412 Et paulo post idem ambrosius. nam quia inquit hic dies Christus celum: terram: tartarumque collustret scriptura testatur. quod enim supra terram fulgeat dicit loannes: Erat Iux uera quæ illuminat omnem hominem et .c. quod in inferno luceat: ait propheta. Qui sedebant in regione umbrae mortis: Iux orta est illis. Et peu après, le même Ambroise dit : "de fait, l’Écriture atteste que ce jour qu’est le Christ parcourt le ciel la terre et le tartare. En effet qu’il brille sur la terre Jean le déclare : ‘il était la vraie lumière qui éclaire tout homme’ etc., qu’il éclaire l’enfer, le prophète le dit : ‘sur ceux qui se tenaient dans la région de l’ombre de la mort, la lumière s’est levée’".
1071 Denique non cantat sed gemit columba donum timoris significans. quo referti homines pii lachrymarum fontibus rigantur peccata gemitibus et singultibus diluentes. Ita enim Esaias Rugiemus inquit quasi ursi omnes: et quasi columbae meditanter gememus. Paulus quoque ad Romanos scribens: Ipse spiritus sanctus postulat pro nobis gemitibus inenarrabilibus. Nec uidetur dissimilis ratio: cum spiritus sanctus in christi metamorphosi in specie nubis, apparuit denotans scilicet abundantiam lachrymarum. Nam spiritus domini ferebatur super aquas: Et psalmographus quoque flabit inquit spiritus eius et fluent aquae. sicut enim aduentu austri in imbres nubes pluuia grauatae resoluuntur: sic spiritu sancto accedente propius atque ingrediente mentes pias lachrymae funduntur uberrimae. Hinc in canticis legimus surge aquilo et ueni auster: perfla hortum meum et fluant aromata illius: hoc est suaue olentissimae lachrymae. Caeterum quid sit de felle columbae dicendum suo in loco hoc est in. xvi. huius primi libri sectione aperiam Pour finir, la colombe ne chante pas mais gémit, signifiant ainsi le don de crainte de Dieu ; quand ils en sont remplis, les gens pieux sont baignés de flots de larmes, en lavant leurs péchés dans les gémissements et les sanglots. Ainsi en effet dit Isaïe : "nous gronderons tous comme des ours et comme des colombes, quand nous réfléchirons, nous gémirons" ; Paul aussi, dans la lettre aux Romains, dit : "l’Esprit saint lui-même demande en notre faveur en des gémissements inexprimables". Et la raison ne semble pas différente quand l’Esprit saint est apparu dans la transfiguration du Christ sous la forme d’une nuée, indiquant ainsi évidemment une abondance de larmes. De fait, "l’Esprit du Seigneur planait sur les eaux", et le psalmiste dit aussi "son esprit soufflera et les eaux couleront" ; en effet comme, à l’arrivée de l’Auster, les nuées lourdes de pluie éclatent en averses, de même, à la venue proche de l’Esprit saint et au moment où il pénètre les esprits pieux, les larmes coulent en grande abondance. C’est ce qui fait que nous lisons dans le Cantique : "lève-toi, Aquilon, viens, Auster, souffle sur mon jardin et que coulent ses parfums", autrement dit les larmes aux parfums les plus suaves. En outre ce qu’il faut dire du fiel de la colombe, il nous faudra l’expliquer en son lieu et place, autrement dit au point 16 de ce premier livre.
1142 Post christi autem mortem apertis mentium oculis tenebrae illuminatae sunt: et chaos inferorum et caligo obtenta dimota est: secundum illud Esaiae: Populus qui sedebat in tenebris uidit lucem magnam. ambulantibus in regione mortis Iux orta est eis. Or, après la mort du Christ, quand s’ouvrirent les yeux de l’esprit, les ténèbres furent illuminées avec le chaos des enfers et l’ombre qui le recouvrait fut dissipée, selon cette parole d’Isaïe : "le peuple qui se tenait dans les ténèbres a vu une grande lumière, pour ceux qui marchaient dans la région de la mort, une lumière s’est levée sur eux".
1194 Cum enim diceret pilatus: Innocens ego sum a sanguine huius iusti. uos uideritis. respondit uniuersus populus: sanguis eius super nos et super filios nostros. Vnde Esaias hoc praeuidens futurum: uaticinatus est. Si leuaueritis manus ad me. non exaudiam. manus enim uestrae sanguine plenae sunt. En effet, comme Pilate disait : "je suis innocent du sang de ce juste. A vous de voir ! Tout le peuple répondit : ‘son sang sur nous et sur nos fils’". C’est la raison pour laquelle Isaïe qui prévoyait ce qui allait arriver a ainsi prophétisé : "si vous levez les mains vers moi, je ne vous exaucerai pas ; vos mains en effet sont pleines de sang".
1222 Haec lactantius et in hanc sententiam plura: Quibus monstrat post sex mille annorum curricula: quod multi ex hebreis crediderunt: consumatione mundi quasi sabbatum futurum. Sed quoniam hoc firmiani dogma non omnino uidetur congruere sententiae orthodoxorum: cum illam diem nemo nouerit: cumque de ulteriori tempore nullum in lege uaticinum habeatur. Nam uisionem illam propheticam ita declarat hieronymus in quadam ad Damasum epistula: Seraphim stabant in circuitu domini sex alae uni et sex alae alteri: et duabus quidem uelabant faciem eius: et duabus uelabant pedes: et duabus uolabant. Quis enim potest eius scire principium? qui antequam istum conderet mundum: in rerum fuerit aeternitate? quando thronos: dominationes: angelos: totumque mysterium coeleste condiderit? sequitur et duabus uelabant pedes: non suos sed dei. extremum quippe eius scire quis potest? quid post consumationem saeculi sit futurum? quid postquam genus hominum fuerit iudicatum quae sequatur uita? an rursum alia sit futura terra: et post transitionem alia rursum elementa: uel alius mundus: solque condendus sit? priora annunciate mihi: et in nouissimo quae futura sunt: et dicam quia dii estis ut ait Esaias: significans neminem posse quid ante mundum fuerit: et quod post mundum futurum sit enarrare. Et duabus uolabant: media enim ex lectione scripturarum cognoscimus. Haec breuius: sicut alia pleraque ne longior sim allego. Voilà ce que dit Lactance et il apporte beaucoup d’arguments en faveur de cette idée, par lesquels il montre qu’après le déroulement de six mille ans (chose que de nombreux hébreux croient), par la consommation des temps du monde, il y aura pour ainsi dire un sabbat. Mais cet enseignement de Firmianus ne semble pas du tout concorder avec l’idée des auteurs orthodoxes, puisque personne ne connaît ce jour et puisque, sur le temps qu’il y aura après, il n’y a dans la loi nulle prophétie. De fait, dans une lettre à Damase, Jérôme fait connaître la vision prophétique suivante : "‘des Séraphins se tenaient à l’entour du Seigneur avec six ailes pour l’un et six pour l'autre : deux leur voilaient la face, deux les pieds et avec les deux dernières ils volaient’. Qui peut connaître son commencement lui qui, avant de créer ce monde, était dans l’éternité ? Quand a-t-il créé les trônes, les dominations, les anges et toutes les mystérieuses créatures du ciel ? On lit ensuite ‘deux voilaient les pieds’, non les leurs mais ceux de Dieu. Car son terme qui peut le connaître ? Qu’existera-t-il après la consommation des temps ? Qu’y aura-t-il après le jugement des hommes, quelle vie pourra bien venir après ? Existera-t-il éventuellement, de nouveau, une autre terre, et, après ce passage, d’autres éléments du monde, ou un autre monde et un autre soleil seront-ils créés ? ‘Annoncez-moi ce qui vient avant et en dernier lieu ce qui sera, et je vous dirai que vous êtes des dieux’, comme dit Isaïe, signifiant ainsi que personne ne peut expliquer ce qui était avant le monde et ce qui sera après le monde. Et, avec deux de leurs ailes, ils volaient, car nous connaissons l’espace qui est au milieu, par la lecture de l’Ecriture". C’est pour cette raison que j’ai abrégé sur l’opinion de Lactance, comme je ne fais qu’allusion à bien d’autres choses, pour ne pas trop allonger.
1622 respondet quia sunt prophetæ: lsaias: Daniel : et alii qui de porta quæ Christus est: locuti sunt et uaticinia conscripserunt. Et il répond que ce sont prophetæ ("les prophètes") lsaias ("Isaïe"), Daniel ("Daniel") et les autres, qui ont parlé de la porte qui est le Christ et ont écrit des oracles à son sujet.
1626 respondet Arator. Baiuli sunt isaias daniel: et quique id est quicumque a quisque uel quique id est et qui. prophetæ similes ore id est concordantes et unum dicentes sicut unus erat spiritus eos erudiens: quique prophetæ canunt obscuris scilicet uerbis et latentibus inuolucris miracula manifesta Christi Arator répond : les porteurs sont lsaias ("Isaïe"), Daniel ("Daniel") et quique ("tous ceux qui") autrement dit quels que soient ceux qui, de quisque ou alors quique est mis pour et qui ("et ceux qui") prophetæ similes ore ("semblables par leur bouche de prophète") autrement dit concordants et disant une seule et même chose, comme l'Esprit, qui les rendait savants, était le seul et unique Esprit, quique prophetæ canunt obscuris ("et tous les prophètes qui chantent en des paroles obscures") évidemment avec des significations implicites cachées, miracula manifesta Christi ("les miracles évidents du Christ").
1659 Vnde Esaias: multiplicabitur inquit eius imperium: et pacis non erit finis. Et Daniel: ipse est lapis de monte abscissus: qui terreno regno ruente: solus per orbem pacificum tenet imperium. C'est ce qui fait qu'Isaïe dit : "son empire s'étendra, et la paix n'aura pas de fin", et Daniel : c'est lui "la pierre arrachée de la montagne" qui, quand le royaume de la terre s'effondrera, occupera seul dans le monde un royaume de paix.
1772 Hic dauid de hac oliua id est ecclesia loquens: ego sicut oliua fructifera in domo dei. Item esaias propheta de synagoga: Expectauit (inquit) deus ut uinea: quam plantauit faceret uuas: et fecit labruscas. Ascendent super eam uepres et spinæ. Ici David, quand il parle de cet olivier qu'est l'Eglise, dit : "je suis comme un olivier qui porte du fruit dans la maison de Dieu", de même le prophète Isaïe à propos de la Synagogue déclare : "Dieu a attendu que la vigne qu'il a plantée produise des raisins, et elle a produit des raisins sauvages" ; "les ronces et les épines sont montées et l'ont recouverte".