ad initium

Iob

24 qui mentes teneras religioni subdit: qui cunctos ad pietatem instruit et theoseuiam: quae hominis est (ut tolerantissimus Heros iob retulit) sapientia? cum scilicet cognoscimus quod credi: quod sperari debeat: quod amari. Quel auteur soumet mieux les tendres esprits à la religion, instruit mieux tous les lecteurs à la piété et à la vraie θεοσέβεια (respect de Dieu), qui est pour l’homme (comme le dit Job le héros très endurant) la sagesse, quand nous savons évidemment ce que nous devons croire et espérer et aimer ?

312 Certe diuus Gregorius qui a suo nomine non recedens uigilanti expositione Iob diuini herois librum prosecutus est: et pulcherrimis commentariis circumfusis cunctas eius libri tenebras depulit: hos tres commemorat his uerbis. sciendum uero est: quod quædam historica expositione transcurrimus: et per allegoriam quædam typica peruestigatione perscrutamur. quaedam per sola allegoricae moralitatis instrumenta discutimus nonnulla autem per cuncta simul sollicitius exquirentes tripliciter indagamus. Nam primum quidem fundamenta historiae ponimus. deinde per significationem typicam: in arcem fidei: fabricam mentis erigimus. ad extremum quoque per moralitatis gratiam quasi super ducto edificium colore uestimus. Du moins le divin Grégoire qui, fidèle son nom, a traité dans un commentaire attentif le livre de Job le héros divin et a chassé toutes les ténèbres de ce livre en l’entourant des plus belles explications, fait mention de ces trois sens en ces termes : "mais il faut savoir que nous parcourons certains points par un commentaire historique, en usant de l’allégorie nous examinons certain points en menant une enquête symbolique, et nous en expliquons certains grâce aux seuls outils de l’allégorie morale ; quelques uns en revanche, nous les analysons avec plus de soin en appliquant les trois méthodes et nous appliquons à eux selon les trois sens. De fait nous commençons par poser les fondements historiques, puis, en usant de la signification symbolique nous dressons la demeure de l’esprit dans la citadelle de la foi et pour finir en usant de la grâce de l’interprétation morale nous habillons notre édifice comme si nous y mettions une couleur".

317 Nam inquit Arator psalmi dauid regis: et prophetæ grauissimi clarissimique lyricis pedibus scripti sunt: et constant. Præterea cantica hieremiae prophetæ: et multa dicta lob herois patientissimi heroicis et hexametris uersibus conposita sunt: unde constat grauitas carminis et pondus: ipsius diuinæ scripturæ exemplo. De fait, dit Arator, les psaumes du roi David et les prophètes les plus austères et les plus illustres sont écrits en vers lyriques et il est manifeste en outre que les cantiques du prophète Jérémie et beaucoup de paroles de Job le héros de toute patience sont composés en vers héroïques et en hexamètres. Cela rend manifestes le sérieux et le poids d’un poème par l’exemple de l’Écriture divine elle-même.

319 Hoc uero totum a diuo Hieronymo accepit Arator: qui in prologo super lob: Quod si cui inquit uidetur incredulum metra scilicet esse apud hebreos: et in morem nostri flacci: graecique pindari: et alcæi: et sapphus: uel psalterium: uel lamentationes hieremiæ: uel omnia ferme scripturarum cantica conprehendi: legat philonem: losephum: origenem: Cæsariensem Eusebium et eorum testimonio me uerum dicere comprobabit. Mais tout cela Arator l’a tiré du divin Jérôme qui dit dans le Prologue sur Job : "et s’il semble à quelqu’un incroyable qu’il existe des mètres chez les hébreux et que la manière de notre Horace ou des Grecs Pindare, Alcée et Sappho, soit présente dans le psautier ou les lamentations de Jérémie ou presque tous les cantiques des Écritures, qu’il lise Philon, Josèphe, Origènet et Eusèbe de Césarée et il verra bien à leur témoignage que je dis vrai".

323 de dictis ipsius lob idem affirmat hieronymus quod Arator. nam in prologo eodem A primo (inquit) uoluminis usque ad uerba lob apud hebreos prosa oratio est. Porro a uerbis lob: in quibus ait: Pereat dies in qua natus sum: usque ad eum locum: ubi ante finem uoluminis scriptum est: lccirco ipse me reprehendo: hexametri uersus sunt dactylo spondeoque currentes: et propter linguæ idioma crebro respicientes et alios pedes: non earundem syllabarum sed eorundem temporum. Au sujet des paroles de Job lui-même, Jérôme dit comme Arator ; de fait dans le même prologue, il dit : "A partir du début du livre jusqu’aux paroles de Job aux Hébreux, c’est de la prose. Ensuite à partir des paroles de Job où il dit 'que périsse le jour où je suis né' jusqu’au moment où avant la fin du volume il est écrit 'voilà pourquoi je me fais des reproches à moi-même', ce sont des hexamètres répartis en dactyles et spondées, et en raison des particularités de la langue, ces vers regardent aussi vers d’autres pieds qui ne comportent pas le même nombre de syllabes, mais le même nombre de temps".

323 de dictis ipsius lob idem affirmat hieronymus quod Arator. nam in prologo eodem A primo (inquit) uoluminis usque ad uerba lob apud hebreos prosa oratio est. Porro a uerbis lob: in quibus ait: Pereat dies in qua natus sum: usque ad eum locum: ubi ante finem uoluminis scriptum est: lccirco ipse me reprehendo: hexametri uersus sunt dactylo spondeoque currentes: et propter linguæ idioma crebro respicientes et alios pedes: non earundem syllabarum sed eorundem temporum. Au sujet des paroles de Job lui-même, Jérôme dit comme Arator ; de fait dans le même prologue, il dit : "A partir du début du livre jusqu’aux paroles de Job aux Hébreux, c’est de la prose. Ensuite à partir des paroles de Job où il dit 'que périsse le jour où je suis né' jusqu’au moment où avant la fin du volume il est écrit 'voilà pourquoi je me fais des reproches à moi-même', ce sont des hexamètres répartis en dactyles et spondées, et en raison des particularités de la langue, ces vers regardent aussi vers d’autres pieds qui ne comportent pas le même nombre de syllabes, mais le même nombre de temps".

323 de dictis ipsius lob idem affirmat hieronymus quod Arator. nam in prologo eodem A primo (inquit) uoluminis usque ad uerba lob apud hebreos prosa oratio est. Porro a uerbis lob: in quibus ait: Pereat dies in qua natus sum: usque ad eum locum: ubi ante finem uoluminis scriptum est: lccirco ipse me reprehendo: hexametri uersus sunt dactylo spondeoque currentes: et propter linguæ idioma crebro respicientes et alios pedes: non earundem syllabarum sed eorundem temporum. Au sujet des paroles de Job lui-même, Jérôme dit comme Arator ; de fait dans le même prologue, il dit : "A partir du début du livre jusqu’aux paroles de Job aux Hébreux, c’est de la prose. Ensuite à partir des paroles de Job où il dit 'que périsse le jour où je suis né' jusqu’au moment où avant la fin du volume il est écrit 'voilà pourquoi je me fais des reproches à moi-même', ce sont des hexamètres répartis en dactyles et spondées, et en raison des particularités de la langue, ces vers regardent aussi vers d’autres pieds qui ne comportent pas le même nombre de syllabes, mais le même nombre de temps".

327 Dicta autem lob constare hexametris sonis id est numeris a tertio capite usque ad. xli. intellige quia a primo usque ad tertium caput: prosa oratio est: et a quadragesimo primo usque ad finem quoque est prosa. media quandoque hexametris: quandoque rythmis dulcibus et tinnulis sed lege merica solutis distinguntur. Pour les paroles de Job qui sonnaient en hexamètres, c’est à dire en rythme, comprendre du chapitre 3 au chapitre 41, parce que des chapitres 1 à 3 c’est de la prose et du 41 à la fin également, parfois ils sont marqués de rythmes doux et sonores mais sans être assujettis à la loi du mètre.

433 in libro lob legimus: sub quo curuantur: qui portant orbem. et quis sanae mentis credat sanctum lob uanas poetarum fabulas secutum fuisse: ut suspicaretur mundi molem sudore giganteo subuehi? Dans le livre de Job nous lisons "devant qui se courbent ceux qui portent le monde" et qui, s’il est sain d’esprit, ira croire que le saint Job a suivi de vaines fictions de poètes pour aller imaginer que la masse du monde était portée par un géant suant ?

434 Et alio in loco idem heros patientissimus ait: elegit suspendium anima mea et morte ossa mea. Ni mirum (ut diuus gregorius author est) multa intelligi iuxta litteram nequeunt. quia superficie tenus accepta: nequaquam instructionem legentibus sed errorem gignunt. Et ailleurs le même héros de toute patience déclare : "mon âme voudrait être étranglée ! Je voudrais la mort plutôt que ces os !". Rien d’étonnant (comme l’atteste le divin Grégoire) que beaucoup de passages ne puissent être compris selon le sens littéral, parce que, si l’on s’en tient à leur surface, ils ne procurent aucune instruction aux lecteurs, mais les induisent en erreur.

487 Ita quoque illud sancti lob et Ruffini presbyteri mysticis eloquiis redundantium in re eadem intelligo: cum pudore quodam uidentur arguere homines: et dicunt. Itane stultum est hominum genus ut cum uideant excisae arboris truncum rursus pulluIare de terra: et lignum emortuum iterum uitam recipere: nam truncus ab odore aquae reflorebit: et faciet fruticem sicut nouella: Vir uero si mortuus fuerit: abierit? et mortalis si ceciderit ultra non erit? C’est également ainsi que sur le même sujet je comprends cette parole du saint Job et du prêtre Rufin, tous deux débordants d’éloquence mystique, quand ils semblent blâmer les gens avec une certaine pudeur et dire : "le genre humain est-il assez stupide pour, quand il voit le tronc d’un arbre coupé à ras de nouveau jeter des surgeons depuis la terre, et un bois mort de nouveau recevoir la vie ; de fait le tronc va refleurir en percevant l’eau et il donnera du fruit comme s’il était nouveau, ...mais l’homme s’il meurt s’en ira ? Et s’il tombe dans la mort il n’existera plus ?".

824 christus a graecis dicitur mesites: a latinis theologis mediator. Vnus enim ut apostolus ait: mediator dei et hominum homo christus lesus: quasi in medio arbiter ad componendam pacem idest reconciliandum homines deo. Hic est arbiter quem lob desiderat. Vtinam esset nobis arbiter. Les Grecs appellent le Christ μεσίτης, là où les théologiens latins parlent de médiateur. "Nous n’avons", comme dit l’Apôtre, "qu’un seul médiateur entre Dieu et les hommes, un homme, le Christ Jésus", comme un arbitre placé au milieu pour faire la paix, autrement dit réconcilier les hommes avec Dieu. C’est là l’arbitre que Job appelle de ses vœux : "si seulement" nous avions un arbitre.