ad initium

Achilles

BP1Qui legis lliacas pugnas: et achillis honores.Toi qui lis les combats d'Ilion et les honneurs rendus à Achille,

BP5Nam quæ Pelidæ tribuit: uel Homerus Vlyssi: De fait les exploits qu'Homère attribue au Péléide ou à Ulysse

41 Nec affirmarent aut achillem Homericum: aut Aeneam Vergilianum foelicissime uiuere: qui in memoria hominum: quæ tamen cum sæculo occasura est per suos praecones uiuant: quasi memoria perennis perennem uitam pariat: aut sermo ille in mentibus uiuentium in dies florescens defunctos moueat: aut ullus sit inmortalis sermo quo non obruatur hominum interitu et posteritatis obliuione tandem exiguat. Et ils n’affirmeraient pas que l’Achille d’Homère ou l’Enée de Virgile vivent une vie toute de bonheur, en vivant dans la mémoire des hommes qui pourtant tombera avec ce monde, grâce à ceux qui ont raconté leur geste. Comme si la pérennité de la mémoire assurait la pérennité de la vie, ou comme si cette parole fleurissant de jour en jour dans l’esprit des vivants touchait en quelque manière les morts, comme si enfin il existait une parole immortelle qui ne puisse être ensevelie par le trépas des hommes et finalement réduite à portion congrue par l’oubli de la postérité !

48 Non enim est hominis officium immortalem famam sed immortalem uitam quaerere: Nec quomodo ut Achilles uicerit: sed quomodo ut petrus uixerit immortalis erit ac foelix: nec laurea coelesti Hector pugnans: sed paulus docens coronabitur. Car le devoir de l’homme n’est pas de rechercher la renommée immortelle, mais la vie immortelle ; ce n’est pas en imitant comment Achille a pu être vainqueur, mais comment Pierre a vécu qu’il sera immortel et heureux ; ce n’est pas Hector parce qu’il a combattu qui sera couronné de la couronne de laurier dans le ciel, mais Paul parce qu’il a enseigné.

1133 Possumus commode hic dicere illud nasonis: quamuis ipse in aliam partem ac nos hic accipiamus: acceperit: Vulnus achilleo quae quondam fecerat hosti uulneris auxilium pelias hasta tulit. Vt enim eadem hasta uulnerauit et sanauit telephum: ita hominem lignum interfecit lignum suscitauit et uiuificauit mortuum. Nous pouvons sans problème utiliser ici ce mot d’Ovide, bien que nous le prenions dans une autre sens que celui dans lequel il le prenait : "et la lance du fils de Pélée cicatrisa la blessure qu'elle-même avait faite à l'ennemi d'Achille", pour dire qu’en effet la même lance blessa et soigna Télèphe, ainsi un même bois tua l’homme et le releva et lui rendit la vie, une fois mort.

2070 Non enim possumus uidere iliacas ex ordine pugnas: non atridem priamumque et sæuum ambobus achillem. quoniam hæc ab instanti tempore remota sunt. En effet, nous ne pouvons pas voir les combats d'Ilion dans leur succession, ni l'Atride, ni Priam, ni Achille qui se déchaîne contre eux deux, puisque ces réalités sont éloignées de nous dans le temps.