319 Hoc uero totum a diuo Hieronymo accepit Arator: qui in prologo super lob: Quod si cui inquit uidetur incredulum metra scilicet esse apud hebreos: et in morem nostri flacci: graecique pindari: et alcæi: et sapphus: uel psalterium: uel lamentationes hieremiæ: uel omnia ferme scripturarum cantica conprehendi: legat philonem: losephum: origenem: Cæsariensem Eusebium et eorum testimonio me uerum dicere comprobabit. Mais tout cela Arator l’a tiré du divin Jérôme qui dit dans le Prologue sur Job : "et s’il semble à quelqu’un incroyable qu’il existe des mètres chez les hébreux et que la manière de notre Horace ou des Grecs Pindare, Alcée et Sappho, soit présente dans le psautier ou les lamentations de Jérémie ou presque tous les cantiques des Écritures, qu’il lise Philon, Josèphe, Origènet et Eusèbe de Césarée et il verra bien à leur témoignage que je dis vrai".
321 nam lyrici pedes ut trocheus iambus et alii: qui in Lyricis poetis sunt: composuere psalmos id est cantica dauid prophetæ. Lyrici poetæ dicti sunt qui tales uersus componebant: quales apud nos oratius: apud grecos scripsit pindarus: scilicet ideo lyrici dicti quod tales uersus ad citharam canebantur: ut ipse quoque diuinus dauid psalmographus plaerunque testatur. Laudate eum in psalterio et cithara: De fait lyrici pedes ("des vers lyriques") comme le trochée, l’iambe etc. qui se trouvent chez les poètes lyriques composuere ("ont composé") les psaumes c’est à dire les cantique du prophète David. On nomme poètes lyriques ce qui composaient des vers de ce genre, comme chez nous Horace, chez les Grecs Pindare ; évidemment on les appelle lyriques, car de tels vers étaient chantés avec accompagnement de la cithare, comme le divin David, le psalmiste, l’atteste lui-même très souvent : "louez-le sur le psaltérion et la cithare".
325 Constat uero pindarum et oratium in carminibus lyricis non uti hexametris sed aliis generibus metrorum. et quoniam esse debemus animo ad probandum quantum licet saluo ueritatis patrocinio: quam ad improbandum propensiore: possumus excusare Aratorem: quia lyrici uersus nonnunquam hexametros admittunt cum aliis generibus metrorum ut oratius: laudabunt alii claram rhodon aut mitylenen. In qua ode et in aliis quibusdam uersus hexametri multi sunt. Mais il est bien connu que Pindare et Horace dans leurs poèmes lyriques ne se servent pas d’hexamètres, mais d’autres genres de mètres. Et puisque notre esprit doit être plus enclin à approuver, pour autant toutefois qu’on reste sous le patronage de la vérité, qu’à blâmer, nous pouvons excuser Arator parce qu’il arrive parfois que les vers lyriques admettent des hexamètres avec d’autres genres de mètres comme par exemple Horace : laudabunt alii claram rhodon aut mitylenen ("d’autres vanteront l’illustre Rhodes et Mytilène"). Dans cette ode et dans quelques autres, il y a de nombreux hexamètres.