351 quamuis autem nonnulla alia: ut reintegratio numeri duodenarii: et lapidatio stephani: et pauli conuersio et quaedam alia in his .xii. capitulis narrentur: præcipue tamen in his .xii. prædicatio petri declaratur: qua Euangelium primum inter ludæos: deinde etiam inter gentiles diuulgauit. Or, bien que, dans ces douze chapitres, on trouve quelques autres récits comme la reconstitution du nombre des Douze, la lapidation d’Étienne, la conversion de Paul et quelques autres épisodes, on voit surtout dans ces douze chapitres la prédication de Pierre par laquelle il fit connaître l’évangile d’abord parmi les juifs puis ensuite aussi parmi les païens.
370 Nam ait posteaquam gens iudaica se maculauit cruore sui parricidii cum regem suum crucifigendum curauit: et christus in cruce mortuus est: et sepultus: et a mortuis tertia die resurgens multa corpora sanctorum suscitauit: apparuit discipulis sæpenumero. De fait, il dit qu’après que la Judée se fut souillée du sang de son parricide en s’attachant à faire crucifier son roi, après que le Christ fut mort en croix et eut été enseveli et après que, ressuscitant des morts le troisième jour, il eut ressuscité de nombreux corps de saints, il apparut souvent à ses disciples.
875 Qua in re (Vt Hieronymus author est) licet poenitentiam habuisse uideatur: nihil tamen ei profuit poenitentia infructuosa et inutilis per quam scelus corrigere non potuit. quippe qui non solum emendare nequiuerit proditionis nefas: sed per desperationem proprii homicidis scelus addiderit. At desperationis facinus atrocius fuit quam proditionis. Nam cum tradidit christum iudaeis: inuectus est directe seque in christum hominem armauit. At cum sibi ueniae spem denegauit: finitos diuinae clementiae fines esse credidit: quos (si uoluisset supplicium differre) infinitos esse experiri potuisset. Dans cet acte (comme l’atteste Jérôme) bien qu’il paraisse avoir eu une forme de repentir, son repentir vain ne lui servit à rien et il fut inutile et incapable de corriger son crime ; en effet non seulement il ne put faire amende honorable du sacrilège de la trahison, mais, sous l’effet du désespoir, il ajouta le crime du suicide. Mais le crime que causa le désespoir fut plus atroce que celui de la trahison. Car quand il livra le Christ aux Juifs, il l’attaqua et s’arma contre le Christ en tant qu’homme. Mais quand il se refusa à lui-même l’espoir du pardon, il crut que la clémence divine avait des limites bien fixées, alors qu’il aurait pu (s’il avait voulu retarder son supplice) faire l’expérience de l’infini de cette clémence.
883 Vnde ager dictus est sanguinis dictione hebrea uel syriaca id signante scilicet acheldamach: in aeternum nequiciae iudaicae monimentum. C’est de là que lui vint son nom de Champ du Sang, en hébreu ou en syriaque cela se dit évidemment Acheldamach, pour que ce soit un témoignage à jamais de la perversité de Judas.
884 sed nos qui peregrini eramus a lege et prophetis praua ludaeorum studia suscepimus in salutem: et in precio sanguinis christi requiescimus. Mais, nous qui étions étrangers à la Loi et aux Prophètes, nous avons reçu le zèle mauvais des Juifs pour notre salut et nous reposons dans le prix payé par le sang du Christ.
904 quae scilicet ultio negat suprema id est negauit iudae res ultimas et supremos sepulturae honores: et uindicta scilicet proditionis et mercis iniquae: quam mercem et mercaturam exercuit iudas contra dominum suum propter triginta argenteos: pangens se proditurum iudaeis christum si dedissent pactum precium. uindicta sic uenit scilicet in caput iudae: placitura scilicet deo qui iustus est et redit unicusque secundum facta. quae ("qui") évidemment ultio ("la punition") negat suprema ("refuse les derniers honneurs") autrement dit refusa à Judas les derniers rites et les honneurs ultimes de la sépulture, et uindicta ("la vengeance"), évidemment de la trahison, et mercis iniquae ("de l’inique salaire"), le salaire et la transaction que Judas mena contre son Seigneur pour trente pièces d’argent, fixant qu’il livrerait le Christ aux Juifs s’ils lui donnaient le prix fixé. Vindicta ("la vengeance") sic uenit ("vint ainsi"), évidemment sur la tête de Judas, placitura ("qui plaira") évidemment à Dieu qui est juste et rend à chacun selon ses actes.
906 atque ita Ager figuli emptus pecunia iudae profuit peregrinis ad fauillas eorum humandas: et non profuit iudae cuius pecunia emptus est in poenam ipsius cum aliis ultionibus supradictis: quod adhuc declarat dicens: et solus scilicet iudas excluditur aruis scilicet ab humatione arui uel agri sui: quae scilicet arua ferunt scilicet dant monumenta scilicet sepulchra scilicet peregrinis: cuius scilicet iudae tuba saeua id est uox crudelis sonans contra dominum suum uelut tuba: cum dixit quid uultis mihi dare et.c. est exorsa id est incepit: nefas id est maleficium proditionis: cruentum scilicet sanguinarium et crudele: qui signifer scilicet qui ludas tanquam ferens uexillum iudaeis ut dominum caperent: figens oscula scilicet christo: ne pro christo alium iudaei comprehenderent. Et ainsi, le Champ du Figuier, emptus ("acheté") avec l’argent de Judas, est utile à ceux qui ne sont pas du pays pour y enterrer leurs cendres et ne sert à rien à Judas, avec l’argent duquel il a été emptus ("acheté") pour servir de châtiment à ce dernier avec les autres punitions que j’ai indiquées plus haut ; ce qu’exprime clairement le poète en disant : et solus ("et seul"), évidemment Judas, excluditur aruis ("il est exclu des sillons"), évidemment de l’inhumation dans les sillons ou dans son champ, quae ("qui"), évidemment les sillons, ferunt ("portent"), évidemment donnent, monumenta ("des tombeaux"), évidemment des tombes, évidemment à ceux qui ne sont pas du pays ; cuius ("lui dont"), évidemment Judas, tuba saeua ("la trompette cruelle"), autrement dit la voix cruelle résonnant contre son Seigneur comme une trompette quand il a dit "que voulez-vous me donner etc.", est exorsa ("a donné le signal"), autrement dit a commencé, nefas ("un sacrilège"), autrement dit le méfait de trahison, cruentum ("sanglant"), évidemment qui versa le sang et fut cruel ; qui signifer ("lui ce porte-enseigne"), évidemment Judas qui comme s’il portait une enseigne pour les Juifs pour qu’ils prennent le Seigneur, figens oscula ("donnant un baiser") évidemment au Christ afon que les Juifs n’en arrêtent pas un autre à la place du Christ.
906 atque ita Ager figuli emptus pecunia iudae profuit peregrinis ad fauillas eorum humandas: et non profuit iudae cuius pecunia emptus est in poenam ipsius cum aliis ultionibus supradictis: quod adhuc declarat dicens: et solus scilicet iudas excluditur aruis scilicet ab humatione arui uel agri sui: quae scilicet arua ferunt scilicet dant monumenta scilicet sepulchra scilicet peregrinis: cuius scilicet iudae tuba saeua id est uox crudelis sonans contra dominum suum uelut tuba: cum dixit quid uultis mihi dare et.c. est exorsa id est incepit: nefas id est maleficium proditionis: cruentum scilicet sanguinarium et crudele: qui signifer scilicet qui ludas tanquam ferens uexillum iudaeis ut dominum caperent: figens oscula scilicet christo: ne pro christo alium iudaei comprehenderent. Et ainsi, le Champ du Figuier, emptus ("acheté") avec l’argent de Judas, est utile à ceux qui ne sont pas du pays pour y enterrer leurs cendres et ne sert à rien à Judas, avec l’argent duquel il a été emptus ("acheté") pour servir de châtiment à ce dernier avec les autres punitions que j’ai indiquées plus haut ; ce qu’exprime clairement le poète en disant : et solus ("et seul"), évidemment Judas, excluditur aruis ("il est exclu des sillons"), évidemment de l’inhumation dans les sillons ou dans son champ, quae ("qui"), évidemment les sillons, ferunt ("portent"), évidemment donnent, monumenta ("des tombeaux"), évidemment des tombes, évidemment à ceux qui ne sont pas du pays ; cuius ("lui dont"), évidemment Judas, tuba saeua ("la trompette cruelle"), autrement dit la voix cruelle résonnant contre son Seigneur comme une trompette quand il a dit "que voulez-vous me donner etc.", est exorsa ("a donné le signal"), autrement dit a commencé, nefas ("un sacrilège"), autrement dit le méfait de trahison, cruentum ("sanglant"), évidemment qui versa le sang et fut cruel ; qui signifer ("lui ce porte-enseigne"), évidemment Judas qui comme s’il portait une enseigne pour les Juifs pour qu’ils prennent le Seigneur, figens oscula ("donnant un baiser") évidemment au Christ afon que les Juifs n’en arrêtent pas un autre à la place du Christ.
907 hoc enim signum dedit iudas iudaeis: cum dixit illis: quemcunque osculatus fuero ipse est. tenete eum. Tel est en effet le signe que Judas donna aux Juifs quand il leur dit : "celui que j’embrasserai, c’est lui ; emparez-vous de lui".
913 (Signifer) uel metaphorice scilicet aquilifer uexillum ferens turbae iudaeorum euntis cum gladiis et fustibus. uel proprie signifer id est ferens signum scilicet osculi ut diximus ne iudaei errarent. (Signifer) soit de manière métaphorique comme le porte-aigle portant l’étendard de la foule des Juifs qui venaient avec des épées et des bâtons, soit signifer pris au sens propre autrement dit portant le signe, évidemment celui du baiser, comme nous l’avons dit, pour que les Juifs ne se trompent pas de personne.
913 (Signifer) uel metaphorice scilicet aquilifer uexillum ferens turbae iudaeorum euntis cum gladiis et fustibus. uel proprie signifer id est ferens signum scilicet osculi ut diximus ne iudaei errarent. (Signifer) soit de manière métaphorique comme le porte-aigle portant l’étendard de la foule des Juifs qui venaient avec des épées et des bâtons, soit signifer pris au sens propre autrement dit portant le signe, évidemment celui du baiser, comme nous l’avons dit, pour que les Juifs ne se trompent pas de personne.
915 opus est uotis scilicet ad eum eligendum: quem liceat supplere uices id est locum scilicet iudae perditi a numero summae apostolicae: quod clamant uerba prophetica id est prophetae dauid psal. cviii. Fiat (inquit sacer poeta et rex et uates dauid) commoratio eorum deserta: et episcopatum eius accipiat alter. illud primum in sacerdotum principes et iudeos uibrat propheta: fiat dicens habitatio sacerdotum qui dominum linguis et criminationibus persecuti sunt: deserta: quod contigit Vespasiano hierosolymam euertente simul cum templo: et episcopatum id est superinspectionem uel speculationem hoc est dignitatem apostolicam accipiat alter scilicet duorum super quos sortes miserunt: hoc est matthias: eius scilicet iudae. opus est uotis ("il faut former des vœux"), évidemment pour élire quem liceat supplere uices ("qui peut prendre sa place"), autrement dit le lieu qu’occupait Judas perdu pour le nombre de la troupe apostolique, quod clamant uerba prophetica ("ce que proclament les paroles prophétiques"), autrement dit du prophète David, au psaume 108 : "que leur séjour (dit le saint poète et roi et prophète David) devienne désert et qu’un autre reçoive sa charge". Ce trait est d’abord lancé par le prophète contre les chefs des prêtres et les Juifs en disant que l’habitation des prêtres qui ont persécuté le Seigneur de leurs paroles et de leurs accusations "devienne déserte", ce qui arriva quand Vespasien détruisit d’un coup Jérusalem et son temple, et que "sa charge" autrement dit sa fonction de supervision ou de veille, autrement dit sa dignité d’Apôtre, "un autre la prenne", évidemment parmi les deux entre lesquels ils tirèrent au sort, à savoir Matthias, "sa charge" évidemment celle de Judas.
939 Nam in die pentecoste id est quinquagesima a christi resurrectione uenit spiritus sanctus in apostolos in igne eis apparens. celebrabant autem diem pentecosten iudaei id est quinquagesimum a paschate in memoria datae legis in monte sinai. De fait, au jour de la Pentecôte, autrement dit le cinquantième après la résurrection du Christ, l’Esprit saint vint sur les apôtres, leur apparaissant sous la forme d’un feu ; les Juifs célébraient la Pentecôte, autrement dit le cinquantième jour après la Pâque, en souvenir du don de la Loi sur le Mont Sinaï.
1082 poterant ergo apostoli ante spiritus sancti aduentum ueteres utres uocari preceptis legis et traditionibus adherentes maiorum. Sed posteaquam effecti sunt noui lacus et noui utres nouum uinum acceperunt id est praecepta euangelica: eorum sinceritatem uino acerbo id est intelligentia ueteris legis literali: quae insuauis et acerbae nequaquam deprauantes corrumpentesue: sed dulcedinem spiritualium uerborum inuiolatam custodientes: uel aliter noua uasa susceperunt nouum liquorem: nec corrumpuntur scilicet noua uasa hoc est ipsi apostoli innouati: acerbo scilicet liquore phariseorum et iudaeorum qui imbuti saliuis ueteris legis nouae gratiae praecepta respuebant: quique insipidis scribarum et seniorum interpretationibus adherentes suauitatem spiritualium uerborum percipere non ualebant. Ideo litera ut ait apostolus: occidit: spiritus autem uiuificat id est facit spiritualiter intelligere. Les apôtres pouvaient donc être désignés nous le nom de vieilles outres avant la venue de l’Esprit saint, puisqu’ils adhéraient aux préceptes de la Loi et aux traditions de leurs ancêtres. Mais une fois qu’ils furent transformés en cuves nouvelles et en nouvelles outres, ils reçurent le vin nouveau, autrement dit les préceptes évangéliques, sans nullement abîmer ou corrompre leur pureté par le vin aigre, autrement dit l’intelligence littérale de l’ancienne loi qui est dépourvue de douceur et pleine d’aigreur, mais en gardant intacte la douceur des paroles spirituelles ; on peut aussi comprendre autrement noua uasa ("les nouveaux vases") ont reçu nouum liquorem ("un liquide nouveau") nec corrumpuntur ("et ils ne sont pas abîmés") évidemment noua uasa ("les nouveaux vases") autrement dit les apôtres eux-mêmes une fois renouvelés acerbo ("par l’aigre") évidemment le liquide des pharisiens et des Juifs qui, tout imprégnés de la salive de la vieille Loi, crachaient sur les préceptes de la grâce nouvelle ; adhérant aux interprétations fades des scribes et des anciens, ils n’avaient pas la force de percevoir la douceur des paroles spirituelles ; voilà pourquoi, comme le dit l’Apôtre : "la lettre tue mais l’esprit vivifie", autrement dit fait comprendre de manière spirituelle.
1085 Et secundum hanc sententiam expone: (nec corrumpuntur) id est deprauantur scilicet apostoli: acerbo scilicet liquore id est aqua insipida uel acerba anteaquam in uinum conuerteretur: nam racemus uel uua non matura continet aquam acerbam: uel insipidam. posteaquam uero matura est uua dulcescit: quo scilicet liquore acerbo lacus id est hydriae illae sex secundum purificationem iudaeorum ut narrat loan. maduere id est maduerunt et plenae fuerunt. per .vi. lacus id est sex receptacula aquae ut ait augus. sex aetates intelligimus quarum fines statuuntur Adam: Noe: Abraam: Dauid: Transmigratio babylonis: loannes baptista: Finis mundi. in singulis aetatibus aliquid inuenies quod sapiat aquam acerbam uel insipidam si literae tantum hoc est phariseorum expositioni adhaerescas: aliquid etiam quod uinum dulce sapiat si spiritum uiuificantem sequare. Et c’est ainsi que vous expliquerez la phrase (nec corrumpuntur) autrement dit ils ne sont pas abîmés, évidemment les apôtres, acerbo ("par l’aigre") évidemment le liquide, autrement dit l’eau sans saveur et aigre avant qu’elle ne soit changée en vin ; mais le sarment, voire la vigne, avant maturité contiennent une eau aigre ou au mieux sans saveur, mais quand la vigne a mûri, elle s’adoucit ; quo ("duquel") évidemment ce liquide aigre, lacus (" les cuves") autrement dit les six hydries destinées à la purification des Juifs comme le raconte Jean, maduere ("sont imprégnées"), autrement dit maduerunt, et étaient pleines. Avec les six cuves, autrement dit les six contenants d’eau, comme le dit Augustin, nous comprenons les six âges dont les limites sont définies ainsi : Adam, Noé, Abraham, David, l’exil à Babylone, Jean Baptiste, la fin du monde. Dans chacun de ces âges, on trouvera quelque élément qui renvoie au goût de l’eau amère et sans saveur, si l’on ne s’attache qu’à la lettre, autrement dit au commentaire des pharisiens, mais aussi quelque élément qui a le goût du vin doux si l’on suit l’Esprit qui vivifie.
1096 Quis enim esset finis si uellem quoque ponderare illud uerbum corrumpuntur: quod post illa nomina scilicet noua uasa subintulit? Nam noua uasa optimo uino aut liquore sunt imbuenda: non acerbo: Secundum illud Oratii: Quo semel est imbuta recens seruabit odorem testa diu. Noua uasa scilicet apostoli: non corrumpuntur liquore: qui erat acerbus iudaeis et scribis: qui tamen erat apostolis dulcis per spiritum uiuificatis: et quibus iam aquae antea amarae ligno crucis immisso dulcuerant. Quel serait en effet le terme si je voulais aussi soupeser ce mot corrumpuntur ("sont abîmées") et le fait qu’après ces mots il a placé le terme noua uasa ("de nouveaux vases") ? De fait, les nouveaux vases doivent être imprégnés de vin ou de liquide d’exception et non pas d’aigre, selon ce mot d’Horace : "l’amphore neuve gardera longtemps le parfum dont elle a été une fois imprégnée". Noua uasa ("de nouveaux vases") évidemment les apôtres non corrumpuntur ("ne sont pas abîmés") par le liquide qui était amer pour les Juifs et les scribes, mais doux pour les apôtres vivifiés par l’Esprit et pour qui désormais les eaux, auparavant amères, s’étaient adoucies quand on y avait plongé le bois de la croix.
1099 Nam ueteres authore Censorino in libello de die natali: dies in naturales et ciuiles distinguebant. naturalem diem tempus uocabant: ab exoriente sole ad solis occasum: cuius contrarium tempus esse noctem ab occasu solis ad ortum. Ciuilis autem dies appellabatur: tempus quod fit uno coeli circumactu: quo dies uerus et nox Continentur. Vt cum dicimus aliquem dies .XXX. tantum uixisse. Diem naturalem in. xii. horas antiqui distinguebant primam horam ab ortu solis numerantes: comedebantque post nonam ut probat Epigrammaticus poeta in quarto: illo epigrammate Prima salutantes atque altera continet hora. et subdit imperat extructos frangere nona thoros. Si igitur hora nona comedebant: quo pacto hora tertia bibissent apostoli sex horis nonam anteuenientes? Cum praesertim iudaei essent ob legis obseruantiam uerique dei cognitionem temperatiores caeteris. De fait, si l’on en croit Censorinus dans son opuscule de Die natali, les anciens divisaient les jours en jours naturels et jours civils ; ce qu’ils appelaient jour naturel, c’était le temps qui s’écoulait du lever au coucher du soleil, dont le contraire était la nuit qui s’étendait du coucher au lever du soleil ; quant au jour civil, ils désignaient ainsi le temps qui s’écoule en une révolution du ciel, et qui contient le jour proprement dit et la nuit. Ainsi quand nous disons que quelqu’un a vécu seulement trente jours. Les Anciens divisaient le jour naturel en douze heures, comptant la première heure à partir du lever du soleil, et ils mangeaient après la neuvième heure comme le prouve l’épigrammatiste au livre 4 par cette épigramme "la première heure et la seconde sont occupées par ceux qui viennent vous saluer" et il ajoute "la neuvième heure ordonne de passer à table". Si donc ils mangeaient à la neuvième heure, comment les apôtres auraient-ils pu avoir bu à la troisième heure avec six heures d’avance sur la neuvième ? Et ce, d’autant plus que c’étaient des Juifs, qui, en raison de leur observance de la Loi et de leur connaissance du vrai Dieu, étaient plus tempérants que tous les autres gens.
1103 (PRIMVS AT ILLE PETRVS:) in quinta huius primi libri sectione Arator narrat quemadmodum Petrus nouae legis uexillifer uel antesignanus iam igne spiritus sancti totus flammeus uerba fecerit de incarnatione passione ac resurrectione domini lesu christi: tandemque admonuerit cunctos ut iudaeos uitarent gentem obstinatam ac deprauatissimam. (PRIMVS AT ILLE PETRVS :) dans la cinquième section de ce premier livre, Arator raconte comment Pierre porte-étendard de la Loi nouvelle, ou pour mieux dire son soldat de première ligne, désormais tout enflammé par le feu de l’Esprit saint, prit la parole pour parler de l’incarnation de la passion et de la résurrection du Seigneur Jésus Christ, et, pour finir, avertit tous ses auditeurs d’éviter les Juifs, nation obstinée et totalement dans l’erreur.
1114 (post dona.) posteaquam christus illa miracula fecit quae narrant Euangeliographi: cum daemonia solo uerbo de hominibus excuteret: paralyticos restringeret: leprosos mundaret: illuminaret caecos: claudis gressum daret: defunctos rursus animaret: cogeret sibi elementa famulari: Seruire uentos: maria obedire: denique quacunque iter faceret aegros ac debiles et omni morborum genere laborantes uno momento redderet incolumes: adeo ut membris omnibus capti receptis repente uiribus ipsi lectulos suos reportarent in quibus fuerant delati: post tot beneficia ingratissimis iudaeis collata: Tum primores eorum et sacerdotes ira stimulati: quod a christo increparentur: et inuidia deprauati quod confluente ad eum multitudine contenni se ac deseri uiderent: et quod caput sceleris eorum fuit: ueneno odii et inuidiae caecati: praeceptorumque coelestium immemores: ac prophetarum uaticinia nequaquam intelligentes coierunt aduersus christum: impiumque consilium de eo tollendo cruciandoque ceperunt. (post dona.) Après que le Christ eut fait ces miracles que racontent les évangélistes : chasser les démons des hommes d’une seule parole, redresser les paralytiques, purifier les lépreux, rendre la vue aux aveugles, faire marcher les boiteux, ressusciter les morts, contraindre les éléments à le servir, les vents à se mettre à son service, la mer à lui obéïr, en un mot, partout ou il passait, guérir les malades, les faibles et ceux qui souffraient de toute sorte de maladie en un instant, de telle sorte que ceux qui étaient infirmes, après avoir soudain recouvré leurs forces, rapportaient eux-mêmes les grabats sur lesquels on les avait amenés ; après tant de bienfaits apportés aux Juifs, les plus ingrats des hommes, alors leurs chefs et leurs prêtres, poussés par la colère, prenant prétexte des reproches que leur faisait le Christ et détournés du droit chemin par la jalousie, parce qu’ils se voyaient méprisés et délaissés par la foule qui se pressait pour aller vers lui, et, chose qui fut le commencement de leur crime, aveuglés par le poison de la haine et de la jalouise, oublieux des préceptes du Ciel et ne comprenant nullement les oracles des prophètes, conspirèrent contre le Christ et prirent la décision impie de le faire disparaître et de le torturer.
1116 Quod cum ita sit fugite perfidiam iudaeorum: et accipite fidem et baptismum hoc est purifici roris perfusionem ut salui sitis et uitam aeternam habeatis. Haec est sententia uerborum petri quae inchoantur ab illo uersu Venit ad occiduas etc. et finiuntur illo Debita supplicii etc. Puisqu’il en est ainsi, fugite ("fuyez") l’incroyance des Juifs et recevez le baptême, à savoir l’infusion de la rosée qui nous purifie, pour être sauvés et avoir la vie éternelle. Tel est le propos des paroles de Pierre qui commencent au vers Venit ad occiduas et se terminent au vers Debita supplicii.
1130 Sic id est hoc modo: uulnus scilicet passio a parte totum. nam pars passionis dominicae fuit uulnus in latere christi. iniqui scilicet populi iudaici: hoc est illatum uulnus a populo iudaico ipsi christo: fit id est facta est medicina dei id est remedium a deo allatum contra peccatum protoplasti adae. Sic ("ainsi"), autrement dit de cette manière, uulnus ("la blessure"), évidemment la Passion, en prenant la partie pour le tout ; de fait une partie de la Passion du Seigneur consista en une blessure dans le côté du Christ ; iniqui ("du méchant"), évidemment du peuple juif, autrement dit la blessure que le peuple juif causa au Christ lui-même, fit ("devient"), autrement dit est devenue, medicina dei ("le remède de Dieu"), autrement dit la médecine apportée par Dieu contre le péché commis par Adam, notre premier parent.
1130 Sic id est hoc modo: uulnus scilicet passio a parte totum. nam pars passionis dominicae fuit uulnus in latere christi. iniqui scilicet populi iudaici: hoc est illatum uulnus a populo iudaico ipsi christo: fit id est facta est medicina dei id est remedium a deo allatum contra peccatum protoplasti adae. Sic ("ainsi"), autrement dit de cette manière, uulnus ("la blessure"), évidemment la Passion, en prenant la partie pour le tout ; de fait une partie de la Passion du Seigneur consista en une blessure dans le côté du Christ ; iniqui ("du méchant"), évidemment du peuple juif, autrement dit la blessure que le peuple juif causa au Christ lui-même, fit ("devient"), autrement dit est devenue, medicina dei ("le remède de Dieu"), autrement dit la médecine apportée par Dieu contre le péché commis par Adam, notre premier parent.
1138 Vere enim mentes hominum tenebrae sunt: et umbrarum caliginibus obrutae: christus autem est uera lux non loquendo de corporali luce hic agimus sed de spiritali: uera inquam hoc est sine ullo falsitatis nubilo: quo plerunque philosophi caligant: cum per effectus a deo distantes infinitis spaciis ad deum peruenire contendunt: uera quoque id est nullis figurarum inuolucris circunuelata: quibus decepti multi iudeorum in detestabile perfidiae barathrum inciderunt: tametsi e cunctis gentibus unici cultores dei olim habiti essent. postremo uera quia ex se illuminans et per essentiam talis ut sit causa omnium aliorum: sicut in.ii.primae philosophiae ait Aristoteles ignem esse caloris causam omnibus aliis. En effet, l’esprit des hommes est vraiment ténèbres et recouvert des brumes des ombres, mais le Christ est la vraie lumière, et, quand nous disons cela, il ne s’agit pas de la lumière corporelle, mais de la lumière spirituelle, qui est, dis-je, vraie, autrement dit sans aucun nuage de la fausseté avec laquelle les philosophes la plupart du temps la voilent, quand, par les effets, alors qu’ils sont distants de Dieu par une infinie distance, ils tentent de parvenir à Dieu ; vraie, elle l’est aussi, car elle n’est entourée des circonlocutions de nulle figure de style ; trompés par elles, beaucoup chez les Juifs sont tombés dans le gouffre détestable de l’incroyance, même si, parmi toutes les nations, ils avaient été tenus jadis pour les seuls adorateurs de Dieu ; vraie, elle l’est enfin parce que, produisant sa propre lumière, elle est aussi par essence telle qu’elle est la cause de toutes les autres choses, comme l’affirme Aristote (Métaphysique 2) à propos du feu qui est cause de chaleur pour tout le reste.
1181 (Sed fugite) sensus est. Vos quicunque auditis mysteria legis Euangelicae. fugite peccatum perfidiae iudaicae: cui non sat fuit non recipere christum: qui uenerat ad culpas eorum abolendas: sed sceleri huic nouum scelus addiderunt: cum christum crucifixerunt: et se et suos filios poenae tanti sceleris subdiderunt dicentes: sanguis eius super nos: et super filios nostros. Verum quanquam haec magna sint peccata: si creditis: cuncta abluentur aquis baptismatis: et purifici roris lustratione. (Sed fugite) voici le sens. Vous, qui que vous soyez, qui entendez les mystères de la loi évangélique, fugite ("fuyez") le péché de la Judée incroyante ; il ne lui a pas suffi de ne pas accueillir le Christ qui était venu pour supprimer ses fautes, mais elle ajouta un nouveau crime à ce crime quand les Juifs crucifièrent le Christ et se chargèrent, eux et leurs enfants, du châtiment d’un tel méfait, en disant "son sang sur nous et sur nos fils". Mais, quelque grands que soient ces péchés, si vous croyez, ils seront tous lavés dans les eaux du baptême et la lustration de la rosée qui purifie.
1182 haec petrus dixit. ait poeta et ordo est o miseri: fugite piacula scilicet peccata funesta et mortifera: gentis scilicet iudaicae: quae perfida est, Cui scilicet genti: creuerunt uulnera culpae sacrilegae addita: nam uulnus poenae in se acceperunt: Christum occidendo: sed hoc uulnus creuit: cum in filios quoque propagatum fuit et deriuatum: ideo ait: uulnera addita culpae sacrilegae et nefandae. nam culpae homicidii: addiderunt uulnera filiorum: et super filios nostros sanguis eius id est culpa et poena: cum clamarent. Et ita culpae non est secundi casus sed tertii. ueniente deo scilicet Christo genti iudaicae: auertere syntaxis graeca id est ad auertendum et remouendum: noxas ueteres id est culpas antiquas. Nam ut inquit loannes: Christus in propria uenit: et sui eum non receperunt. Voilà ce qu’a dit Pierre, dit le poète, et l’ordre est : o miseri ("malheureux") fugite piacula ("fuyez l’abomination"), évidemment les péchés, funesta ("funeste") et mortels, gentis ("de la nation"), évidemment la nation juive qui est incroyante, cui ("pour qui"), évidemment cette nation, creuerunt uulnera culpae sacrilegae addita ("se sont accrues les blessures qui s’ajoutent à leur faute sacrilège") ; de fait ils reçurent en eux la blessure de leur châtiment en tuant le Christ, mais cette blessure s’accrut quand elle se propagea et se répandit dans leurs fils aussi ; voilà pourquoi il dit uulnera addita culpae sacrilegae ("les blessures qui s’ajoutent à leur faute sacrilège") et abominable ; de fait, à la faute de l’homicide, ils ajoutèrent les blessures de leurs fils en criant "sur nos fils son sang", autrement dit la faute et le châtiment. Et ainsi culpa n’est pas au génitif mais au datif ; ueniente deo ("quand Dieu vint"), évidemment le Christ pour la nation juive, auertere ("détourner"), syntaxe grecque, autrement dit pour détourner et pour enlever, noxas ueteres ("les vieilles culpabilités"), autrement dit les anciennes fautes. Car comme le dit Jean : "le Christ est venu chez lui et les siens ne l’ont pas reçu".
1182 haec petrus dixit. ait poeta et ordo est o miseri: fugite piacula scilicet peccata funesta et mortifera: gentis scilicet iudaicae: quae perfida est, Cui scilicet genti: creuerunt uulnera culpae sacrilegae addita: nam uulnus poenae in se acceperunt: Christum occidendo: sed hoc uulnus creuit: cum in filios quoque propagatum fuit et deriuatum: ideo ait: uulnera addita culpae sacrilegae et nefandae. nam culpae homicidii: addiderunt uulnera filiorum: et super filios nostros sanguis eius id est culpa et poena: cum clamarent. Et ita culpae non est secundi casus sed tertii. ueniente deo scilicet Christo genti iudaicae: auertere syntaxis graeca id est ad auertendum et remouendum: noxas ueteres id est culpas antiquas. Nam ut inquit loannes: Christus in propria uenit: et sui eum non receperunt. Voilà ce qu’a dit Pierre, dit le poète, et l’ordre est : o miseri ("malheureux") fugite piacula ("fuyez l’abomination"), évidemment les péchés, funesta ("funeste") et mortels, gentis ("de la nation"), évidemment la nation juive qui est incroyante, cui ("pour qui"), évidemment cette nation, creuerunt uulnera culpae sacrilegae addita ("se sont accrues les blessures qui s’ajoutent à leur faute sacrilège") ; de fait ils reçurent en eux la blessure de leur châtiment en tuant le Christ, mais cette blessure s’accrut quand elle se propagea et se répandit dans leurs fils aussi ; voilà pourquoi il dit uulnera addita culpae sacrilegae ("les blessures qui s’ajoutent à leur faute sacrilège") et abominable ; de fait, à la faute de l’homicide, ils ajoutèrent les blessures de leurs fils en criant "sur nos fils son sang", autrement dit la faute et le châtiment. Et ainsi culpa n’est pas au génitif mais au datif ; ueniente deo ("quand Dieu vint"), évidemment le Christ pour la nation juive, auertere ("détourner"), syntaxe grecque, autrement dit pour détourner et pour enlever, noxas ueteres ("les vieilles culpabilités"), autrement dit les anciennes fautes. Car comme le dit Jean : "le Christ est venu chez lui et les siens ne l’ont pas reçu".
1183 Cui: bis iunge ita: cui genti scilicet ueniente deo: cui dico: creuerunt uulnera propagata etiam in filios et nepotes, et minores: anteaquam nascerentur. Quod statim subiicit declarando superiora. O ludaea paricida id est filicida: hoc est. quae filios, et posteros tuos: anteaquam nascerentur: occidisti. Cui : il faut construire ce mot deux fois de la manière suivante : avec genti au sens de "pour qui" Dieu vint, et au sens de "à qui" je dis "vos blessures se sont accrues en se propageant dans vos fils, petits-fils et descendant avant même qu’ils ne naissent". C’est ce qu’il dit immédiatement en précisant ce que je viens de dire. ludaea paricida ("Judée parricide"), autrement dit meurtrière de ses fils, autrement dit : toi qui as tué tes fils et tes descendants avant qu’ils ne naissent.
1188 (Damnata) scilicet tu iudaea propter mortem christi: id enim est fuso sanguine id est cum efudisses tuis accusationibus sanguinem Christi in cruce : quid id est cur: premis id est opprimis: hos scilicet filios et posteros tuos in poenam et culpam mortis Christi: tecum scilicet simul. et festinas scilicet iudaea: proferre reos id est pronunciare filios tuos reos et poenae obnoxios: necdum id est nondum: creatos id est natos et genitos: cum dicis et super filios nostros sanguis eius. et lingua scilicet uestra o iudaea uel o ludaei: homicida id est rea homicidii: uel quia christum occidit: uel quia filios et minores suos condemnauit nondum natos propter suum scelus: percussit iter naturae: quod uidetur impossibile. (Damnata), évidemment, toi, Judée, à cause de la mort du Christ, c’est en effet fuso sanguine ("en ayant versé le sang"), autrement dit comme tu avais versé, par tes accusations, le sang du Christ sur la croix ; quid ("que"), autrement dit pourquoi, premis ("accables-tu"), autrement dit oppresses-tu ; hos ("ceux-ci"), évidemment tes fils et tes descendants, en les chargeant du châtiment et de la faute de la mort du Christ ; tecum ("avec toi"), évidemment en même temps, et festinas ("te hâtes-tu"), évidemment la Judée, proferre reos ("de proclamer coupables"), autrement dit de prononcer que tes fils sont coupables et méritent un châtiment ; necdum, autrement dit pas encore ; creatos ("créés"), autrement dit nés et engendrés ; quand tu dis "et sur nos enfants soit son sang" ; et lingua ("la langue"), évidemment la vôtre, Judée ou encore Juifs ; homicida ("homicide"), autrement dit coupable d’homicide, soit parce qu’elle a tué le Christ, soit aussi parce qu’elle a condamné ses fils et ses descendants non encore nés à cause de son propre crime ; percussit iter naturae ("a frappé le chemin de la nature"), chose qui semble impossible.
1188 (Damnata) scilicet tu iudaea propter mortem christi: id enim est fuso sanguine id est cum efudisses tuis accusationibus sanguinem Christi in cruce : quid id est cur: premis id est opprimis: hos scilicet filios et posteros tuos in poenam et culpam mortis Christi: tecum scilicet simul. et festinas scilicet iudaea: proferre reos id est pronunciare filios tuos reos et poenae obnoxios: necdum id est nondum: creatos id est natos et genitos: cum dicis et super filios nostros sanguis eius. et lingua scilicet uestra o iudaea uel o ludaei: homicida id est rea homicidii: uel quia christum occidit: uel quia filios et minores suos condemnauit nondum natos propter suum scelus: percussit iter naturae: quod uidetur impossibile. (Damnata), évidemment, toi, Judée, à cause de la mort du Christ, c’est en effet fuso sanguine ("en ayant versé le sang"), autrement dit comme tu avais versé, par tes accusations, le sang du Christ sur la croix ; quid ("que"), autrement dit pourquoi, premis ("accables-tu"), autrement dit oppresses-tu ; hos ("ceux-ci"), évidemment tes fils et tes descendants, en les chargeant du châtiment et de la faute de la mort du Christ ; tecum ("avec toi"), évidemment en même temps, et festinas ("te hâtes-tu"), évidemment la Judée, proferre reos ("de proclamer coupables"), autrement dit de prononcer que tes fils sont coupables et méritent un châtiment ; necdum, autrement dit pas encore ; creatos ("créés"), autrement dit nés et engendrés ; quand tu dis "et sur nos enfants soit son sang" ; et lingua ("la langue"), évidemment la vôtre, Judée ou encore Juifs ; homicida ("homicide"), autrement dit coupable d’homicide, soit parce qu’elle a tué le Christ, soit aussi parce qu’elle a condamné ses fils et ses descendants non encore nés à cause de son propre crime ; percussit iter naturae ("a frappé le chemin de la nature"), chose qui semble impossible.
1188 (Damnata) scilicet tu iudaea propter mortem christi: id enim est fuso sanguine id est cum efudisses tuis accusationibus sanguinem Christi in cruce : quid id est cur: premis id est opprimis: hos scilicet filios et posteros tuos in poenam et culpam mortis Christi: tecum scilicet simul. et festinas scilicet iudaea: proferre reos id est pronunciare filios tuos reos et poenae obnoxios: necdum id est nondum: creatos id est natos et genitos: cum dicis et super filios nostros sanguis eius. et lingua scilicet uestra o iudaea uel o ludaei: homicida id est rea homicidii: uel quia christum occidit: uel quia filios et minores suos condemnauit nondum natos propter suum scelus: percussit iter naturae: quod uidetur impossibile. (Damnata), évidemment, toi, Judée, à cause de la mort du Christ, c’est en effet fuso sanguine ("en ayant versé le sang"), autrement dit comme tu avais versé, par tes accusations, le sang du Christ sur la croix ; quid ("que"), autrement dit pourquoi, premis ("accables-tu"), autrement dit oppresses-tu ; hos ("ceux-ci"), évidemment tes fils et tes descendants, en les chargeant du châtiment et de la faute de la mort du Christ ; tecum ("avec toi"), évidemment en même temps, et festinas ("te hâtes-tu"), évidemment la Judée, proferre reos ("de proclamer coupables"), autrement dit de prononcer que tes fils sont coupables et méritent un châtiment ; necdum, autrement dit pas encore ; creatos ("créés"), autrement dit nés et engendrés ; quand tu dis "et sur nos enfants soit son sang" ; et lingua ("la langue"), évidemment la vôtre, Judée ou encore Juifs ; homicida ("homicide"), autrement dit coupable d’homicide, soit parce qu’elle a tué le Christ, soit aussi parce qu’elle a condamné ses fils et ses descendants non encore nés à cause de son propre crime ; percussit iter naturae ("a frappé le chemin de la nature"), chose qui semble impossible.
1188 (Damnata) scilicet tu iudaea propter mortem christi: id enim est fuso sanguine id est cum efudisses tuis accusationibus sanguinem Christi in cruce : quid id est cur: premis id est opprimis: hos scilicet filios et posteros tuos in poenam et culpam mortis Christi: tecum scilicet simul. et festinas scilicet iudaea: proferre reos id est pronunciare filios tuos reos et poenae obnoxios: necdum id est nondum: creatos id est natos et genitos: cum dicis et super filios nostros sanguis eius. et lingua scilicet uestra o iudaea uel o ludaei: homicida id est rea homicidii: uel quia christum occidit: uel quia filios et minores suos condemnauit nondum natos propter suum scelus: percussit iter naturae: quod uidetur impossibile. (Damnata), évidemment, toi, Judée, à cause de la mort du Christ, c’est en effet fuso sanguine ("en ayant versé le sang"), autrement dit comme tu avais versé, par tes accusations, le sang du Christ sur la croix ; quid ("que"), autrement dit pourquoi, premis ("accables-tu"), autrement dit oppresses-tu ; hos ("ceux-ci"), évidemment tes fils et tes descendants, en les chargeant du châtiment et de la faute de la mort du Christ ; tecum ("avec toi"), évidemment en même temps, et festinas ("te hâtes-tu"), évidemment la Judée, proferre reos ("de proclamer coupables"), autrement dit de prononcer que tes fils sont coupables et méritent un châtiment ; necdum, autrement dit pas encore ; creatos ("créés"), autrement dit nés et engendrés ; quand tu dis "et sur nos enfants soit son sang" ; et lingua ("la langue"), évidemment la vôtre, Judée ou encore Juifs ; homicida ("homicide"), autrement dit coupable d’homicide, soit parce qu’elle a tué le Christ, soit aussi parce qu’elle a condamné ses fils et ses descendants non encore nés à cause de son propre crime ; percussit iter naturae ("a frappé le chemin de la nature"), chose qui semble impossible.
1189 Cum enim homines singulatim sint mortales: et uicissim sufficienda prole mutabiles: cunctique ipso genere uideantur immortales: hoc iter naturae percussit et disiecit lingua iudaeorum: quae filios suos anteaquam nascerentur: interfecit: et subiecit ei poenae: quam merebantur patres eorum propter mortem christi. En effet, alors que les hommes pris individuellement sont mortels et soumis au changement par le renouvellement des générations, mais que tous pris ensemble, en considération de leur espèce même, paraissent immortels, voici quel chemin de la nature la langue des Juifs a frappé et détruit : elle a tué ses propres fils avant même qu’ils ne naissent, et les a soumis au châtiment que leurs pères méritaient à cause de la mort du Christ.
1191 (cui) scilicet naturae et genti iudaicae deriuatae ab interfectoribus christi: ortus id est natiuitas: serior id est tardior quam facinus: id est peccatum mortis christi scilicet contingens: habet discrimen id est periculum poenae. (cui), évidemment la nature et le peuple de la Judée, descendant de ceux qui ont tué le Christ ; ortus ("origine"), autrement dit naissance ; serior ("plus tardive"), autrement dit plus tardive que leur crime ; autrement dit le péché qui les touche, celui évidemment de la mort du Christ ; habet discrimen ("possède ses périls"), autrement dit le danger du châtiment.
1192 Nam prius ortum et natum est peccatum mortis christi: propter quod nunc iudaei puniuntur: quam nepotes et minores eorum iudaeorum: qui christum occiderunt. Et tamen inciderunt in periculum poenae: quam maiores eorum et sibi et suis filiis imprecati sunt: cum soleat contra accidere: ut scilicet prius nascatur oriaturque author peccati quam peccatum: et prius peccatum quam poena peccati. At hic in morte christi: prius ortum est peccatum quam multi iudaei nascantur et nati sunt: qui propter illud peccatum prius ortum: puniti sunt. De fait, le péché de la mort du Christ, pour lequel maintenant les Juifs sont punis, a trouvé son origine et est né avant les descendants et la postérité de ces mêmes Juifs qui ont tué le Christ. Et pourtant, ils sont tombés dans le danger de subir le châtiment que leurs ancêtres ont appelé sur eux et sur leurs fils, alors que d’ordinaire c’est l’inverse : évidemment l’auteur d’une faute naît avant la faute elle-même et la faute naît avant son châtiment. Mais ici, dans la mort du Christ, la faute est née avant que naissent et soient nés de nombreux Juifs qui, à cause de cette faute née avant eux, ont été punis.
1192 Nam prius ortum et natum est peccatum mortis christi: propter quod nunc iudaei puniuntur: quam nepotes et minores eorum iudaeorum: qui christum occiderunt. Et tamen inciderunt in periculum poenae: quam maiores eorum et sibi et suis filiis imprecati sunt: cum soleat contra accidere: ut scilicet prius nascatur oriaturque author peccati quam peccatum: et prius peccatum quam poena peccati. At hic in morte christi: prius ortum est peccatum quam multi iudaei nascantur et nati sunt: qui propter illud peccatum prius ortum: puniti sunt. De fait, le péché de la mort du Christ, pour lequel maintenant les Juifs sont punis, a trouvé son origine et est né avant les descendants et la postérité de ces mêmes Juifs qui ont tué le Christ. Et pourtant, ils sont tombés dans le danger de subir le châtiment que leurs ancêtres ont appelé sur eux et sur leurs fils, alors que d’ordinaire c’est l’inverse : évidemment l’auteur d’une faute naît avant la faute elle-même et la faute naît avant son châtiment. Mais ici, dans la mort du Christ, la faute est née avant que naissent et soient nés de nombreux Juifs qui, à cause de cette faute née avant eux, ont été punis.
1192 Nam prius ortum et natum est peccatum mortis christi: propter quod nunc iudaei puniuntur: quam nepotes et minores eorum iudaeorum: qui christum occiderunt. Et tamen inciderunt in periculum poenae: quam maiores eorum et sibi et suis filiis imprecati sunt: cum soleat contra accidere: ut scilicet prius nascatur oriaturque author peccati quam peccatum: et prius peccatum quam poena peccati. At hic in morte christi: prius ortum est peccatum quam multi iudaei nascantur et nati sunt: qui propter illud peccatum prius ortum: puniti sunt. De fait, le péché de la mort du Christ, pour lequel maintenant les Juifs sont punis, a trouvé son origine et est né avant les descendants et la postérité de ces mêmes Juifs qui ont tué le Christ. Et pourtant, ils sont tombés dans le danger de subir le châtiment que leurs ancêtres ont appelé sur eux et sur leurs fils, alors que d’ordinaire c’est l’inverse : évidemment l’auteur d’une faute naît avant la faute elle-même et la faute naît avant son châtiment. Mais ici, dans la mort du Christ, la faute est née avant que naissent et soient nés de nombreux Juifs qui, à cause de cette faute née avant eux, ont été punis.
1195 Ergo quomodo clementissimus quondam deus o iudaea: qui nunquam tui oblitus est: nunc per tanta spatia temporum miseriis tuis non adducitur ut soluat captiuitatem tuam? Certe qui christum occiderunt: et se et uos reos tanti criminis illa uoce supra dicta fecerunt: seque et uos pariter uulnerauerunt. Donc comment, Judée, ce Dieu, jadis de toute clémence qui jamais ne t’a oubliée, n’a-t-il pas été conduit à travers une telle durée par tes malheurs à te libérer de ta captivité ? C’est sans doute que ceux qui ont tué le Christ se rendirent coupables par la parole susdite et vous rendirent coupables d’un si grand crime ; avec eux-mêmes, c’est vous qu’ils ont blessés.
1199 Nam omnes iudaei infelices sunt: et extincti uoce illa. De fait, tous les Juifs sont malheureux et éteints par cette parole.
1206 Nam moderatione et consilio spiritus sancti ecclesia illa primigenia tale baptizandi formam obseruasse dicitur: ut ludaei nomen christi amarent et uenerarentur: quod oderant et nihil pendebant. Ast ubi maiestas dominici nominis iudaeis ac gentibus innotuit: redit ecclesia nutu eiusdem spiritus ad eam normam baptizandi: quam dominus obseruandam tradiderat. De fait, sous la mesure et le conseil de l’Esprit saint, la primitive Église observait cette forme, dit-on, pour le baptême, de manière à ce que les Juifs aiment et vénèrent le nom du Christ qu’ils haïssaient et comptaient pour rien. Mais, quand la majesté du nom du Seigneur se fut répandue chez les Juifs et les païens, l’Église revint, sous l’impulsion du même Esprit, à la norme que le Seigneur avait transmise pour qu’elle soit observée.
1206 Nam moderatione et consilio spiritus sancti ecclesia illa primigenia tale baptizandi formam obseruasse dicitur: ut ludaei nomen christi amarent et uenerarentur: quod oderant et nihil pendebant. Ast ubi maiestas dominici nominis iudaeis ac gentibus innotuit: redit ecclesia nutu eiusdem spiritus ad eam normam baptizandi: quam dominus obseruandam tradiderat. De fait, sous la mesure et le conseil de l’Esprit saint, la primitive Église observait cette forme, dit-on, pour le baptême, de manière à ce que les Juifs aiment et vénèrent le nom du Christ qu’ils haïssaient et comptaient pour rien. Mais, quand la majesté du nom du Seigneur se fut répandue chez les Juifs et les païens, l’Église revint, sous l’impulsion du même Esprit, à la norme que le Seigneur avait transmise pour qu’elle soit observée.
1625 qui ergo sunt illi baiulantes claudum populum: sicut iudæi pectore suo et corpore claudum ad portam speciosam baiulabant? Qui sont donc ceux qui transportent le peuple boiteux comme les Juifs transportaient le boiteux, qui l'était dans son cœur et dans son corps, jusqu'à la Belle Porte ?
1667 Dicit autem semper id est in æternum. Quia non solum in una gente iudæorum spiritaliter: et in æternum regnat Christus: sed in tota ecclesia: quæ per fidem et confessionem ad patriarcharum pertinet sortem : siue in illis qui de patriarcharum sorte nati in oleastrum non degenerauerunt: siue in his qui de oleastro incisi : in oliuam bonam sunt inserti. Le poète dit de fait semper ("toujours") autrement dit pour l'éternité, parce que ce n'est pas seulement sur un seul peuple, celui des Juifs, que le Christ règne spirituellement et pour l'éternité, mais sur toute l'Eglise qui, par la foi et sa profession de foi, se rattache au sort des patriarches, soit dans ceux qui, nés par le sort des patriarches, n'ont pas dégénéré en olivier sauvage, soit dans ceux qui, greffés sur l'olivier sauvage, ont été greffés pour donner un bon olivier.
1689 (Sed) amor petri: flammeus iam spiritu sancto urente: nescit linquere christum: inquit scilicet petrus: non reticebimus o sacerdotes et iudaei: quamuis minemini carcerem et tormenta: hunc scilicet christum: sed praedicabimus ipsum et diuulgabimus: quo id est christo praestante scilicet principaliter: remeat id est redit: salus generaliter ut diximus: uel remeat id est meat et uenit acyros: salus id est sanitas in claudum. (Sed) amor petri ("mais l'amour de Pierre") enflammé désormais par l'Esprit saint qui le brûle, nescit linquere christum inquit ("ne sait abandonner le Christ et il dit"), évidemment Pierre, non reticebimus ("nous ne tairons pas"), ô prêtres et Juifs, bien que vous nous menaciez de la prison et de tortures, hunc ("au sujet de celui-ci") évidemment le Christ, mais nous l'annoncerons et le ferons connaître partout, quo ("lui de qui") autrement dit le Christ praestante ("dans ce qu'il donne") évidemment en tant que principe, remeat ("revient") autrement dit vient en retour, salus ("le salut") de manière générale comme nous l'avons dit, ou bien remeat autrement dit meat ("vient") ἀκύρως ("de manière impropre"), salus ("le salut") autrement dit la santé pour le boiteux.
1696 (Fert animus) cum populus ueneraretur apostolos ob tantum miraculum in claudo cunctis noto factum: non audebant seniores et scribae et reliqui iudaei eos aliqua pœna affligere: quamuis a principio manus in eos iniecerunt: et in carcerem truserunt. (Fert animus("l'esprit porte")) quand le peuple vénère les apôtres pour un si grand miracle accompli en la personne d'un boiteux connu de tous. Les Anciens et les scribes et le reste des Juifs n'osaient pas leur infliger une quelconque peine, bien que dès les début ils eussent mis la main sur eux, et les eussent jetés en prison.
1699 Cum ergo ludaei timerent populum: magnis minis apostolos dimiserunt. Comme donc les Juifs redoutaient le peuple, ils renvoyèrent les apôtres après les avoir grandement menacés.
1700 Hinc Arator malitiam carpit multis uersibus iudaeorum : qui non ueritatis studio aut zelo dei: sed liuore et inuidia uirulenti apostolos persequebantur. A partir d'ici, Arator s'en prend avec de nombreux vers à la malice des Juifs, qui poursuivaient les apôtres, non par souci de la vérité ou zèle pour Dieu, mais par la virulence de leur jalousie et de leur envie.
1701 (Fert animus) id est uult animus iudæorum: si liceret per populum fauentem apostolis: patrare id est facere: nefas id est crimen nefarium in apostolos: et fert id est uult: inferre neces sacrilegas id est mortes nefandas scilicet in poenam: sanctis scilicet apostolis: uerendis id est dignis ueneratione non poena. (Fert animus("l'esprit porte")) autrement dit l'esprit des Juifs veut, s'il était permis par le peuple, qui favorise les apôtres, de patrare ("perpétrer") autrement dit accomplir, nefas ("un sacrilège") autrement dit un crime sacrilège contre les apôtres, et fert ("porte") autrement dit veut, inferre neces sacrilegas ("porter des meurtres sacrilèges") autrement dit des morts sacrilèges évidemment en châtiment sanctis ("contre les saints"), évidemment les apôtres, uerendis ("vénérables"), autrement dit dignes de vénération et non de châtiment.
1704 uident scilicet iudæi dona scilicet uirtutis diuinæ in claudo sanato: et mouent bella id est persecutiones hostiles contra operatores diuinorum operum. Sed relinquunt scilicet sacerdotes et scribæ: cœpta id est res inceptas: hoc est inceptam persecutionem: non propter deum nec propter iusticiam: sed propter metum populi: ideo subiicit: ne uiolent id est Iudæi scribæ et sacerdotes id est uim afferant scilicet apostolis: quos scilicet apostolos: turba id est populus: fouet id est adiuuat: quibus scilicet apostolis: erat testis scilicet turba: meriti id est miraculi: clodo indice id est claudo indicante meritum apostolorum cum esset . xl. annorum. uident ("ils voient") évidemment les Juifs, dona ("les dons") évidemment de la puissance divine dans le boiteux guéri ; et mouent bella ("et ils provoquent des guerres"), autrement dit des persécutions haineuses contre ceux qui opèrent l'ouvrage divin ; Sed relinquunt ("mais ils abandonnent"), évidemment les prêtres et les scribes, cœpta ("leurs entreprises") autrement dit les choses qu'ils ont commencées, à savoir la persécution qu'ils ont entreprise, non à cause de Dieu ou à cause de la justice, mais à cause de la crainte du peuple, voilà pourquoi il ajoute ne uiolent ("pour ne pas outrager") autrement dit les Juifs, scribes et prêtres, autrement dit fassent violence, évidemment aux apôtres, quos évidemment les apôtres, turba ("la foule") autrement dit le peuple fouet ("favorise"), autrement dit aide, quibus ("à qui") évidemment les apôtres, erat testis ("rendait témoignage") évidemment la foule, meriti ("de leur mérite"), autrement dit du miracle, clodo indice ("avec le boiteux comme indice"), autrement dit le boiteux leur indiquant le mérite des apôtres, puisqu'il avait quarante ans.
1704 uident scilicet iudæi dona scilicet uirtutis diuinæ in claudo sanato: et mouent bella id est persecutiones hostiles contra operatores diuinorum operum. Sed relinquunt scilicet sacerdotes et scribæ: cœpta id est res inceptas: hoc est inceptam persecutionem: non propter deum nec propter iusticiam: sed propter metum populi: ideo subiicit: ne uiolent id est Iudæi scribæ et sacerdotes id est uim afferant scilicet apostolis: quos scilicet apostolos: turba id est populus: fouet id est adiuuat: quibus scilicet apostolis: erat testis scilicet turba: meriti id est miraculi: clodo indice id est claudo indicante meritum apostolorum cum esset . xl. annorum. uident ("ils voient") évidemment les Juifs, dona ("les dons") évidemment de la puissance divine dans le boiteux guéri ; et mouent bella ("et ils provoquent des guerres"), autrement dit des persécutions haineuses contre ceux qui opèrent l'ouvrage divin ; Sed relinquunt ("mais ils abandonnent"), évidemment les prêtres et les scribes, cœpta ("leurs entreprises") autrement dit les choses qu'ils ont commencées, à savoir la persécution qu'ils ont entreprise, non à cause de Dieu ou à cause de la justice, mais à cause de la crainte du peuple, voilà pourquoi il ajoute ne uiolent ("pour ne pas outrager") autrement dit les Juifs, scribes et prêtres, autrement dit fassent violence, évidemment aux apôtres, quos évidemment les apôtres, turba ("la foule") autrement dit le peuple fouet ("favorise"), autrement dit aide, quibus ("à qui") évidemment les apôtres, erat testis ("rendait témoignage") évidemment la foule, meriti ("de leur mérite"), autrement dit du miracle, clodo indice ("avec le boiteux comme indice"), autrement dit le boiteux leur indiquant le mérite des apôtres, puisqu'il avait quarante ans.
1714 (Tamen. ) quamuis miracuIum fuit tantum ut indicaret id a deo factum: tamen proles scilicet iudaica: improba id est petulans: sæuit scilicet minis contra apostolos: et uetat fari scilicet apostolos illud miraculum: quod gaudia scilicet exultantium uirtute diuina inspecta: clamant id est palam diuulgant et quae clamoribus populi resonant. (Tamen ("cependant")), bien que le miracle fût si grand qu'il indiquait que c'était Dieu qui l'avait accompli, tamen proles ("cependant la descendance") évidemment celle des Juifs, improba ("malhonnête") autrement dit pleine d'impudence, sæuit ("se déchaîne") évidemment en proférant des menaces contre les apôtres, et uetat fari ("et interdit d'avouer") évidemment aux apôtres, d'avouer ce miracle quod gaudia ("ce que la joie") évidemment de ceux qui exultent après avoir vu la puissance divine, clamant ("crie") autrement dit révèle publiquement et qui résonne dans les cris du peuple.
1715 Nam ut inquit lucas omnes clarificabant factum illud mirabile: quod ne diuulgaretur: iudæi edicebant. De fait, comme le dit Luc, tous rendaient gloire à Dieu pour cet acte admirable que les Juifs avaient interdit de divulguer.
1716 (Quid toties.) inuehit in iudæos semper claudicantes: et alludit ad id: quod supra dixit de claudicatione israelis et israelitici populi. O iudæa quid id est cur cadis toties? scilicet claudicando et rebellando aduersus deum et regem tuum? Emis scilicet tu o Iudæa a militibus pilati custodientibus sepulchrum domini: ut resurrectio christi cæletur id est occulta sit: furto id est prætextu furti. (Quid toties ("pourquoi tant de fois"), le poète s'en prend aux Juifs qui toujours sont boiteux et il fait allusion à ce qu'il a dit plus haut au sujet de la claudication du peuple israélite ; ô iudæa ("Judée") quid ("pourquoi") autrement dit pour quelle raison, cadis toties ("tombes-tu tant de fois") ? évidemment en boitant et en te rebellant contre ton Dieu et ton roi ; emis ("tu achètes"), évidemment toi, Judée, auprès des soldats de Pilate qui gardaient le tombeau du Seigneur, le fait que la résurrection du Christ cæletur ("soit cachée"), autrement dit soit masquée, furto ("par un vol"), autrement dit sous le prétexte d'un vol.
1716 (Quid toties.) inuehit in iudæos semper claudicantes: et alludit ad id: quod supra dixit de claudicatione israelis et israelitici populi. O iudæa quid id est cur cadis toties? scilicet claudicando et rebellando aduersus deum et regem tuum? Emis scilicet tu o Iudæa a militibus pilati custodientibus sepulchrum domini: ut resurrectio christi cæletur id est occulta sit: furto id est prætextu furti. (Quid toties ("pourquoi tant de fois"), le poète s'en prend aux Juifs qui toujours sont boiteux et il fait allusion à ce qu'il a dit plus haut au sujet de la claudication du peuple israélite ; ô iudæa ("Judée") quid ("pourquoi") autrement dit pour quelle raison, cadis toties ("tombes-tu tant de fois") ? évidemment en boitant et en te rebellant contre ton Dieu et ton roi ; emis ("tu achètes"), évidemment toi, Judée, auprès des soldats de Pilate qui gardaient le tombeau du Seigneur, le fait que la résurrection du Christ cæletur ("soit cachée"), autrement dit soit masquée, furto ("par un vol"), autrement dit sous le prétexte d'un vol.
1720 (Sed) tu scilicet iudæa petis documenta. id est argumenta: scilicet ut contradicas resurrectioni christi: a Somno scilicet militum: inania id est uana et nullius momenti. (Sed ("mais")) toi, évidemment Judée, petis documenta ("tu recherches des renseignements") autrement dit des arguments, évidemment dans le but de contredire la résurrection du Christ, a Somno ("dans le sommeil"), évidemment celui des gardes, inania ("vides") autrement dit vains et qui n'ont aucune importance.
1725 (Vis). scilicet tu iudaea: liuore caduco id est inuidia faciente te cadere. (Vis ("tu veux")), évidemment toi Judée, liuore caduco ("en trébuchant de jalousie") autrement dit avec une jalousie qui te fait trébucher.
1728 Et hoc monstrat in morte christi clare uisum fuisse: sed iudaeos malitia caecante hoc uidere noluisse. Et le poète montre que, dans la mort du Christ, tout cela fut clairement vu, mais que les Juifs ne voulurent pas le voir car leur malice les aveuglait.
1734 intendens ergo in hanc Historiam ait Arator contra iudæam. sol agnoscit dominum et creatorem suum in cruce pendentem: cum obscuratus est ne eum uideret:uel ne impii sua fruerentur luce: tu uero iudæa non modo non agnoscis dominum tuum: sed nigra id est obscurata tenebris cœcitatis et inuidiæ: pectore rebellas scilicet contra christum regem tuum et dominum. C'est en ayant à l'esprit cette histoire qu'Arator parle contre la Judée : le soleil reconnaît son Seigneur et Créateur suspendu à la croix, quand il s'est obscurci pour ne pas le voir, ou alors pour que les impies ne puissent jouir de sa lumière ; mais toi, Judée, non seulement tu ne reconnais pas ton Seigneur, mais tu es nigra ("noire"), autrement dit obscurcie par les ténèbres de l'aveuglement et de la jalousie, et pectore rebellas ("tu te rebelles dans ton cœur"), évidemment contre le Christ, ton roi et ton Seigneur.
1734 intendens ergo in hanc Historiam ait Arator contra iudæam. sol agnoscit dominum et creatorem suum in cruce pendentem: cum obscuratus est ne eum uideret:uel ne impii sua fruerentur luce: tu uero iudæa non modo non agnoscis dominum tuum: sed nigra id est obscurata tenebris cœcitatis et inuidiæ: pectore rebellas scilicet contra christum regem tuum et dominum. C'est en ayant à l'esprit cette histoire qu'Arator parle contre la Judée : le soleil reconnaît son Seigneur et Créateur suspendu à la croix, quand il s'est obscurci pour ne pas le voir, ou alors pour que les impies ne puissent jouir de sa lumière ; mais toi, Judée, non seulement tu ne reconnais pas ton Seigneur, mais tu es nigra ("noire"), autrement dit obscurcie par les ténèbres de l'aveuglement et de la jalousie, et pectore rebellas ("tu te rebelles dans ton cœur"), évidemment contre le Christ, ton roi et ton Seigneur.
1746 Nam iudæis dixit dominus. Auferetur a uobis regnum dei : et dabitur genti facienti fructum eius. De fait, le Seigneur avait dit aux Juifs : "le Royaume de Dieu vous sera enlevé, et il sera donné à une nation qui le fera fructifier".
1749 Et idem christus non resurrexit iudaeis infidelibus: quia non credunt eum resurrexisse : quamuis uere resurrexerit: et ideo mors poenae aeternae premit et premet eos sine fine. Et le même Christ n'est pas ressuscité pour les Juifs incrédules, car ils n'ont pas cru qu'il était ressuscité, bien qu'il fût vraiment ressuscité, et, pour cette raison, la mort qui constitue leur châtiment éternel les accable et les accablera sans fin.
1750 (Planta uetus.) possemus dicere planta uetus id est o israel claudicans planta et pedibus: ut supradictum est de claudo ueterano. Sed quia sequentia huic sententiae repugnant (nisi uelles poetae acutissimo acumen amphibologicum dare) ideo melius ita exponetur: o iudaea planta uetus id est arbor uetus a genere species accipiatur: uetus dicitur planta: quia olim in uinea dei soli iudaei fructum dabant gratum deo. postea autem quam dominus ficui maledixit inquiens: nunquam ex te fructus nascatur: et arefacta est ficus: tum iudaea uetus planta erat infructuaria: gentilitas uero nouo ortu licet spreta: fructifera. (Planta uetus) ("plante vieillie") nous pourrions dire plante vieillie, autrement dit Israël, qui boite de la plante de ses pieds, comme nous l'avons dit plus haut du vieux boiteux. Mais comme ce qui suit est contraire à cette idée (à moins que l'on ne veuille accorder à ce poète si fin un trait d'amphibologie), l'explication que voici sera meilleure : Judée, planta uetus ("plante vieillie"), autrement dit vieil arbre si l'on tire l'espèce du genre ; et la Judée est dite une plante vieillie, car, jadis dans la vigne de Dieu, seuls les Juifs donnaient un fruit agréable à Dieu ; mais quand le Seigneur eut maudit le figuier en lui disant : "que jamais de toi il ne naisse de fruit", et que le figuier eut séché, alors la Judée, plante vieillie ne donnait plus de fruit, mais les Gentils grâce à cette nouvelle naissance, quoique dispersés, portaient du fruit.
1755 Sed nimirum sicut esuriit salutem populi cuius incredulitatem aduertebat: non autem cibum corporeum et nutritorem cum pridie ad uesperam edisset: et nondum hora esset comedendi: sicut ergo fames signabat appetitionem aliam quam alimoniae: ita quoque arboris maledictio non illam arborem ficulnam sed synagogam et gentem iudaicam petebat: quæ non in uia spiritus sed literae: folia tantum hoc est eloquia legis et prophetarum habebat: ac traditiones phariseorum sine ullo fructu ueritatis. Mais, assurément, de même qu'il eut faim du salut du peuple dont il avait remarqué l'incrédulité, et non de nourriture corporelle et qui nourrit, alors qu'il avait mangé la veille au soir, et que ce n'était pas encore l'heure du repas, de même donc que la faim désignait un appétit autre que pour de la nourriture, de même aussi la malédiction de l'arbre ne visait pas cet arbre en particulier, ce figuier, mais la synagogue et la nation de la Judée, car ce n'était pas dans la voie de l'esprit, mais dans celle de la lettre, que cet arbre avait seulement des feuilles, autrement dit les mots de la Loi et des Prophètes et les traditions des Pharisiens, sans aucun fruit de vérité.
1756 Ficui uero maledixit: atque eam perpetua sterilitate damnauit : ut significaret plebem iudaicam propter folia id est uerba iusticiae quae habebat sine fructu id est bono opere non posse saluari sed excidi et in ignem mitti. Alors il maudit le figuier et le condamna à une perpétuelle stérilité, pour signifier que la plèbe de la Judée, à cause des feuilles, autrement dit des paroles de la justice, qu'elle possédait sans fruit, autrement dit sans œuvre bonne ne pouvait être sauvée, mais devait être coupée et jetée au feu.
1758 (Planta) uetus id est o ficus typum synagogae. uel gentis iudaicae gestans : hoc esto gens iudaica uetus et sterilis : ut arbor longa annorum serie inutilis uel uetus id est antiqua in cultu dei: sociare id est coniungere : nouis libris id est nouis arboribus ecclesiae fructiferae : condere id est intromittere nouis libris id est cortlcibus ficus fructiferae: hoc est ecclesiae. (Planta) uetus ("plante vieillie"), autrement dit figuier qui es la figure de la synagogue ou de la nation Judéenne, ce qui revient à dire nation juive vieillie et stérile, comme un arbre inutile depuis une longue série d'années, ou encore vieillie, autrement dit ancienne dans le culte de Dieu, sociare ("sois associée"), autrement dit sois jointe, nouis libris ("à de nouvelles écorces"), autrement dit aux nouveaux arbres de l'Eglise qui porte du fruit, condere ("sois greffée"), autrement dit sois introduite, nouis libris ("dans de nouvelles écorces"), autrement dit les écorces d'un figuier qui porte du fruit, à savoir l'Eglise.
1758 (Planta) uetus id est o ficus typum synagogae. uel gentis iudaicae gestans : hoc esto gens iudaica uetus et sterilis : ut arbor longa annorum serie inutilis uel uetus id est antiqua in cultu dei: sociare id est coniungere : nouis libris id est nouis arboribus ecclesiae fructiferae : condere id est intromittere nouis libris id est cortlcibus ficus fructiferae: hoc est ecclesiae. (Planta) uetus ("plante vieillie"), autrement dit figuier qui es la figure de la synagogue ou de la nation Judéenne, ce qui revient à dire nation juive vieillie et stérile, comme un arbre inutile depuis une longue série d'années, ou encore vieillie, autrement dit ancienne dans le culte de Dieu, sociare ("sois associée"), autrement dit sois jointe, nouis libris ("à de nouvelles écorces"), autrement dit aux nouveaux arbres de l'Eglise qui porte du fruit, condere ("sois greffée"), autrement dit sois introduite, nouis libris ("dans de nouvelles écorces"), autrement dit les écorces d'un figuier qui porte du fruit, à savoir l'Eglise.
1774 Hortatur igitur his similitudinibus Arator gentem iudaicam: ut sese inserat ecclesiæ Christi: et ut uelit considerare quomodo oleaster: et spinæ ecclesiæ insertæ: naturam in foecundam exuentes fructiferam ac nouam induerunt: ut et ipsa synagoga idem faciens: sterilis esse desinat: alioquin dicet dominus: ut utar lucæ uerbis: ad cultorem uineæ: ecce anni. iii. sunt ex quo uenio quærens fructum in ficulnea hac: et non inuenio. Succide ergo illam. Vt quid etiam terram occupat? Arator exhorte donc, à travers ces comparaisons, la nation juive à se laisser greffer sur l'Eglise du Christ, et à bien vouloir considérer comment l'oléastre et les épines de l'Eglise, une fois greffées, ont quitté leur nature pour en prendre une nouvelle qui soit féconde et donne du fruit, de sorte que la Synagogue, elle-même, si elle faisait pareil, cesserait d'être stérile ; autrement le Seigneur dira, pour reprendre les paroles de Luc au cultivateur de la vigne : "Voici trois ans que je viens chercher du fruit sur ce figuier sans en trouver ; coupe-le donc car pourquoi épuise-t-il la terre ?".
1775 Affertur a poeta figura quoque uineæ: quam hebreis colendam deus olim dedit: ut matthæus et marcus referunt. Sed illi nec seruis: nec filio dei pepercerunt. Ipsum enim christum unigenitum dei filium occiderunt: et eiecerunt extra uineam: quasi uile cadauer: in quo notat iudeorum pertinacia: cum occisum dominum: et resuscitatum a suis finibus excluserunt: et gentibus miserunt. Le poète ajoute aussi la figure la vigne, que Dieu a jadis donnée en culture, comme le rapportent Matthieu et Marc ; mais les vignerons n'épargnèrent ni les serviteurs, ni le fils de Dieu ; en effet ils tuèrent le Christ lui-même, le Fils unique du Père, et ils le jetèrent hors de sa vigne, comme un vil cadavre ; en cela, il stigmatise l'entêtement des Juifs, quand ils chassèrent de leur territoire le Seigneur qu'ils avaient tué et qui était resssuscité, et l'envoyèrent auprès des nations païennes.
1776 Merito igitur dominus malos iudæos male perdidit. et uineam suam locauit gentilibus: qui reddiderunt fructum temporibus suis: cum antea essent uelut spinæ et sentes omnino nihil fructus ferentes. C'est donc à bon droit que le Seigneur causa la perte des Juifs perdus et plaça sa vigne auprès des nations païennes, qui ont porté du fruit en leur temps, alors qu'auparavant elles étaient comme des épines et des ronces qui ne portaient pas de fruit.
1777 E diuerso autem uinea iudeorum id est synagoga sterilis mansit. A l'inverse, la vigne des Juifs, autrement dit la Synagogue demeura stérile.
1784 Ita etiam loannes baptista: iam inquit securis ad radicem arborum posita est id est ad finem iudaici populi: ut auferat de terra uiuentium eos: qui in christum non credunt. Ainsi même Jean Baptiste déclare : "voici que la cognée est déjà à la racine des arbres", autrement dit pour causer la fin du peuple Juif, pour retirer de la terre des vivants ceux qui n'ont pas cru au Christ.
1792 et postquam cognouerunt minas gentis scilicet iudaicæ. superbae id est superbe minantis apostolis: ne in nomine lesu populum docerent: celebrant scilicet omnes fideles congregati hymnum: his uocibus scilicet sequentibus. Et quand ils connurent minas gentis ("les menaces de la nation") évidemment la nation juive, superbae ("orgueilleuse"), autrement dit menaçant avec orgueil les apôtres pour qu'ils n'enseignent pas le peuple au nom de Jésus, celebrant ("ils chantent"), évidemment tous les croyants rassemblés hymnum his uocibus ("un hymne avec ces mots"), évidemment ceux qui vont suivre.
1826 Vbicunque autem (ut Hieronymus ait) sacra scriptura sparsim per diuinos libros in deo motus: seu humana membra describit: non carnaliter iuxta historiam a recte intelligentibus sumenda sunt: sicut ab hæreticis et a iudeis: qui deum corporeum ac localem opinantur: sed spiritaliter omnia de eo contuenda sunt. Or partout où (comme le dit Jérôme) l'Ecriture sacrée au fil des livres divins décrit en Dieu des mouvements, voire des membres, humains, il ne faut pas prendre cela, si l'on veut comprendre comme il faut, charnellement, selon la vérité historique, comme le font les hérétiques et les Juifs, qui sont d'avis que Dieu est corporel et soumis à l'espace ; il faut au contraire prendre toutes ces choses que l'on dit de lui au sens spirituel.