109 Quare mihi uidetur Lucano: et acumine ingenii et sua quadam et propria in scribendo laude: quia simillimus. C’est la raison pour laquelle, selon moi, il est très semblable à Lucain à la fois par la pointe de son talent et la gloire unique et propre qui est la sienne dans son écriture.
110 Hoc enim quod neminem explicandis diuinarum litterarum arcanis imitatur: lucanum uisus est imitari: qui in diuersa materia similem laudem adamauit. Car en ce qu’il n’imite personne pour ce qui est d’expliquer les secrets des divines lettres, il a semblé imiter Lucain qui s’est acquis une gloire semblable en traitant d’un sujet différent.
375 (Vt idest) postquam. ita lucanus in principio tertii Propulit ut classem uelis cedentibus auster. (Vt autrement dit) "après que", ainsi Lucain au début du livre 3 Propulit ut classem uelis cedentibus auster ("quand l’Auster eut poussé les voiles de la flotte").
376 recte hac particula continuat historiam euangelicam historiæ apostolicæ Arator: ut lucanus cuius gaudet imitatione: eadem continuauit secundum pharsaliæ tertio libro. Avec cette conjonction, Arator relie à juste titre le récit évangélique au récit apostolique comme Lucain, qu’il aime imiter, relia au deuxième livre de la Pharsale le troisième.
766 (Scelera ipsa). imitatio est lucani qui in primo pharsaliae lam inquit nihil o superi querimur: scelera ipsa nefasque hac mercede placent: (Scelera ipsa) Imitation de Lucain qui en Phars. 1 dit iam nihil o superi querimur scelera ipsa nefasque / hac mercede placent ("désormais, ô dieux du ciel, nous ne nous plaignons plus de rien ; les crimes et les sacrilèges à ce prix nous plaisent").
903 Non haec ultio id est uindicta scilicet supradicta poena: uacat id est sola fuit: et uacua: ut lucanus quaeritque iugum ceruice uacante. Non haec ultio ("cette punition"), autrement dit la vengeance, évidemment le châtiment dont nous avons parlé, uacat ("n’est pas vaine"), autrement dit seule et vide de sens, comme Lucain : quaeritque iugum ceruice uacante ("et il cherche un joug car sa nuque est libre").
1509 Ita sane lucanus frequenter commate utitur: continuo ductu haud semper carmen texens. Vt iamque iræ patuere deum: manifestaque belli signa dedit mundus. mox filum historiæ abrumpit cum ait: Cur hanc tibi rector olympi et. c. Hunc autem scribendi morem (ut supra diximus) tenuit Arator Lucani æmulus: quem nisi diligenter obserues: passim offendes perinde ac si in tenebris ambulares. Ainsi d’ailleurs Lucain utilise souvent l’insertion, car il est rare qu’il tisse tout d’une pièce son poème d’un fil continu. Ainsi dans iamque iræ patuere deum manifestaque belli signa dedit mundus ("déjà les colères des dieux se montrèrent, et le monde donna des signes évidents de la guerre"), très rapidement il coupe le fil de la narration en disant Cur hanc tibi rector olympi ("pourquoi pour toi, maître de l’Olympe cette...") etc. ; à cette manière d’écrire, comme nous l’avons dit, Arator s’est tenu en bon émule de Lucain ; si vous ne le remarquez pas avec soin, ce sera partout une pierre d’achoppement, comme si vous marchiez dans les ténèbres.
1509 Ita sane lucanus frequenter commate utitur: continuo ductu haud semper carmen texens. Vt iamque iræ patuere deum: manifestaque belli signa dedit mundus. mox filum historiæ abrumpit cum ait: Cur hanc tibi rector olympi et. c. Hunc autem scribendi morem (ut supra diximus) tenuit Arator Lucani æmulus: quem nisi diligenter obserues: passim offendes perinde ac si in tenebris ambulares. Ainsi d’ailleurs Lucain utilise souvent l’insertion, car il est rare qu’il tisse tout d’une pièce son poème d’un fil continu. Ainsi dans iamque iræ patuere deum manifestaque belli signa dedit mundus ("déjà les colères des dieux se montrèrent, et le monde donna des signes évidents de la guerre"), très rapidement il coupe le fil de la narration en disant Cur hanc tibi rector olympi ("pourquoi pour toi, maître de l’Olympe cette...") etc. ; à cette manière d’écrire, comme nous l’avons dit, Arator s’est tenu en bon émule de Lucain ; si vous ne le remarquez pas avec soin, ce sera partout une pierre d’achoppement, comme si vous marchiez dans les ténèbres.
2250 Nam licet dicat sapiens: qui uiuit in æternum creauit omnia simul: et augustinus sex dies exponat: non secundum successionem temporis: sed secundum cognitionem angelicam relatam ad sex genera rerum conditarum: quæ in genere proprio habita uespertina dicitur: quia omnis creatura luci æternæ composita: nox est et caligo: ut non inerudite dixerit cordubensis poeta: uidit quanta sub nocte iaceret nostra dies quæ rursus cognitio angelorum in uerbo et in diuina luce: quæ est uerissima et per essentiam: dicatur matutina. De fait, bien que Ben Sira le sage dise : "celui qui vit dans l'éternité a créé toute chose ensemble", et qu'Augustin explique les six jours non selon la succession temporelle, mais selon la connaissance angélique relative aux six générations de choses créées, qui, tenues dans un genre qui leur est propre, sont dites vespérales, parce que toute créature est reliée à la lumière éternelle, mais la nuit est ombre, de sorte que ce n'est pas sans se montrer savant que le poète de Cordoue a dit : "il vit sous quelle nuit gisait notre jour" et que cette connaissance des anges dans la parole et la lumière divine qui est la plus vraie et s'opère par l'essence, est dite matinale.
2394 Certe lucanus non id negat: qui in .iii. pharsaliæ : quaque inquit fretum torrens maeotidas egerit undas pontus: et herculeis auferertur gloria metis: oceanumque negat solas admittere gades. Du moins, Lucain ne dit pas le contraire, au livre 3 de la Pharsale, où il dit : quaque fretum torrens maeotidas egerit undas pontus et herculeis auferertur gloria metis oceanumque negat solas admittere gades ("la où, flot torrentueux, la mer chasse les ondes méotides, où leur gloire est enlevée aux colonnes d'Hercule, et où elle refuse à la seule Gadès l'honneur de recevoir l'Océan").
2437 unde per ora nouem uasto cum murmure montis it mare præruptum: et pelago premit arua sonanti. quo pacto ille tam magnus efunditur: quo magis nullum tellus se soluit in amnem: Eridanus? non minor aut nilo aut histro: ut lucanus ait? D'où vient que, par neuf bouches, avec un grand fracas de la montagne, s'en va une mer impétueuse et vient accabler les terres d'une étendue d'eau sonore, de quelle manière, lui l'Eridan, se déverse-t-il si grand, sans que plutôt la terre ne se résolve en fleuve, lui l'Eridan non moindre que le Nil ou le Danube, comme le dit Lucain ?