756 lam uero quis referat uel Eufratis lenes: uel tigridis rapidissimas aquas uiridantibus undique ripis agros uberes permeantium: qui in paradiso nasci perhibentur: indeque deriuatim eam Asiae regionem comprehendunt: quae graeco nomine ideo mesopotamia dicitur: quod utrinque duorum amnium ripi media intercipiatur? Mais qui saurait décrire les eaux paisibles de l’Euphrate et celles très impétueuses du Tigre qui arrosent sur leurs rives partout verdoyantes des champs opulents ; on dit qu’ils naissent dans le paradis et qu’ensuite ils s’écoulent pour parcourir la région de l’Asie que l’on nomme du nom grec de Mésopotamie car elle est comprise entre le cours de ces deux fleuves.
920 (Hebreo.) Sciendum illud quod Burgensis episcopus in additionibus matthei notat sapienter: scilicet hoc nomen hebreus non ab abraam declinari: cum abraam scribatur in principio per aleph: hebreus uero per eyn: Nec etiam ab heber dicitur hebreus: alioquin ammonitae et moabitae qui a loth sunt oriundi: et madianitae et edomitae et alii qui ab heber omnes sunt deriuati hebrei uocarentur. Dicitur ergo hebreus non ab abraham hoc est nomine proprio: Sed ab heber: quo fuit cognominatus abraam: id est a cognomento abraae non a nomine. abraam enim cum natus esset in mesopotamia ubi thare pater et cognati idolis seruiebant: diuina moderatione Eufratem fluuium transmisit: qui terminus est terrae promissionis: cumque in terram sanctam uenisset ad dei cultum coelesti numine segregatus: dictus est ab incolis hebreus ut in genesi uidemus id est transfluuialis: quia a mesopotamia quae est trans fluuium: in terram canaam uenerat. Hinc ipse hebreus et posteri hebrei dicti. Hoc notaui: quia apud elementarios authores non inuenitur: alioquin ut caetera protrita omittimus: ita hoc quoque silentio preteriissem. Quamuis autem dissentiat diuus augus . li. de ciuitate dei .xvi. non est mirum cum literas hebraicas nesciuerit. (Hebreo.) Il faut savoir ce que l’évêque de Burgos indique savemment dans ses Additions sur Matthieu : "le nom hebreus ne vient pas d’Abraham, puisque la première lettre du nom 'Abraham' est aleph alors que dans hebreus c’est aïn" ; hebreus ne vient pas davantage de Heber sinon les Ammonites et les Moabites qui devaient naître de Loth ainsi que les Madianites et les Edomites et tous ceux qui descendent de Heber seraient nommés Hébreux. Donc hebreus ne vient pas d’Abraham, c’est-à-dire du nom propre mais du surnom d’Abraham heber, autrement dit non pas du nom d’Abraham mais de son surnom. En effet, comme Abraham était né en Mésopotamie où son père Tharè et sa famille servaient les idoles, par un effet de la guidance divine, il traversa l’Euphrate qui est la limite de la terre promise, et quand il fut venu en terre sainte, une fois mis à part par la puissance du Ciel pour rendre à Dieu un culte, les habitants de ce lieu le nommèrent hebreus, comme nous le voyons dans la Genèse, autrement dit "qui vient de l’autre rive du fleuve", car il était venu de Mésopotamie qui est sur l’autre rive du fleuve en terre de Canaan. Voilà pourquoi on le nomma hebreus et ses descendants hebrei. J’ai fait cette note car on ne la trouve pas dans les auteurs de niveau élémentaire ; autrement les autres notations qui sont bien connues, nous les passons et ainsi j’aurais passé cela sous silence aussi. Bien que le divin Augustin en Civ. Dei 16 ne soit pas du même avis que l’évêque de Burgos, cela n’est pas étonnant car il ne savait pas l’hébreu.
920 (Hebreo.) Sciendum illud quod Burgensis episcopus in additionibus matthei notat sapienter: scilicet hoc nomen hebreus non ab abraam declinari: cum abraam scribatur in principio per aleph: hebreus uero per eyn: Nec etiam ab heber dicitur hebreus: alioquin ammonitae et moabitae qui a loth sunt oriundi: et madianitae et edomitae et alii qui ab heber omnes sunt deriuati hebrei uocarentur. Dicitur ergo hebreus non ab abraham hoc est nomine proprio: Sed ab heber: quo fuit cognominatus abraam: id est a cognomento abraae non a nomine. abraam enim cum natus esset in mesopotamia ubi thare pater et cognati idolis seruiebant: diuina moderatione Eufratem fluuium transmisit: qui terminus est terrae promissionis: cumque in terram sanctam uenisset ad dei cultum coelesti numine segregatus: dictus est ab incolis hebreus ut in genesi uidemus id est transfluuialis: quia a mesopotamia quae est trans fluuium: in terram canaam uenerat. Hinc ipse hebreus et posteri hebrei dicti. Hoc notaui: quia apud elementarios authores non inuenitur: alioquin ut caetera protrita omittimus: ita hoc quoque silentio preteriissem. Quamuis autem dissentiat diuus augus . li. de ciuitate dei .xvi. non est mirum cum literas hebraicas nesciuerit. (Hebreo.) Il faut savoir ce que l’évêque de Burgos indique savemment dans ses Additions sur Matthieu : "le nom hebreus ne vient pas d’Abraham, puisque la première lettre du nom 'Abraham' est aleph alors que dans hebreus c’est aïn" ; hebreus ne vient pas davantage de Heber sinon les Ammonites et les Moabites qui devaient naître de Loth ainsi que les Madianites et les Edomites et tous ceux qui descendent de Heber seraient nommés Hébreux. Donc hebreus ne vient pas d’Abraham, c’est-à-dire du nom propre mais du surnom d’Abraham heber, autrement dit non pas du nom d’Abraham mais de son surnom. En effet, comme Abraham était né en Mésopotamie où son père Tharè et sa famille servaient les idoles, par un effet de la guidance divine, il traversa l’Euphrate qui est la limite de la terre promise, et quand il fut venu en terre sainte, une fois mis à part par la puissance du Ciel pour rendre à Dieu un culte, les habitants de ce lieu le nommèrent hebreus, comme nous le voyons dans la Genèse, autrement dit "qui vient de l’autre rive du fleuve", car il était venu de Mésopotamie qui est sur l’autre rive du fleuve en terre de Canaan. Voilà pourquoi on le nomma hebreus et ses descendants hebrei. J’ai fait cette note car on ne la trouve pas dans les auteurs de niveau élémentaire ; autrement les autres notations qui sont bien connues, nous les passons et ainsi j’aurais passé cela sous silence aussi. Bien que le divin Augustin en Civ. Dei 16 ne soit pas du même avis que l’évêque de Burgos, cela n’est pas étonnant car il ne savait pas l’hébreu.
1548 Qui timens aduentum fratris sui Esau: cum relinqueret mesopotamiam inscio laban socero suo: et pergeret ad isaac patrem suum in terram canaam: et iter per loca fratris sui esau esset facturus. timens ergo Iacob præferocem Esau propter primogenita et benedictiones sibi assertas: offensum: misit ei nuncios quibus placaretur: ante aquam in mutuum colloquium uenirent. Celui-ci, qui craignait l'arrivée de son frère Esaü, comme il avait quitté la Mésopotamie à l'insu de Laban, son beau-père, et retournait vers Isaac, son père, en terre de Canaan et devait passer par les possessions de son frère Esaü, Jacob donc, redoutant Esaü qui était extrêmement féroce, en raison de sa situation d'aîné et des bénédictions qui lui avaient été assurées, et sur lequel il était tombé, lui envoya des messagers pour l'apaiser et, devant les eaux, ils organisèrent une entrevue.
1571 Talis autem nominis mutatio benedictio est. hæc in geneseos. xxxii. capite continentur: ubi nondum ab angelo nomen imponitur sed imponendum a deo prædicitur. Nam in .xxxv. geneseos capite scriptum est. Apparuit autem iterum deus lacob quando reuersus est de mesopotamia syriæ. benedixitque ei dicens: non uocaberis iacob sed israel erit nomen tuum. et appellauit eum israel. Or changer ainsi le nom est une bénédiction ; on voit cela en Genèse 32 où le nom n'est pas encore donné par l'ange, mais où il est prescrit par Dieu de le donner. De fait en Genèse 35 il est écrit : "Dieu apparut de nouveau à Jacob quand il revint de Mésopotamie de Syrie ; il le bénit et lui dit : 'tu ne t'appelleras plus Jacob, mais Israël sera ton nom' et il lui donna le nom d'Israël".