497 hunc scrupum remouet Ales idem præstans theologus in loco supradicto: Nam inquit si uirtus animæ create corpori iuncta ipsum tuetur ab omni putredine liberum: atque intactum: quid diuinitas corpori christi unita (anathema enim et authore damasceno qui dixit uerbum deposuisse quod semel assumpsit) quid ergo deitas corpus illud cui erat iuncta: ab omni labe corruptionis minime seruauit quamuis anima ab eo diuulsa fuerit: Alexandre de Hales, ce théologien d’exception, enlève cet écueil dans le passage cité ci-dessus : "de fait, dit-il, si la puissance de l’âme créée jointe au corps garde ce corps libre de toute décomposition et intact, pourquoi la divinité unie au corps du Christ (anathème en effet comme l’affirme Jean Damascène, soit celui qui a dit que le Verbe a déposé ce qu’il avait une fois assumé), pourquoi donc la divinité protègerait moins le corps auquel elle a été joint de toute souillure de corruption, alors même que l’âme s’en serait retirée".
652 omnia (inquit Damascenus apud magistrum in. iii.) quae in natura nostra plantauit deus uerbum assumpsit: scilicet corpus et animam intellectualem et horum idiomata Descendit ergo deus in terras recte dicitur: dummodo intelligas illud augustini ad uolusianum: deus nouit uenire non recedendo ubi erat: nouit abire non deserendo quo uenerat: nouit ubique totus esse et nullo contineri loco: Tout (comme le dit Jean Damascène cité par le Maître des Sentences en 3) "ce que Dieu a planté dans notre nature, le Verbe l’a assumé, à savoir le corps et l’âme intellectuelle et leur propriétés". "Dieu descendit sur terre" est donc dit de façon juste, du moment que l’on comprend ce passage d’Augustin à Volusianus : "Dieu sait venir sans partir de la où il était ; il sait partir en n’abandonnant pas l’endroit d’où il venait" ; il sait être totalement partout sans que nul lieu jamais ne le contienne.
1127 Est enim regula illa theologica non ignoranda: omne illud quod dicitur de filio dei per naturam: dici quoque de filio hominis per gratiam propter communicationem idiomatum acutissime notatam a Damasceno graeco theologo sane praestantissimo. Et e contrario quicquid de filio hominis dicitur: dici quoque de filio dei his exceptis in quibus exprimitur unio uel includitur negatio. Nec enim dicemus naturam diuinam ab humana fuisse sibi assumptam unitamue: sed contra: nec filium dei incepisse in tempore sed uere et catholice filium hominis incepisse: et natum fuisse caesaris augusti temporibus cum hoc de filio dei nullo modo dici possit ante omnia saecula nato. Il existe en effet une règle théologique qu’il ne faut pas ignorer : tout ce qui est dit du fils de Dieu par nature, est dit aussi du fils de l’homme par la grâce, en raison de la communication des idiomes qu’a indiquée avec une précision extrême Jean Damascène, peut-être le plus grand théologie grec. Et, au contraire, tout ce qui est dit du fils de l’homme, peut être dit du fils de Dieu, à l’exception de ce en quoi l’union s’exprime ou la négation est incluse. En effet, nous ne dirons pas que la nature divine a été assumée par la nature humaine ni unie à elle, mais le contraire ; et nous ne dirons pas que le fils de Dieu a eu un commencement temporel, mais, pour dire la vérité catholique, que c’est le fils de l’homme qui a eu un commencement, et qui est né au temps de César Auguste, alors que cela ne peut en aucun cas s’appliquer au fils de Dieu, né avant tous les siècles.