ad initium

Thomas Aquinas

506 Nolo autem scrutari quæ ales in. iii. parte in tractatu de apparitione christi: uel thomas in tertia quoque sua q xxxxv disserant: ne uidear aliquid attrahere. Mais je ne veux pas examiner en détail ce qu’expose Alexandre de Hales dans sa troisième partie, dans le traité sur l’apparition du Christ ou encore Thomas dans la la question 45 de sa Tertia, pour ne pas avoir l’air de tirer la couverture à moi.

540 Cum ergo paradisus dicatur locus ille amoenissimus in terra: in quo Adam a deo politus est et in quo corporaliter uixit: licet paruo tempore: facile respondebimus ambiguitati iuxta Sententiam diui Bonauenturæ: Sancti thomæ multorumque aliorum: qui aiunt sanctos patres a christo resurgente fuisse perductos post apparitionem illam in hierusalem: in paradisum terrenum ut ibi tandiu morarentur donec rex æternus in coeIum empyreum cum illis assumeretur. Puisque donc, sous le nom de paradis, on désigne ce lieu terrestre d’un extrême agrément dans lequel Adam a été façonné par Dieu et dans lequel il a vécu corporellement, même si cela ne dura pas longtemps, nous répondrons facilement à cette ambiguïté en suivant l’avis du divin Bonaventure, celui de Saint Thomas et de beaucoup d’autres qui disent que les saints patriarches on été conduits par le Christ lors de sa résurrection, après être apparus à Jérusalem, dans le paradis terrestre, pour y rester jusqu’au moment où le roi éternel serait de nouveau accueilli dans l’empyrée avec eux.

573 talia ergo argumenta et signa simul collata fidem certissimam apostolis fecerunt eundem esse illum hominem qui crucifixus fuisset: et qui resurgens secum loqueretur: adiuncta tamen (ut diuus thomas in. iii. parte ait) angelorum reuelatione et testimonio scripturarum: quarum sensus christus discipulis aperuit ut lucas in Euangelio author est. Vnde dixit dominus discipulis o stulti et tardi corde ad credendum in omnibus quae locuti sunt prophetæ. Donc de telles preuves et de tels signes une fois mis ensemble rendirent pour les apôtres absolument certaine la foi qu’il s’agissait bien du même homme que celui qui avait été crucifié, et qui, ressuscité, s’entretenait avec eux, quand s’y furent ajoutés cependant (comme le dit le divin Thomas dans la Secunda) la révélation des anges et le témoignage des Écritures, dont le Christ ouvrit le sens aux disciples comme l’atteste Luc dans son évangile : "alors le Seigneur dit aux disciples : ‘ô cœurs sans intelligence et lents à croire dans tout ce qu’on dit les prophètes’".

990 Siquis autem scire uelit utrum ille fuerit uerus ignis et naturalis: an similitudo ignis in aliqua materia ad hoc parati: et utrum fuerit uera columba apparens supra christum baptizatum: et an fuerit uera nubis in tansfiguratione: is non ignoret diuum thomam super ea quando ne sibi non constare: ut alios theologos omittam. sed ut quod sentio dicam: potior mihi ueriorque ea uidetur sententia quam ille: et cum illo complusculi doctores in primo senten. dis. xvi. sequuntur: quam huic contraria in tertia parte comprobata ab eodem in opere maturiore. Mais si quelqu’un veut savoir si ce fut un vrai feu naturel ou un semblant de feu, préparé pour cette occasion dans quelque matériau, ou si ce fut une vraie colombe qui apparut au-dessus du Christ au moment de son baptême, ou si ce fut une vraie nuée dans la transfiguration, qu’il n’ignore pas que le divin Thomas n’est pas toujours sans se contredire sur le sujet, pour ne rien dire des autres théologiens. Mais, pour dire mon sentiment, l’avis que lui et avec lui un certain nombre de docteurs suivent dans la Prima, distinction 16, me semble préférable et meilleur que celui, qui lui est contraire, qu’il approuve dans la Tertia, œuvre plus tardive.

1009 Quo igitur pacto (ut hoc uelut specimen proponam) non intellexit diuus Thomas: non osma: non caeteri interpretes, illud in.ii.Ethicorum: Quo circa (inquit) oportet: cum quis medium assequi uult: ante omnia longius abire a magis contrario. Vt calypso monebat dicens: Extra fumum et fluctum nauem adige. Et donc de cette façon (pour proposer cela comme exemple), le divin Thomas n’a pas compris, ni Osma, ni les autres commentateurs ce passage du livre 2 de l’Ethique à Nicomaque où il est dit : "voilà pourquoi il est inévitable que quand quelqu’un veut tenir le milieu, il commence par aller plus loin possible de ce qui lui est plus contraire, comme Calypso qui donnait cet avertissement 'mène ton navire en dehors de la fumée et du courant'".

1064 Illud autem non est mittendum: quod diuus thomas in tertia parte refert de specie columbae: in qua spiritus sanctus uisus est. Nam sicut septem spiritus munera ad septem ignis uires supra referebamus: quibus consentiunt dona illa scilicet sapientia: scientia: consilium: Intellectus: pietas: fortitudo: timor: ita quoque diuus thomas naturam columbae quodammodo septemplicem accommodat septem spiritus sancti donis paulo ante memoratis. ob quam silitudinem congruentem muneribus spiritus sancti affirmat ille in specie columbae ipsum uisum fuisse. Il ne fait pas non plus passer sous silence ce que le divin Thomas dans la Tertia rapporte au sujet de l’aspect de la colombe sous lequel l’Esprit saint s’est rendu visible. De fait, de la même manière que nous rapportions ci-dessus les sept dons de l’Esprit à sept vertus du feu, avec lesquelles ces dons, à savoir la sagesse, la science, le conseil, l’intelligence, la piété, le courage et la crainte de Dieu, sont en rapport direct, de même aussi le divin Thomas rapproche d’une certaine manière sept traits naturels de la colombe des sept dons de l’Esprit saint dont je viens de parler, et il affirme que c’est en raison de cette similitude avec les présents de l’Esprit saint que celui-ci s’est rendu visible sous la forme d’une colombe.

1064 Illud autem non est mittendum: quod diuus thomas in tertia parte refert de specie columbae: in qua spiritus sanctus uisus est. Nam sicut septem spiritus munera ad septem ignis uires supra referebamus: quibus consentiunt dona illa scilicet sapientia: scientia: consilium: Intellectus: pietas: fortitudo: timor: ita quoque diuus thomas naturam columbae quodammodo septemplicem accommodat septem spiritus sancti donis paulo ante memoratis. ob quam silitudinem congruentem muneribus spiritus sancti affirmat ille in specie columbae ipsum uisum fuisse. Il ne fait pas non plus passer sous silence ce que le divin Thomas dans la Tertia rapporte au sujet de l’aspect de la colombe sous lequel l’Esprit saint s’est rendu visible. De fait, de la même manière que nous rapportions ci-dessus les sept dons de l’Esprit à sept vertus du feu, avec lesquelles ces dons, à savoir la sagesse, la science, le conseil, l’intelligence, la piété, le courage et la crainte de Dieu, sont en rapport direct, de même aussi le divin Thomas rapproche d’une certaine manière sept traits naturels de la colombe des sept dons de l’Esprit saint dont je viens de parler, et il affirme que c’est en raison de cette similitude avec les présents de l’Esprit saint que celui-ci s’est rendu visible sous la forme d’une colombe.

1815 sane accomodatur aliquod nomen deo: creaturæ competens: quia ex creaturis in dei cognitionem uenimus: et ex ipsis (ut diuus thomas ait) eum nominamus. Ce qui est certain, c'est que l'on attribue un certain nom à Dieu qui convient en réalité à la créature, parce que c'est par les créatures que nous venons à la connaissance de Dieu, et c'est par elles (comme le dit le divin Thomas) que nous le nommons lui.

2074 Ea autem quæ non sunt: sed fuerunt uel erunt: scribit Thomas a deo sciri uisione: quæ uero opinamur uel imaginamur: si nunquam fuerunt: sunt: eruntue : simplici intelligentia comprehendi. Les choses qui ne sont pas, mais ont été ou seront, Thomas écrit que Dieu les sait par vision, alors celle que nous pensons ou maginons si elles n'ont jamais existé, n'existent pas, ou n'existeront pas, lui Dieu les comprend par sa simple intelligence.

2177 Sunt enim ideæ formæ aliarum rerum: præter ipsas res existentes: ut ait diuus thomas recentioris theologiæ firmum ac solidum columen. Les idées sont, en effet, les formes d'autres choses, qui ne sont pas les choses mêmes qui existent, comme le dit le divin Thomas, cette colonne ferme et solide de la théologie moderne.

2224 Indiuidua secundum platonem (thoma authore) non habebant ideam nisi speciei ad suum sensum: sed hanc confutat sententiam thomas: cum diuina prouidentia non tantum ad speciem: uerum etiam ad insectilia et atoma protendatur. Selon Platon, les individus n'avaient pas d'idée, sinon celle de leur espèce conformément à leur sentiment, mais Thomas réfute cette opinion, puisque la providence divine ne se contente pas de l'espèce, mais s'étend aussi aux éléments insécables et aux atomes.

2224 Indiuidua secundum platonem (thoma authore) non habebant ideam nisi speciei ad suum sensum: sed hanc confutat sententiam thomas: cum diuina prouidentia non tantum ad speciem: uerum etiam ad insectilia et atoma protendatur. Selon Platon, les individus n'avaient pas d'idée, sinon celle de leur espèce conformément à leur sentiment, mais Thomas réfute cette opinion, puisque la providence divine ne se contente pas de l'espèce, mais s'étend aussi aux éléments insécables et aux atomes.