ad initium

Rm 8, 26

1071 Denique non cantat sed gemit columba donum timoris significans. quo referti homines pii lachrymarum fontibus rigantur peccata gemitibus et singultibus diluentes. Ita enim Esaias Rugiemus inquit quasi ursi omnes: et quasi columbae meditanter gememus. Paulus quoque ad Romanos scribens: Ipse spiritus sanctus postulat pro nobis gemitibus inenarrabilibus. Nec uidetur dissimilis ratio: cum spiritus sanctus in christi metamorphosi in specie nubis, apparuit denotans scilicet abundantiam lachrymarum. Nam spiritus domini ferebatur super aquas: Et psalmographus quoque flabit inquit spiritus eius et fluent aquae. sicut enim aduentu austri in imbres nubes pluuia grauatae resoluuntur: sic spiritu sancto accedente propius atque ingrediente mentes pias lachrymae funduntur uberrimae. Hinc in canticis legimus surge aquilo et ueni auster: perfla hortum meum et fluant aromata illius: hoc est suaue olentissimae lachrymae. Caeterum quid sit de felle columbae dicendum suo in loco hoc est in. xvi. huius primi libri sectione aperiam Pour finir, la colombe ne chante pas mais gémit, signifiant ainsi le don de crainte de Dieu ; quand ils en sont remplis, les gens pieux sont baignés de flots de larmes, en lavant leurs péchés dans les gémissements et les sanglots. Ainsi en effet dit Isaïe : "nous gronderons tous comme des ours et comme des colombes, quand nous réfléchirons, nous gémirons" ; Paul aussi, dans la lettre aux Romains, dit : "l’Esprit saint lui-même demande en notre faveur en des gémissements inexprimables". Et la raison ne semble pas différente quand l’Esprit saint est apparu dans la transfiguration du Christ sous la forme d’une nuée, indiquant ainsi évidemment une abondance de larmes. De fait, "l’Esprit du Seigneur planait sur les eaux", et le psalmiste dit aussi "son esprit soufflera et les eaux couleront" ; en effet comme, à l’arrivée de l’Auster, les nuées lourdes de pluie éclatent en averses, de même, à la venue proche de l’Esprit saint et au moment où il pénètre les esprits pieux, les larmes coulent en grande abondance. C’est ce qui fait que nous lisons dans le Cantique : "lève-toi, Aquilon, viens, Auster, souffle sur mon jardin et que coulent ses parfums", autrement dit les larmes aux parfums les plus suaves. En outre ce qu’il faut dire du fiel de la colombe, il nous faudra l’expliquer en son lieu et place, autrement dit au point 16 de ce premier livre.