1468 Quis ergo Demosthenes: quis cicero poterit ab impietate eos defendere: qui religionis: cui fuerunt assensi: et fidei cuius sacramentum induerunt: proditores facti: tantum abest ut eius præconibus faueant : ut etiam accerrime eos oppugnent: ignorantius dicam an impudentius? bene qui nihilominus leguntur a piis: nec in tam malo statu res est : ut desint fauissores sanæ mentis: quibus authores sacri placent. Insani illi prorsus infoelices: quorum plerique ingenium nacti egregium quasi poculum aureum: non id deo summo: sed infimo plutoni dicant: se ipsos dæmoni et libidinibus in illo propinantes. Quel Démosthène, quel Cicéron pourra les défendre de l’accusation d’impiété, alors qu’ils sont devenus les traîtres de la religion à laquelle ils avaient donné leur assentiment et de la foi dont ils ont revêtu le sacrement, et qui sont tellement loin de favoriser sa prédication qu’ils s’y opposent même avec la dernière violence, je ne saurais dire si c’est plus par ignorance que par impudence ? Il est bon qu’ils soient néanmoins lus par les gens pieux et la situation n’est pas si terrible qu’il manque de gens partisans de la droite raison auxquels plaisent les auteurs sacrés ; quant à ces fous, ils sont bien malheureux : la plupart d’entre eux a reçu une admirable intelligence comme une coupe d’or, et ne la consacrent pas au Dieu très grand, mais au Pluton infernal et s’en servent pour s’offrir eux-mêmes en boisson au démon et à leurs désirs.