319 Hoc uero totum a diuo Hieronymo accepit Arator: qui in prologo super lob: Quod si cui inquit uidetur incredulum metra scilicet esse apud hebreos: et in morem nostri flacci: graecique pindari: et alcæi: et sapphus: uel psalterium: uel lamentationes hieremiæ: uel omnia ferme scripturarum cantica conprehendi: legat philonem: losephum: origenem: Cæsariensem Eusebium et eorum testimonio me uerum dicere comprobabit. Mais tout cela Arator l’a tiré du divin Jérôme qui dit dans le Prologue sur Job : "et s’il semble à quelqu’un incroyable qu’il existe des mètres chez les hébreux et que la manière de notre Horace ou des Grecs Pindare, Alcée et Sappho, soit présente dans le psautier ou les lamentations de Jérémie ou presque tous les cantiques des Écritures, qu’il lise Philon, Josèphe, Origènet et Eusèbe de Césarée et il verra bien à leur témoignage que je dis vrai".
425 Astra ergo hic id est astrum hoc est sol: qui est fons luminis: et qui obscuratus est domino patiente in cruce: siue ut inquit Hieronymus per retractionem radiorum: siue ut sentit origenes: per interpositionem densissimarum nubium: siue quia Iuna quamuis esset quintadecima et distaret a sole per diametrum coeli: tamen eclipsis solis facta est miraculose ascendente luna ab oriente meridiem uersus et soli se supponente: ut testatur beatus dionysius se uidisse in ægypto regione aeris sereni et purissimi. Astra ici désigne donc un astre et c’est le soleil qui est la source de lumière et qui s’obscurcit au moment où le Seigneur souffrait en croix, soit, comme le dit Jérôme du fait d’une contraction de ses rayons, soit, comme le pense Origène, en raison de l’interposition de nuages particulièrement épais, soit parce que, bien que la lune fût dans son quinzième jour et fût distante du soleil d’un diamètre de ciel, cependant, il y eut une éclipse du soleil quand la lune monta miraculeusement de l’orient vers le midi et vint se placer dans l’axe du soleil, comme le bienheureux Denys atteste l’avoir vu en Égypte, région où l’air est calme et exceptionnellement pur.
563 Siquidem hieronymus super matth. dicit hoc dictum psalmi in omnem terram exiuit sonus eorum: et illud christi prædicabitur Euangelium hoc in uniuerso mundo: esse completum per apostolos. At augustinus in epistola ad Exitium: cui consentit origenes super matth. sentit hoc nondum fuisse completum. Ainsi Jérôme dans son commentaire sur Matthieu dit que la parole du psaume "sur toute la terre s’en va le son de leur voix" et cette parole du Christ "cet évangile sera annoncé dans le monde entier" indique que le processus est intégralement accompli par l’intermédiaire des apôtres. Mais Augustin dans la lettre à Exitius, en accord avec Origène dans son commentaire sur Matthieu pense que cela n’a pas été encore intégralement accompli.
933 Nos conuenit illud non nescire Graecos theologos Basilium: Nazianzenum: origenem: latinos quoque hieronymum Ambrosium Augustinum caeterosque obseruare ubique proprietates ipsorum numerorum: adeoque attente illos scrutari in quibusuis diuinae scripturae locis: ut non sit mirandum si Arator hic quoque tam diligens sit numeri duodenarii: tamque curiosus obseruator: Certe beda clarus interpres passim huius sententias in suas comentationes transfert. Il est important que nous n’ignorions pas que les théologiens grecs, Basile, Grégoire de Nazianze, Origène, et les théologiens latins aussi, Jérôme, Ambroise, Augustin et tous les autres, ont été attentifs partout aux propriétés des nombres eux-mêmes et les ont soumises à un examen si attentif dans quelque passage des Ecritures qu’ils les trouvent, qu’il n’y a rien d’étonnant à ce qu’Arator ici aussi montre tant de soin à expliquer le nombre douze et que cet observateur si plein de curiosité qu’est Bède, l’illustre commentateur, fasse passer partout les sentences de ce dernier dans son propre commentaire.
1523 Certe origeni uiro claro in enarrandis diuinis litteris familiare hoc esse uidemus: ut eadem de re variis disserendis sententiis lectori copiosam cogitandi materiam subministret. Du moins, nous voyons que cette méthode est familière à Origène, illustre commentateur des divines lettres : sur le même sujet, il fournit au lecteur une copieuse matière à réflexion, en fournissant des commentaires différents et variés.
2251 tamen Græcus origenes homo magnus: approbantibus eandem sententiam Beda et strabo: affirmat ante omne tempus illa duo scilicet caelum id est spiritualem creaturam: et terram id est corporatam materiam: quam ipse uocat hylen amorphon: de nihilo fuisse conditam: atque ita cœlum uel intellectuale: et incorporeum uel corporeum empyreumque: sed angelis repletum. et informem materiam. Cependant le Grec Origène, un grand homme, avec une opinion qu'approuvèrent Bède et Walafrid Strabon, affirme qu'avant tout temps ces deux éléments, soit le ciel autrement dit la créature spirituelle, et la terre autrement dit la matière corporée, qu'il appelle lui-même ὕλη ἄμορφος ("matière sans forme"), ont été créés de rien, et ainsi le ciel, soit le monde intellectuel et incorporel, soit le monde corporel et empyréen mais empli par les anges, et la matière sans forme.