ad initium

Thomas

308 Dicitur ergo res mystica in sacra scriptura: res cui debetur silentii fides: quae typicis figuris occultatur: et uaris imaginum sensibilium inuolucris spiritalia abscondit: ut et fideles eruendo latentes sensus exerceantur: et infideles non intelligendo typis circumuelata abirrisione absterreantur secundum illud Euengeliographi: nolite sanctum dare canibus cum autem (ut diuus thomas sapienter ait) deus omnibus consulat: prout singulorum naturae congruit: nostraque omnis cognitio a sensu ad uisa: a uisis ad ulteriorem intelligentiam proficiscatur non iniuria spiritalia et bona intelligibilia in diuiis litteris methaphoris corporalibus cooperiuntur et similitudinibus sensibilibus teguntur unum cognoscendi initium nobis est. Ce que l’on appelle dans l’Écriture sainte res mystica ("réalité spirituelle") est une réalité à laquelle on doit un silence loyal, qui est cachée sous des figures symboliques et qui cache des réalités spirituelles sous les voiles variés d’images sensibles, de sorte que les croyants s’exercent à en tirer les significations cachées et que les incroyants, en ne comprenant rien aux choses voilées sous des symboles, soient détournés de la moquerie ainsi que le dit ce mot de l’évangéliste : "ne donnez pas les choses saintes aux chiens", alors même que (comme dans sa sagesse le dit le divin Thomas) Dieu veille à tout, selon que la nature de chaque être y est adaptée et que toute notre connaissance va du sens à la vue, de la vue à l’intelligence plus profonde, ce n’est pas injustice si les réalités spirituelles et les biens intelligibles dans les lettres divines sont cachés par des métaphores corporelles et couverts par des comparaisons sensibles : c’est pour nous l’unique moyen d'entrer dans la connaissance .

406 Credamus inquam immobiliter quod diuus thomas et plaerique omnes theologi affirmant christum scilicet ueraciter et præsentialiter fuisse in inferno: cum acumina rationis humanæ infra apices uirtutis diuinæ immensum subsistant: et subiaceant. Croyons, dis-je, sans en bouger ce que dit le divin Thomas et affirment la plupart des autres théologiens, que le Christ fut réellement et sous le mode de la présence dans l’enfer puisque les fines pointes de la raison humaine restent immensément en dessous de la puissance divine et inférieures à elle.

568 Non habuisset etiam cicatrices uulnerum. quas ut palparet. thomas: monuit ipse cum apud Ioannem Euange. ei dixit: infer digitum tuum huc: et uide manus meas et affer manum tuam et mitte in latus meum: et noli esse incredulus. Il n’aurait pas eu également les cicatrices des blessures, qu’il encouragea Thomas à toucher comme il le dit dans l’évangile de Jean : "avance ton doigt ici, et vois mes mains, et avance ta main et mets-la dans mon côté, et ne sois plus incrédule".

582 Vnde gregorius: thomas aliud uidit et aliud credidit. A mortali quippe homine uideri diuinitas non potuit. hominem ergo uidit et deum confessus est. dominus meus dicens et deus meus. D’où cette parole de Grégoire : "Thomas a vu une chose et en a cru une autre. En effet la divinité ne pouvait être visible par un homme mortel. Il a donc vu un homme et confessé sa foi en Dieu en disant ‘mon Seigneur et mon Dieu’".