388 Anima mea (interprete ambrosio) id est christi humanitas non diuinitas ipsius. "Mon âme" (en suivant l’interprétation d’Ambroise) signifie l’humanité du Christ et non sa divinité.
407 Dicamus ego cum ambrosio aufer argumenta ubi fides quaeritur: in ipsis gymnasis suis dialectica taceat piscatoribus creditur non dialecticis. Disons donc avec Ambroise : "laisse de côté l’argument quand c’est la foi que l’on demande ; que dans ses gymnases la dialectique se taise ; la foi a été confiée à des pêcheurs pas à des dialecticiens".
411 nam ut inquit ambrosius in quodam Sermone: Iux Christus non parietibus obstruitur: non elementis diuiditur: non tenebris obscuratur. Iux inquam Christi dies est sine nocte: dies sine fine. quod autem iste dies Christus sit: apostolus dicit: nox præcessit: dies autem appropinquauit. De fait comme le dit Ambroise dans l’un de ses sermons : "le Christ lumière n’est pas arrêté par des cloisons, ni divisé par les éléments, ni obscurci par les ténèbres. La lumière du Christ, dis-je, est sans nuit, c’est un jour sans fin. Quant au fait que ce jour soit le Christ, l’apôtre le dit : ‘la nuit s’est retirée et le jour s’est approché’".
412 Et paulo post idem ambrosius. nam quia inquit hic dies Christus celum: terram: tartarumque collustret scriptura testatur. quod enim supra terram fulgeat dicit loannes: Erat Iux uera quæ illuminat omnem hominem et .c. quod in inferno luceat: ait propheta. Qui sedebant in regione umbrae mortis: Iux orta est illis. Et peu après, le même Ambroise dit : "de fait, l’Écriture atteste que ce jour qu’est le Christ parcourt le ciel la terre et le tartare. En effet qu’il brille sur la terre Jean le déclare : ‘il était la vraie lumière qui éclaire tout homme’ etc., qu’il éclaire l’enfer, le prophète le dit : ‘sur ceux qui se tenaient dans la région de l’ombre de la mort, la lumière s’est levée’".
415 diuus quoque ambrosius in tertio de spiri . S. sapientia quæ in inferno positis lumen uitæ fundebat æternæ. Radiabat illic lux uera sapientiæ: illuminabat infernum: sed in inferno non claudebatur. Le divin Ambroise également dans le livre 3 du Traité sur l’Esprit saint déclare : "la sagesse qui diffusait la lumière de la vie éternelle sur ceux qui se trouvaient en enfer rayonnait là ; la vraie lumière de la sagesse illuminait l’enfer mais l’enfer ne pouvait la retenir prisonnière".
513 Decreuerat deus (ut ait Ambrosius) propter primum peccatum non intromitti hominem in paradisum id est ad contemplationem dei non admitti: nisi in uno homine tanta existeret humilitas: quæ omnibus suis proficere posset: sicut in primo homine tanta fuit superbia: quæ omnibus suis nocuit. Dieu avait décidé (comme le dit Ambroise), en raison du premier péché, de ne pas laisser entrer l’homme dans le paradis, autrement dit, de ne pas l’admettre à la contemplation de Dieu, si, en un homme, il ne se trouvait pas une si grande humilité qu’elle puisse servir la cause de tous ses semblables, comme dans le premier homme se trouva un si grand orgueil qu’il nuisit à tous ses semblables.
539 Iosephus autem ut in sexto epistolarum refert diuus ambrosius: paradisum dicit locum refertum arboribus uirgultisque plurimis: irrigari etiam flumine qui diuidatur in quattuor fluuios: et Reliqua quae ne longior sim: omitto. Josèphe, quant à lui, comme le rapporte le divin Ambroise au livre 6 de sa correspondance, dit que le paradis est un lieu rempli de toutes sortes d’arbres et de plantes et qu’il est arrosé par un fleuve qui se divise en quatre fleuves ; le reste, pour ne pas allonger, je n’en dis rien.
614 Sane diuus ambrosius pariæ columnæ instar doctrina solida dei ecclesiam fulciens: et candore eloquii singularis exornans: ideo inquit dominus a monte uenit oliueti: ut nouellas oliuas in sublimi uirtutum plantaret. Assurément, le divin Ambroise, qui comme deux colonnes égales consolide la ferme doctrine de l’Église et l’orne de la blancheur de son éloquence unique a dit : "voici la raison pour laquelle le Seigneur vint au ciel à partir du Mont des Oliviers : pour planter les nouveaux oliviers des vertus dans le ciel".
615 Sed quomodo dicet aliquis uerba ambrosii et Aratoris interpretabimur Sane recte: si per uerticem montis deitatem christi intelligimus: a qua apostoli munera spiritalis unctionis: et lucis et pacis promissa expectabant: quæ duo per germen oliuæ significantur. Mais comment, va-t-on me dire, interprétons-nous les paroles d’Ambroise et d’Arator ? Bien assurément si nous comprenons que par le sommet du Mont est désignée la divinité du Christ, d’où les apôtres attendaient les dons promis de l’onction spirituelle, de la lumière et de la paix ; ce sont ces deux réalités qui sont signifiées par le germe de l’oliver.
726 Verum si licet exemplo sanctissimorum uirorum: piis in nostrae salutis auctricem affectibus: habenas efundere: sicut prona fide in sententiam diui Ambrosii eo: qui dominum ait post resurrectionem primo suae genitrici apparuisse: ita a quodam alio sancto uiro facile persuadeor ipsam ascensionis dominicae gaudiis praecipue interfuisse: atque in die pentecostes cum apostolis spiritus sancti gratiam accepisse: quam a conceptione christi plenissime habuit. Mais s’il nous est permis à l’exemple des saints les plus accomplis de laisser libre cours à nos pieux sentiments envers celle qui fut l’origine de notre salut, je me rangerai en lui faisant toute confiance à l’avis du divin Ambroise qui dit que le Seigneur après sa résurrection est apparu d’abord à sa mère ; ainsi quelque autre saint me convainc aisément que la vierge elle-même a assisté de manière particulière à la joie de l’ascension du Seigneur et que, le jour de pentecôte, elle a reçu avec les apôtres la grâce de l’Esprit saint qu’elle avait possédé en totale plénitude depuis la conception du Christ.
829 Idem sentit diuus Ambrosius in explanatione epistolae ad galatas Arbitrum inquit hunc per assumptionem carnis intelligi docet apostolus ad timotheum: Arbiter dei et hominum homo lesus: dicens. C’est exactement le sentiment du divin Ambroise dans son Commentaire de l’épître aux Galates quand il dit : "cet arbitre, l’apôtre nous apprend qu’il faut le comprendre à cause de l’assomption de la chair, quand il dit à Timothée : ‘un arbitre entre Dieu et les hommes, un homme Jésus’".
830 Aliter idem diuus Ambrosius christum uocat mediatorem et arbitrum inter duos populos dissidentes et inimicos: quod amputauit utrisque populis id per quod discordabant ut possent esse pacifici. Abstulit gentibus numerum deorum et famulatum elementorum quod scandalum erat hebreis. Iudaeis uero sustulit neomenias circuncisionem et curam sabbati et discretiones escarum quae abominabantur gentiles: et ita per christum mediatorem pacificati sunt duo populi qui prius fuerant infensi. En un autre sens, le même divin Ambroise appelle le Christ médiateur et arbitre entre deux peuples qui s’opposaient et étaient adversaires, parce qu’il a enlevé à chacun des deux peuples ce qui faisait la source de leur discorde, de sorte qu’ils puissent être en paix : "il a enlevé aux païens la multiplicité de leurs dieux et le culte des éléments qui était pour les Hébreux une source de scandale ; aux Juifs il a enlevé les néoménie, la circoncision, le respect du Sabbat et les interdits alimentaires qui étaient une abomination pour les païens", et ainsi par le Christ médiateur les deux peuples qui auparavant étaient hostiles l’un à l’autre ont fait la paix.
933 Nos conuenit illud non nescire Graecos theologos Basilium: Nazianzenum: origenem: latinos quoque hieronymum Ambrosium Augustinum caeterosque obseruare ubique proprietates ipsorum numerorum: adeoque attente illos scrutari in quibusuis diuinae scripturae locis: ut non sit mirandum si Arator hic quoque tam diligens sit numeri duodenarii: tamque curiosus obseruator: Certe beda clarus interpres passim huius sententias in suas comentationes transfert. Il est important que nous n’ignorions pas que les théologiens grecs, Basile, Grégoire de Nazianze, Origène, et les théologiens latins aussi, Jérôme, Ambroise, Augustin et tous les autres, ont été attentifs partout aux propriétés des nombres eux-mêmes et les ont soumises à un examen si attentif dans quelque passage des Ecritures qu’ils les trouvent, qu’il n’y a rien d’étonnant à ce qu’Arator ici aussi montre tant de soin à expliquer le nombre douze et que cet observateur si plein de curiosité qu’est Bède, l’illustre commentateur, fasse passer partout les sentences de ce dernier dans son propre commentaire.
1092 cum inquit nec corrumpuntur acerbo liquore: quo maduere ueteres lacus. Signat enim poeta historiam quam in exodo Moses declarauit: et postea diuus ambrosius in quodam sermone repetiuit. Summa autem historiae est huiuscemodi: Tulit moyses israel de mari rubro: ambulaueruntque tribus diebus per solitudinem: et non inueniebant aquam: et uenerunt in marath: cuius loci aquas ob amaritudinem bibere non poterant. Marath enim amaritudo interpretatur: Has aquas in dulcedinem uertit moses cum lignum a domino monstratum in eas misisset: Erat inquit ambrosius aqua delectabilis ad uisionem: Sed sincera non erat ad saporem. Quand il dit nec corrumpuntur acerbo ("et il ne sont pas abîmés par l’aigre") liquide quo maduere ueteres lacus ("dont sont imprégnées les anciennes cuves"), le poète renvoie à l’histoire que, dans l’Exode, Moïse fait connaître et sur laquelle plus tard le divin Ambroise est revenu dans un sermon ; voici le résumé de cette histoire : Moïse fit sortir le peuple de la Mer Rouge et ils marchèrent trois jours dans le désert, sans trouver d’eau ; ils arrivèrent à Marath dont ils ne pouvaient boire les eaux en raison de leur amertume. En effet Marath veut dire ‘amertume’. Ces eaux, Moïse les transforma en eaux douces en plongeant dedans le bâton que le Seigneur lui avait montré : "l’eau", dit Ambroise, "était délectable à voir, mais elle trompait quant à sa saveur".
1092 cum inquit nec corrumpuntur acerbo liquore: quo maduere ueteres lacus. Signat enim poeta historiam quam in exodo Moses declarauit: et postea diuus ambrosius in quodam sermone repetiuit. Summa autem historiae est huiuscemodi: Tulit moyses israel de mari rubro: ambulaueruntque tribus diebus per solitudinem: et non inueniebant aquam: et uenerunt in marath: cuius loci aquas ob amaritudinem bibere non poterant. Marath enim amaritudo interpretatur: Has aquas in dulcedinem uertit moses cum lignum a domino monstratum in eas misisset: Erat inquit ambrosius aqua delectabilis ad uisionem: Sed sincera non erat ad saporem. Quand il dit nec corrumpuntur acerbo ("et il ne sont pas abîmés par l’aigre") liquide quo maduere ueteres lacus ("dont sont imprégnées les anciennes cuves"), le poète renvoie à l’histoire que, dans l’Exode, Moïse fait connaître et sur laquelle plus tard le divin Ambroise est revenu dans un sermon ; voici le résumé de cette histoire : Moïse fit sortir le peuple de la Mer Rouge et ils marchèrent trois jours dans le désert, sans trouver d’eau ; ils arrivèrent à Marath dont ils ne pouvaient boire les eaux en raison de leur amertume. En effet Marath veut dire ‘amertume’. Ces eaux, Moïse les transforma en eaux douces en plongeant dedans le bâton que le Seigneur lui avait montré : "l’eau", dit Ambroise, "était délectable à voir, mais elle trompait quant à sa saveur".
1095 Vnde siquis inquit dominus te percusserit in maxillam prebe ei et alteram. ita austeritas legis Euangelii dulcedine temperata est. amara est enim legis litera sine crucis mysterio. Quis non uidet dum modo aliqua ingenii scintilla polleat: ad haec mosis et ambrosii uerba allusisse Aratorem: cum dixit acerbo liquore: cum ueteres lacus possimus quoque intelligere aquas illas marath acerbas et insuaues? Sed haec uereor iam ne modum excesserint. D’où la parole du Seigneur : "si quelqu’un te frappe sur une joue, tends-lui l’autre" ; ainsi l’austérité de la Loi est tempérée par la douceur de l’évangile ; amère est en effet la lettre de la Loi sans le mystère de la croix. Qui ne voit pas, pour peu qu’il jouisse de quelque étincelle d’intelligence que c’est à ces paroles de Moïse et d’Ambroise qu’Arator a fait allusion quand il a parlé de liquide acerbo ("aigre"), puisque nous pouvons comprendre ueteres lacus ("d’anciennes cuves") comme ces eaux de Marath qui était amères et sans douceur ? Mais je crains encore de dépasser les bornes avec cela.
1230 Sed dicet hic aliquis: cum numerum non recipiat diuina natura (ut ait diuus Ambrosius in li .iii. de spiritu sancto) quomodo trinitatis mysterium in tribus personis et credimus et confitemur? Quomodo enim pluralitatem recipit unitas diuinitatis: cum pluralitas numeri sit: et compositionis? cum solus deus qui a nullo est: et a quo sunt omnia simplicissima sit essentia et monas siue unitas indiuidua? Quicquid enim habet a se habet: eadem re qua est eadem sapit: eadem uult: eadem bonus: eadem iustus. nec ullam rem percipimus qua ipse sit: praeterquam ipsum quod ipse est: esse. Caetera ut angeli: non illud id est ipsum esse sunt: sed sunt illo. Mais on va me dire : puisque la nature divine n’admet pas le nombre (comme le dit le divin Ambroise au livre 3 du de Spiritu sancto), comment est-il possible de croire et de confesser le mystère de la Trinité en trois personnes ? "Comment en effet l’unité divine peut-elle admettre la pluralité alors que la pluralité est nombre" et composition, puisque Dieu seul, qui ne provient de personne, mais dont tout provient, est l’essence simple par excellence, et la monade ou l’unité en personne ? Tout ce qu’il a, il l’a de lui-même ; sa sagesse se confond avec son être, comme sa volonté, sa bonté, sa justice ; et nous ne pouvons percevoir aucune réalité par laquelle lui-même il serait, si ce n’est ce qu’il est lui-même, l’être. Pour les autres créatures, comme les anges, ils ne sont pas ce qu’il est, autrement dit l’être, mais ils sont par son être à lui.
1232 Quid ergo erit unum: si ipsa unitas diuinitatis non una est: sed numerum admittit et imperfectam multitudinem? hunc nexum ita soluit diuus ambrosius: secundum nostram sententiam quia unus deus: una diuinitas: et unitas intelligitur potestatis. Sicut enim deum dicimus et patrem uerum deitatis nomine confitentes: nec filium denegantes: ita etiam spiritum sanctum a deitatis non excludimus unitate: et tres deos non asserimus sed negamus. quia pluralitatem non unitas facit: sed diuisio potestatis. Qu’est-ce donc qui sera un, si l’unité même de la divinité n’est pas une, mais admet le nombre et la multiplicité qui est imperfection ? Voici comment le divin Ambroise tranche ce nœud : "selon notre idée qui nous fait comprendre qu’il n’y a qu’un seul Dieu, une seule divinité et une unité de puissance ; de même en effet que nous disons Dieu et Père, en confessant par son nom la vérité de la déité, sans toutefois nier le Fils, de même encore nous n’excluons pas l’Esprit saint de l’unité de la déité, sans pour autant affirmer l’existence de trois dieux, ce que nous rejetons. Car ce n’est pas leur unité qui provoque la pluralité, mais la division de leur puissance".
1345 Coeli mysterium : ut ait contra symmachum ambrosius: doceat me deus ipse qui condidit: non homo qui seipsum ignorauit. Cui magis de deo quam deo credam? Vno: inquit Symmachus: itinere non potest perueniri ad tam grande secretum. Sed impium retundit pius. Quod uos ignoratis : id nos dei uoce cognouimus et cetera. "Le mystère du ciel", comme le dit Ambroise réfutant Symmaque, "que ce soit Dieu lui-même qui m’a créé qui me l’enseigne et non un homme qui s’ignore lui-même. S’agissant de Dieu à qui ferais-je plus confiance qu’à Dieu ?". "Ce n’est pas", dit Symmaque, "par un seul chemin que l’on peut parvenir à un si grand secret". Mais cet impie est réfuté par le pieux évêque : "ce que vous ignorez, nous par la voix de Dieu nous le connaissons" etc.
1368 at ambrosius ita seriem hanc conterit: primo deus diligendus est: secundo parentes : inde filii: post domestici: qui si boni sunt malis filiis præponendi sunt. Mais Ambroise détruit ainsi cette série : premièrement il faut aimer Dieu, deuxièmement ses parents, ensuite ses fils et pour finir ses domestiques qui, s’ils sont bons, doivent être préférés à de mauvais fils.