30 Num uis talibus quasi mortiferis sirenum cantibus aures puerorum deprauare: ut nihil præ deliciis queant audire nisi liberum resonet: apollinem cantilet: iouem intonet? Veut-on par des chants pour ainsi dire aussi mortifères que ceux des Sirènes pervertir l’oreille des enfants, en sorte qu’ils ne puissent plus rien écouter avec délices, si cela ne résonne pas du nom de Liber, ne chante pas Apollon, ne fait pas retentir le nom de Jupiter,
1498 Nec enim illud Homeri uatis plasma: quo fingit ante iouis limen duo esse dolia plena: alterum mellis alterum fellis: nec ulli hominis dari alterum sine altero purum: sed mixtum in coniugio: illud inquit non tamtum uerum in uita hominum sed et in natura rerum: quæ modo mater modo nouerca ubique terrarum uisitur: quandoque indulgens et blanda non tamen ubique: quandoque sæua et infesta non ante omnino omnibus commodis spoliata. En effet, le mot d’Homère n’est pas qu’une invention de poète : il décrit devant le seuil de Jupiter, deux amphores pleines, l’une de miel, l’autre de fiel ; et aucun homme ne peut recevoir purement de l’une sans l’autre, mais les deux se mêlent et se marient ; cela, nous dit-il, est vrai non seulement de la vie humaine, mais aussi de la nature ; tantôt elle est une mère, tantôt une marâtre, on le voit bien partout, parfois elle est indulgente et douce mais cependant pas partout, parfois elle est sauvage et hostile, mais sans être cependant totalement dépourvue auparavant de tous les avantages.
2093 Phidias ille: cum iouis formam aut mineruæ faceret: contemplabatur aliquam: e qua similitudinem duceret: ipsius quia in mente insidebat species pulchritudinis eximia quædam: quam intuens in eaque defixus: ad illius similitudinem artem et manum dirigebat. Le fameux Phidias, quand il faisait une forme de Jupiter ou de Minerve, contemplait quelque forme d'où il tirait leur ressemblance, car il y avait dans son esprit une certaine figure admirable de la beauté, qu'il regardait et sur laquelle il se fixait et qui dirigeait à sa ressemblance son art et sa main.