ad initium

Mons Oliuetus

556 ostendit autem in hac secunda sectione Arator christum multis signis probasse discipulis se post resurrectionem idem habere corpus quod ante habuisset. deinde post. xxxx. dies e monte oliueto assumptum fuisse in coelum illis uidentibus et mirantibus. postea uero dicipulos rediisse hierosolymam: ubi uirgo deipara erat. Dans cette deuxième section, Arator montre que le Christ, par de nombreux signes, a prouvé à ses disciples qu’après sa résurrection il avait le même corps qu’il avait eu auparavant ; ensuite qu’après quarante jours il fut enlevé au ciel depuis le Mont des Oliviers, tandis qu’ils le voyaient et s’en émerveillaient ; et qu’ensuite les disciples étaient revenus à Jérusalem où était la Vierge Mère de Dieu.

610 (Coelum petiturus.) dominus ascensurus in coelum in die quadragesimo post resurrectionenm id est in die assumptionis apparuit discipulis in ciuitate hierusalem: Eduxit autem christus discipulos extra ciuitatem in bethaniam: quæ uilla est in latere montis oliueti iam ascensurus in coelum ut narrat lucas in fine Euangelii: et ita prætermissis omnibus: quae per quadraginta dies gesta sunt: primo resurrectionis diei tacite coniungit nouissimum quo in coelum assumptus est. (Coelum petiturus.) le Seigneur qui allait monter au ciel le quarantième jour après sa résurrection autrement dit le jour de l’Ascension apparut à ses disciples dans la cité de Jérusalem. Et le Christ conduisait ses disciples hors de la cité à Béthanie (cette ville est sur le flanc du Mont des Oliviers), étant désormais sur le point de monter au ciel comme Luc le raconte à la fin de son évangile, et ainsi, après avoir passé sous silence tout ce qu’il a fait pendant ces quarante jours, il rapproche implicitement du premier jour de la résurrection le dernier dans lequel il est monté au ciel.

611 Dicit ergo christus scilicet petiturus coelum id est ascensurus: progreditur id est procedit extra ciuitatem hierusalem in bethaniam: Iustrare id est circumire: nemus oliuæ id est syluam et multitudinem oliuarum quæ est in monte oliueto prope hierusalem: Il dit donc le Christ, évidemment petiturus coelum ("sur le point de rejoindre le ciel") autrement dit sur le point d’y monter, progreditur ("s’avance") autrement dit sort de la cité de Jérusalem pour aller à Béthanie lustrare ("pour parcourir") autrement dit pour faire le tour nemus oliuæ ("le Mont des Oliviers") autrement dit de la forêt et de la multitude d’oliviers qui se trouve sur le Mont des Oliviers près de Jérusalem.

612 (Quia germine) ostendit causam ob quam christus a monte oliueto ascendit in coelum. quia inquit locus id est mons oliueti est locus luminis et pacis: germine sacro id est oleo rem sacram denotante: quod oleum germinat et nascitur ab oliuis nascentibus in oliueto monte: Id oletum dici potest ab olea : ut oliuetum ab oliua. (Quia germine) il montre la raison pour laquelle c’est depuis le Mont des Oliviers que le Christ est monté dans le ciel. Parce que, dit-il, locus ("le lieu") autrement dit le Mont des Oliviers est locus luminis et pacis ("un lieu de lumière et de paix"), qui germine sacro ("par sa semence sacrée") autrement dit par l’huile, dénote une réalité sacrée, parce que l’huile germe et naît des oliviers qui naissent sur le Mont des Oliviers. On peut dire oletum qui vient de olea comme aussi olivetum qui vient de oliva.

612 (Quia germine) ostendit causam ob quam christus a monte oliueto ascendit in coelum. quia inquit locus id est mons oliueti est locus luminis et pacis: germine sacro id est oleo rem sacram denotante: quod oleum germinat et nascitur ab oliuis nascentibus in oliueto monte: Id oletum dici potest ab olea : ut oliuetum ab oliua. (Quia germine) il montre la raison pour laquelle c’est depuis le Mont des Oliviers que le Christ est monté dans le ciel. Parce que, dit-il, locus ("le lieu") autrement dit le Mont des Oliviers est locus luminis et pacis ("un lieu de lumière et de paix"), qui germine sacro ("par sa semence sacrée") autrement dit par l’huile, dénote une réalité sacrée, parce que l’huile germe et naît des oliviers qui naissent sur le Mont des Oliviers. On peut dire oletum qui vient de olea comme aussi olivetum qui vient de oliva.

612 (Quia germine) ostendit causam ob quam christus a monte oliueto ascendit in coelum. quia inquit locus id est mons oliueti est locus luminis et pacis: germine sacro id est oleo rem sacram denotante: quod oleum germinat et nascitur ab oliuis nascentibus in oliueto monte: Id oletum dici potest ab olea : ut oliuetum ab oliua. (Quia germine) il montre la raison pour laquelle c’est depuis le Mont des Oliviers que le Christ est monté dans le ciel. Parce que, dit-il, locus ("le lieu") autrement dit le Mont des Oliviers est locus luminis et pacis ("un lieu de lumière et de paix"), qui germine sacro ("par sa semence sacrée") autrement dit par l’huile, dénote une réalité sacrée, parce que l’huile germe et naît des oliviers qui naissent sur le Mont des Oliviers. On peut dire oletum qui vient de olea comme aussi olivetum qui vient de oliva.

614 Sane diuus ambrosius pariæ columnæ instar doctrina solida dei ecclesiam fulciens: et candore eloquii singularis exornans: ideo inquit dominus a monte uenit oliueti: ut nouellas oliuas in sublimi uirtutum plantaret. Assurément, le divin Ambroise, qui comme deux colonnes égales consolide la ferme doctrine de l’Église et l’orne de la blancheur de son éloquence unique a dit : "voici la raison pour laquelle le Seigneur vint au ciel à partir du Mont des Oliviers : pour planter les nouveaux oliviers des vertus dans le ciel".

621 (Vult inde) aliud tangit mysterium cur dominus e monte oliueti et non aliunde in coelum uoluerit reuerti. (Vult inde) il aborde un autre mystère : pourquoi le Seigneur a-t-il voulu revenir au ciel depuis le Mont des Oliviers et pas ailleurs ?

640 His ita in mentem reuocatis iam lucet uia intelligentiæ in uersu Aratoris: uult inquit scilicet dominus Reuerti inde id est redire in coelum ab illo loco scilicet monte oliueti: unde id est a Quo loco: Odor scilicet balsami Quod nascitur in monte illo uel in aliis locis etiam iudeæ: diuinus id est denotans rem diuinam: Commendat creaturam id est ornat tanquam uexillo proprii regis qui passus est in cruce: dico micantem id est splendentem creaturam scilicet humanam unctam fronte signata: scilicet chrismate: cum chrisma id est unctio oleo et balsamo confecta exterius: abluit id est mundat interius conferendo septiformem gratiam spiritus sancti: unctos desuper id est superna gratia: chrisma dico: dictum scilicet de nomine christi. quia sicut christus dicitur unctus ob eas causas quas supra diximus ita chrisma dicitur unctio: quia exterius oleo et balsamo ungitur frons confirmati: et interius ungit spiritus sanctus oleo et balsamo suorum donorum. Une fois remis cela dans notre esprit, la route s’éclaire pour comprendre le vers d’Arator qui dit uult ("il veut") évidemment le Seigneur, reuerti inde ("s’en retourner de cet endroit"), autrement dit revenir au ciel à partir de ce lieu, évidemment le Mont des Oliviers ; unde ("d’où") autrement dit à partir duquel lieu, odor ("un parfum"), évidemment du baume qui naît sur cette montagne ou aussi en d’autres lieux de Judée ; diuinus ("divin") autrement dit dénotant une réalité divine ; commendat creaturam ("donne du prix à une créature") autrement dit l’orne comme de l’étendard qui appartient en propre au roi qui a souffert en croix ; micantem ("étincelant"), dis-je, autrement dit la créature humaine ointe qui resplendit fronte signata ("le front signé"), évidemment par le chrême, quand le chrême, autrement dit l’onction faite d’huile et de baume abluit ("eut lavé") extérieurement, autrement dit purifié intérieurement en donnant la grâce des sept dons de l’Esprit saint ; unctos desuper ("ayant reçu l’onction d’en-haut") autrement dit de la grâce céleste ; le chrême, dis-je, dont le nom vient de nomine christi ("du nom du Christ"), parce que, de même que le Christ est dit l’Oint pour les raisons que nous avons énoncées plus haut, ainsi l’onction se dit chrême parce qu’extérieurement le front du confirmand est oint d’huile et de baume et interius ("jusqu’au plus intime") le saint Esprit l’oint de l’huile et du baume de ses dons.

696 nam ut narrat beatus lucas: posteaquam apostoli uerba angelorum audiuerunt: in hierusalem reuersi sunt a monte oliueti: qui mons distabat ab urbe itinere unius sabbati id est mille passibus. De fait, comme le raconte le bienheureux Luc, quand les apôtres eurent entendu les paroles des anges, ils revinrent du Mont des Oliviers à Jérusalem, et ce mont était distant de la ville de la longueur d’un chemin de sabbat, autrement dit mille pas.

700 manus inquam praelecta ad messem allegorice: postquam est usa affatibus angelicis id est uerbis et alloquiis duorum angelorum: liquit id est deseruit cacumina ueneranda id est digna ueneratione montis oliuiferi id est ferentis oliuas hoc est oliueti. manus praelecta ad messem ("la troupe d’abord choisie pour la moisson") c’est dit allégoriquement, selon moi, postquam est usa affatibus angelicis ("après qu’elle eut entendu les paroles des anges") autrement dit les propos et l’adresse des deux anges, liquit ("a quitté") autrement dit est partie cacumina ueneranda ("les vénérables sommets") autrement dit dignes de vénération montis oliuiferi ("du mont porteur d’olives") autrement dit qui porte des olives, le Mont des Oliviers.

701 Dicit uerticem oliueti uenerandum: uel quia dominus inde in coelum assumptus est: uel quia locus ille (ut ait sulpicius) in quo steterunt uestigia ascendentis lesu continuari pauimento non potuit: excussis in ora apponentium marmoribus quaecunque ei applicabantur. Il dit que la cime du Mont des Oliviers est vénérable, soit parce que c’est de là que le Seigneur a été enlevé au ciel, soit parce que ce lieu (comme le dit Sulpice) dans lequel se sont trouvées les traces de Jésus lors de son ascension ne put être pourvu d’un dallage, le marbre s’arrachant sous les yeux de ceux qui le posaient, quelque marbre que l’on y appliquât.

702 terra etiam illa oliueti montis unde dominus assumptus est: uelut custos dominici uestigii impressionem calcati pulueris fideliter custodit. La terre également du Mont des Oliviers d’où le Seigneur a été enlevé au ciel comme si elle veillait sur l’empreinte des traces du Seigneur et de la poussière qu’il avait foulée en garda fidèlement la trace.

703 (Qui). Scilicet apostoli: calle citato id est uia ueloci hoc enim itinere uelociter peracto: petunt moenia nota. scilicet urbis hierusalem: quo id est in quam urbem. aduerbialiter quo: licet scilicet iudaeis ire mille passibus id est iter facere: per sua sabbata id est in sabbato: quanuis iudaei in sabbato uacabant et nihil omnino agebant: tamen ab oliueto in hierusalem licebat iter facere in sabbato: quia non intererant nisi mille passus ab oliueto in urbem hierusalem. (Qui). Évidemment les apôtres, calle citato ("sur une route rapide") autrement dit sur un rapide chemin ou sur un chemin parcouru rapidement petunt moenia nota ("ils se dirigent vers les remparts familiers") évidemment de la ville de Jérusalem, quo ("là où") autrement dit dans la ville dans laquelle, quo est pris adverbialement, licet ("il est permis") évidemment aux Juifs ire mille passibus ("d’aller par un chemin de mille pas") autrement dit de faire route, per sua sabbata ("par leur sabbat"), car bien que les Juifs n’aient aucune activité le jour du sabbat et ne fassent absolument rien, il leur était cependant permis à Jérusalem de faire le trajet depuis le Mont des Oliviers, car la distance du Mont des Oliviers à Jérusalem n’excédait pas mille pas.

703 (Qui). Scilicet apostoli: calle citato id est uia ueloci hoc enim itinere uelociter peracto: petunt moenia nota. scilicet urbis hierusalem: quo id est in quam urbem. aduerbialiter quo: licet scilicet iudaeis ire mille passibus id est iter facere: per sua sabbata id est in sabbato: quanuis iudaei in sabbato uacabant et nihil omnino agebant: tamen ab oliueto in hierusalem licebat iter facere in sabbato: quia non intererant nisi mille passus ab oliueto in urbem hierusalem. (Qui). Évidemment les apôtres, calle citato ("sur une route rapide") autrement dit sur un rapide chemin ou sur un chemin parcouru rapidement petunt moenia nota ("ils se dirigent vers les remparts familiers") évidemment de la ville de Jérusalem, quo ("là où") autrement dit dans la ville dans laquelle, quo est pris adverbialement, licet ("il est permis") évidemment aux Juifs ire mille passibus ("d’aller par un chemin de mille pas") autrement dit de faire route, per sua sabbata ("par leur sabbat"), car bien que les Juifs n’aient aucune activité le jour du sabbat et ne fassent absolument rien, il leur était cependant permis à Jérusalem de faire le trajet depuis le Mont des Oliviers, car la distance du Mont des Oliviers à Jérusalem n’excédait pas mille pas.

704 Et caue ne putes Aratorem dicere: rediisse apostolos in hierusalem in sabbato: cum dominus feria quinta id est in die iouis assumptus fuerit et in eadem die apostoli redierint: sed hoc dicitur a poeta ut ostendat quantum distabat oliuetum ab urbe: quia scilicet itinere unius sabbati: sicut lucas etiam ait: tunc reuersi sunt in hierusalem a monte qui uocatur oliueti: sabbati habens iter. Et veille bien à ne pas croire qu’Arator dise que les apôtres sont revenus à Jérusalem le jour du sabbat, alors que le Seigneur a été enlevé au ciel le cinquième jour autrement dit le jeudi et c’est le même jour que les apôtres revinrent, mais le poète dit cela pour montrer quelle était la distance entre le Mont des Oliviers et la ville, évidemment parce que c’est par le chemin d’un jour de sabbat, comme le dit également Luc : "alors ils s’en retournèrent à Jérusalem depuis le Mont que l’on appelle des Oliviers, en parcourant un chemin de sabbat".