1027 Profecto auguus. li. xvi. de ciuitate dei: illam in hebreis mansisse putat: Cum quaeritur inquit in diuisione linguarum ubi lingua illa remanere potuerit quae fuit ante communis: quae sine ulla dubitatione non ibi remansit. ubi fuit illa poena quae est facta mutatione linguarum: quid aliud occurrit nisi quod in huiusmodi gente remansit a cuius nomine nomen accepit? et hoc iusticiae gentis huius non paruum apparuisse uestigium: quod cum aliae gentes plecterentur mutatione linguarum: ad istam non peruenit tale supplicium? et certe una est hebrea gens ex heber propagata usque ad abraam et. c. De fait, Augustin au livre 16 de la Cité de Dieu pense que cette langue originelle s’est maintenue chez les Hébreux : "quand on demande", écrit-il, "lors de la division des langues, où a pu subsister la langue qui était auparavant commune, sans aucun doute possible elle ne subsista pas là où eut lieu le châtiment qui s’opéra par le changement des langues ; que reste-t-il comme solution sinon le fait qu’elle subsista dans la race du nom de laquelle elle tira son nom et que cela est apparu comme un témoignage non négligeable de la justice de cette race, dans le fait qu’alors que toutes les autres races étaient frappés par le changement des langues, celle-ci ne fut pas atteinte par un tel supplice ? Et de fait il n’existe qu’une race hébraïque issue d’Héber et qui s’est poursuivie jusqu’à Abraham etc.".
1027 Profecto auguus. li. xvi. de ciuitate dei: illam in hebreis mansisse putat: Cum quaeritur inquit in diuisione linguarum ubi lingua illa remanere potuerit quae fuit ante communis: quae sine ulla dubitatione non ibi remansit. ubi fuit illa poena quae est facta mutatione linguarum: quid aliud occurrit nisi quod in huiusmodi gente remansit a cuius nomine nomen accepit? et hoc iusticiae gentis huius non paruum apparuisse uestigium: quod cum aliae gentes plecterentur mutatione linguarum: ad istam non peruenit tale supplicium? et certe una est hebrea gens ex heber propagata usque ad abraam et. c. De fait, Augustin au livre 16 de la Cité de Dieu pense que cette langue originelle s’est maintenue chez les Hébreux : "quand on demande", écrit-il, "lors de la division des langues, où a pu subsister la langue qui était auparavant commune, sans aucun doute possible elle ne subsista pas là où eut lieu le châtiment qui s’opéra par le changement des langues ; que reste-t-il comme solution sinon le fait qu’elle subsista dans la race du nom de laquelle elle tira son nom et que cela est apparu comme un témoignage non négligeable de la justice de cette race, dans le fait qu’alors que toutes les autres races étaient frappés par le changement des langues, celle-ci ne fut pas atteinte par un tel supplice ? Et de fait il n’existe qu’une race hébraïque issue d’Héber et qui s’est poursuivie jusqu’à Abraham etc.".
1029 Sed quid de hoc sit sentiendum ex mea sententia: utrum scilicet ab heber hebrea lingua uel hebrei dicantur supra ostendi. Occurrit autem ambiguitas quam citat Augustinus super genesin: quo pacto uidelicet potuit illorum esse hominum tanta stoliditas ut crederent se aedificaturum ciuitatem et turrim usque in coelum. Si se inquit augus. hoc posse crediderunt nimium stulta audacia et impietas deprehenditur et quia ob hoc dei uindicta secuta est ut eorum linguae diuiderentur: non absurde hoc cogitasse creduntur. Mais quant à ce qu’il faut à mon avis penser sur ce sujet, à savoir si la langue hébraïque et les Hébreux tirent leur nom d’Héber, je l’ai déjà montré plus haut. Or il se fait jour une ambiguïté qu’Augustin relève dans son Traité sur la Genèse : comment ces gens ont-ils pu être assez fous pour croire qu’ils allaient construire une cité et une tour qui irait jusqu’au ciel ? "Si, écrit Augustin, ils s’en crurent capables, ils encourent le reproche d’une excessive sottise et impiété et, parce que la punition de Dieu pour cette idée en a été la conséquence ; de sorte que leurs langues se sont divisées, il n’est pas absurde de croire qu’ils ont eu une idée pareille".
1221 At quomodo (dicet quispiam) in chiliade probabis unitatis perfectionem: non illam ex promptuario pythagoricorum allegatam: sed diuinae legis authoritate roboratam? Certe ego uero ac lubens. Canit enim propheta mille annos unum esse diem apud deum. Vnitas ergo quaepiam in chiliade repperitur: Hinc inter decreta ueteris hebraicae disciplinae legimus: per sex dies geneseos: quibus deus cuncta creauit ac disposuit: sex chiliadas annorum mundi sic designari: ut sint opera primi diei uaticinium eorum quae in prima mundi chiliade erant futura. opera item secundi eorum quae In secunda: et sic deinceps eodem semper utrobique successionis ordine seruato. Cuius sententiae cum hebrei theologi (ut author est picus) tum diuus hieronymus meminit in expositione psalmi illius: qui mosi inscribitur. Lactantius quoque firmianus in septimo institutionum diuini. libro: hanc sententiam non recitat sed confirmat. sciant inquit philosophi qui ab exordio mundi seculorum millia enumerant: nondum sextum milesimum annum esse conclusum: quo numero expleto consumationem fieri necesse est: et humanarum rerum statum in melius reformari. Mundum deus et hoc naturae admirabile opus: sicut arcanis sacrae scripturae continetur: sex dierum spacio consumauit: diemque septimum: quo ab operibus requieuit: sanxit. Ergo quoniam sex diebus cuncta dei opera perfecta sunt: per secula sex annorum id est sex millia manere in hoc statu mundum necesse est. dies enim magnus dei mille annorum circulo terminatur: sicut indicat propheta dicens: Ante oculos tuos domine mille anni tanquam dies unus. Mais alors, me dira-t-on, comment vas-tu prouver dans le millier la perfection de l’unité, sans tirer ton raisonnement des armoires des Pythagoriciens, mais en le faisant soutenir de l’autorité de la loi divine ? Mais je vais le faire, et avec grand plaisir. En effet, le prophète chante que mille ans sont un jour auprès de Dieu. Donc, on trouve quelque part l’unité dans le millier. Ensuite, parmi les commandements variés de la loi hébraïque, nous lisons que, par les six jours de la genèse que Dieu prit pour tout créer et ordonner, sont désignés les six mille ans du monde, de sorte que les œuvres du premier jour soient la prophétie de ce qui arriverait dans le premier millénaire du monde, les œuvres du second jour dans le second, et ainsi de suite, en suivant pour les deux réalités la même progression. C’est cette idée, qui est celle des théologiens hébraïques (si l’on en croit Pic), que Jérôme rappelle dans l’exposition du psaume dit de Moïse. Firmianus Lactance également, au livre 7 des Institutions divines, ne rapporte pas cette idée mais il la confirme, en disant : "que les philosophes qui comptent les millénaires de siècles depuis le commencement du monde sachent que le sixième millénaire n’est pas encore terminé ; une fois ce nombre accompli, il est inévitable que ce soit la consommation des temps, et que l’état des choses humaines soit changé en un état meilleur. Dieu a achevé le monde et l’œuvre admirable de la nature qui nous entoure, comme c’est écrit dans le trésor secret de l’Ecriture sainte, en l’espace de six jours, et a sanctifié le septième jour dans lequel il s’est reposé de ses œuvres. Donc, puisqu’il a fallu six jours pour achever toutes les œuvres de Dieu, il est inévitable que le monde demeure dans cet état pendant six siècles d’années, autrement dit six mille ans. En effet un grand jour de Dieu embrasse mille ans, comme le dit le prophète quand il déclare : ‘devant tes yeux, Seigneur, mille ans sont comme un seul jour’".
1222 Haec lactantius et in hanc sententiam plura: Quibus monstrat post sex mille annorum curricula: quod multi ex hebreis crediderunt: consumatione mundi quasi sabbatum futurum. Sed quoniam hoc firmiani dogma non omnino uidetur congruere sententiae orthodoxorum: cum illam diem nemo nouerit: cumque de ulteriori tempore nullum in lege uaticinum habeatur. Nam uisionem illam propheticam ita declarat hieronymus in quadam ad Damasum epistula: Seraphim stabant in circuitu domini sex alae uni et sex alae alteri: et duabus quidem uelabant faciem eius: et duabus uelabant pedes: et duabus uolabant. Quis enim potest eius scire principium? qui antequam istum conderet mundum: in rerum fuerit aeternitate? quando thronos: dominationes: angelos: totumque mysterium coeleste condiderit? sequitur et duabus uelabant pedes: non suos sed dei. extremum quippe eius scire quis potest? quid post consumationem saeculi sit futurum? quid postquam genus hominum fuerit iudicatum quae sequatur uita? an rursum alia sit futura terra: et post transitionem alia rursum elementa: uel alius mundus: solque condendus sit? priora annunciate mihi: et in nouissimo quae futura sunt: et dicam quia dii estis ut ait Esaias: significans neminem posse quid ante mundum fuerit: et quod post mundum futurum sit enarrare. Et duabus uolabant: media enim ex lectione scripturarum cognoscimus. Haec breuius: sicut alia pleraque ne longior sim allego. Voilà ce que dit Lactance et il apporte beaucoup d’arguments en faveur de cette idée, par lesquels il montre qu’après le déroulement de six mille ans (chose que de nombreux hébreux croient), par la consommation des temps du monde, il y aura pour ainsi dire un sabbat. Mais cet enseignement de Firmianus ne semble pas du tout concorder avec l’idée des auteurs orthodoxes, puisque personne ne connaît ce jour et puisque, sur le temps qu’il y aura après, il n’y a dans la loi nulle prophétie. De fait, dans une lettre à Damase, Jérôme fait connaître la vision prophétique suivante : "‘des Séraphins se tenaient à l’entour du Seigneur avec six ailes pour l’un et six pour l'autre : deux leur voilaient la face, deux les pieds et avec les deux dernières ils volaient’. Qui peut connaître son commencement lui qui, avant de créer ce monde, était dans l’éternité ? Quand a-t-il créé les trônes, les dominations, les anges et toutes les mystérieuses créatures du ciel ? On lit ensuite ‘deux voilaient les pieds’, non les leurs mais ceux de Dieu. Car son terme qui peut le connaître ? Qu’existera-t-il après la consommation des temps ? Qu’y aura-t-il après le jugement des hommes, quelle vie pourra bien venir après ? Existera-t-il éventuellement, de nouveau, une autre terre, et, après ce passage, d’autres éléments du monde, ou un autre monde et un autre soleil seront-ils créés ? ‘Annoncez-moi ce qui vient avant et en dernier lieu ce qui sera, et je vous dirai que vous êtes des dieux’, comme dit Isaïe, signifiant ainsi que personne ne peut expliquer ce qui était avant le monde et ce qui sera après le monde. Et, avec deux de leurs ailes, ils volaient, car nous connaissons l’espace qui est au milieu, par la lecture de l’Ecriture". C’est pour cette raison que j’ai abrégé sur l’opinion de Lactance, comme je ne fais qu’allusion à bien d’autres choses, pour ne pas trop allonger.
1225 Vt enim opera geneseos a deo perfecta sex diebus distincta fuerunt: ita opera mundi per sex chiliadas distinguntur. Nam ultra sex chiliadas quod sit futurum: nequaquam apertis uaticiniis proditum est. Item si quaerimus in qua mundi aetate uenit liberator generis humani qui ab hebreis messias dicitur: respondemus secundum supputationem hebreorum .iiii. mundi millenario iesum apparuisse: hinc illud chiliadesque cadunt: quarum iam quinta recessit: sexta citis uectata rotis per inane iugales ad medium iam cogit iter: mundique senectam ducit et alterius uitae praenunciat ortum. De même, en effet, que les œuvres de la genèse furent achevées et séparées en six jours, de même les œuvres du monde sont réparties en six millénaires. De fait, ce qui sera après ces six millénaires, cela n’a été nullement révélé par des prédictions manifestes. De la même façon, si nous cherchons à savoir dans quel âge du monde est venu le libérateur du genre humain que les hébreux nomme messiah, nous répondons, selon le comput des hébreux, que Jésus est apparu dans le quatrième millénaire du monde ; il s’ensuit que se succèdent ce siècle-là, et les millénaires : déjà le cinquième s’en est allé et le sixième, porté par des roues rapides, pousse déjà son attelage à travers le vide vers le milieu de sa course : il conduit à la sénescence du monde et annonce la venue de l’autre vie.
1225 Vt enim opera geneseos a deo perfecta sex diebus distincta fuerunt: ita opera mundi per sex chiliadas distinguntur. Nam ultra sex chiliadas quod sit futurum: nequaquam apertis uaticiniis proditum est. Item si quaerimus in qua mundi aetate uenit liberator generis humani qui ab hebreis messias dicitur: respondemus secundum supputationem hebreorum .iiii. mundi millenario iesum apparuisse: hinc illud chiliadesque cadunt: quarum iam quinta recessit: sexta citis uectata rotis per inane iugales ad medium iam cogit iter: mundique senectam ducit et alterius uitae praenunciat ortum. De même, en effet, que les œuvres de la genèse furent achevées et séparées en six jours, de même les œuvres du monde sont réparties en six millénaires. De fait, ce qui sera après ces six millénaires, cela n’a été nullement révélé par des prédictions manifestes. De la même façon, si nous cherchons à savoir dans quel âge du monde est venu le libérateur du genre humain que les hébreux nomme messiah, nous répondons, selon le comput des hébreux, que Jésus est apparu dans le quatrième millénaire du monde ; il s’ensuit que se succèdent ce siècle-là, et les millénaires : déjà le cinquième s’en est allé et le sixième, porté par des roues rapides, pousse déjà son attelage à travers le vide vers le milieu de sa course : il conduit à la sénescence du monde et annonce la venue de l’autre vie.
1562 Dicunt hebrei ideo neruum iacobi tactum ab angelo fuisse ut hoc modo eius manus euaderet: licet non potuerit euadere. Les Hébreux disent que la raison pour laquelle le nerf de Jacob a été touché par l'ange c'est pour qu'ainsi il puisse échapper de ses mains, sinon il n'aurait pas pu échapper.
1572 iam ergo inde iacobi principale nomen fuit israel: unde israelitæ uocatur hebreorum natio: tam et si postea quandoque lacob fuerit uocatus tanquam nomine non ita insigni. Et donc, à partir de ce moment, le nom principal de Jacob fut Israël, ce qui fait que l'on appelle Israélites la nation des Hébreux ; et même si, par la suite, on l'appela encore parfois Jacob, ce nom ne fut pas aussi illustre que l'autre.
1574 Siue ergo lucta illa fuit corporea tantum ut hebrei sentiunt: Siue spiritalis tantum ut Hieronymus ait in esaiam. cum angelo iacob oratione non manibus luctabatur: ut luctatio sit perseuerans pulsatio qua uictor euasit angelum uel deum recedere uolentem precibus uincens. Siue utroque modo luctatus est: per hunc modum lacob dictus est israel : unde israelitæ dicti sunt Hebrei: ita ut nominis mutatio futura in. xxxii. promissa sit: quæ in. xxxv. geneseos capite dicatur expleta. Il se peut que cette lutte ait été seulement physique comme le pensent les Hébreux, ou seulement spirituelle comme le dit Jérôme dans son commentaire sur Isaïe : "contre l'ange c'était avec la prière et non ses bras que Jacob luttait", de sorte que la lutte désigne l'appel persévérant par lequel le vainqueur échappa à l'ange ou à Dieu qui accepta de se retirer en triomphant de lui par des prières ; il se peut encore qu'il ait lutté des deux manières : de cette manière Jacob fut nommé Israël, d'où vint le nom des Israélites donné aux Hébreux, de sorte que le changement de nom qui allait se produire soit promis en Genèse 32 et réalisé, ainsi qu'il est dit, en Genèse 35.
1574 Siue ergo lucta illa fuit corporea tantum ut hebrei sentiunt: Siue spiritalis tantum ut Hieronymus ait in esaiam. cum angelo iacob oratione non manibus luctabatur: ut luctatio sit perseuerans pulsatio qua uictor euasit angelum uel deum recedere uolentem precibus uincens. Siue utroque modo luctatus est: per hunc modum lacob dictus est israel : unde israelitæ dicti sunt Hebrei: ita ut nominis mutatio futura in. xxxii. promissa sit: quæ in. xxxv. geneseos capite dicatur expleta. Il se peut que cette lutte ait été seulement physique comme le pensent les Hébreux, ou seulement spirituelle comme le dit Jérôme dans son commentaire sur Isaïe : "contre l'ange c'était avec la prière et non ses bras que Jacob luttait", de sorte que la lutte désigne l'appel persévérant par lequel le vainqueur échappa à l'ange ou à Dieu qui accepta de se retirer en triomphant de lui par des prières ; il se peut encore qu'il ait lutté des deux manières : de cette manière Jacob fut nommé Israël, d'où vint le nom des Israélites donné aux Hébreux, de sorte que le changement de nom qui allait se produire soit promis en Genèse 32 et réalisé, ainsi qu'il est dit, en Genèse 35.
1577 Nam cum deus omnipotens israelem tam numerosa stirpe insigniuisset: ea in ægypto non longo temporis interuallo adeo aucta est ut in ea ad sexcenta uirorum milia censerentur. permotus pharao quia hebreorum gens multo numerosior uideri coeperat quam ipsi regi et uniuersæ ægypto tutum crederetur : nutriri uetuit omnem uirilem israelitarum stirpem quæ post edictum regium nasceretur. De fait comme le Dieu tout-puissant avait favorisé Israël d'une si nombreuse descendance, celle-ci en Egypte, en un bref intervalle de temps, s'accrut à tel point que l'on y compta six-cent-mille personnes ; Pharaon, profondément troublé parce que le peuple des Hébreux lui paraissait désormais beaucoup trop nombreux pour qu'il se fie à lui en toute sécurité, lui le roi et toute l'Egypte, il interdit d'élever tout enfant mâle des Israélites qui pourrait naître après son édit royal.
1582 Deus enim peruicacissimo rege relaxandi populi hebrei nullam spem faciente: ægyptum maximis affecit cladibus: cum proximo rex periculo defunctus tantisper ab iniuria abstineret dum hæc uel illa clades remitteret. postremo fractus iam et concussus magis pharaonis animus quam uictus gentem missam fecit. Dieu en effet, comme le roi qui était d'un entêtement extrême ne laissait nul espoir de relâcher le peuple hébreu, frappa l'Egypte de très grandes plaies; alors que le roi, quand il était quitte d'un danger immédiat, ne cessait pas de les maltraiter pendant le temps où telle ou telle plaie s'atténuait, pour finir, le cœur du pharaon, désormais brisé et plus inquiet que vaincu, donna son congé au peuple.
1583 Huic ipsi mox deus mare peruium fecit fluctibus in diuersa abeuntibus: et aquis hinc inde in murorum speciem stantibus: cum hostis qui insequebatur sequendi studio et ipse iter patefactum temere ingressus cum omnibus copiis obrutus fuerit: eisdem fluctibus qui plures horas in transitu hebreorum immoti steterant: in se refluis: iterumque coeuntibus. C'est aussi pour ce peuple que, peu après, Dieu rendit traversable les flots en les faisant se retirer des deux côtés et en faisant que les eaux fassent comme des murs d'un côté et de l'autre, alors que l'ennemi, qui les talonnait dans son zèle à les poursuivre, et était témérairement entré dans le chemin qui s'était ouvert avec toutes ses forces, fut enseveli par les mêmes flots qui, alors que pendant plusieurs heures ils s'étaient tenus dressés et immobiles pour laisser traverser les Hébreux, revinrent alors à leur place initiale et se réunirent de nouveau.
1584 Eidem genti deus uberrimos ex petra fontes elicuit: eandem celesti rore (manna id dicitur) quadraginta annos: quibus ea in deserto fuit: affluenter aluit. C'est pour cette même nation que Dieu fit couler des sources très fécondes d'une pierre et la nourrit abondamment d'une rosée céleste (que l'on appelle manne) pendant les quarante ans qu'elle passa dans le désert.
1766 Potes enim referre iuxta argutias poetæ famlliares: planta uetus id est o ficus uetus: uel uitis: uel oliua: hoc est o iudæa. sic enim apostolus ait gentilem populum alloquens: si tu ex naturali excisus es oleastro id est ex sterilium gentium ritibus: et contra naturam insertus es in bonam oliuam: hoc est unitus es per fidem patriarchis et apostolis: qui pinguedinem sancti spiritus habuerunt: quanto magis hebrei secundum naturam lege edocti cultum dei: inserentur suæ oliuæ? et populo sancto ac suo unientur? et fidei sanctorum patrum? Vous pouvez en effet rapporter, en suivant les subtilités familières à notre poète, planta uetus ("plante vieillie") pour avoir figuier vieilli, ou aussi vigne, ou aussi olivier, autrement dit Judée : ainsi en effet, parle l'apôtre s'adressant aux peuple de la gentilité : "si tu as été pris sur un oléastre naturel", autrement dit sur les rites des nations qui sont stériles, "et contre ta nature greffé sur un bon olivier", autrement dit uni par la foi aux patriarches et aux apôtres, qui ont possédé en abondance l'Esprit saint, combien plus les Hébreux qui, selon leur nature, ont été instruits par la loi dans le culte de Dieu, seront greffés à leur propre olivier et unis au peuple saint qui est le leur et à la foi de leurs anciens patriarches ?".
1775 Affertur a poeta figura quoque uineæ: quam hebreis colendam deus olim dedit: ut matthæus et marcus referunt. Sed illi nec seruis: nec filio dei pepercerunt. Ipsum enim christum unigenitum dei filium occiderunt: et eiecerunt extra uineam: quasi uile cadauer: in quo notat iudeorum pertinacia: cum occisum dominum: et resuscitatum a suis finibus excluserunt: et gentibus miserunt. Le poète ajoute aussi la figure la vigne, que Dieu a jadis donnée en culture, comme le rapportent Matthieu et Marc ; mais les vignerons n'épargnèrent ni les serviteurs, ni le fils de Dieu ; en effet ils tuèrent le Christ lui-même, le Fils unique du Père, et ils le jetèrent hors de sa vigne, comme un vil cadavre ; en cela, il stigmatise l'entêtement des Juifs, quand ils chassèrent de leur territoire le Seigneur qu'ils avaient tué et qui était resssuscité, et l'envoyèrent auprès des nations païennes.