348 completio Euangelii est ille locus in quo Iesum cælos ascendisse: discipulos a bethania in hierusalem regressos testatur. La fin de l’évangile est le passage dans lequel il est dit que Jésus est monté aux cieux et que les apôtres revinrent de Béthanie à Jérusalem.
349 initium historiæ apostolicæ est hic locus: a quo Arator incipit sicut beatus lucas: in quo ait christum se discipulis præbuisse uiuum in multis argumentis post resurrectionem: atque ipsis apostolis per quadraginta dies crebro apparuisse: ipsosque apostolos dominum ascensurum interrogasse de regno hierusalem quibus angeli domino ascendente astiterunt: et cætera quæ diuus Lucas persequitur. Le début du récit des actes et le passage suivant (par lequel Arator commence comme le bienheureux Luc) : celui où il raconte que le Christ s’est montré vivant à ses disciples après sa résurrection en leur donnant de nombreuses preuves et qu’il est apparu aux apôtres eux-mêmes pendant quarante jours de façon fréquente, puis que les apôtres ont interrogé le Seigneur, alors qu’il allait monter aux cieux sur le royaume de Jérusalem, puis que des anges, une fois le Seigneur monté au ciel, se sont rendus présents à eux et tout le reste de la matière que suit le divin Luc.
389 Quare firmiter credimus uerbum dei: per quod omnia facta sunt: sic assumpsisse mortale corpus ex uirgine: ut inmortalitatem suam moriendo non corruperit: ut æternitatem suam temporarie nascendo non mutauerit: ut potestatem suam suis inimicis se offerendo et subdendo non minuerit: ut administrationem mundi in hierusalem prædicando non deseruerit: ut a sinu patris id est a secreto. quo cum illo et in illo est. quandiu in utero uirginis et in hac uita mortali fuit: non recesserit. C’est pourquoi nous croyons fermement que le Verbe de Dieu, par qui tout a été fait, a pris un corps mortel de la Vierge, de telle sorte qu’en mourant il ne vînt pas corrompre son immortalité, qu’en naissant dans le temps il ne changeât rien à son immortalité, qu’en se livrant et en se soumettant à ses adversaires il ne diminuât en rien sa puissance, qu’en prêchant à Jérusalem il n’abandonnât nullement son gouvernement du monde, qu’il ne quittât pas le sein du père, autrement dit le lieu secret où il est avec lui et en lui, aussi longtemps qu’il fut dans le sein de la Vierge et dans cette vie mortelle.
540 Cum ergo paradisus dicatur locus ille amoenissimus in terra: in quo Adam a deo politus est et in quo corporaliter uixit: licet paruo tempore: facile respondebimus ambiguitati iuxta Sententiam diui Bonauenturæ: Sancti thomæ multorumque aliorum: qui aiunt sanctos patres a christo resurgente fuisse perductos post apparitionem illam in hierusalem: in paradisum terrenum ut ibi tandiu morarentur donec rex æternus in coeIum empyreum cum illis assumeretur. Puisque donc, sous le nom de paradis, on désigne ce lieu terrestre d’un extrême agrément dans lequel Adam a été façonné par Dieu et dans lequel il a vécu corporellement, même si cela ne dura pas longtemps, nous répondrons facilement à cette ambiguïté en suivant l’avis du divin Bonaventure, celui de Saint Thomas et de beaucoup d’autres qui disent que les saints patriarches on été conduits par le Christ lors de sa résurrection, après être apparus à Jérusalem, dans le paradis terrestre, pour y rester jusqu’au moment où le roi éternel serait de nouveau accueilli dans l’empyrée avec eux.
556 ostendit autem in hac secunda sectione Arator christum multis signis probasse discipulis se post resurrectionem idem habere corpus quod ante habuisset. deinde post. xxxx. dies e monte oliueto assumptum fuisse in coelum illis uidentibus et mirantibus. postea uero dicipulos rediisse hierosolymam: ubi uirgo deipara erat. Dans cette deuxième section, Arator montre que le Christ, par de nombreux signes, a prouvé à ses disciples qu’après sa résurrection il avait le même corps qu’il avait eu auparavant ; ensuite qu’après quarante jours il fut enlevé au ciel depuis le Mont des Oliviers, tandis qu’ils le voyaient et s’en émerveillaient ; et qu’ensuite les disciples étaient revenus à Jérusalem où était la Vierge Mère de Dieu.
558 Sciendum est apostolos interrogasse dominum ut lucas ait: domine si in tempore hoc restitues regnum israel? reiecit christus interrogationem tanquam nimis crassam et ut ita loquar: carnalem: et adiecit: et eritis mihi testes in hierusalem: et in omni iudaea et samaria et usque ad ultimum terræ: Testes scilicet resurrectionis et cæterorum mirabilium quæ uidistis praedicando et diuulgando Euangelium usque in ultimum terræ. Il faut savoir que les apôtres interrogèrent le Seigneur comme le dit Luc : "Seigneur, est-ce dans ce temps que vas rétablir la royauté en Israël ?". Le Christ a rejeté cette question en considérant qu’elle était excessivement grossière et pour ainsi dire charnelle : "et vous serez mes témoins à Jérusalem et dans toute la Judée et la Samarie et jusqu’aux extrémités de la terre" ; évidemment témoins de sa résurrection et de tous les autres miracles que vous avez vus en prêchant et en répandant l’Evangile jusqu’au bout de la terre.
560Ita enim matthæus: narrat filios Zebedei petiisse: quamuis non per se: ut unus sederet ad dextram eius et alius ad sinistram. quando christus in solio temporario sessurus esset more cæterorum regum uacillantium. sed christus hoc reiicit. superueniet inquit super uos spiritus sanctus: nec regnum israel ut putatis afferet: sed uirtutem testificandi de me uobis præstabit: tantumque illius regni tempus Ionge est ut prius non solum hierosolymam et omnes fines iudeæ et samariæ sed mundi etiam terminos per circuitum fama Euangelii percurrat. Ainsi en effet Matthieu raconte que les fils de Zébédée avaient demandé, bien que ce ne soit pas de leur propre chef, que l’un siège à sa droite et l’autre à sa gauche, dans l’idée que le Christ irait siéger sur un trône temporel à la manière de tous les autres rois fragiles. Mais le Christ rejette cette demande. "L’Esprit saint viendra sur vous" et il apportera non un royaume en Israël comme vous le pensez, mais il vous apportera la puissance de témoigner de moi, et le temps de ce royaume est tel qu’auparavant la renommée de l’Evangile pourra courir non seulement à Jérusalem et sur tous les confins de la Judée et de la Samarie, mais même aux extrémités du monde dont elle fera le tour.
610 (Coelum petiturus.) dominus ascensurus in coelum in die quadragesimo post resurrectionenm id est in die assumptionis apparuit discipulis in ciuitate hierusalem: Eduxit autem christus discipulos extra ciuitatem in bethaniam: quæ uilla est in latere montis oliueti iam ascensurus in coelum ut narrat lucas in fine Euangelii: et ita prætermissis omnibus: quae per quadraginta dies gesta sunt: primo resurrectionis diei tacite coniungit nouissimum quo in coelum assumptus est. (Coelum petiturus.) le Seigneur qui allait monter au ciel le quarantième jour après sa résurrection autrement dit le jour de l’Ascension apparut à ses disciples dans la cité de Jérusalem. Et le Christ conduisait ses disciples hors de la cité à Béthanie (cette ville est sur le flanc du Mont des Oliviers), étant désormais sur le point de monter au ciel comme Luc le raconte à la fin de son évangile, et ainsi, après avoir passé sous silence tout ce qu’il a fait pendant ces quarante jours, il rapproche implicitement du premier jour de la résurrection le dernier dans lequel il est monté au ciel.
611 Dicit ergo christus scilicet petiturus coelum id est ascensurus: progreditur id est procedit extra ciuitatem hierusalem in bethaniam: Iustrare id est circumire: nemus oliuæ id est syluam et multitudinem oliuarum quæ est in monte oliueto prope hierusalem: Il dit donc le Christ, évidemment petiturus coelum ("sur le point de rejoindre le ciel") autrement dit sur le point d’y monter, progreditur ("s’avance") autrement dit sort de la cité de Jérusalem pour aller à Béthanie lustrare ("pour parcourir") autrement dit pour faire le tour nemus oliuæ ("le Mont des Oliviers") autrement dit de la forêt et de la multitude d’oliviers qui se trouve sur le Mont des Oliviers près de Jérusalem.
611 Dicit ergo christus scilicet petiturus coelum id est ascensurus: progreditur id est procedit extra ciuitatem hierusalem in bethaniam: Iustrare id est circumire: nemus oliuæ id est syluam et multitudinem oliuarum quæ est in monte oliueto prope hierusalem: Il dit donc le Christ, évidemment petiturus coelum ("sur le point de rejoindre le ciel") autrement dit sur le point d’y monter, progreditur ("s’avance") autrement dit sort de la cité de Jérusalem pour aller à Béthanie lustrare ("pour parcourir") autrement dit pour faire le tour nemus oliuæ ("le Mont des Oliviers") autrement dit de la forêt et de la multitude d’oliviers qui se trouve sur le Mont des Oliviers près de Jérusalem.
696 nam ut narrat beatus lucas: posteaquam apostoli uerba angelorum audiuerunt: in hierusalem reuersi sunt a monte oliueti: qui mons distabat ab urbe itinere unius sabbati id est mille passibus. De fait, comme le raconte le bienheureux Luc, quand les apôtres eurent entendu les paroles des anges, ils revinrent du Mont des Oliviers à Jérusalem, et ce mont était distant de la ville de la longueur d’un chemin de sabbat, autrement dit mille pas.
703 (Qui). Scilicet apostoli: calle citato id est uia ueloci hoc enim itinere uelociter peracto: petunt moenia nota. scilicet urbis hierusalem: quo id est in quam urbem. aduerbialiter quo: licet scilicet iudaeis ire mille passibus id est iter facere: per sua sabbata id est in sabbato: quanuis iudaei in sabbato uacabant et nihil omnino agebant: tamen ab oliueto in hierusalem licebat iter facere in sabbato: quia non intererant nisi mille passus ab oliueto in urbem hierusalem. (Qui). Évidemment les apôtres, calle citato ("sur une route rapide") autrement dit sur un rapide chemin ou sur un chemin parcouru rapidement petunt moenia nota ("ils se dirigent vers les remparts familiers") évidemment de la ville de Jérusalem, quo ("là où") autrement dit dans la ville dans laquelle, quo est pris adverbialement, licet ("il est permis") évidemment aux Juifs ire mille passibus ("d’aller par un chemin de mille pas") autrement dit de faire route, per sua sabbata ("par leur sabbat"), car bien que les Juifs n’aient aucune activité le jour du sabbat et ne fassent absolument rien, il leur était cependant permis à Jérusalem de faire le trajet depuis le Mont des Oliviers, car la distance du Mont des Oliviers à Jérusalem n’excédait pas mille pas.
703 (Qui). Scilicet apostoli: calle citato id est uia ueloci hoc enim itinere uelociter peracto: petunt moenia nota. scilicet urbis hierusalem: quo id est in quam urbem. aduerbialiter quo: licet scilicet iudaeis ire mille passibus id est iter facere: per sua sabbata id est in sabbato: quanuis iudaei in sabbato uacabant et nihil omnino agebant: tamen ab oliueto in hierusalem licebat iter facere in sabbato: quia non intererant nisi mille passus ab oliueto in urbem hierusalem. (Qui). Évidemment les apôtres, calle citato ("sur une route rapide") autrement dit sur un rapide chemin ou sur un chemin parcouru rapidement petunt moenia nota ("ils se dirigent vers les remparts familiers") évidemment de la ville de Jérusalem, quo ("là où") autrement dit dans la ville dans laquelle, quo est pris adverbialement, licet ("il est permis") évidemment aux Juifs ire mille passibus ("d’aller par un chemin de mille pas") autrement dit de faire route, per sua sabbata ("par leur sabbat"), car bien que les Juifs n’aient aucune activité le jour du sabbat et ne fassent absolument rien, il leur était cependant permis à Jérusalem de faire le trajet depuis le Mont des Oliviers, car la distance du Mont des Oliviers à Jérusalem n’excédait pas mille pas.
703 (Qui). Scilicet apostoli: calle citato id est uia ueloci hoc enim itinere uelociter peracto: petunt moenia nota. scilicet urbis hierusalem: quo id est in quam urbem. aduerbialiter quo: licet scilicet iudaeis ire mille passibus id est iter facere: per sua sabbata id est in sabbato: quanuis iudaei in sabbato uacabant et nihil omnino agebant: tamen ab oliueto in hierusalem licebat iter facere in sabbato: quia non intererant nisi mille passus ab oliueto in urbem hierusalem. (Qui). Évidemment les apôtres, calle citato ("sur une route rapide") autrement dit sur un rapide chemin ou sur un chemin parcouru rapidement petunt moenia nota ("ils se dirigent vers les remparts familiers") évidemment de la ville de Jérusalem, quo ("là où") autrement dit dans la ville dans laquelle, quo est pris adverbialement, licet ("il est permis") évidemment aux Juifs ire mille passibus ("d’aller par un chemin de mille pas") autrement dit de faire route, per sua sabbata ("par leur sabbat"), car bien que les Juifs n’aient aucune activité le jour du sabbat et ne fassent absolument rien, il leur était cependant permis à Jérusalem de faire le trajet depuis le Mont des Oliviers, car la distance du Mont des Oliviers à Jérusalem n’excédait pas mille pas.
704 Et caue ne putes Aratorem dicere: rediisse apostolos in hierusalem in sabbato: cum dominus feria quinta id est in die iouis assumptus fuerit et in eadem die apostoli redierint: sed hoc dicitur a poeta ut ostendat quantum distabat oliuetum ab urbe: quia scilicet itinere unius sabbati: sicut lucas etiam ait: tunc reuersi sunt in hierusalem a monte qui uocatur oliueti: sabbati habens iter. Et veille bien à ne pas croire qu’Arator dise que les apôtres sont revenus à Jérusalem le jour du sabbat, alors que le Seigneur a été enlevé au ciel le cinquième jour autrement dit le jeudi et c’est le même jour que les apôtres revinrent, mais le poète dit cela pour montrer quelle était la distance entre le Mont des Oliviers et la ville, évidemment parce que c’est par le chemin d’un jour de sabbat, comme le dit également Luc : "alors ils s’en retournèrent à Jérusalem depuis le Mont que l’on appelle des Oliviers, en parcourant un chemin de sabbat".
704 Et caue ne putes Aratorem dicere: rediisse apostolos in hierusalem in sabbato: cum dominus feria quinta id est in die iouis assumptus fuerit et in eadem die apostoli redierint: sed hoc dicitur a poeta ut ostendat quantum distabat oliuetum ab urbe: quia scilicet itinere unius sabbati: sicut lucas etiam ait: tunc reuersi sunt in hierusalem a monte qui uocatur oliueti: sabbati habens iter. Et veille bien à ne pas croire qu’Arator dise que les apôtres sont revenus à Jérusalem le jour du sabbat, alors que le Seigneur a été enlevé au ciel le cinquième jour autrement dit le jeudi et c’est le même jour que les apôtres revinrent, mais le poète dit cela pour montrer quelle était la distance entre le Mont des Oliviers et la ville, évidemment parce que c’est par le chemin d’un jour de sabbat, comme le dit également Luc : "alors ils s’en retournèrent à Jérusalem depuis le Mont que l’on appelle des Oliviers, en parcourant un chemin de sabbat".
707 (Qua tunc statione). statio locus dicitur in quo naues aut milites ad tempus consistunt: aut locus ad custodiam assignatus: aut locus etiam in quo frequenter consistitur: et in quem multi conueniunt ut de aliqua re decernant: dicit igitur: qua statione scilicet in quo loco urbis hierusalem sedebat maria: porta dei: genitrix intacta id est mater uirgo et inmaculata: creantis scilicet christi: qui creator fuit et ipsius mariae uirginis et omnium creaturarum. quia ut inquit loannes: omnia per ipsum facta sunt: ideo subiicit formata scilicet maria uirgo a suo nato scilicet christo lesu. (Qua tunc statione). On appelle statio un endroit dans lequel navires ou soldats séjournent pour un temps, ou bien un lieu assigné à la garde, ou bien encore un lieu où l’on séjourne fréquemment et dans lequel beaucoup se rassemblent pour décider de quelque sujet ; il dit donc qua statione ("en un poste de veille"), évidemment dans quel lieu de la ville de Jérusalem sedebat maria porta dei genitrix intacta ("résidait Marie, la porte de Dieu, la mère intacte") autrement dit la vierge mère et immaculée creantis ("du créateur") évidemment le Christ qui fut le créateur à la fois de la vierge mère elle-même et de toute créature, parce que, comme dit Jean, "toutes choses on été faites par lui" ; c’est la raison pour laquelle il a ajouté formata ("formée") évidemment la vierge Marie, a nato suo ("par son propre fils") évidemment le Christ Jésus.
708 sciendum apsotolos ipsos rediisse in hierusalem post admonitionem angelorum: et ascendisse in coenaculum ut narrat beatus lucas: in quo erat mater domini cum mulieribus quae ipsam comitabantur: et Iesum a galilea in hierusalem secutae fuerant religionis ac pietatis obsequio: Verum cum statim dominus fixus cruci fuisset: mulieres deiperam mariam postea non dereliquerunt. Il faut savoir que les apôtres eux-mêmes revinrent à Jérusalem après l’admonition des anges, et qu’ils montèrent dans le cénacle, comme le raconte le bienheureux Luc, dans lequel se trouvait la mère du Seigneur avec les femmes qui accompagnaient celle-ci, et qui avaient suivi Jésus de la Galilée à Jérusalem pour obéir aux règles de la religion et de la piété ; mais dès que le Seigneur eut été fixé à la croix, les femmes ne quittèrent pas Marie la mère de Dieu.
708 sciendum apsotolos ipsos rediisse in hierusalem post admonitionem angelorum: et ascendisse in coenaculum ut narrat beatus lucas: in quo erat mater domini cum mulieribus quae ipsam comitabantur: et Iesum a galilea in hierusalem secutae fuerant religionis ac pietatis obsequio: Verum cum statim dominus fixus cruci fuisset: mulieres deiperam mariam postea non dereliquerunt. Il faut savoir que les apôtres eux-mêmes revinrent à Jérusalem après l’admonition des anges, et qu’ils montèrent dans le cénacle, comme le raconte le bienheureux Luc, dans lequel se trouvait la mère du Seigneur avec les femmes qui accompagnaient celle-ci, et qui avaient suivi Jésus de la Galilée à Jérusalem pour obéir aux règles de la religion et de la piété ; mais dès que le Seigneur eut été fixé à la croix, les femmes ne quittèrent pas Marie la mère de Dieu.
719 Debemus autem oculis uigilantibus perspicere id quod lucas in primo actuum capite: et Arator hic refert illle namque dixit apostolos reuersos fuisse in hierusalem: et omnes perseuerasse unanimiter in oratione cum mulieribus et maria matre lesu. Nous devons donc garder le regard en éveil pour bien voir ce que Luc en Ac. 1 et ici Arator rapportent : de fait, il dit que les apôtres sont revenus à Jérusalem et que tous ils ont unanimement persévété dans la prière avec les femmes et Marie la mère de Jésus.
723 Sed hic ambiguitas quaedam animum punget alicuius: qui percunctabitur numquid uirgo interfuerit assumptioni gloriosae filii sui: cum dicat beatus lucas apostolos redisse in hierusalem: et arator quoque eos narret uenisse in eum locum ubi erat mater domini. Mais, à ce point, une ambiguïté pourra piquer certain au vif et lui faire demander s’il est vrai que la vierge était présente à la glorieuse ascension de son fils, alors que le bienheureux Luc dit que les apôtres retournèrent à Jérusalem et qu’Arator aussi raconte qu’ils vinrent dans le lieu où se trouvait la mère du Seigneur.
834 (PRIMVS) in hac tertia primi libri sectione: posteaquam narrauit poeta: quo pacto apostoli in hierusalem redierunt: ubi uirgo deipera cum mulieribus et fratribus erat: consequentem historiae apostolicae expositionem copulat et connectit. (PRIMVS) Dans cette troisième section du premier livre, après avoir raconté de quelle manière les Apôtres sont revenus à Jérusalem, où se trouvait la Vierge Mère de Dieu avec les femmes et les frères, le poète relie et rattache à cela la suite de son exposé de l’histoire apostolique.
902 (non haec uacat.) sensus est. haec uindicta supra dicta scilicet quod iudas crepuit medius et fusa sunt uiscera eius non uacat id est non est uacua et sola quia alia addita est: nam cum precio triginta argenteorum principes sacerdotum emissent agrum in sepulturam peregrinorum pauperum qui nullum habebant in hierusalem sepulturae proprium locum: iudas ut in hac parte post mortem puniretur caruit sepultura in proprio agro cuius commoditate pauperes incolae utebantur. Itaque alienigenae agro iudae ad humationem utebantur: iudas proprio agro id est empto suis nummis male tamen partis: caruit et priuatus est in poenam proditionis. (non haec uacat.) voici le sens : cette vengeance dont j’ai parlé plus haut, évidemment le fait que Judas a éclaté par le milieu et que ses entrailles ont été répandues, non uacat ("n’est pas vaine") autrement dit n’est pas vide de sens et seule, car il s’en ajoute une autre : de fait, comme avec le prix des trente pièces d’argent les chefs des prêtres avaient acheté un champ pour la sépulture des étrangers pauvres qui n’avaient à Jérusalem aucun lieu propre de sépulture, Judas, pour être puni sur ce plan après sa mort, n’eut aucune part à la sépulture dans son propre champ, dont les habitants pauvres avaient la jouissance et l’usage. C’est pour cela que les gens d’origine étrangère utilisaient le champ de Judas pour leurs inhumations, mais Judas n’eut aucune part à son propre champ, autrement dit celui qu’il avait acheté avec son argent cependant mal acquis, et il en fut privé pour châtiment de sa trahison.
915 opus est uotis scilicet ad eum eligendum: quem liceat supplere uices id est locum scilicet iudae perditi a numero summae apostolicae: quod clamant uerba prophetica id est prophetae dauid psal. cviii. Fiat (inquit sacer poeta et rex et uates dauid) commoratio eorum deserta: et episcopatum eius accipiat alter. illud primum in sacerdotum principes et iudeos uibrat propheta: fiat dicens habitatio sacerdotum qui dominum linguis et criminationibus persecuti sunt: deserta: quod contigit Vespasiano hierosolymam euertente simul cum templo: et episcopatum id est superinspectionem uel speculationem hoc est dignitatem apostolicam accipiat alter scilicet duorum super quos sortes miserunt: hoc est matthias: eius scilicet iudae. opus est uotis ("il faut former des vœux"), évidemment pour élire quem liceat supplere uices ("qui peut prendre sa place"), autrement dit le lieu qu’occupait Judas perdu pour le nombre de la troupe apostolique, quod clamant uerba prophetica ("ce que proclament les paroles prophétiques"), autrement dit du prophète David, au psaume 108 : "que leur séjour (dit le saint poète et roi et prophète David) devienne désert et qu’un autre reçoive sa charge". Ce trait est d’abord lancé par le prophète contre les chefs des prêtres et les Juifs en disant que l’habitation des prêtres qui ont persécuté le Seigneur de leurs paroles et de leurs accusations "devienne déserte", ce qui arriva quand Vespasien détruisit d’un coup Jérusalem et son temple, et que "sa charge" autrement dit sa fonction de supervision ou de veille, autrement dit sa dignité d’Apôtre, "un autre la prenne", évidemment parmi les deux entre lesquels ils tirèrent au sort, à savoir Matthias, "sa charge" évidemment celle de Judas.
1475 (erat claudus) scilicet in urbe hierusalem in qua erant apostoli: cui scilicet claudo prima dies scilicet natuitatis cum natus est: dedit exordia id est principium:uitæ: cum strage membrorum id est cum damno membrorum claudicantium. (erat claudus ("il y avait un boiteux")) évidemment dans la ville de Jérusalem, où se trouvaient les apôtres ; cui ("à qui") évidemment le boiteux ; prima dies ("le premier jour") évidemment celui de sa naissance, quand il naquit ; dedit exordia ("donna les commencements") autrement dit le début, uitae ("de sa vie") ; cum strage membrorum ("en même temps que la ruine de ses membres") autrement dit en lui faisant perdre l’usage des ses membres qui boitaient.