248 cum rex barbarus: et rei bellicæ cupidus: et suapte natura cruentus thraciam: Mysiam: illyricumque foede populatus Byzantio immineret: inde repulsus mouit in italiam: cuius aduentus eo fuit italiae terribilior: quo propius id malum processerat: assumptis in commilitium quattuor ferocissimarum gentium Erulorum: Gepidarum: Halanorum et turcilinguorum regibus. Comme ce roi barbare, avide de guerre et qui par nature aimait à verser le sang, après avoir dévasté la Thrace, la Mésie et l’Illyricum, menaçait Byzance, après en avoir été repoussé, il fit route vers l’Italie ; son arrivée fut d’autant plus terrible pour l’Italie que ce mal avait grandi en s’approchant, car il s’était adjoint comme alliés les rois de quatre peuples extrêmement féroces, les Hérules, les Gépides, les Alains et les Turcalains.
248 cum rex barbarus: et rei bellicæ cupidus: et suapte natura cruentus thraciam: Mysiam: illyricumque foede populatus Byzantio immineret: inde repulsus mouit in italiam: cuius aduentus eo fuit italiae terribilior: quo propius id malum processerat: assumptis in commilitium quattuor ferocissimarum gentium Erulorum: Gepidarum: Halanorum et turcilinguorum regibus. Comme ce roi barbare, avide de guerre et qui par nature aimait à verser le sang, après avoir dévasté la Thrace, la Mésie et l’Illyricum, menaçait Byzance, après en avoir été repoussé, il fit route vers l’Italie ; son arrivée fut d’autant plus terrible pour l’Italie que ce mal avait grandi en s’approchant, car il s’était adjoint comme alliés les rois de quatre peuples extrêmement féroces, les Hérules, les Gépides, les Alains et les Turcalains.
249 hoc ergo patauinorum rex cum animaduerteret qui italiæ recessum circa adriam obtinebat: cum uiris opibus et authoritate inter suos longe principibus: in insulas et littora stagno marique circumflua transiuit. Quand donc le roi de Padoue apprit cela, alors qu’il avait obtenu un refuge en Italie près de l’Adriatique, avec ses hommes, ses richesses et son pouvoir qui l’emportait largement parmi les siens, il passa sur les îles et une côte entourée de marais et de la mer.
250 Cuius exemplum ditissimus quisque Secutus (nam ut quisque maxime diues est: ita periculo longissime uult abesse: ne cum fortunis hosti ipse prædæ sit) ad regem uenetorum migrauit non solum in transitu Hunnorum sed etiam gottorum et cæterorum barbarorum: qui post hunnos italiam inuaserunt; si ergo cætera conuenirent: et historiæ anchora stabiliret hoc ipsum: pulchre intelligeremus Aratorem fuisse in urbe ueneta et moenibus undosis ut tutus esset ab armis gotthicis. Son exemple fut suivi par tous les riches (de fait plus chacun est riche plus il veut s’éloigner du danger, pour ne pas devenir la proie des ennemis avec sa fortune) et ils émigrèrent vers le roi de Venise, non seulement lors de l’invasion des Huns, mais encore de celle des Goths et de tous les autres barbares qui après les Huns attaquèrent l’Italie ; si donc le reste du texte était cohérent avec cela et si l’ancre de l’histoire fixait cette hypothèse, nous comprendrions parfaitement qu’Arator était à Venise et moenibus undosis ("du haut des remparts tempétueux"), pour se protéger des armes des Goths.
297 Nam Vergilius æneam in italiam uenisse narrauit ueritatem secutus historiæ: sed dido reginam ad amorem æneæ declinasse finxit. De fait Virgile a raconté la venue d’Enée en Italie en suivant la vérité de l’histoire mais le fait que Didon se soit tournée vers l’amour d’Enée, cela il l’a inventé.
1010 at id calypso non dicit apud homerum: nec commentatores latini quicquam ueri dicunt: cum summus philosophus usus fuerit imagine prouerbiali non ignota graecis: quam homerus odyss. Vii. scyllae italicae et charybdis siculae periculum multis uerbis describens. facit circem monentem Vlyxem: ut ad scyllam potius inflectat cursum quam ad charybdim propterea quod praestet sex e sociis desiderari extinctos in scyllae scopulo quam pariter omnes interire globis undarum fumigantibus absorptos: quos excitet charybdis fluctuum elisione ultro citroque concurrentium. Mais ces mots, Calypso ne les dit pas dans Homère, et les commentateurs latins ne disent rien de vrai, alors que le plus grand des philosophes a utilisé une image proverbiale qui n’est pas inconnue des Grecs, plutôt qu’Homère, Odyssée 8 qui, décrivant en un long discours le danger de Scylla l’italienne et Charybde la sicilienne, nous montre Circé prévenant Ulysse d’avoir à plutôt mettre le cap sur Scylla que sur Charybde, parce qu’il est plus expédient de regretter six compagnons morts sur le rocher de Scylla que de voir d’un coup tout le monde périr avalé par les eaux fumantes que Charybde fait naître en frottant l’un contre l’autre de flots aux courants inverses.