ad initium

Iudas

835 Siquidem ante aduentum spiritus sancti petrus noui signifer testamenti uidens numerum apostolorum imperfectum: cum essent tantum.xi. iuda proditore amisso: numerus autem.xii. in multis locis sacrae scripturae praesignaretur: surrexit bonus pastor in medio. CXX. fratrum ut in locum iudae proditoris sufficeretur alter: qui esset idoneus: quo spiritus sanctus adueniens numerum integratum inueniret. Id enim propheta dauid praedixerat. Episcopatum eius accipiat alter. Constitutis ergo duobus: cecidit sors super matthiam: qui diuino iudicio ipsi ioseph praelatus est. En effet, avant la venue de l’Esprit saint, Pierre, qui était le porte-étendard de la nouvelle alliance, voyant imparfait le nombre des Apôtres, puisqu’ils n’étaient que onze depuis la perte du traître Judas, alors que le nombre douze avait été annoncé d’avance dans de nombreux passages de l’Ecriture sainte, se dressa en bon pasteur au milieu des cent-vingt frères pour que l’on procède au remplacement de Judas par un autre qui puisse convenir, afin que l’Esprit saint lors de sa venue trouve un nombre complet. C’est en effet ce qu’avait prédit le prophète David : "qu’un autre reçoive sa charge". On en désigna donc deux et le sort tomba sur Matthias qui par jugement divin fut préféré à Joseph lui-même.

835 Siquidem ante aduentum spiritus sancti petrus noui signifer testamenti uidens numerum apostolorum imperfectum: cum essent tantum.xi. iuda proditore amisso: numerus autem.xii. in multis locis sacrae scripturae praesignaretur: surrexit bonus pastor in medio. CXX. fratrum ut in locum iudae proditoris sufficeretur alter: qui esset idoneus: quo spiritus sanctus adueniens numerum integratum inueniret. Id enim propheta dauid praedixerat. Episcopatum eius accipiat alter. Constitutis ergo duobus: cecidit sors super matthiam: qui diuino iudicio ipsi ioseph praelatus est. En effet, avant la venue de l’Esprit saint, Pierre, qui était le porte-étendard de la nouvelle alliance, voyant imparfait le nombre des Apôtres, puisqu’ils n’étaient que onze depuis la perte du traître Judas, alors que le nombre douze avait été annoncé d’avance dans de nombreux passages de l’Ecriture sainte, se dressa en bon pasteur au milieu des cent-vingt frères pour que l’on procède au remplacement de Judas par un autre qui puisse convenir, afin que l’Esprit saint lors de sa venue trouve un nombre complet. C’est en effet ce qu’avait prédit le prophète David : "qu’un autre reçoive sa charge". On en désigna donc deux et le sort tomba sur Matthias qui par jugement divin fut préféré à Joseph lui-même.

869 Nostis scilicet uos fratres quia proditor scilicet iudas scarioth qui prodidit et tradidit dominum iudaeis: amens id est insanus in domini et magistri sui proditione: soluit mercedem id est praemium peccati scilicet proditionis: sibi cum dedit sibi iustum praemium proditionis. Nostis ("Vous savez"), évidemment vous les frères, quia proditor ("que le traître"), évidemment Judas Iscariote qui livra et trahit le Seigneur aux Juifs, amens ("insensé"), autrement dit fou dans la trahison de son Seigneur et Maître, soluit mercedem ("a payé le salaire"), autrement dit le prix de son péché, évidemment de sa trahison, sibi ("pour lui-même"), quand il s’est donné à lui-même la juste récompense de sa trahison.

872 talem ergo mercedem et talem poenam iuste soluit sibi iudas: qui fuit peccati nefandi author et iudex. C’est donc un tel mercedem ("salaire") et une telle punition qu’à juste titre Judas a payés pour lui même, lui qui fut à la fois l’instigateur et le juge d’un péché sacrilège.

874 Itaque ludas se iudicauit dignum laqueo: et se non expectata alicuius alterius iudicis sententia: iudicauit laqueo gulam frangens: atque ita sui ipsius fuit proditor iudas iudex lictor et carnifex: ideo Arator ait soluit sibi mercedem: quia sui ipsius fuit iudex: et sibi dedit poenam quam meruerat: qui dominum mundi et suum prodiderat. C’est pourquoi Judas se jugea digne de la corde, et que, sans attendre la sentence de quelque autre juge, il se jugea lui-même en se brisant le cou avec une corde ; et ainsi Judas fut pour lui-même traître, juge, licteur et bourreau ; voilà pourquoi Arator dit soluit sibi mercedem ("a payé pour lui-même le salaire") parce qu’il fut son propre juge et s’infligea à lui-même le châtiment qu’il méritait, lui qui avait trahi le Seigneur du monde et son propre Seigneur.

874 Itaque ludas se iudicauit dignum laqueo: et se non expectata alicuius alterius iudicis sententia: iudicauit laqueo gulam frangens: atque ita sui ipsius fuit proditor iudas iudex lictor et carnifex: ideo Arator ait soluit sibi mercedem: quia sui ipsius fuit iudex: et sibi dedit poenam quam meruerat: qui dominum mundi et suum prodiderat. C’est pourquoi Judas se jugea digne de la corde, et que, sans attendre la sentence de quelque autre juge, il se jugea lui-même en se brisant le cou avec une corde ; et ainsi Judas fut pour lui-même traître, juge, licteur et bourreau ; voilà pourquoi Arator dit soluit sibi mercedem ("a payé pour lui-même le salaire") parce qu’il fut son propre juge et s’infligea à lui-même le châtiment qu’il méritait, lui qui avait trahi le Seigneur du monde et son propre Seigneur.

877 (Taedia:) haec fuit poena quam sibi dedit iudas proditor. Ipse scilicet iudas horruit id est contremuit expauit ferre non potuit: taedia id est molestias et cruciatus: noxae suae id est sui peccati: ut unius ob noxam apud uerg. (Taedia :) ce fut le châtiment que s’infligea le traître Judas. Ipse ("lui-même"), évidemment Judas, horruit ("prit en horreur"), autrement dit trembla devant, fut pris de terreur, ne put pas supporter, taedia ("l’abomination") autrement dit la souffrance et le tourment, noxae suae ("de sa faute") autrement dit de son péché, comme Virgile : unius ob noxam ("par la faute d’un seul").

877 (Taedia:) haec fuit poena quam sibi dedit iudas proditor. Ipse scilicet iudas horruit id est contremuit expauit ferre non potuit: taedia id est molestias et cruciatus: noxae suae id est sui peccati: ut unius ob noxam apud uerg. (Taedia :) ce fut le châtiment que s’infligea le traître Judas. Ipse ("lui-même"), évidemment Judas, horruit ("prit en horreur"), autrement dit trembla devant, fut pris de terreur, ne put pas supporter, taedia ("l’abomination") autrement dit la souffrance et le tourment, noxae suae ("de sa faute") autrement dit de son péché, comme Virgile : unius ob noxam ("par la faute d’un seul").

880 Iudas autem suae impietatis morsus pati non poterat: Cum animo et recordatione uoluebat: se propter uile precium magistrum ac dominum suum uendidisse atque in supplicium protraxisse eum cuius sanctimoniam tantam: et coelestem uitae puritatem expertus fuisset conuiuens tandiu et colloquens. Judas ainsi ne pouvait supporter la morsure de son impiété. Il roulait dans son esprit et sa mémoire le fait que, pour un vil prix, il avait vendu son Maître et son Seigneur, et qu’il avait entraîné au supplice celui dont il avait pu expérimenter la sainteté et la céleste pureté de vie, en partagent si longtemps sa vie et en parlant avec lui.

885 Hunc iudae exitum tremendum petrus narrauit timens in undenario numero remanere. Telle est la fin de Judas que Pierre raconte, tout en redoutant de laisser demeurer le collège apostolique au nombre de onze.

887 (Cessante exemplo) id est desinente per mortem iudae qui poterat esse uiuens aliis exemplo. (Cessante exemplo), autrement dit en mettant un terme grâce à la mort de Judas qui pouvait, en vivant, être un exemple pour d’autres.

890 Ideo Arator subdit: qui scilicet iudas. promeruit id est meruit: necari id est strangulari: parte scilicet ea hoc est per guttur: qua scilicet parte: fuit culpa scilicet proditionis. nam per guttur emissa est illa infanda oratio: quid uultis mihi dare et.c. Voilà pourquoi Arator ajoute : qui ("qui"), évidemment Judas, promeruit ("a gagné"), autrement dit a mérité, necari ("être tué") autrement dit étranglé, parte ("par la partie"), évidemment il s’agit de la gorge, qua ("par laquelle") évidemment la partie, fuit culpa ("il a péché"), évidemment en trahissant ; de fait, c’est par la gorge que fut émis ce discours abominable : "que voulez-vous me donner etc.".

891 (Crimenque rectractans) ostendit causam cur iudas in aere pependit strangulatus: et cur suspensus crepuit medius et difusa sunt omnia uiscera eius et insepulta sunt: et in tenues auras elapsa et comminuta. (Crimenque rectractans) il montre la raison pour laquelle Judas, une fois étranglé, est resté suspendu in aere ("dans les airs") et pourquoi, une fois suspendu, il a éclaté par le milieu et pourquoi ses entrailles se sont répandues et n’ont pas eu de sépulture mais se sont évanouies et dissoutes dans les airs diaphanes.

893 Deinde cum triginta argenteis iudae emptus fuerit ager figuli in sepulturam peregrinorum: peregrini ibi sepeliebantur: at iudas solus ab agro suo id est empto sua pecunia exclusus est. Ensuite, quand avec les trente pièces d’argent de Judas on eut acheté le Champ du Figuier pour la sépulture des étrangers, les étrangers étaient ensevelis là, mais Judas seul fut exclu de son champ, autrement dit du champ acheté avec ses deniers.

893 Deinde cum triginta argenteis iudae emptus fuerit ager figuli in sepulturam peregrinorum: peregrini ibi sepeliebantur: at iudas solus ab agro suo id est empto sua pecunia exclusus est. Ensuite, quand avec les trente pièces d’argent de Judas on eut acheté le Champ du Figuier pour la sépulture des étrangers, les étrangers étaient ensevelis là, mais Judas seul fut exclu de son champ, autrement dit du champ acheté avec ses deniers.

896 permisit membra id est tradidit corpus: tali furori id est tali morti per furorem desperationis sibi illatae: in medio aeris scilicet pendens laqueo: tali dico: ut poena debita scilicet iudae propter proditionem: poneret locum in medio aeris scilicet conuenientem: hosti scilicet iudae: communi scilicet coelo et terrae id est coelestibus et terrenis: quia dominum coelestium et terrenorum prodiderat: ideo perosus (inquit) coelum et terram scilicet iudas: hoc est odio habens coelestes angelos et terrenos homines. permisit membra ("il abandonna ses membres"), autrement dit il livra son corps, tali furori ("à un tel égarement), évidemment en se pendant à une corde ; par 'tel' j’entends comme un châtiment dû évidemment à Judas à cause de sa trahison ; poneret locum in medio aeris ("plaçât dans un endroit au milieu des airs"), évidemment qui convenait hosti ("à l’ennemi"), évidemment Judas, communi ("commun"), évidemment caelo et terrae ("au ciel et à la terre"), autrement dit aux êtres célestes et terrestres, parce qu’il avait trahi le Seigneur des êtres célestes et terrestres ; voilà pourquoi le poète dit perosus coelum et terram ("odieux au ciel et à la terre"), évidemment Judas, autrement dit ayant pris en haine les anges du ciel et les hommes sur la terre.

896 permisit membra id est tradidit corpus: tali furori id est tali morti per furorem desperationis sibi illatae: in medio aeris scilicet pendens laqueo: tali dico: ut poena debita scilicet iudae propter proditionem: poneret locum in medio aeris scilicet conuenientem: hosti scilicet iudae: communi scilicet coelo et terrae id est coelestibus et terrenis: quia dominum coelestium et terrenorum prodiderat: ideo perosus (inquit) coelum et terram scilicet iudas: hoc est odio habens coelestes angelos et terrenos homines. permisit membra ("il abandonna ses membres"), autrement dit il livra son corps, tali furori ("à un tel égarement), évidemment en se pendant à une corde ; par 'tel' j’entends comme un châtiment dû évidemment à Judas à cause de sa trahison ; poneret locum in medio aeris ("plaçât dans un endroit au milieu des airs"), évidemment qui convenait hosti ("à l’ennemi"), évidemment Judas, communi ("commun"), évidemment caelo et terrae ("au ciel et à la terre"), autrement dit aux êtres célestes et terrestres, parce qu’il avait trahi le Seigneur des êtres célestes et terrestres ; voilà pourquoi le poète dit perosus coelum et terram ("odieux au ciel et à la terre"), évidemment Judas, autrement dit ayant pris en haine les anges du ciel et les hommes sur la terre.

896 permisit membra id est tradidit corpus: tali furori id est tali morti per furorem desperationis sibi illatae: in medio aeris scilicet pendens laqueo: tali dico: ut poena debita scilicet iudae propter proditionem: poneret locum in medio aeris scilicet conuenientem: hosti scilicet iudae: communi scilicet coelo et terrae id est coelestibus et terrenis: quia dominum coelestium et terrenorum prodiderat: ideo perosus (inquit) coelum et terram scilicet iudas: hoc est odio habens coelestes angelos et terrenos homines. permisit membra ("il abandonna ses membres"), autrement dit il livra son corps, tali furori ("à un tel égarement), évidemment en se pendant à une corde ; par 'tel' j’entends comme un châtiment dû évidemment à Judas à cause de sa trahison ; poneret locum in medio aeris ("plaçât dans un endroit au milieu des airs"), évidemment qui convenait hosti ("à l’ennemi"), évidemment Judas, communi ("commun"), évidemment caelo et terrae ("au ciel et à la terre"), autrement dit aux êtres célestes et terrestres, parce qu’il avait trahi le Seigneur des êtres célestes et terrestres ; voilà pourquoi le poète dit perosus coelum et terram ("odieux au ciel et à la terre"), évidemment Judas, autrement dit ayant pris en haine les anges du ciel et les hommes sur la terre.

897 quisquis enim dominum offendit: seruos quoque offendere uidetur: et quisquis inimicus est domino: eius quoque famulis inimicus est ideo iudas: perit id est mortuus est: inter utrunque id est inter coelum et terram hoc est in aere: quasi fugiens loca eorum quibus erat inimicus communis. Tout homme en effet qui offense le Seigneur paraît aussi offenser ses serviteurs, et tout homme qui est ennemi du Seigneur est aussi ennemi de ceux qui obéissent au Seigneur ; voilà pourquoi Judas perit ("périt"), autrement dit est mort, inter utrumque ("entre l’un et l’autre"), autrement dit entre le ciel et la terre, ce qui veut dire dans les airs, comme s’il fuyait le lieu de ceux dont il était l’ennemi commun.

898 (Nullis.) uiscera iudae suspensi ut iacerent insepulta: sparsa sunt per aerem: et ut cinis fugeret a mundo in tenues auras Euanuerunt. (Nullis.) uiscera ("les entrailles") de Judas pendu, pour qu’elles gisent sans sépulture, furent répandues dans les airs et, comme cinis ("de la cendre") qui fuit loin du monde, elles s’évanouirent dans les tenues auras ("les airs légers").

901 (Viscera. ) scilicet iudae suspensi: rupta id est diuulsa a corpore iudae. cadunt scilicet euoluta per aera. condenda id est humanda: nullis sepulchris id est nullo sepulchro: hoc est uiscera cadunt non condenda nec sepelienda aliquo sepulchro in poenam iudae alteram. et cinis id est corpus iudae in cinerem et puluerem comminuendum: elapsus id est euanescens et euolutus in auras tenues fugit ab orbe id est a mundo redactus in nihilum. (Viscera.), évidemment de Judas pendu, rupta ("éclatées") autrement dit arrachées au corps de Judas, cadunt ("tombent"), évidemment emportées dans les airs, condenda ("destinées à être ensevelies") autrement dit enterrées, nullis sepulchris ("en nuls tombeaux") autrement dit dans aucun tombeau ; cela veut dire uiscera cadunt non condenda ("ses entrailles tombent sans être destinées à être ensevelies") ni mises dans un quelconque tombeau ce qui constitue le second châtiment de Judas, et cinis ("la cendre"), autrement dit le corps de Judas qui doit être réduit en cendre et en poussière, elapsus ("enlevé") autrement dit s’évanouissant et emporté dans les auras tenues ("les airs légers"), fugit ab orbe ("fuit loin de la terre"), autrement dit du monde, réduit qu’il est au néant.

901 (Viscera. ) scilicet iudae suspensi: rupta id est diuulsa a corpore iudae. cadunt scilicet euoluta per aera. condenda id est humanda: nullis sepulchris id est nullo sepulchro: hoc est uiscera cadunt non condenda nec sepelienda aliquo sepulchro in poenam iudae alteram. et cinis id est corpus iudae in cinerem et puluerem comminuendum: elapsus id est euanescens et euolutus in auras tenues fugit ab orbe id est a mundo redactus in nihilum. (Viscera.), évidemment de Judas pendu, rupta ("éclatées") autrement dit arrachées au corps de Judas, cadunt ("tombent"), évidemment emportées dans les airs, condenda ("destinées à être ensevelies") autrement dit enterrées, nullis sepulchris ("en nuls tombeaux") autrement dit dans aucun tombeau ; cela veut dire uiscera cadunt non condenda ("ses entrailles tombent sans être destinées à être ensevelies") ni mises dans un quelconque tombeau ce qui constitue le second châtiment de Judas, et cinis ("la cendre"), autrement dit le corps de Judas qui doit être réduit en cendre et en poussière, elapsus ("enlevé") autrement dit s’évanouissant et emporté dans les auras tenues ("les airs légers"), fugit ab orbe ("fuit loin de la terre"), autrement dit du monde, réduit qu’il est au néant.

901 (Viscera. ) scilicet iudae suspensi: rupta id est diuulsa a corpore iudae. cadunt scilicet euoluta per aera. condenda id est humanda: nullis sepulchris id est nullo sepulchro: hoc est uiscera cadunt non condenda nec sepelienda aliquo sepulchro in poenam iudae alteram. et cinis id est corpus iudae in cinerem et puluerem comminuendum: elapsus id est euanescens et euolutus in auras tenues fugit ab orbe id est a mundo redactus in nihilum. (Viscera.), évidemment de Judas pendu, rupta ("éclatées") autrement dit arrachées au corps de Judas, cadunt ("tombent"), évidemment emportées dans les airs, condenda ("destinées à être ensevelies") autrement dit enterrées, nullis sepulchris ("en nuls tombeaux") autrement dit dans aucun tombeau ; cela veut dire uiscera cadunt non condenda ("ses entrailles tombent sans être destinées à être ensevelies") ni mises dans un quelconque tombeau ce qui constitue le second châtiment de Judas, et cinis ("la cendre"), autrement dit le corps de Judas qui doit être réduit en cendre et en poussière, elapsus ("enlevé") autrement dit s’évanouissant et emporté dans les auras tenues ("les airs légers"), fugit ab orbe ("fuit loin de la terre"), autrement dit du monde, réduit qu’il est au néant.

901 (Viscera. ) scilicet iudae suspensi: rupta id est diuulsa a corpore iudae. cadunt scilicet euoluta per aera. condenda id est humanda: nullis sepulchris id est nullo sepulchro: hoc est uiscera cadunt non condenda nec sepelienda aliquo sepulchro in poenam iudae alteram. et cinis id est corpus iudae in cinerem et puluerem comminuendum: elapsus id est euanescens et euolutus in auras tenues fugit ab orbe id est a mundo redactus in nihilum. (Viscera.), évidemment de Judas pendu, rupta ("éclatées") autrement dit arrachées au corps de Judas, cadunt ("tombent"), évidemment emportées dans les airs, condenda ("destinées à être ensevelies") autrement dit enterrées, nullis sepulchris ("en nuls tombeaux") autrement dit dans aucun tombeau ; cela veut dire uiscera cadunt non condenda ("ses entrailles tombent sans être destinées à être ensevelies") ni mises dans un quelconque tombeau ce qui constitue le second châtiment de Judas, et cinis ("la cendre"), autrement dit le corps de Judas qui doit être réduit en cendre et en poussière, elapsus ("enlevé") autrement dit s’évanouissant et emporté dans les auras tenues ("les airs légers"), fugit ab orbe ("fuit loin de la terre"), autrement dit du monde, réduit qu’il est au néant.

902 (non haec uacat.) sensus est. haec uindicta supra dicta scilicet quod iudas crepuit medius et fusa sunt uiscera eius non uacat id est non est uacua et sola quia alia addita est: nam cum precio triginta argenteorum principes sacerdotum emissent agrum in sepulturam peregrinorum pauperum qui nullum habebant in hierusalem sepulturae proprium locum: iudas ut in hac parte post mortem puniretur caruit sepultura in proprio agro cuius commoditate pauperes incolae utebantur. Itaque alienigenae agro iudae ad humationem utebantur: iudas proprio agro id est empto suis nummis male tamen partis: caruit et priuatus est in poenam proditionis. (non haec uacat.) voici le sens : cette vengeance dont j’ai parlé plus haut, évidemment le fait que Judas a éclaté par le milieu et que ses entrailles ont été répandues, non uacat ("n’est pas vaine") autrement dit n’est pas vide de sens et seule, car il s’en ajoute une autre : de fait, comme avec le prix des trente pièces d’argent les chefs des prêtres avaient acheté un champ pour la sépulture des étrangers pauvres qui n’avaient à Jérusalem aucun lieu propre de sépulture, Judas, pour être puni sur ce plan après sa mort, n’eut aucune part à la sépulture dans son propre champ, dont les habitants pauvres avaient la jouissance et l’usage. C’est pour cela que les gens d’origine étrangère utilisaient le champ de Judas pour leurs inhumations, mais Judas n’eut aucune part à son propre champ, autrement dit celui qu’il avait acheté avec son argent cependant mal acquis, et il en fut privé pour châtiment de sa trahison.

902 (non haec uacat.) sensus est. haec uindicta supra dicta scilicet quod iudas crepuit medius et fusa sunt uiscera eius non uacat id est non est uacua et sola quia alia addita est: nam cum precio triginta argenteorum principes sacerdotum emissent agrum in sepulturam peregrinorum pauperum qui nullum habebant in hierusalem sepulturae proprium locum: iudas ut in hac parte post mortem puniretur caruit sepultura in proprio agro cuius commoditate pauperes incolae utebantur. Itaque alienigenae agro iudae ad humationem utebantur: iudas proprio agro id est empto suis nummis male tamen partis: caruit et priuatus est in poenam proditionis. (non haec uacat.) voici le sens : cette vengeance dont j’ai parlé plus haut, évidemment le fait que Judas a éclaté par le milieu et que ses entrailles ont été répandues, non uacat ("n’est pas vaine") autrement dit n’est pas vide de sens et seule, car il s’en ajoute une autre : de fait, comme avec le prix des trente pièces d’argent les chefs des prêtres avaient acheté un champ pour la sépulture des étrangers pauvres qui n’avaient à Jérusalem aucun lieu propre de sépulture, Judas, pour être puni sur ce plan après sa mort, n’eut aucune part à la sépulture dans son propre champ, dont les habitants pauvres avaient la jouissance et l’usage. C’est pour cela que les gens d’origine étrangère utilisaient le champ de Judas pour leurs inhumations, mais Judas n’eut aucune part à son propre champ, autrement dit celui qu’il avait acheté avec son argent cependant mal acquis, et il en fut privé pour châtiment de sa trahison.

902 (non haec uacat.) sensus est. haec uindicta supra dicta scilicet quod iudas crepuit medius et fusa sunt uiscera eius non uacat id est non est uacua et sola quia alia addita est: nam cum precio triginta argenteorum principes sacerdotum emissent agrum in sepulturam peregrinorum pauperum qui nullum habebant in hierusalem sepulturae proprium locum: iudas ut in hac parte post mortem puniretur caruit sepultura in proprio agro cuius commoditate pauperes incolae utebantur. Itaque alienigenae agro iudae ad humationem utebantur: iudas proprio agro id est empto suis nummis male tamen partis: caruit et priuatus est in poenam proditionis. (non haec uacat.) voici le sens : cette vengeance dont j’ai parlé plus haut, évidemment le fait que Judas a éclaté par le milieu et que ses entrailles ont été répandues, non uacat ("n’est pas vaine") autrement dit n’est pas vide de sens et seule, car il s’en ajoute une autre : de fait, comme avec le prix des trente pièces d’argent les chefs des prêtres avaient acheté un champ pour la sépulture des étrangers pauvres qui n’avaient à Jérusalem aucun lieu propre de sépulture, Judas, pour être puni sur ce plan après sa mort, n’eut aucune part à la sépulture dans son propre champ, dont les habitants pauvres avaient la jouissance et l’usage. C’est pour cela que les gens d’origine étrangère utilisaient le champ de Judas pour leurs inhumations, mais Judas n’eut aucune part à son propre champ, autrement dit celui qu’il avait acheté avec son argent cependant mal acquis, et il en fut privé pour châtiment de sa trahison.

902 (non haec uacat.) sensus est. haec uindicta supra dicta scilicet quod iudas crepuit medius et fusa sunt uiscera eius non uacat id est non est uacua et sola quia alia addita est: nam cum precio triginta argenteorum principes sacerdotum emissent agrum in sepulturam peregrinorum pauperum qui nullum habebant in hierusalem sepulturae proprium locum: iudas ut in hac parte post mortem puniretur caruit sepultura in proprio agro cuius commoditate pauperes incolae utebantur. Itaque alienigenae agro iudae ad humationem utebantur: iudas proprio agro id est empto suis nummis male tamen partis: caruit et priuatus est in poenam proditionis. (non haec uacat.) voici le sens : cette vengeance dont j’ai parlé plus haut, évidemment le fait que Judas a éclaté par le milieu et que ses entrailles ont été répandues, non uacat ("n’est pas vaine") autrement dit n’est pas vide de sens et seule, car il s’en ajoute une autre : de fait, comme avec le prix des trente pièces d’argent les chefs des prêtres avaient acheté un champ pour la sépulture des étrangers pauvres qui n’avaient à Jérusalem aucun lieu propre de sépulture, Judas, pour être puni sur ce plan après sa mort, n’eut aucune part à la sépulture dans son propre champ, dont les habitants pauvres avaient la jouissance et l’usage. C’est pour cela que les gens d’origine étrangère utilisaient le champ de Judas pour leurs inhumations, mais Judas n’eut aucune part à son propre champ, autrement dit celui qu’il avait acheté avec son argent cependant mal acquis, et il en fut privé pour châtiment de sa trahison.

904 quae scilicet ultio negat suprema id est negauit iudae res ultimas et supremos sepulturae honores: et uindicta scilicet proditionis et mercis iniquae: quam mercem et mercaturam exercuit iudas contra dominum suum propter triginta argenteos: pangens se proditurum iudaeis christum si dedissent pactum precium. uindicta sic uenit scilicet in caput iudae: placitura scilicet deo qui iustus est et redit unicusque secundum facta. quae ("qui") évidemment ultio ("la punition") negat suprema ("refuse les derniers honneurs") autrement dit refusa à Judas les derniers rites et les honneurs ultimes de la sépulture, et uindicta ("la vengeance"), évidemment de la trahison, et mercis iniquae ("de l’inique salaire"), le salaire et la transaction que Judas mena contre son Seigneur pour trente pièces d’argent, fixant qu’il livrerait le Christ aux Juifs s’ils lui donnaient le prix fixé. Vindicta ("la vengeance") sic uenit ("vint ainsi"), évidemment sur la tête de Judas, placitura ("qui plaira") évidemment à Dieu qui est juste et rend à chacun selon ses actes.

904 quae scilicet ultio negat suprema id est negauit iudae res ultimas et supremos sepulturae honores: et uindicta scilicet proditionis et mercis iniquae: quam mercem et mercaturam exercuit iudas contra dominum suum propter triginta argenteos: pangens se proditurum iudaeis christum si dedissent pactum precium. uindicta sic uenit scilicet in caput iudae: placitura scilicet deo qui iustus est et redit unicusque secundum facta. quae ("qui") évidemment ultio ("la punition") negat suprema ("refuse les derniers honneurs") autrement dit refusa à Judas les derniers rites et les honneurs ultimes de la sépulture, et uindicta ("la vengeance"), évidemment de la trahison, et mercis iniquae ("de l’inique salaire"), le salaire et la transaction que Judas mena contre son Seigneur pour trente pièces d’argent, fixant qu’il livrerait le Christ aux Juifs s’ils lui donnaient le prix fixé. Vindicta ("la vengeance") sic uenit ("vint ainsi"), évidemment sur la tête de Judas, placitura ("qui plaira") évidemment à Dieu qui est juste et rend à chacun selon ses actes.

904 quae scilicet ultio negat suprema id est negauit iudae res ultimas et supremos sepulturae honores: et uindicta scilicet proditionis et mercis iniquae: quam mercem et mercaturam exercuit iudas contra dominum suum propter triginta argenteos: pangens se proditurum iudaeis christum si dedissent pactum precium. uindicta sic uenit scilicet in caput iudae: placitura scilicet deo qui iustus est et redit unicusque secundum facta. quae ("qui") évidemment ultio ("la punition") negat suprema ("refuse les derniers honneurs") autrement dit refusa à Judas les derniers rites et les honneurs ultimes de la sépulture, et uindicta ("la vengeance"), évidemment de la trahison, et mercis iniquae ("de l’inique salaire"), le salaire et la transaction que Judas mena contre son Seigneur pour trente pièces d’argent, fixant qu’il livrerait le Christ aux Juifs s’ils lui donnaient le prix fixé. Vindicta ("la vengeance") sic uenit ("vint ainsi"), évidemment sur la tête de Judas, placitura ("qui plaira") évidemment à Dieu qui est juste et rend à chacun selon ses actes.

905 Nam cum parasset scilicet iudas: id est emisset modo id est paulo ante uel cum prodidisset dominum: rura id est rus et agrum: ex precio scilicet triginta argenteorum: funeris scilicet mortis christi. nam illo precio dominus fuit protractus in funus et mortem: impius scilicet iudas caret fertilitate id est amplitudine: agri sui id est empti sua pecunia: cum cespes id est ager: pars pro toto: emptus nomine sanguinis scilicet christi: quia uocatus est ager sanguinis lingua syriaca ut diximus: cespes dico componens busta id est dans sepulchra: in fauillas id est ossa et corpora: externas id est externorum et peregrinorum: foecundet humum id est foecundum et plenum faciat agrum: de tumulis id est monumentis peregrinorum. De fait cum parasset ("alors qu’il venait d’acquérir"), évidemment Judas, autrement dit qu’il avait acheté modo ("récemment"), autrement dit peu avant ou quand il eût trahi le Seigneur, rura ("des terres"), autrement dit une terre et un champ, ex precio ("du prix"), évidemment les trente pièces d’argent, funeris ("du trépas"), évidemment la mort du Christ ; de fait, c’est à ce prix que le Seigneur fut entraîné au trépas et à la mort ; impius ("l’impie"), évidemment Judas, caret fertilitate ("est privé de la fertilité") autrement dit de la richesse, agri sui ("de son propre terrain"), autrement dit acheté avec son propre argent ; cum cespes ("cette terre"), autrement dit ce champ, partie pour le tout, emptus nomine sanguinis ("achetée sous le nom du sang"), évidemment celui du Christ, parce que, comme nous l’avons dit, il fut appelé 'Champ du Sang' en langue syrienne ; cespes ("ce champ"), j’entends componens busta ("qui rassemble des bûchers"), autrement dit qui donne leurs tombeaux, in fauillas ("pour les cendres"), autrement dit les ossements et les corps, externas ("étrangers"), autrement dit ceux des étrangers et des gens qui ne sont pas de la région, foecundet humum ("féconde son sol"), autrement dit rend fécond et porteur de fruit ce champ, de tumulis ("à partir des tombeaux"), autrement dit des tombes des gens qui ne sont pas du pays.

905 Nam cum parasset scilicet iudas: id est emisset modo id est paulo ante uel cum prodidisset dominum: rura id est rus et agrum: ex precio scilicet triginta argenteorum: funeris scilicet mortis christi. nam illo precio dominus fuit protractus in funus et mortem: impius scilicet iudas caret fertilitate id est amplitudine: agri sui id est empti sua pecunia: cum cespes id est ager: pars pro toto: emptus nomine sanguinis scilicet christi: quia uocatus est ager sanguinis lingua syriaca ut diximus: cespes dico componens busta id est dans sepulchra: in fauillas id est ossa et corpora: externas id est externorum et peregrinorum: foecundet humum id est foecundum et plenum faciat agrum: de tumulis id est monumentis peregrinorum. De fait cum parasset ("alors qu’il venait d’acquérir"), évidemment Judas, autrement dit qu’il avait acheté modo ("récemment"), autrement dit peu avant ou quand il eût trahi le Seigneur, rura ("des terres"), autrement dit une terre et un champ, ex precio ("du prix"), évidemment les trente pièces d’argent, funeris ("du trépas"), évidemment la mort du Christ ; de fait, c’est à ce prix que le Seigneur fut entraîné au trépas et à la mort ; impius ("l’impie"), évidemment Judas, caret fertilitate ("est privé de la fertilité") autrement dit de la richesse, agri sui ("de son propre terrain"), autrement dit acheté avec son propre argent ; cum cespes ("cette terre"), autrement dit ce champ, partie pour le tout, emptus nomine sanguinis ("achetée sous le nom du sang"), évidemment celui du Christ, parce que, comme nous l’avons dit, il fut appelé 'Champ du Sang' en langue syrienne ; cespes ("ce champ"), j’entends componens busta ("qui rassemble des bûchers"), autrement dit qui donne leurs tombeaux, in fauillas ("pour les cendres"), autrement dit les ossements et les corps, externas ("étrangers"), autrement dit ceux des étrangers et des gens qui ne sont pas de la région, foecundet humum ("féconde son sol"), autrement dit rend fécond et porteur de fruit ce champ, de tumulis ("à partir des tombeaux"), autrement dit des tombes des gens qui ne sont pas du pays.

906 atque ita Ager figuli emptus pecunia iudae profuit peregrinis ad fauillas eorum humandas: et non profuit iudae cuius pecunia emptus est in poenam ipsius cum aliis ultionibus supradictis: quod adhuc declarat dicens: et solus scilicet iudas excluditur aruis scilicet ab humatione arui uel agri sui: quae scilicet arua ferunt scilicet dant monumenta scilicet sepulchra scilicet peregrinis: cuius scilicet iudae tuba saeua id est uox crudelis sonans contra dominum suum uelut tuba: cum dixit quid uultis mihi dare et.c. est exorsa id est incepit: nefas id est maleficium proditionis: cruentum scilicet sanguinarium et crudele: qui signifer scilicet qui ludas tanquam ferens uexillum iudaeis ut dominum caperent: figens oscula scilicet christo: ne pro christo alium iudaei comprehenderent. Et ainsi, le Champ du Figuier, emptus ("acheté") avec l’argent de Judas, est utile à ceux qui ne sont pas du pays pour y enterrer leurs cendres et ne sert à rien à Judas, avec l’argent duquel il a été emptus ("acheté") pour servir de châtiment à ce dernier avec les autres punitions que j’ai indiquées plus haut ; ce qu’exprime clairement le poète en disant : et solus ("et seul"), évidemment Judas, excluditur aruis ("il est exclu des sillons"), évidemment de l’inhumation dans les sillons ou dans son champ, quae ("qui"), évidemment les sillons, ferunt ("portent"), évidemment donnent, monumenta ("des tombeaux"), évidemment des tombes, évidemment à ceux qui ne sont pas du pays ; cuius ("lui dont"), évidemment Judas, tuba saeua ("la trompette cruelle"), autrement dit la voix cruelle résonnant contre son Seigneur comme une trompette quand il a dit "que voulez-vous me donner etc.", est exorsa ("a donné le signal"), autrement dit a commencé, nefas ("un sacrilège"), autrement dit le méfait de trahison, cruentum ("sanglant"), évidemment qui versa le sang et fut cruel ; qui signifer ("lui ce porte-enseigne"), évidemment Judas qui comme s’il portait une enseigne pour les Juifs pour qu’ils prennent le Seigneur, figens oscula ("donnant un baiser") évidemment au Christ afon que les Juifs n’en arrêtent pas un autre à la place du Christ.

906 atque ita Ager figuli emptus pecunia iudae profuit peregrinis ad fauillas eorum humandas: et non profuit iudae cuius pecunia emptus est in poenam ipsius cum aliis ultionibus supradictis: quod adhuc declarat dicens: et solus scilicet iudas excluditur aruis scilicet ab humatione arui uel agri sui: quae scilicet arua ferunt scilicet dant monumenta scilicet sepulchra scilicet peregrinis: cuius scilicet iudae tuba saeua id est uox crudelis sonans contra dominum suum uelut tuba: cum dixit quid uultis mihi dare et.c. est exorsa id est incepit: nefas id est maleficium proditionis: cruentum scilicet sanguinarium et crudele: qui signifer scilicet qui ludas tanquam ferens uexillum iudaeis ut dominum caperent: figens oscula scilicet christo: ne pro christo alium iudaei comprehenderent. Et ainsi, le Champ du Figuier, emptus ("acheté") avec l’argent de Judas, est utile à ceux qui ne sont pas du pays pour y enterrer leurs cendres et ne sert à rien à Judas, avec l’argent duquel il a été emptus ("acheté") pour servir de châtiment à ce dernier avec les autres punitions que j’ai indiquées plus haut ; ce qu’exprime clairement le poète en disant : et solus ("et seul"), évidemment Judas, excluditur aruis ("il est exclu des sillons"), évidemment de l’inhumation dans les sillons ou dans son champ, quae ("qui"), évidemment les sillons, ferunt ("portent"), évidemment donnent, monumenta ("des tombeaux"), évidemment des tombes, évidemment à ceux qui ne sont pas du pays ; cuius ("lui dont"), évidemment Judas, tuba saeua ("la trompette cruelle"), autrement dit la voix cruelle résonnant contre son Seigneur comme une trompette quand il a dit "que voulez-vous me donner etc.", est exorsa ("a donné le signal"), autrement dit a commencé, nefas ("un sacrilège"), autrement dit le méfait de trahison, cruentum ("sanglant"), évidemment qui versa le sang et fut cruel ; qui signifer ("lui ce porte-enseigne"), évidemment Judas qui comme s’il portait une enseigne pour les Juifs pour qu’ils prennent le Seigneur, figens oscula ("donnant un baiser") évidemment au Christ afon que les Juifs n’en arrêtent pas un autre à la place du Christ.

906 atque ita Ager figuli emptus pecunia iudae profuit peregrinis ad fauillas eorum humandas: et non profuit iudae cuius pecunia emptus est in poenam ipsius cum aliis ultionibus supradictis: quod adhuc declarat dicens: et solus scilicet iudas excluditur aruis scilicet ab humatione arui uel agri sui: quae scilicet arua ferunt scilicet dant monumenta scilicet sepulchra scilicet peregrinis: cuius scilicet iudae tuba saeua id est uox crudelis sonans contra dominum suum uelut tuba: cum dixit quid uultis mihi dare et.c. est exorsa id est incepit: nefas id est maleficium proditionis: cruentum scilicet sanguinarium et crudele: qui signifer scilicet qui ludas tanquam ferens uexillum iudaeis ut dominum caperent: figens oscula scilicet christo: ne pro christo alium iudaei comprehenderent. Et ainsi, le Champ du Figuier, emptus ("acheté") avec l’argent de Judas, est utile à ceux qui ne sont pas du pays pour y enterrer leurs cendres et ne sert à rien à Judas, avec l’argent duquel il a été emptus ("acheté") pour servir de châtiment à ce dernier avec les autres punitions que j’ai indiquées plus haut ; ce qu’exprime clairement le poète en disant : et solus ("et seul"), évidemment Judas, excluditur aruis ("il est exclu des sillons"), évidemment de l’inhumation dans les sillons ou dans son champ, quae ("qui"), évidemment les sillons, ferunt ("portent"), évidemment donnent, monumenta ("des tombeaux"), évidemment des tombes, évidemment à ceux qui ne sont pas du pays ; cuius ("lui dont"), évidemment Judas, tuba saeua ("la trompette cruelle"), autrement dit la voix cruelle résonnant contre son Seigneur comme une trompette quand il a dit "que voulez-vous me donner etc.", est exorsa ("a donné le signal"), autrement dit a commencé, nefas ("un sacrilège"), autrement dit le méfait de trahison, cruentum ("sanglant"), évidemment qui versa le sang et fut cruel ; qui signifer ("lui ce porte-enseigne"), évidemment Judas qui comme s’il portait une enseigne pour les Juifs pour qu’ils prennent le Seigneur, figens oscula ("donnant un baiser") évidemment au Christ afon que les Juifs n’en arrêtent pas un autre à la place du Christ.

906 atque ita Ager figuli emptus pecunia iudae profuit peregrinis ad fauillas eorum humandas: et non profuit iudae cuius pecunia emptus est in poenam ipsius cum aliis ultionibus supradictis: quod adhuc declarat dicens: et solus scilicet iudas excluditur aruis scilicet ab humatione arui uel agri sui: quae scilicet arua ferunt scilicet dant monumenta scilicet sepulchra scilicet peregrinis: cuius scilicet iudae tuba saeua id est uox crudelis sonans contra dominum suum uelut tuba: cum dixit quid uultis mihi dare et.c. est exorsa id est incepit: nefas id est maleficium proditionis: cruentum scilicet sanguinarium et crudele: qui signifer scilicet qui ludas tanquam ferens uexillum iudaeis ut dominum caperent: figens oscula scilicet christo: ne pro christo alium iudaei comprehenderent. Et ainsi, le Champ du Figuier, emptus ("acheté") avec l’argent de Judas, est utile à ceux qui ne sont pas du pays pour y enterrer leurs cendres et ne sert à rien à Judas, avec l’argent duquel il a été emptus ("acheté") pour servir de châtiment à ce dernier avec les autres punitions que j’ai indiquées plus haut ; ce qu’exprime clairement le poète en disant : et solus ("et seul"), évidemment Judas, excluditur aruis ("il est exclu des sillons"), évidemment de l’inhumation dans les sillons ou dans son champ, quae ("qui"), évidemment les sillons, ferunt ("portent"), évidemment donnent, monumenta ("des tombeaux"), évidemment des tombes, évidemment à ceux qui ne sont pas du pays ; cuius ("lui dont"), évidemment Judas, tuba saeua ("la trompette cruelle"), autrement dit la voix cruelle résonnant contre son Seigneur comme une trompette quand il a dit "que voulez-vous me donner etc.", est exorsa ("a donné le signal"), autrement dit a commencé, nefas ("un sacrilège"), autrement dit le méfait de trahison, cruentum ("sanglant"), évidemment qui versa le sang et fut cruel ; qui signifer ("lui ce porte-enseigne"), évidemment Judas qui comme s’il portait une enseigne pour les Juifs pour qu’ils prennent le Seigneur, figens oscula ("donnant un baiser") évidemment au Christ afon que les Juifs n’en arrêtent pas un autre à la place du Christ.

906 atque ita Ager figuli emptus pecunia iudae profuit peregrinis ad fauillas eorum humandas: et non profuit iudae cuius pecunia emptus est in poenam ipsius cum aliis ultionibus supradictis: quod adhuc declarat dicens: et solus scilicet iudas excluditur aruis scilicet ab humatione arui uel agri sui: quae scilicet arua ferunt scilicet dant monumenta scilicet sepulchra scilicet peregrinis: cuius scilicet iudae tuba saeua id est uox crudelis sonans contra dominum suum uelut tuba: cum dixit quid uultis mihi dare et.c. est exorsa id est incepit: nefas id est maleficium proditionis: cruentum scilicet sanguinarium et crudele: qui signifer scilicet qui ludas tanquam ferens uexillum iudaeis ut dominum caperent: figens oscula scilicet christo: ne pro christo alium iudaei comprehenderent. Et ainsi, le Champ du Figuier, emptus ("acheté") avec l’argent de Judas, est utile à ceux qui ne sont pas du pays pour y enterrer leurs cendres et ne sert à rien à Judas, avec l’argent duquel il a été emptus ("acheté") pour servir de châtiment à ce dernier avec les autres punitions que j’ai indiquées plus haut ; ce qu’exprime clairement le poète en disant : et solus ("et seul"), évidemment Judas, excluditur aruis ("il est exclu des sillons"), évidemment de l’inhumation dans les sillons ou dans son champ, quae ("qui"), évidemment les sillons, ferunt ("portent"), évidemment donnent, monumenta ("des tombeaux"), évidemment des tombes, évidemment à ceux qui ne sont pas du pays ; cuius ("lui dont"), évidemment Judas, tuba saeua ("la trompette cruelle"), autrement dit la voix cruelle résonnant contre son Seigneur comme une trompette quand il a dit "que voulez-vous me donner etc.", est exorsa ("a donné le signal"), autrement dit a commencé, nefas ("un sacrilège"), autrement dit le méfait de trahison, cruentum ("sanglant"), évidemment qui versa le sang et fut cruel ; qui signifer ("lui ce porte-enseigne"), évidemment Judas qui comme s’il portait une enseigne pour les Juifs pour qu’ils prennent le Seigneur, figens oscula ("donnant un baiser") évidemment au Christ afon que les Juifs n’en arrêtent pas un autre à la place du Christ.

907 hoc enim signum dedit iudas iudaeis: cum dixit illis: quemcunque osculatus fuero ipse est. tenete eum. Tel est en effet le signe que Judas donna aux Juifs quand il leur dit : "celui que j’embrasserai, c’est lui ; emparez-vous de lui".

908 lupus id est tanquam lupus scilicet iudas intulit bellum agno scilicet christo: ab indicio pacis id est ab osculo quod erat signum pacis non belli. Et est antitheton exornatio. lupus ("un loup"), autrement dit comme un loup, évidemment Judas, intulit bellum agno ("a engagé la guerre contre l’agneau"), évidemment le Christ, ab indicio pacis ("par le signe de la paix"), autrement dit par un baiser qui était signe de paix et non de guerre ; et c’est la figure ornementale d’antithèse.

909 Hinc apparet maxima iudae fraus: quae sub specie pacis et amicitiae: bellum atrox: et inimicitias exercuit inimicissimas. C’est là que se montre la plus grande tromperie de Judas, qui, sous couvert de paix et d’amitié, provoqua une guerre atroce et de très grandes inimitiés.

910 Cum autem ut refert. M.Tullius in libris officialibus: fraus quae uulpeculae: uis leonis uideatur: et utrumque alienissimum ab homine sit: fraus odio digna maiore est. sed iudae dolosa proditione nulla capitalior: nulla atrocior: nulla immanior: qui tum cum maxime fallebat: quasi uir bonus officioso osculo dominum excepit. Puisque, comme le dit Cicéron dans le De officiis, "la tromperie qui est, semble-t-il le propre des petits renards et la force qui est celui des lions, sont toutes deux totalement étrangères aux humains, la tromperie mérite plus de haine". Mais il n’est aucun crime plus capital que la trahison pleine de ruse de Judas, aucun plus affreux, aucun plus cruel, car tandis qu’il trompait totalement, comme un homme de bien, il a reçu son Seigneur avec un baiser plein d’empressement.

911 ideo Rab. insignis diuinae scripturae enarrator non per locum inquit osculi id est per os cadentia aut exeuntia iudae uiscera fusa sunt: sed per alium in quo conceptae perfidiae uirus latebat. Voilà pourquoi Hraban, remarquable commentateur de la divine Ecriture, dit que ce n’est pas par le lieu du baiser, autrement dit par la bouche que les entrailles de Judas tombant et sortant de lui se sont répandues, mais par une autre endroit dans lequel se cachait la poison de la perfidie qu’il avait conçue.

912 (Parasset) non quod iudas agrum parauerit aut emerit intelligas qui deformi loeto pendebat: sed quia fecit parari scilicet emi proiectis in templo suis argenteis unde pontifices agrum emerunt. (Parasset) n’allez pas comprendre que Judas a acquis ou a acheté le champ : il pendait dans un lieu hideux ; mais parce qu’il a fait qu’on l’a acquis, évidemment par achat, en jetant dans le temple ses pièces d’argent d’où les prêtres prirent la somme pour acheter le champ.

914 (Nunc opus est) concludit petrus: quoniam iudas interiit eo modo quo diximus opus est uotis id est precibus: quibus dominus flectatur ut in restitutione summae duodenariae: optimus a nobis eligatur. (Nunc opus est) c’est la conclusion de Pierre : puisque Judas a péri de la manière que nous avons dite, opus est uotis ("il faut former des vœux"), autrement dit des prières, qui puissent fléchir le Seigneur pour que, dans la reconstitution du nombre de douze, ce soit le meilleur que nous choisissions.

915 opus est uotis scilicet ad eum eligendum: quem liceat supplere uices id est locum scilicet iudae perditi a numero summae apostolicae: quod clamant uerba prophetica id est prophetae dauid psal. cviii. Fiat (inquit sacer poeta et rex et uates dauid) commoratio eorum deserta: et episcopatum eius accipiat alter. illud primum in sacerdotum principes et iudeos uibrat propheta: fiat dicens habitatio sacerdotum qui dominum linguis et criminationibus persecuti sunt: deserta: quod contigit Vespasiano hierosolymam euertente simul cum templo: et episcopatum id est superinspectionem uel speculationem hoc est dignitatem apostolicam accipiat alter scilicet duorum super quos sortes miserunt: hoc est matthias: eius scilicet iudae. opus est uotis ("il faut former des vœux"), évidemment pour élire quem liceat supplere uices ("qui peut prendre sa place"), autrement dit le lieu qu’occupait Judas perdu pour le nombre de la troupe apostolique, quod clamant uerba prophetica ("ce que proclament les paroles prophétiques"), autrement dit du prophète David, au psaume 108 : "que leur séjour (dit le saint poète et roi et prophète David) devienne désert et qu’un autre reçoive sa charge". Ce trait est d’abord lancé par le prophète contre les chefs des prêtres et les Juifs en disant que l’habitation des prêtres qui ont persécuté le Seigneur de leurs paroles et de leurs accusations "devienne déserte", ce qui arriva quand Vespasien détruisit d’un coup Jérusalem et son temple, et que "sa charge" autrement dit sa fonction de supervision ou de veille, autrement dit sa dignité d’Apôtre, "un autre la prenne", évidemment parmi les deux entre lesquels ils tirèrent au sort, à savoir Matthias, "sa charge" évidemment celle de Judas.

915 opus est uotis scilicet ad eum eligendum: quem liceat supplere uices id est locum scilicet iudae perditi a numero summae apostolicae: quod clamant uerba prophetica id est prophetae dauid psal. cviii. Fiat (inquit sacer poeta et rex et uates dauid) commoratio eorum deserta: et episcopatum eius accipiat alter. illud primum in sacerdotum principes et iudeos uibrat propheta: fiat dicens habitatio sacerdotum qui dominum linguis et criminationibus persecuti sunt: deserta: quod contigit Vespasiano hierosolymam euertente simul cum templo: et episcopatum id est superinspectionem uel speculationem hoc est dignitatem apostolicam accipiat alter scilicet duorum super quos sortes miserunt: hoc est matthias: eius scilicet iudae. opus est uotis ("il faut former des vœux"), évidemment pour élire quem liceat supplere uices ("qui peut prendre sa place"), autrement dit le lieu qu’occupait Judas perdu pour le nombre de la troupe apostolique, quod clamant uerba prophetica ("ce que proclament les paroles prophétiques"), autrement dit du prophète David, au psaume 108 : "que leur séjour (dit le saint poète et roi et prophète David) devienne désert et qu’un autre reçoive sa charge". Ce trait est d’abord lancé par le prophète contre les chefs des prêtres et les Juifs en disant que l’habitation des prêtres qui ont persécuté le Seigneur de leurs paroles et de leurs accusations "devienne déserte", ce qui arriva quand Vespasien détruisit d’un coup Jérusalem et son temple, et que "sa charge" autrement dit sa fonction de supervision ou de veille, autrement dit sa dignité d’Apôtre, "un autre la prenne", évidemment parmi les deux entre lesquels ils tirèrent au sort, à savoir Matthias, "sa charge" évidemment celle de Judas.