ad initium

Iohannes euangelista

281 Videtur ergo alludere ad illud Euangeliographi Ioannis .xxi. Mane autem facto stetit Iesus in littore. Il semble faire allusion à Jean 21 : "quand ce fut le matin, Jésus se tenait sur le rivage".

412 Et paulo post idem ambrosius. nam quia inquit hic dies Christus celum: terram: tartarumque collustret scriptura testatur. quod enim supra terram fulgeat dicit loannes: Erat Iux uera quæ illuminat omnem hominem et .c. quod in inferno luceat: ait propheta. Qui sedebant in regione umbrae mortis: Iux orta est illis. Et peu après, le même Ambroise dit : "de fait, l’Écriture atteste que ce jour qu’est le Christ parcourt le ciel la terre et le tartare. En effet qu’il brille sur la terre Jean le déclare : ‘il était la vraie lumière qui éclaire tout homme’ etc., qu’il éclaire l’enfer, le prophète le dit : ‘sur ceux qui se tenaient dans la région de l’ombre de la mort, la lumière s’est levée’".

568 Non habuisset etiam cicatrices uulnerum. quas ut palparet. thomas: monuit ipse cum apud Ioannem Euange. ei dixit: infer digitum tuum huc: et uide manus meas et affer manum tuam et mitte in latus meum: et noli esse incredulus. Il n’aurait pas eu également les cicatrices des blessures, qu’il encouragea Thomas à toucher comme il le dit dans l’évangile de Jean : "avance ton doigt ici, et vois mes mains, et avance ta main et mets-la dans mon côté, et ne sois plus incrédule".

583 Quo igitur pacto scrupulos omneis dubitationum remouit christus? Arator ostendit: cum ait (miracula rerum) scilicet operatarum a christo: non poterant coelare deum id est non poterant abscondere et occultare diuinitatem christi. quia ut inquit loannes Euangeliographus si scribantur per singula quæ Iesus fecit miracula scilicet ante uel post resurrectionem: non mundus libros ipsos caperet. Donc, de quelle manière le Christ dissipa-t-il tous les scrupules du doute ? Arator le montre en disant miracula rerum ("les miracles") évidemment opérés par le Christ non poterant celare deum ("ne pouvaient cacher Dieu") autrement dit ne pouvaient pas cacher et occulter la divinité du Christ, parce que, comme le dit Jean l’évangéliste "si l’on écrivait un à un les miracles que Jésus a faits, que ce soit avant ou après sa résurrection, le monde ne suffirait pas pour contenir ces livres".

630 Et ut ait euangelista de plenitudine eius nos omnes accepimus. Et comme le dit l’évangéliste : "c’est de sa plénitude que tous nous avons reçu".

707 (Qua tunc statione). statio locus dicitur in quo naues aut milites ad tempus consistunt: aut locus ad custodiam assignatus: aut locus etiam in quo frequenter consistitur: et in quem multi conueniunt ut de aliqua re decernant: dicit igitur: qua statione scilicet in quo loco urbis hierusalem sedebat maria: porta dei: genitrix intacta id est mater uirgo et inmaculata: creantis scilicet christi: qui creator fuit et ipsius mariae uirginis et omnium creaturarum. quia ut inquit loannes: omnia per ipsum facta sunt: ideo subiicit formata scilicet maria uirgo a suo nato scilicet christo lesu. (Qua tunc statione). On appelle statio un endroit dans lequel navires ou soldats séjournent pour un temps, ou bien un lieu assigné à la garde, ou bien encore un lieu où l’on séjourne fréquemment et dans lequel beaucoup se rassemblent pour décider de quelque sujet ; il dit donc qua statione ("en un poste de veille"), évidemment dans quel lieu de la ville de Jérusalem sedebat maria porta dei genitrix intacta ("résidait Marie, la porte de Dieu, la mère intacte") autrement dit la vierge mère et immaculée creantis ("du créateur") évidemment le Christ qui fut le créateur à la fois de la vierge mère elle-même et de toute créature, parce que, comme dit Jean, "toutes choses on été faites par lui" ; c’est la raison pour laquelle il a ajouté formata ("formée") évidemment la vierge Marie, a nato suo ("par son propre fils") évidemment le Christ Jésus.

841 Est autem notandum uerbum illud dum trahit. Nam petrus uocatur ut loannes narrat: semel statim post baptisma christi. Deinde iterum luca referente in magna captura piscium: ad quam uerbum illud Aratoris refertur: dum trahit et. c. Il faut en outre bien noter ces mots dum trahit ("tandis qu’il tirait le filet"). De fait, Pierre est appelé, selon le récit de Jean, immédiatement après le baptême du Christ. Ensuite, d’après la narration de Luc, cela se produit lors d’une grande séance de pêche  c’est à cela que se rapporte le passage d’Arator dum trahit etc.

970 Quid ergo respondebis christiani exercitus praestantissime aquilifer: Id nimirum quod apud loannem magister tuus dixit aeternus: Cum uenit spiritus ille ueritatis: ille nos docuit omnem ueritatem. Que répondras-tu donc, admirable porte-étendard de l’armée chrétienne ? Absolument ce que, dans Jean, dit ton Maître éternel : "quand est venu l’Esprit de vérité, lui, nous a enseigné toute la vérité".

1063 Ergo non immerito dixit poeta: amor infusus in corda apostolorum instat et urget apostolos ut omnes homines lucrifaciant: seque periculis et tormentis exponant pro animarum salute sicut iesus quoque magister apud loannem Euange. praeceperat: Hoc est praeceptum meum ut diligatis inuicem sicut dilexi uos. Maiorem hac dilectionem nemo habet quam ut animam suam ponat quis pro amicis suis. Ce n’est donc pas sans raison que le poète dit amor ("l’amour") infusé dans le cœur des apôtres, instat ("presse") et pousse les apôtres pour qu’ils se gagnent tous les hommes, s’exposent aux dangers et aux tortures pour le salut des âmes, comme le leur avait aussi prescrit leur Maître, Jésus, dans l’évangile de Jean : "tel est mon commandement : que vous vous aimiez les uns les autres comme je vous aimés. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis".

1083 Scriptura enim sacra usque ad tempora christi: hoc est lex prophetae et psalmi haec omnia secundum literam quid aliud sunt nisi aqua uel insipida uel acerba? sed christus aquam (ut narrat loannes Euangilio.) in uinum conuertit dum quae carnalia uidebantur secundum expositionem phariseorum: ipse spiritualia ostendit: et superficiem literae plenam uirtute coelesti uideri facit. En effet, l’Écriture sainte, jusqu’aux temps du Christ, autrement dit la Loi, les prophètes, les psaumes et tout cela selon la lettre, qu’est-ce d’autre qu’une eau sans saveur voire aigre ? Mais le Christ (comme le raconte Jean dans son évangile) change l’eau en vin, en montrant que ce qui semblait charnel si l’on suivait l’interprétation des pharisiens, est spirituel, et en faisant voir que la surface de la lettre renferme en réalité une force de sens céleste.

1085 Et secundum hanc sententiam expone: (nec corrumpuntur) id est deprauantur scilicet apostoli: acerbo scilicet liquore id est aqua insipida uel acerba anteaquam in uinum conuerteretur: nam racemus uel uua non matura continet aquam acerbam: uel insipidam. posteaquam uero matura est uua dulcescit: quo scilicet liquore acerbo lacus id est hydriae illae sex secundum purificationem iudaeorum ut narrat loan. maduere id est maduerunt et plenae fuerunt. per .vi. lacus id est sex receptacula aquae ut ait augus. sex aetates intelligimus quarum fines statuuntur Adam: Noe: Abraam: Dauid: Transmigratio babylonis: loannes baptista: Finis mundi. in singulis aetatibus aliquid inuenies quod sapiat aquam acerbam uel insipidam si literae tantum hoc est phariseorum expositioni adhaerescas: aliquid etiam quod uinum dulce sapiat si spiritum uiuificantem sequare. Et c’est ainsi que vous expliquerez la phrase (nec corrumpuntur) autrement dit ils ne sont pas abîmés, évidemment les apôtres, acerbo ("par l’aigre") évidemment le liquide, autrement dit l’eau sans saveur et aigre avant qu’elle ne soit changée en vin ; mais le sarment, voire la vigne, avant maturité contiennent une eau aigre ou au mieux sans saveur, mais quand la vigne a mûri, elle s’adoucit ; quo ("duquel") évidemment ce liquide aigre, lacus (" les cuves") autrement dit les six hydries destinées à la purification des Juifs comme le raconte Jean, maduere ("sont imprégnées"), autrement dit maduerunt, et étaient pleines. Avec les six cuves, autrement dit les six contenants d’eau, comme le dit Augustin, nous comprenons les six âges dont les limites sont définies ainsi : Adam, Noé, Abraham, David, l’exil à Babylone, Jean Baptiste, la fin du monde. Dans chacun de ces âges, on trouvera quelque élément qui renvoie au goût de l’eau amère et sans saveur, si l’on ne s’attache qu’à la lettre, autrement dit au commentaire des pharisiens, mais aussi quelque élément qui a le goût du vin doux si l’on suit l’Esprit qui vivifie.

1091 Videtur autem poeta acutissimus etiam alludere ad illud salutiferi lesu dictum apud loan. Euan. Ego sum uitis uera et pater meus agricola est. Illud quoque non pretermittam: quod procul dubio respexit arator ut uir doctissimus et diuinarum literarum consultissimus: Le poète, dans son extrême finesse, semble aussi faire allusion à cette parole salutaire de Jésus chez Jean : "moi, je suis la vraie vigne et mon père est le vigneron". J’en parle parce que c’est sans aucun doute ce qu’a en tête Arator, cet homme d’une extrême érudition et qui connaît parfaitement les divines lettres.

1137 Si autem placet altius et acutius hos ipsos Aratoris uersus intelligere: dicemus per umbras animas tenebris caecas et lumine uultus diuini carentes significari: sicut loannes notat dicens et lux in tenebris lucet. Mais, si on veut comprendre plus profondément et avec plus de pénétration ces vers mêmes d’Arator, nous dirons que, par les ombres, il veut signifier les âmes aveuglées dans les ténèbres et qui sont privées de la lumière du visage divin, comme l’indique Jean en notant "et la lumière luit dans les ténèbres".

1182 haec petrus dixit. ait poeta et ordo est o miseri: fugite piacula scilicet peccata funesta et mortifera: gentis scilicet iudaicae: quae perfida est, Cui scilicet genti: creuerunt uulnera culpae sacrilegae addita: nam uulnus poenae in se acceperunt: Christum occidendo: sed hoc uulnus creuit: cum in filios quoque propagatum fuit et deriuatum: ideo ait: uulnera addita culpae sacrilegae et nefandae. nam culpae homicidii: addiderunt uulnera filiorum: et super filios nostros sanguis eius id est culpa et poena: cum clamarent. Et ita culpae non est secundi casus sed tertii. ueniente deo scilicet Christo genti iudaicae: auertere syntaxis graeca id est ad auertendum et remouendum: noxas ueteres id est culpas antiquas. Nam ut inquit loannes: Christus in propria uenit: et sui eum non receperunt. Voilà ce qu’a dit Pierre, dit le poète, et l’ordre est : o miseri ("malheureux") fugite piacula ("fuyez l’abomination"), évidemment les péchés, funesta ("funeste") et mortels, gentis ("de la nation"), évidemment la nation juive qui est incroyante, cui ("pour qui"), évidemment cette nation, creuerunt uulnera culpae sacrilegae addita ("se sont accrues les blessures qui s’ajoutent à leur faute sacrilège") ; de fait ils reçurent en eux la blessure de leur châtiment en tuant le Christ, mais cette blessure s’accrut quand elle se propagea et se répandit dans leurs fils aussi ; voilà pourquoi il dit uulnera addita culpae sacrilegae ("les blessures qui s’ajoutent à leur faute sacrilège") et abominable ; de fait, à la faute de l’homicide, ils ajoutèrent les blessures de leurs fils en criant "sur nos fils son sang", autrement dit la faute et le châtiment. Et ainsi culpa n’est pas au génitif mais au datif ; ueniente deo ("quand Dieu vint"), évidemment le Christ pour la nation juive, auertere ("détourner"), syntaxe grecque, autrement dit pour détourner et pour enlever, noxas ueteres ("les vieilles culpabilités"), autrement dit les anciennes fautes. Car comme le dit Jean : "le Christ est venu chez lui et les siens ne l’ont pas reçu".

1201 uelle infinitiuus pro nomine ut scire tuum nihil est. Velle ergo renasci scilicet uoluntas renascendi. et dicet aliquis sicut Nicodemus: quomodo potest homo nasci cum sit senex? Nam multi ad baptisma tunc accedebant et senes iam et grandaeui. Beatus loannes hunc soluit nodum: cum differre ostendit palingenesian id est regenerationem spiritualem a carnali: de regeneratis purifici roris inspersione et baptismatis loquens. Qui non ex sanguinibus: nec ex uoluntate carnis nec ex uoluntate uiri: sed ex deo nati sunt. uelle ("vouloir") infinitif employé comme nom comme dans "savoir n’est rien". Velle ergo renasci ("donc vouloir renaître"), évidemment la volonté de renaître. Mais on me dira comme Nicodème : "comment un homme peut-il naître alors qu’il est vieux ?". De fait, beaucoup venaient en ce temps-là au baptême, alors qu’ils étaient déjà vieux et fort avancés en âge. Le bienheureux Jean résout ce nœud, quand il montre la différence qui existe entre la palingénésie, autrement dit la régénération spirituelle, et la naissance charnelle, en disant au sujet de ce qui sont régénérés par l’aspersion d’une rosée purificatrice et du baptême : "ceux qui ne sont nés ni du sang, ni de volonté de la chair, ni de volonté d’homme, mais de Dieu".

1325 semel apud ioannem legimus a christo datus fuisse spiritum sanctum apostolis in terra: atque iterum post christi ascensionem in die pentecoste. Nous lisons chez Jean que l’Esprit saint a été donné une première fois aux apôtres par le Christ sur la terre, et ensuite après l’ascension du Christ lors de la Pentecôte.

1330 Sed quia prius in terra spiritus sanctus datus est: et redemptor noster apud Ioannem quasi phistula argentea aquas sapientiæ efundentem: dixit: mandatum nouum id est innouans: do uobis: ut diligatis inuicem sicut dilexi uos: posset aliquis putare dilectionem proximi esse priorem dilectione dei. Mais, parce que l’Esprit saint a d’abord été donné sur terre, et que notre rédempteur, chez Jean (qui, tel un tuyau d’argent, verse les eaux de la sagesse), déclare : "je vous donne un commandement nouveau" autrement dit innovant, "aimez vous les uns les autres comme je vous ai aimé", quelqu’un pourrait croire que l’amour du prochain passe avant l’amour de Dieu.

1389 Dicit autem quod dilectio dei sequitur dilectionem proximi: et est posterior natalicia quadam ratione: propter id quod beatus Ioannes in prima canonica epistola cap. iiii. scriptum reliquit: qui (inquit) non diligit fratrem suum quem uidet: deum quem non uidet quomodo diligere potest? Il dit que l’amour de Dieu suit l’amour du prochain et qu’il lui est postérieur par quelque raison touchant à sa naissance ; c’est la raison pour laquelle le bienheureux Jean dans sa première lettre canonique chapitre 4 écrit : "celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, comment peut-il aimer Dieu qu’il ne voit pas ?".

1410 His ni fallor abunde patefecimus uerba Aratoris dicentis. (Sic forma) id est sententia canonica Ioannis ut diximus: docet scilicet in prima epistola canonica cap. quarto inquit id est sententia Ioannis: nisi diligis fratrem id est proximum: quem scilicet fratrem: potis es id est potes: cernere id est uidere: nescis amare deum quem scilicet deum: non es scilicet potis id est non potes cernere: quia est spiritus: et quia deum nemo uidit unquam ut ait Euangelista. Par ces mots, si je ne m’abuse, nous avons abondamment éclairé ce que dit Arator : (Sic forma ("ainsi la formule") autrement dit la phrase canonique de Jean comme nous l’avons dit, docet ("enseigne") évidemment dans la première lettre canonique chapitre 4 ; inquit ("dit") autrement dit la phrase de Jean : nisi diligis fratrem ("si tu n’aimes pas ton frère") autrement dit ton prochain quem ("que") évidemment ton frère ; potis es ("tu es capable") autrement dit tu peux, cernere ("apercevoir") autrement dit voir, nescis amare deum quem ("tu ne sais pas aimer Dieu que") évidemment Dieu ; non es ("tu n’es pas") autrement dit que tu ne peux pas, cernere ("apercevoir"), parce qu’il est esprit et parce que "personne n’a jamais vu Dieu" comme le dit l’Evangile.

1410 His ni fallor abunde patefecimus uerba Aratoris dicentis. (Sic forma) id est sententia canonica Ioannis ut diximus: docet scilicet in prima epistola canonica cap. quarto inquit id est sententia Ioannis: nisi diligis fratrem id est proximum: quem scilicet fratrem: potis es id est potes: cernere id est uidere: nescis amare deum quem scilicet deum: non es scilicet potis id est non potes cernere: quia est spiritus: et quia deum nemo uidit unquam ut ait Euangelista. Par ces mots, si je ne m’abuse, nous avons abondamment éclairé ce que dit Arator : (Sic forma ("ainsi la formule") autrement dit la phrase canonique de Jean comme nous l’avons dit, docet ("enseigne") évidemment dans la première lettre canonique chapitre 4 ; inquit ("dit") autrement dit la phrase de Jean : nisi diligis fratrem ("si tu n’aimes pas ton frère") autrement dit ton prochain quem ("que") évidemment ton frère ; potis es ("tu es capable") autrement dit tu peux, cernere ("apercevoir") autrement dit voir, nescis amare deum quem ("tu ne sais pas aimer Dieu que") évidemment Dieu ; non es ("tu n’es pas") autrement dit que tu ne peux pas, cernere ("apercevoir"), parce qu’il est esprit et parce que "personne n’a jamais vu Dieu" comme le dit l’Evangile.

1410 His ni fallor abunde patefecimus uerba Aratoris dicentis. (Sic forma) id est sententia canonica Ioannis ut diximus: docet scilicet in prima epistola canonica cap. quarto inquit id est sententia Ioannis: nisi diligis fratrem id est proximum: quem scilicet fratrem: potis es id est potes: cernere id est uidere: nescis amare deum quem scilicet deum: non es scilicet potis id est non potes cernere: quia est spiritus: et quia deum nemo uidit unquam ut ait Euangelista. Par ces mots, si je ne m’abuse, nous avons abondamment éclairé ce que dit Arator : (Sic forma ("ainsi la formule") autrement dit la phrase canonique de Jean comme nous l’avons dit, docet ("enseigne") évidemment dans la première lettre canonique chapitre 4 ; inquit ("dit") autrement dit la phrase de Jean : nisi diligis fratrem ("si tu n’aimes pas ton frère") autrement dit ton prochain quem ("que") évidemment ton frère ; potis es ("tu es capable") autrement dit tu peux, cernere ("apercevoir") autrement dit voir, nescis amare deum quem ("tu ne sais pas aimer Dieu que") évidemment Dieu ; non es ("tu n’es pas") autrement dit que tu ne peux pas, cernere ("apercevoir"), parce qu’il est esprit et parce que "personne n’a jamais vu Dieu" comme le dit l’Evangile.

1603 Et ipse dominus se portam uel hostium apud loannem uocat. Et le Seigneur lui-même se donne le nom de porte chez Jean.

1627 (porta). ait id est christus in decimo ca. apud ioannem : ego sum uobis porta: scilicet qua ad ecclesiam dei intratur et ad gloriam. (porta ("la porte")), autrement dit le Christ en Jean 10 quand il dit : "pour vous, moi je suis la Porte", évidemment par laquelle on entre dans l'Eglise et dans la gloire.

1810 Ergo scire oportet quae loannes euangelista in principio sui euangelii: quod græce scripsit:dixit en arche en ho logos ubi logos interpretatur uerbum: Il faut donc savoir ce que dit l'évangéliste Jean au début de son évangile qu'il écrivit en Grec : Ἐν ἀρχῇ ἦν ὁ Λόγος où le mot Λόγος se traduit par 'Verbe'.

1845 Nec rursus uerbum illud diuinum aut transit: aut temporarium est: cum sit ipsamet dei substantia incommutabilis: et cum pater nunquam sine eo fuerit: ut testatur Euangeliographus: ln principio Erat uerbum: Et deus erat uerbum: hoc erat in principio apud deum. Et, à son tour, ce Verbe divin ne passe pas et n'est nullement temporaire, puisqu'il est en lui-même la substance immuable de Dieu, et puisque le Père n'a jamais été sans lui, comme l'atteste l'évangéliste : "au commencement était le Verbe, et le Verbe était Dieu et il était au commencement auprès de Dieu".

1859 Quam rem si paulo attentius considerasset Franciscus philelphus Vir alloquin disertissimus: et impense doctus: sed in diuinis litteris ut in prophanis haud æque diligens: nunquam in quadam ad Barbadicum epistola: Euangelium loannis ita fuisset interpretatus : in principio erat ratio etc. Ce fait, si Francisco Filelfo avait mis plus de soin à l'examiner, cet homme par ailleurs si éloquent, et magnifiquement savant, mais dont l'acribie dans l'examen des lettres divines n'égalait pas celle qu'il avait dans celui des profanes, n'aurait jamais dans une lettre à Barbarigo interprété l'évangile de Jean en disant "au commencement était la raison".

1869 Ideo ioannes subiecit: Et uerbum caro factum est: et habitauit in nobis. Voilà pourquoi Jean ajoute : "et le Verbe s'est fait chair, et il a habité parmi nous".