ad initium

Paulus Diaconus

119 Legimus tamen apud paulum diaconum: qui abhinc annos circiter sexcentos scripsit: tale de Aratore testimonium. Nous lisons cependant chez Paul Diacre qui écrivit il y a environ six cents ans le témoignage suivant concernant Arator.

121 Quo tempore (ut idem paulus scriptor haud contemnendus testatur) cassiodorus apud urbem romam tam sæculari quam diuina scientia claruit: apud castrum casini sanctus Benedictus magnae uitae meritis et apostolicis uirtutibus efulsit: apud constantinopolin uero priscianus caesariensis grammaticæ artis profunda rimatus est. A cette époque (selon que l’atteste le même Paul, écrivain qui n’est en rien négligeable), Cassiodore à Rome s’illustra tant dans la science profane que dans la science sacrée ; au Mont Cassin, saint Benoît resplendit des merites d’une grande vie et des vertus apostoliques ; à Constantinople, Priscien de Césarée explora les profondeurs de l’art grammatical.

255 De his meminit beatus Gregorius in homilia quadam: meminit quoque paulus diaconus et alii complures. Le bienheureux Grégoire mentionne ces faits dans l’une de ses homélies, comme d’ailleurs Paul Diacre et plusieurs autres auteurs.

299 Miror autem uehementer cum arator hic polliceatur se narraturum actus apostolorum quos lucas rettulit: et ipsum Poema id narret non historiam Euangelicam: Et paulus diaconus idem affirmet: quid ita Platynae uenerit in mentem uiro alioquin doctissimo dicere in uita foelicis quarti: Aratorem uersibus hexametris Euangelia complexum fuisse. in foribus quis delinquit? Certe nos homines: quam in minimis labimur: qui caligamus in sole: qui maculas nostras præferimus quas aut incuria fundit aut humana parum cauet natura. Recte ergo illud dicitur: quandoque bonus dormitat homerus. sed a diuerticulo propositum repetamus. Mais je suis vraiment très étonné : alors qu’Arator promet qu’il racontera les actes des apôtres que Luc a rapportés et que c’est ce que le poème raconte et non le récit évangélique (et Paul Diacre affirme la même chose), qu’est-ce qui est passé par la tête de Platina, personnage par ailleurs très savant, de dire dans la vie de Félix IV qu’Arator avait embrassé en hexamètres le récit évangélique. "Aux portes qui se trompe ?" Evidemment nous, car nous sommes humains et, comme nous nous trompons sur de petites choses, nous sommes éblouis par le soleil et mettons en avant nos taches soit que cause notre incurie, soit dont la nature humaine ne tient pas assez compte. Ce mot est donc bien juste : "et parfois le bon Homère dort" ; mais quittons cette digression et revenons à notre propos.