3 Cum enim per reliquorum christianorum uatum poemata quasi per stagna quædam facile nauigent: et Prudentii: Sedulii: iuuenci carmina suis discipulis exponant uelut in portu uelificantes: adire ad hunc timent: uel si adeunt: loca proxima et oras primi littoris tantum legunt: altum metuentes: et a terra nusquam longius recedentes. En effet, alors qu’ils naviguent facilement dans les poèmes des autres poètes chrétiens, comme sur une sorte de marais, et qu’ils expliquent à leurs disciples les œuvres de Prudence, Sédulius et Juvencus comme s’ils cinglaient vers le port, ils craignent d’aborder cet auteur, ou, s’ils l’abordent, il se contentent d’en parcourir les régions les plus proches sans quitter les côtes, redoutant la haute mer et sans jamais s’éloigner de la terre.
90 Quapropter si M. Fabius nostra hac tempestate scripsisset sicut latissimis finibus scientiam grammatici claudens retulit: nec ignara philosophiæ propter empedoclea in graecis: Varronem ac lucretium in latinis: qui praecepta sapientiæ uersibus tradiderunt: retulisset quoque: tum nec citra theologiam grammatice potest esse perfecta: propter Gregorium Nazianzenum ac Nonnum panopolitanum in graecis: prudentium sedulium: Iuuencum Aratorem in latinis: qui res sacras et plurimos in omnibus ferme carminibus locos ex intima quaestionum theologicarum subtilitate repetitos inseruerunt. C’est pourquoi si Marcus Fabius avait écrit à notre époque, ainsi que, donnant à la science du grammarien les frontières les plus larges, il l’a indiqué : "n’ignorant rien de la philosophie en raison d’Empédocle chez les Grecs et de Varron et Lucrèce chez les Latins qui mirent en vers les préceptes de la philosophie", il aurait indiqué également que la grammaire ne peut être parfaite sans la théologie à cause de Grégoire de Nazianze et Nonnos de Panopolis chez les Grecs et de Prudence, Sédulius, Juvencus et Arator chez les Latins, qui ont glissé des réalités sacrées et de très nombreux passages dans presque tous leurs poèmes qui reposent sur la profonde subtilité de problèmes théologiques.
104 cum enim prudentius res sacras uario metri genere attigisset: et Iuuencus ac sedulius historiam euangelicam occupassent: historia apostolica: quia beatus lucas Exposuerat: nullum nacta uindicem omnibus patebat: donec in ius cessit Aratoris ex eius sinu prius euolans. Alors en effet que Prudence avait abordé les réalités sacrées en des mètres variés, et que Juvencus et Sédulius avaient pris pour sujet l’histoire de l’évangile, l’histoire apostolique que le bienheureux Luc avait racontée, n’ayant trouvé aucun auteur pour s’en occuper, était libre pour tous jusqu’au moment où, s’envolant d’abord de son sein, elle devint le bien d’Arator.
108 Quamuis autem ad scribendos actus apostolorum idcirco uersibus arator dicatur: quod fecisse idem in euangelio iuuencum ac sedulium uidisset: quod Aldus Manucius affirmat se in Aratore quodam uenetiis uidisse: tamen suo ingenio fretus: id ausus est historiæ sacræ addere: quod perquam raro Sedulius interserit: numquam apud Iuuencum inuenitur. Or bien que l’on dise qu’Arator a été poussé à écrire en vers les Actes des Apôtres, parce qu’il voyait que Juvencus et Sédulius avaient fait de même pour l’évangile, argument qu’Alde Manuce dit avoir vu dans un exemplaire d’Arator à Venise, cependant confiant dans son talent, il a osé ajouter à l’histoire sainte ce que Sédulius ne glisse que très rarement et que l’on ne trouve jamais chez Juvencus.
108 Quamuis autem ad scribendos actus apostolorum idcirco uersibus arator dicatur: quod fecisse idem in euangelio iuuencum ac sedulium uidisset: quod Aldus Manucius affirmat se in Aratore quodam uenetiis uidisse: tamen suo ingenio fretus: id ausus est historiæ sacræ addere: quod perquam raro Sedulius interserit: numquam apud Iuuencum inuenitur. Or bien que l’on dise qu’Arator a été poussé à écrire en vers les Actes des Apôtres, parce qu’il voyait que Juvencus et Sédulius avaient fait de même pour l’évangile, argument qu’Alde Manuce dit avoir vu dans un exemplaire d’Arator à Venise, cependant confiant dans son talent, il a osé ajouter à l’histoire sainte ce que Sédulius ne glisse que très rarement et que l’on ne trouve jamais chez Juvencus.
131Titulus Operis est Historia apostolica: sicut titulus eius operis quod Iuuencus composuit: est de historia Euangelica. Le titre de l’œuvre est "Histoire Apostolique", suivant ainsi le titre de celle que composa Juvencus qui est "Histoire Evangélique".
1436 ostendi paulo ante quanta sit nouitatis difficultas: ob quam miratur hieronymus luuencum nostrum: qui historiam domini uersibus explicauerit: nec pertimuerit Euangelii ueritatem sub metri leges mittere: J’ai montré, il y a peu, combien est grande la difficulté de la nouveauté ; Jérôme s’en étonne au sujet de notre cher Juvencus qui a raconté en vers l’histoire du Seigneur en disant "il n’a pas craint de mettre sous les lois du vers la vérité de l’évangile".
1454 At arator ab hinc annos circiter mille floruit: unde colligimus: et luuencum et sedulium et prudentium superare hunc nostrum non longo æuo. Mais Arator est séparé de ces poètes par pratiquement mille ans, d’où nous concluons que Juvencus, Sédulius et Prudence ne l’emportent pas de beaucoup chronologiquement sur notre auteur.