

1551 Qui fateantur necesse est angelum illum ipsius Esai protectorem ignarum fuisse cœlestis consilii: per quod potior hæreditas non Esao sed iacobo destinabatur: donec lucta angelus ille bonus Esai patronus expertus est tantas uires in iacobo resistente et colluctante: ut inde perceperit uel lacobi uires ad tempus illud fuisse a deo auctas at sibi resisti posset: uel suas ne præualeret: a deo debilitatas: aut suspensas esse: deo non cooperante sibi: ut scilicet ea ratione contigerit: qua tris pueros babylone rebelli lambit in horrisonis non noxia flamma caminis. Mais, dans ce cas, force leur est de reconnaître que cet ange protecteur d'Esaü ne savait rien de la décision du Ciel, par laquelle l'héritage était destiné non à Esaü, mais à Jacob, jusqu'au moment où, dans la lutte, ce bon ange, défenseur d'Esaü, s'aperçut que Jacob, dans sa résistance et la lutte, montrait tant de forces qu'il l'épargna ; soit que les forces de Jacob furent accrues par Dieu temporairement pour qu'il puisse se défendre, soit que les siennes propres furent émoussées pour qu'il ne puisse avoir le dessus, ou suspendues, Dieu ne lui prêtant aucune assistance, de la même manière et pour la même raison que cela arriva aux trois enfants dans la rebelle Babylone que, dans la fournaise aux affreux sifflements, la flamme vint lécher sans leur faire de mal.

1551 Qui fateantur necesse est angelum illum ipsius Esai protectorem ignarum fuisse cœlestis consilii: per quod potior hæreditas non Esao sed iacobo destinabatur: donec lucta angelus ille bonus Esai patronus expertus est tantas uires in iacobo resistente et colluctante: ut inde perceperit uel lacobi uires ad tempus illud fuisse a deo auctas at sibi resisti posset: uel suas ne præualeret: a deo debilitatas: aut suspensas esse: deo non cooperante sibi: ut scilicet ea ratione contigerit: qua tris pueros babylone rebelli lambit in horrisonis non noxia flamma caminis. Mais, dans ce cas, force leur est de reconnaître que cet ange protecteur d'Esaü ne savait rien de la décision du Ciel, par laquelle l'héritage était destiné non à Esaü, mais à Jacob, jusqu'au moment où, dans la lutte, ce bon ange, défenseur d'Esaü, s'aperçut que Jacob, dans sa résistance et la lutte, montrait tant de forces qu'il l'épargna ; soit que les forces de Jacob furent accrues par Dieu temporairement pour qu'il puisse se défendre, soit que les siennes propres furent émoussées pour qu'il ne puisse avoir le dessus, ou suspendues, Dieu ne lui prêtant aucune assistance, de la même manière et pour la même raison que cela arriva aux trois enfants dans la rebelle Babylone que, dans la fournaise aux affreux sifflements, la flamme vint lécher sans leur faire de mal.

1552 Quod fidamus: illud pariter concedemus hoc prærogatitiuæ hæreditariæ munus iacobo datum et esao ademptum: illi bono angelo fuisse ignoratum : alioquin bonus angelus non fuisset diuinæ sententiæ contrarius. Fions-nous à cette idée et nous devrons admettre en même temps que ce présent de la prérogative sur l'héritage fut donné à Jacob et retiré à Esaü, sans que le bon ange ne le sache ; autrement il n'aurait pas été un bon ange s'il avait été contraire à la décision de Dieu.

1554 Aut certe iuxta expositionem nostrorum : uir ille qui luctabatur cum iacobo: fuit angelus in specie uiri: qui ei in uia occurrit. quasi castra ipsum defendentia. On peut aussi dire en suivant l'interprétation de nos auteurs que l'homme qui luttait avec Jacob était un ange, sous l'aspect d'un homme qu'il rencontra en chemin, comme si Jacob défendait son propre camp.

1555 Hic autem angelus uidens iacobum diffidentem diuinæ protectionis cum adeo horreret Esai fratris offensionem et aduentum: finxit se ab eo uelle recedere: quemadmodum dominus fixit se longius ire. Or cet ange, voyant que Jacob doutait de la divine protection car il avait tellement d'effroi d'Esaü son frère, de le rencontrer et de le voir arriver, feignit de vouloir le laisser partir comme le Seigneur feignit de s'éloigner.

1556 lacobus ergo se deseri ab angelo protectore cernens: et spiritaliter et corporaliter cum eo colluctatus est : precibus instans : et manibus illum ne se relinqueret: apprehendens tantisper dum benedictionem: quam petebat et consecutus est postea impetraret. Jacob, voyant qu'il était abandonné de son ange protecteur, lutta alors spirituellement et corporellement contre lui, le pressant de ses prières et de ses bras pour qu'il ne l'abandonne pas, et, en le gardant prisonnier le temps qu'il reçoive aussi la bénédiction qu'il demandait, finit par l'obtenir.

1557 Vnde in osee propheta legimus de lacob. inualuit ad angelum: et confortatus est. fleuit et rogauit eum. fletu enim et precibus: deinde uiribus corporis et robore angelum urgebat ne se desereret. Il s'ensuit que nous lisons dans le prophète Osée : Jacob "se montra fort devant l'ange et il fut réconforté, il pleura et le pria" ; en effet avec des pleurs et des prières, puis, en usant de ses forces physiques, il pressait l'ange de ne pas l'abandonner.

1558 At ipse angelus: cum uideret quod eum superare non posset id est cum nollet eum uincere: ut hoc ipso indicaret Esaum a Iacobo superatum iri: sicut ipse quoque angelus ab lacobo superabatur. Mais l'ange lui-même agit ainsi comme il voyait qu'il ne pouvait l'emporter, autrement dit qu'il ne voulait pas le vaincre, pour indiquer par là-même qu'Esaü serait supplanté par Jacob, comme lui aussi, l'ange avait été supplanté par Jacob.

1558 At ipse angelus: cum uideret quod eum superare non posset id est cum nollet eum uincere: ut hoc ipso indicaret Esaum a Iacobo superatum iri: sicut ipse quoque angelus ab lacobo superabatur. Mais l'ange lui-même agit ainsi comme il voyait qu'il ne pouvait l'emporter, autrement dit qu'il ne voulait pas le vaincre, pour indiquer par là-même qu'Esaü serait supplanté par Jacob, comme lui aussi, l'ange avait été supplanté par Jacob.

1561 Ergo cum angelus non posset uincere iacobum: tetigit neruum femoris eius et statim Emarcuit. Donc comme l'ange ne pouvait vaincre Jacob, il lui toucha le nerf de la cuisse et aussitôt celui-ci sécha.

1562 Dicunt hebrei ideo neruum iacobi tactum ab angelo fuisse ut hoc modo eius manus euaderet: licet non potuerit euadere. Les Hébreux disent que la raison pour laquelle le nerf de Jacob a été touché par l'ange c'est pour qu'ainsi il puisse échapper de ses mains, sinon il n'aurait pas pu échapper.

1564 Alii dicunt claudicationem illam fuisse mysticam: cum scilicet idumæi rebellauerunt contra iudam: quia dominium Iacobi super esaum minueretur in femore iacob id est in posteris de femore eius egredientibus. D'autres disent que cette boiterie fut un signe mystique, évidemment quand les Iduméens se rebellèrent contre Juda parce que la domination de Jacob sur Esaü était affaiblie dans la cuisse de Jacob, autrement dit dans la postérité qui sortirait de sa cuisse.

1564 Alii dicunt claudicationem illam fuisse mysticam: cum scilicet idumæi rebellauerunt contra iudam: quia dominium Iacobi super esaum minueretur in femore iacob id est in posteris de femore eius egredientibus. D'autres disent que cette boiterie fut un signe mystique, évidemment quand les Iduméens se rebellèrent contre Juda parce que la domination de Jacob sur Esaü était affaiblie dans la cuisse de Jacob, autrement dit dans la postérité qui sortirait de sa cuisse.

1566 placet aliis abstinentiam nerui esse monimentum illius tactus obstupefacientis neruum iacobi: claudicationisque illius memoriam tali obseruantio obseruantia retractari renouarique. D'autres se plaisent à croire que l'abstinence de ce nerf est le mémorial de ce contact qui figea le nerf de Jacob et que le souvenir de cette boiterie est rappelé et renouvelé par cette observance.

1567 Cum autem diceret angelus ipsi lacob dimitte me. Respondit iacobus: non dimittam te nisi benedixeris mihi. Or comme l'ange disait à Jacob : "laisse-moi m'en aller", Jacob lui répondit : "je ne te laisserai pas t'en aller avant que tu ne m'aies béni".

1567 Cum autem diceret angelus ipsi lacob dimitte me. Respondit iacobus: non dimittam te nisi benedixeris mihi. Or comme l'ange disait à Jacob : "laisse-moi m'en aller", Jacob lui répondit : "je ne te laisserai pas t'en aller avant que tu ne m'aies béni".

1568 Cui angelus quod nomen inquit est tibi? Respondit ille: lacob. L'ange lui dit : "quel est ton nom ?" et lui répondit : "Jacob".

1569 Tum angelus nequaquam inquit iacob apellabitur nomen tuum sed israel. id est iacob nequaquam uocaberis hoc est luctator uel supplantator: quasi supplantatione et fraude benedictiones obtineas: sed israel id est directus cum deo uel princeps cum deo: interprete Hieronymo. Alors l'ange reprit : "on ne t'appellera plus Jacob mais Israël" ; autrement dit ton nom ne sera plus 'Jacob' qui veut dire 'lutteur' ou 'supplanteur', comme si tu obtenais tes bénédictions en supplantant et par tromperie, mais 'Israël', qui veut dire 'réglé avec Dieu' ou 'prince avec Dieu' selon la traduction de Jérôme.

1571 Talis autem nominis mutatio benedictio est. hæc in geneseos. xxxii. capite continentur: ubi nondum ab angelo nomen imponitur sed imponendum a deo prædicitur. Nam in .xxxv. geneseos capite scriptum est. Apparuit autem iterum deus lacob quando reuersus est de mesopotamia syriæ. benedixitque ei dicens: non uocaberis iacob sed israel erit nomen tuum. et appellauit eum israel. Or changer ainsi le nom est une bénédiction ; on voit cela en Genèse 32 où le nom n'est pas encore donné par l'ange, mais où il est prescrit par Dieu de le donner. De fait en Genèse 35 il est écrit : "Dieu apparut de nouveau à Jacob quand il revint de Mésopotamie de Syrie ; il le bénit et lui dit : 'tu ne t'appelleras plus Jacob, mais Israël sera ton nom' et il lui donna le nom d'Israël".

1571 Talis autem nominis mutatio benedictio est. hæc in geneseos. xxxii. capite continentur: ubi nondum ab angelo nomen imponitur sed imponendum a deo prædicitur. Nam in .xxxv. geneseos capite scriptum est. Apparuit autem iterum deus lacob quando reuersus est de mesopotamia syriæ. benedixitque ei dicens: non uocaberis iacob sed israel erit nomen tuum. et appellauit eum israel. Or changer ainsi le nom est une bénédiction ; on voit cela en Genèse 32 où le nom n'est pas encore donné par l'ange, mais où il est prescrit par Dieu de le donner. De fait en Genèse 35 il est écrit : "Dieu apparut de nouveau à Jacob quand il revint de Mésopotamie de Syrie ; il le bénit et lui dit : 'tu ne t'appelleras plus Jacob, mais Israël sera ton nom' et il lui donna le nom d'Israël".

1572 iam ergo inde iacobi principale nomen fuit israel: unde israelitæ uocatur hebreorum natio: tam et si postea quandoque lacob fuerit uocatus tanquam nomine non ita insigni. Et donc, à partir de ce moment, le nom principal de Jacob fut Israël, ce qui fait que l'on appelle Israélites la nation des Hébreux ; et même si, par la suite, on l'appela encore parfois Jacob, ce nom ne fut pas aussi illustre que l'autre.

1574 Siue ergo lucta illa fuit corporea tantum ut hebrei sentiunt: Siue spiritalis tantum ut Hieronymus ait in esaiam. cum angelo iacob oratione non manibus luctabatur: ut luctatio sit perseuerans pulsatio qua uictor euasit angelum uel deum recedere uolentem precibus uincens. Siue utroque modo luctatus est: per hunc modum lacob dictus est israel : unde israelitæ dicti sunt Hebrei: ita ut nominis mutatio futura in. xxxii. promissa sit: quæ in. xxxv. geneseos capite dicatur expleta. Il se peut que cette lutte ait été seulement physique comme le pensent les Hébreux, ou seulement spirituelle comme le dit Jérôme dans son commentaire sur Isaïe : "contre l'ange c'était avec la prière et non ses bras que Jacob luttait", de sorte que la lutte désigne l'appel persévérant par lequel le vainqueur échappa à l'ange ou à Dieu qui accepta de se retirer en triomphant de lui par des prières ; il se peut encore qu'il ait lutté des deux manières : de cette manière Jacob fut nommé Israël, d'où vint le nom des Israélites donné aux Hébreux, de sorte que le changement de nom qui allait se produire soit promis en Genèse 32 et réalisé, ainsi qu'il est dit, en Genèse 35.

1574 Siue ergo lucta illa fuit corporea tantum ut hebrei sentiunt: Siue spiritalis tantum ut Hieronymus ait in esaiam. cum angelo iacob oratione non manibus luctabatur: ut luctatio sit perseuerans pulsatio qua uictor euasit angelum uel deum recedere uolentem precibus uincens. Siue utroque modo luctatus est: per hunc modum lacob dictus est israel : unde israelitæ dicti sunt Hebrei: ita ut nominis mutatio futura in. xxxii. promissa sit: quæ in. xxxv. geneseos capite dicatur expleta. Il se peut que cette lutte ait été seulement physique comme le pensent les Hébreux, ou seulement spirituelle comme le dit Jérôme dans son commentaire sur Isaïe : "contre l'ange c'était avec la prière et non ses bras que Jacob luttait", de sorte que la lutte désigne l'appel persévérant par lequel le vainqueur échappa à l'ange ou à Dieu qui accepta de se retirer en triomphant de lui par des prières ; il se peut encore qu'il ait lutté des deux manières : de cette manière Jacob fut nommé Israël, d'où vint le nom des Israélites donné aux Hébreux, de sorte que le changement de nom qui allait se produire soit promis en Genèse 32 et réalisé, ainsi qu'il est dit, en Genèse 35.

1575 Fuit ergo lacob uocatus israel: quo tempore luctatus cum deo et tactus in femore cepit claudicare. Jacob fut donc nommé Israël au temps où, après avoir lutté contre Dieu et avoir été touché à la cuisse, il se mit à boiter.

1599 Dicitur hic claudus ex utero: ita populus israeliticus claudus ex utero id est ab origine sua et a lacob: qui claudicauerat etiam corde cum nimis diffidit: et spem abiecit plus iusto fratrem esaum timens. On dit donc que notre boiteux est boiteux de naissance, ainsi le peuple d'Israël est boiteux de naissance, autrement dit depuis son origine et Jacob, mais celui-ci avait été boiteux aussi dans son cœur, quand il manqua par trop de foi et renonça à l'espérance plus qu'il n'était juste, dans la crainte de son frère Esaü.

1607 Dicit ergo. (gens nomen.) Gens dicta scilicet israelitica: tenet nomen: ab illo israel id est iacob qui dictus est israel: qui id est iacob: æger id est infirmus in femore: hoc est claudus : reliquerat bella id est bellum hoc est luctam et pugnam ut dixi. conatus scilicet israel certare id est luctari et contendere deo id est cum deo: hoc est cum angelo qui representabat deum. Le poète dit donc gens nomen ("ce peuple, son nom") évidemment le peuple dit d'Israël, tenet nomen ab illo israel ("tient son nom de cet Israël") autrement dit Jacob qui est nommé aussi Israël, qui ("qui") autrement dit Jacob, æger ("malade") autrement dit infirme de la cuisse, autrement dit boiteux, reliquerat bella ("avait abandonné les guerres") autrement dit la guerre, autrement dit la lutte et le combat, comme je l'ai dit, conatus ("après avoir tenté ») évidemment Israël, certare ("de se mesurer") autrement dit de lutter et de s'affronter, deo ("à Dieu") autrement dit avec Dieu, autrement dit avec l'ange qui représentait Dieu.

1607 Dicit ergo. (gens nomen.) Gens dicta scilicet israelitica: tenet nomen: ab illo israel id est iacob qui dictus est israel: qui id est iacob: æger id est infirmus in femore: hoc est claudus : reliquerat bella id est bellum hoc est luctam et pugnam ut dixi. conatus scilicet israel certare id est luctari et contendere deo id est cum deo: hoc est cum angelo qui representabat deum. Le poète dit donc gens nomen ("ce peuple, son nom") évidemment le peuple dit d'Israël, tenet nomen ab illo israel ("tient son nom de cet Israël") autrement dit Jacob qui est nommé aussi Israël, qui ("qui") autrement dit Jacob, æger ("malade") autrement dit infirme de la cuisse, autrement dit boiteux, reliquerat bella ("avait abandonné les guerres") autrement dit la guerre, autrement dit la lutte et le combat, comme je l'ai dit, conatus ("après avoir tenté ») évidemment Israël, certare ("de se mesurer") autrement dit de lutter et de s'affronter, deo ("à Dieu") autrement dit avec Dieu, autrement dit avec l'ange qui représentait Dieu.

1613 Nam patriarcha iacob claudicabat corpore: gens israelitica ab eo deriuata: claudicabat corde non corpore. De fait, le patriarche Jacob boitait physiquement, mais le peuple d'Israël, qui découle de lui, boitait dans son cœur, non dans son corps.