1201 uelle infinitiuus pro nomine ut scire tuum nihil est. Velle ergo renasci scilicet uoluntas renascendi. et dicet aliquis sicut Nicodemus: quomodo potest homo nasci cum sit senex? Nam multi ad baptisma tunc accedebant et senes iam et grandaeui. Beatus loannes hunc soluit nodum: cum differre ostendit palingenesian id est regenerationem spiritualem a carnali: de regeneratis purifici roris inspersione et baptismatis loquens. Qui non ex sanguinibus: nec ex uoluntate carnis nec ex uoluntate uiri: sed ex deo nati sunt. uelle ("vouloir") infinitif employé comme nom comme dans "savoir n’est rien". Velle ergo renasci ("donc vouloir renaître"), évidemment la volonté de renaître. Mais on me dira comme Nicodème : "comment un homme peut-il naître alors qu’il est vieux ?". De fait, beaucoup venaient en ce temps-là au baptême, alors qu’ils étaient déjà vieux et fort avancés en âge. Le bienheureux Jean résout ce nœud, quand il montre la différence qui existe entre la palingénésie, autrement dit la régénération spirituelle, et la naissance charnelle, en disant au sujet de ce qui sont régénérés par l’aspersion d’une rosée purificatrice et du baptême : "ceux qui ne sont nés ni du sang, ni de volonté de la chair, ni de volonté d’homme, mais de Dieu".
1208 Fuit autem baptismus ut putat Doctor longobardus in quarto a christo institutus: uel cum dicit Nicodemo nisi quis renatus fuerit ex aqua et spiritu sancto: uel cum dixit apostolis: Ite docete omnes gentes baptizantes eos in nomine patris et filii et spiritus sancti: uel (quod etiam commodius idem arbitratur) quando a loanne baptizatus est in iordane: cum scilicet contactus mundae carnis christi uim regeneratiuam contulit aquis: ut qui postea immergeretur inuocato nomine trinitatis: cuius mysterium ibi innotuit: a peccatis purgaretur. Le baptême, comme le pense le Docteur lombard au livre 4, fut institué par le Christ, soit quand il dit à Nicodème "seul celui qui sera né de nouveau de l’eau et de l’Esprit", soit quand il dit aux apôtres : "allez, enseignez toutes les nations et baptisez-les au nom du Père et du Fils et du saint Esprit", ou alors (ce que le même auteur pense, de manière plus facile) quand il fut baptisé par Jean dans le Jourdain ; évidemment quand le contact de chair du Christ donna aux eaux une force de régénération, en sorte que qui s’y plongerait ensuite en ayant invoqué le nom de la Trinité, dont le mystère se fit alors connaître, serait purifié de ses péchés.