1023 Nam ut inquit augustinus in sextodecimo libro de ciuitate dei: ista ciuitas quae appellata est confusio: ipsa est babylon: cuius mirabilis constructio gentium etiam historia comendatur. Babylon quippe confusio interpretatur: cuius nembroth gigantem fuisse conditorem: ut ibi tanquam in metropoli esset regni habitaculum: breuiter et obscure paulo superius innuit idem Moses. De fait comme le dit Augustin au livre 16 de la Cité de Dieu : "la cité qui fut appelée ‘confusion’ c’est la cité même de Babylone, dont l’histoire profane même rapporte l’admirable construction. En effet Babylone veut dire ‘confusion’ ; et le géant Nemrod en fut le fondateur pour y avoir le siège de son royaume pour ainsi dire comme dans une capitale, comme rapidement et de façon peu claire le même Moïse l’a laissé entendre un peu auparavant.
1085 Et secundum hanc sententiam expone: (nec corrumpuntur) id est deprauantur scilicet apostoli: acerbo scilicet liquore id est aqua insipida uel acerba anteaquam in uinum conuerteretur: nam racemus uel uua non matura continet aquam acerbam: uel insipidam. posteaquam uero matura est uua dulcescit: quo scilicet liquore acerbo lacus id est hydriae illae sex secundum purificationem iudaeorum ut narrat loan. maduere id est maduerunt et plenae fuerunt. per .vi. lacus id est sex receptacula aquae ut ait augus. sex aetates intelligimus quarum fines statuuntur Adam: Noe: Abraam: Dauid: Transmigratio babylonis: loannes baptista: Finis mundi. in singulis aetatibus aliquid inuenies quod sapiat aquam acerbam uel insipidam si literae tantum hoc est phariseorum expositioni adhaerescas: aliquid etiam quod uinum dulce sapiat si spiritum uiuificantem sequare. Et c’est ainsi que vous expliquerez la phrase (nec corrumpuntur) autrement dit ils ne sont pas abîmés, évidemment les apôtres, acerbo ("par l’aigre") évidemment le liquide, autrement dit l’eau sans saveur et aigre avant qu’elle ne soit changée en vin ; mais le sarment, voire la vigne, avant maturité contiennent une eau aigre ou au mieux sans saveur, mais quand la vigne a mûri, elle s’adoucit ; quo ("duquel") évidemment ce liquide aigre, lacus (" les cuves") autrement dit les six hydries destinées à la purification des Juifs comme le raconte Jean, maduere ("sont imprégnées"), autrement dit maduerunt, et étaient pleines. Avec les six cuves, autrement dit les six contenants d’eau, comme le dit Augustin, nous comprenons les six âges dont les limites sont définies ainsi : Adam, Noé, Abraham, David, l’exil à Babylone, Jean Baptiste, la fin du monde. Dans chacun de ces âges, on trouvera quelque élément qui renvoie au goût de l’eau amère et sans saveur, si l’on ne s’attache qu’à la lettre, autrement dit au commentaire des pharisiens, mais aussi quelque élément qui a le goût du vin doux si l’on suit l’Esprit qui vivifie.
1551 Qui fateantur necesse est angelum illum ipsius Esai protectorem ignarum fuisse cœlestis consilii: per quod potior hæreditas non Esao sed iacobo destinabatur: donec lucta angelus ille bonus Esai patronus expertus est tantas uires in iacobo resistente et colluctante: ut inde perceperit uel lacobi uires ad tempus illud fuisse a deo auctas at sibi resisti posset: uel suas ne præualeret: a deo debilitatas: aut suspensas esse: deo non cooperante sibi: ut scilicet ea ratione contigerit: qua tris pueros babylone rebelli lambit in horrisonis non noxia flamma caminis. Mais, dans ce cas, force leur est de reconnaître que cet ange protecteur d'Esaü ne savait rien de la décision du Ciel, par laquelle l'héritage était destiné non à Esaü, mais à Jacob, jusqu'au moment où, dans la lutte, ce bon ange, défenseur d'Esaü, s'aperçut que Jacob, dans sa résistance et la lutte, montrait tant de forces qu'il l'épargna ; soit que les forces de Jacob furent accrues par Dieu temporairement pour qu'il puisse se défendre, soit que les siennes propres furent émoussées pour qu'il ne puisse avoir le dessus, ou suspendues, Dieu ne lui prêtant aucune assistance, de la même manière et pour la même raison que cela arriva aux trois enfants dans la rebelle Babylone que, dans la fournaise aux affreux sifflements, la flamme vint lécher sans leur faire de mal.