284 (Littoris) mattheus .xiiii. scribit dominum ambulantem super aquas quarta noctis uigilia ad discipulos naui uectos uenisse: quibus territis dixit christus: nolite timere: ego sum. Respondens autem petrus dixit: si tu es domine iube me uenire super aquas. domino dicente: ueni: descendens petrus de nauicula ambulabat super aquam ut ueniret ad Iesum. (Littoris) Matthieu 14 écrit que le Seigneur vint à la quatrième veille vers ses disciples sur leur barque en marchant sur les eaux ; comme ils étaient effrayés le Christ leur dit "n’ayez pas peur, c’est moi". Pierre alors lui répondit et dit : "si c’est toi, Seigneur, ordonne que je vienne à toi sur les eaux". Le Seigneur lui dit : "viens". Pierre descendit de la barque et il marchait sur les eaux pour venir vers Jésus.
492 Alii referunt ad numerum trinitatis imparem ac perfectissimum: qui notatur a christo apud mattheum: sicut inquit fuit lonas in uentre ceti tribus diebus et tribus noctibus: ita erit filius hominis in corde terræ tribus diebus et iii noctibus. D’autre rapportent cela au nombre de la Trinité, nombre impair et de la totale perfection, qui est indiqué par le Christ dans l’évangile de Matthieu quand il dit : "de même que Jonas fut trois jours et trois nuits dans le ventre du poisson, de même le Fils de l’Homme sera dans le cœur de la terre trois jours et trois nuits".
560Ita enim matthæus: narrat filios Zebedei petiisse: quamuis non per se: ut unus sederet ad dextram eius et alius ad sinistram. quando christus in solio temporario sessurus esset more cæterorum regum uacillantium. sed christus hoc reiicit. superueniet inquit super uos spiritus sanctus: nec regnum israel ut putatis afferet: sed uirtutem testificandi de me uobis præstabit: tantumque illius regni tempus Ionge est ut prius non solum hierosolymam et omnes fines iudeæ et samariæ sed mundi etiam terminos per circuitum fama Euangelii percurrat. Ainsi en effet Matthieu raconte que les fils de Zébédée avaient demandé, bien que ce ne soit pas de leur propre chef, que l’un siège à sa droite et l’autre à sa gauche, dans l’idée que le Christ irait siéger sur un trône temporel à la manière de tous les autres rois fragiles. Mais le Christ rejette cette demande. "L’Esprit saint viendra sur vous" et il apportera non un royaume en Israël comme vous le pensez, mais il vous apportera la puissance de témoigner de moi, et le temps de ce royaume est tel qu’auparavant la renommée de l’Evangile pourra courir non seulement à Jérusalem et sur tous les confins de la Judée et de la Samarie, mais même aux extrémités du monde dont elle fera le tour.
842 Tertio fuit uocatus ut matthaeus scribit: cum relictis omnibus secutus est iesum sub eius magisterio semper futurus nec ad piscationem reuersurus: nisi metaphoricam et spiritalem: ut dominus praedixerat. Venite post me et faciam uos fieri piscatores hominum. Troisième point : il y eut appel selon ce qu’écrit Matthieu, quand, après avoir tout laissé, il eut suivi Jésus, il allait demeurer toujours sous l’autorité de ce Maître sans jamais revenir à son métier de pêcheur, sinon de manière métaphorique et spirituelle, comme le Seigneur l’avait prédit : "Venez à ma suite et je ferai de vous des pêcheurs d’hommes".
1047 (Res Maxima:) reddit rationem cur spiritus sanctus apparuit apostolis in specie ignis in die pentecoste: et in fluuio iordanis cum dominus baptizatus est narrante matthaeo uisus est in specie columbae. (Res Maxima :) Il explique pourquoi l’Esprit saint apparut aux apôtres sous l’aspect d’un feu le jour de la Pentecôte et, dans le Jourdain quand le Seigneur fut baptisé selon le récit de Matthieu, il se fit voir sous la forme d’une colombe.
1048 Verum inquit rei maximae maximique mysterii causam dare tum potero cum ipse spiritus sanctus sua dona et suum ignem mihi dederit: quo illustrante facile utrunque patebit. post inuocationem spiritus sancti ait in baptismate ideo in specie columbae apparuisse Spiritum sanctum: quia Spiritus sanctus baptizatis dat simplicitatem: quam prae se fert columba auis. unde innocentes bonos simplices columbis comparamus. unde luue. dat ueniam coruis: uexat censura columbas. Vnde etiam apud matthaeum legimus Estote prudentes sicut serpentes: simplices sicut columbae. Vt enim serpens per angustias se coarctans ueteri tunica exutus innouatur: ita per baptismatis regenerationem ingrediens ueterem exuit hominem: columbae simplicitatem induit deposito serpentis indusio. Mais, dit-il, je vais pouvoir donner la raison d’une réalité si grande et d’un si grand mystère, quand l’Esprit saint lui-même m’aura donné ses dons et son feu ; s’il m’éclaire, les deux réalités s’expliqueront clairement ; après l’invocation de l’Esprit saint, il dit que, lors du baptême, l’Esprit saint est apparu sous la forme d’une colombe, parce que l’Esprit saint donne la simplicité aux baptisés, simplicité qu’illustre la colombe ; ce qui fait que nous comparons les gens innoffensifs, bons et simples, aux colombes, et fait aussi que Juvénal dit dat ueniam coruis : uexat censura columbas ("la censure pardonne aux corbeaux, mais tourmente les colombes") ; c’est ce qui fait aussi que nous lisons chez Matthieu "soyez prudents comme des serpents et simples comme des colombes". De même en effet que le serpent, en se faufilant dans des lieux étroits, se renouvelle en muant de son ancienne peau, de même grâce à la régénération du baptême, celui qui entre dans l’eau dépouille l’homme ancien et revêt la simplicité de la colombe après avoir déposé la défroque du serpent.
1052 Si ergo magister ueritatis uult me ardere igni spiritus diuini: et coelesti amore flagrare: ipse prius ardeat necesse est. Quod si ille iacet dormit: stertit: caret affectu et igne: auditor quoque frigescat necessum est has duas et ignis et columbae figuras uim spiritus sancti notantes Arator hic explicat: cum ait (Res maxima) id est maximum mysterium: cogit scilicet me ait Arator: non reticere diu id est diuturno tempore sed statim declarare et efari: quid sit id est quae causa sit: quod id est ob quam spiritus almus id est sanctus: his scilicet apostolis: datur scilicet in die pentecostes: in flamma id est in specie ignis et flammae ut diximus: et scilicet datur columba id est in columba hoc est in similitudine columbae: ab amne: scilicet fluuio iordanis: hoc est ab illo loco spiritus sanctus uisus est in figura columbae cum dominus batipzatus fuit ut Mattheus et Lucas narrant. Si donc le Maître de vérité veut que je brûle du feu de l’Esprit divin et que je m’enflamme d’amour pour le Ciel, il est inévitable qu’il soit le premier à brûler ; et si il est couché, s’il dort, s’il ronfle, s’il manque d’affect et de feu, l’auditeur aussi, c’est inévitable, restera froid. Arator explique ici les deux figures, feu et colombe, qui représentent la force de l’Esprit saint en disant (Res maxima) autrement dit un très grand mystère cogit ("oblige") évidemment moi, dit Arator, non reticere diu ("à ne pas taire plus longtemps") autrement dit longuement, mais au contraire à dire et divulguer tout de suite, quid sit ("ce qui fait") autrement dit quelle est la cause quod ("que") autrement dit pour laquelle spiritus almus ("l’Esprit nourricier") autrement dit saint his ("à ceux-ci") évidemment les apôtres datur ("est donné") évidemment le jour de Pentecôte in flamma ("en une flamme") autrement dit sous l’aspect du feu et de la flamme comme nous l’avons dit ; et évidemment il est donné columba ("en une colombe") autrement dit sous forme de colombe, autrement dit à l’image d’une colombe, ab amne ("dans les eaux") évidemment dans le Jourdain, autrement dit l’Esprit saint s’y montra sous la figure d’une colombe quand le Seigneur fut baptisé comme le racontent Matthieu et Luc.
1076 Alludit autem poeta ad illud quod mattheus Marcus et Lucas salutiferum lesum dixisse commemorant: Non mittunt uinum nouum in utres ueteres: alioquin rumpuntur utres: et uinum effunditur: et utres pereunt sed uinum nouum in utres nouos mittunt: et ambo conseruantur. Quibus uerbis respondit Christus discipulis loannis dicentibus: Quare nos et pharisaei ieiunamus frequenter. discipuli autem tui non ieiunant? His ita per superbiam et calumniam interrogantibus cum multifariam satisfecisset Christus: addidit quoque illud: non solent homines mittere uinum nouum hoc est mustum: in utres ueteres id est non sunt discipuli mei et apostoli spirituali ieiunio apti. donec me assumpto spiritu sancto sint confirmati: et nouae uitae mysteria non sunt committenda mentibus nondum innouatis: alioquin rumpuntur utres id est rudes mentes hoc pati non possunt: et uinum effunditur hoc est ipsa doctrina nihil prodest. et utres pereunt id est mentes imbecillae pondere praeceptorum suffocantur. Le poète fait allusion à une parole que Matthieu, Marc et Luc rappellent dans la bouche de Jésus le Sauveur : "on ne met pas du vin nouveau dans de vieilles outres, autrement les outres se rompent et le vin se répand en même temps que les outres sont perdues ; on met le vin nouveau dans des outres neuves et tous deux se conservent". Par ces mots Jésus répondit aux disciples de Jean qui disaient : "Pourquoi les pharisiens et nous faisons-nous de fréquents jeûnes alors que tes disciples ne jeûnent pas ?". Ces gens l’interrogeaient, sous l’effet de leur orgueil et poussés à le calomnier, mais quand il leur eut rendu raison de multiples façons, le Christ ajouta aussi cela : "on ne met pas le vin nouveau" autrement dit le vin doux, "dans de vieilles outres", autrement dit mes disciples et apôtres ne sont pas propres au jeûne tant que je ne suis pas monté au Ciel et qu’ils n’ont pas été affermis par l’Esprit saint ; et il ne faut pas confier les mystères de la vie nouvelle à des esprits qui n’ont pas encore été renouvelés, autrement "les outres se rompent", autrement dit ces esprits encore novices ne peuvent le supporter "et le vin se répand", autrement dit la doctrine elle-même ne produit aucun profit, "et les outres se perdent", autrement dit ces intelligences faibles sont étouffées sous le poids des préceptes.
1105A principio autem statim petri claritudinem ac praestantiam praeter caeteros apostolos notabilem monstrat: cui ut narrat matthaeus: contigit ambulare super aquas. Dès le début, il montre la gloire de Pierre et sa noble prééminence sur les autres apôtres ; car c’est à lui, comme le raconte Matthieu, qu’il a été échu de marcher sur les eaux.
1119 Nam mortuos uelut e somno solutos fuisse ad uitam reuocatos a christo narrat matthaeus: ut cum filiam archisynagogi iam defletam parenti uiuam reddidit: ut cum (narrante luca) filium uiduae extra portam elatum multa turba comitante uitae munere donauit: ut postremo cum lazarum post quattuor dies iam sepultum et male olentem e sepulchro in quo iacebat erexit? De fait, que les morts, comme tirés du sommeil, furent rappelés à la vie par le Christ, Matthieu le raconte ; ainsi quand il rendit la fille du chef de la synagogue, dont on avait déjà déploré le décès, vivante à son père, et quand (dans le récit de Luc) il accorda le don de la vie au fils de la veuve qui avait été porté hors des portes de la ville avec un nombreux cortège, comme enfin quand il releva Lazare, quatre jours après ses funérailles et sentant déjà, du sépulcre dans lequel il gisait.
1176 Quis autem non uidet: modo aliquid teneat graecarum literarum: unde error ille scribendi Ihesus per aspirationem emanauerit? Nam cum nostra aspiratio. H. et ea uocalis quae a graecis: ita: dicitur sint eiusdem figurae: qui graece. IHS. scriptum uidet: si ignorat literas graecas: per aspirationem scribi putabit: cum non per aspirationem sed per eta scribatur: quae apud nos mutatur in e. longum. solet autem lesus Christus compendiosa scriptione apud graecos senis literis scribi: ita ut IHS. his tantum tribus: XPS. his etiam tribus scribatur. Hinc mansit consuetudo quoque apud nos: ut Christus per X. scriberetur: quia .XX. similis est chi elemento graeco: et per. P. quia. p. latinum effigiem obtinet rho graeci: alioquin quid habet. X. aut. p. quo possit scribi exprimiue hoc nomen christus? Aut uox ipsius. p. aut .X. in illo nomine Christus qui inuenitur? Certe non. Cur ergo per.X. et .p. scribitur etiam in antiquissimis codicibus: et uenerandae uetustatis exemplaribus? Vel ergo error est librariorum tempore iam ex illo in posteros deriuatus: cum per inscitiam. H. eta uocalem: propter similes lineolas: esse aspirationem nostram crederent: sicut chi et rho graeca elementa: quibus Christus scribitur: putauerunt esse .X. et . p. ob notas Conuenientes minimeque diuersas: uel certe cum nouum testamentum (authore Hieronymo) totum graecum sit: excepto apostolo mattheos: qui primus in iudaea Euangelium Christi hebraicis literis edidit: suspicor ego ueteres christianos consueuisse dictiones illas duas scribere ita compendiosse: quemadmodum a graecis nouae legis scriptoribus formabantur: ut sicut integrae in uoce manebant: nullaque interpretatione mutatae: ita etiam incorruptae in scriptione manerent. Or qui ne voit pas, pour peu qu’il ait quelque savoir de l’écriture grecque, d’où provient cette erreur d’écriture : Ihesus ; c'est en raison de l’aspiration. De fait, puisque la manière de noter chez nous l’aspiration, H, et la voyelle que l’on nomme en grec èta ont la même forme, celui qui, en grec, voit écrit IHS, s’il ne connaît pas l’écriture grecque, croira que le mot est écrit avec aspiration, alors qu’il n’est pas écrit avec aspiration, mais avec un èta, qui, chez nous, devient un e long. Or, il se trouve que le nom Jésus Christ se rencontre, en forme abrégée, écrit chez les Grecs avec seulement six lettres, trois pour IHS et trois seulement pour XPS. Cette habitude se retrouve chez nous : Christus est écrit avec un X, car X est semblable à la lettre grecque khi, et avec un P, parce que le p latin a la forme du rho grec, autrement quel moyen y aurait-il pour que X et P puissent noter et exprimer le mot Christus ? Ou bien comment trouvera-t-on le son p ou x dans le nom du Christ ? C’est évidemment impossible. Alors pourquoi est-il écrit XP même dans les plus anciens manuscrits et les exemplaires d’une vénérable antiquité ? Ou peut-être est-ce alors une erreur des éditeurs qui, dans la suite du temps, est passée chez leurs successeurs, alors même qu’en raison de leur ignorance il pensaient que la voyelle èta, en raison de son tracé identique, était ce qui est chez nous une aspiration, comme ils pensèrent que les lettres grecques chi et rho qui servent à écrire le nom du Christ étaient un x et un p, en raison de leurs tracés qui correspondent et diffèrent extrêmement peu ; ou bien encore, alors que l’intégralité du Nouveau Testament (comme l’atteste Jérôme) est en grec, à l’exception de l’apôtre Matthieu qui d’abord écrivit en Judée son évangile en hébreu, je soupçonne, pour ma part, les chrétiens d’autrefois d’avoir pris l’habitude d’écrire ainsi ces deux mots de manière abrégée, comme le faisaient les écrivains grecs du Nouveau Testament, en sorte que, de même que, quand on les prononçait, ils demeuraient inchangés et ne recevaient nulle autre interprétation, de même il restaient aussi sans changement dans l’écriture.
1185 Cur trahis natos tuos scilicet in poenam et culpam mortis Christi: cum Christum nondum ipsi nati nec accusarent: nec persequerentur? per uota cruoris id est per imprecationes sanguinis ipsius: cum ut matthaeus ait: inclamaretis: sanguis eius super nos: et super filios nostros. Cur trahis natos tuos ("pourquoi entraînes-tu tes enfants"), évidemment vers le châtiment et la faute de la mort du Christ, alors que, puisqu’ils n’étaient même pas encore nés, ils n’ont ni accusé ni persécuté le Christ ? per uota cruoris ("par les vœux du sang"), autrement dit par des imprécations faites sur son sang, quand, comme le dit Matthieu, vous avez crié "son sang soit sur nous et sur nos enfants".
1318 Itaque ad temporalia bona potes accommodare hunc sensum: iuxta dictum apostoli in secunda ad Corin. epistula: tanquam nihil habentes et omnia possidentes. Potes et ad bona spiritalia et aeterna referre: geminantur opes scilicet spiritales in hoc saeculo: et aeternae in alio: secundum illud marci: accipiet centies tantum: qui reliquerit agros etc et illud matthaei: Thesaurizate uobis thesauros in cœlo: ubi nec erugo nec tinea demolitur etc. Voilà pourquoi on peut rapporter aux bien temporels cette interprétation en s’appuyant sur la parole de l’Apôtre en 2 Cor : "comme n’ayant rien, et possédant tout" ; vous pouvez aussi rapporter cela à des biens spirituels et éternels : geminantur opes ("les richesses redoublent") évidemment les richesses spirituelles dans ce monde et éternelles dans l’autre, selon cette parole de Marc : "il recevra au centuple celui qui aura abandonné ses champs, etc", et cette parole de Matthieu : "amassez-vous un trésor dans le ciel où ni la rouille ni la mite ne rongent etc.".
1327 Respondet arator: ideo bis datum fuisse spiritum sanctum: ut gemina dilectio gemina præbitione ostenderetur signareturque. Nam in deuteronomio: dilectio in deum præcipitur: et in leuitico dilectio in proximum: a quibus pendent prophetæ et uniuersa lex: ut apud matthæum et marcum affirmat christus Voici la réponse d’Arator : l’Esprit saint a été donné deux fois pour montrer et marquer par une double offrande la double nature de l’amour ; de fait, dans le Deutéronome, on prescrit l’amour de Dieu et, dans le Lévitique, l’amour du prochain ; de cela dépendent toute la loi et les prophètes, comme l’affirme le Christ en Matthieu et Marc.
1358 et ipse subdens declarat. Dilige tu plenus amore feruenti: deum mente . et hoc in deuteronomio. Rursus ait scilicet sancta dei præceptio in leuitico: et in Euangelio Matthei : proximus quoque sit tibi carus ut tu scilicet es tibi carus id est dilectus. Et lui même continue en disant : Dilige tu plenus amore feruenti deum mente ("toi, aime Dieu, en étant plein d’amour, d'un esprit brûlant") et cela c’est dans le Deutéronome ; Rursus ait ("il dit encore") évidemment le saint précepte de Dieu dans le Lévitique et dans l’évangile de Matthieu : proximus quoque sit tibi carus ut tu ("que ton prochain aussi te soit cher comme toi-même") évidemment tu es cher à toi-même, autrement dit aimé.
1560 Nec mireris quod sit expositum non posset id est nollet. ita enim mattheus de redemptore nostro: Et non poterat inquit ibi uirtutem aliquam facere: Et n'allez pas vous étonner que j'ai commenté le fait qu'il ne pouvait pas comme s'il ne le voulait pas ; c'est en effet ainsi que s'exprime Matthieu parlant de notre rédempteur : "et là il ne pouvait faire aucun miracle".
1634 Apud matthæum. xvi. cap. dixit dominus petro. Tu es petrus scilicet a me petra: ita tamen ut mihi retineam dignitatem fundamenti: tu super me ordinabis lapides mundos et abiicies leprosos. et super hanc petram edificabo ecclesiam meam. Et tibi dabo claues regni celorum etc. Chez Matthieu, chapitre 16, le Seigneur dit à Pierre : "tu es Pierre", évidemment la pierre que j'ai posée, de façon à conserver la dignité de fondement de tout, et toi, sur ce fondement que je suis, tu arrangeras des pierres pures et tu rejetteras les pierres lépreuses, et "sur cette pierre je bâtirai mon Eglise, et je te donnerai les clés du Royaume des cieux".
1641 Nam apud mattheum dixit dominus discipulis : nolite possidere aurum: nec argentum: nec pecuniam in Zonis uestris: non peram in uia. De fait chez Matthieu, le Seigneur dit aux disciples : "ne possédez pas d'or, ni d'argent, ni de monnaie dans votre ceinture, ne prenez pas de bourse pour la route".
1646 Respice (inquit iesus apud matthæum) uolatilia cœli: quæ non serunt nec metunt: et tamen dei prouidentia aluntur absque cura: multo ergo uos iustius: qui filii estis. "Regardez", dit Jésus chez Matthieu, "les oiseaux du ciel qui ne sèment ni ne récoltent" et pourtant ils sont nourris par la providence de Dieu et n'ont aucun souci, cela est bien plus justement applicable à vous qui êtes des fils.
1717 Nam (ut matthæus narrat) post christi resurrectionem quidam de custodibus uenerunt in ciuitatem nunciantes principibus sacerdotum omnia quæ facta fuerant in christi resurrectione: et angelorum horribili apparitione. Et congregati cum senioribus consilio sumpto pecuniam copiosam dederunt militibus: ut dicerent corpus domini illis dormientibus a discipulis nocturno furto fuisse sublatum. De fait (comme le raconte Matthieu) après la résurrection du Christ, "certains des gardes vinrent en ville annoncer aux grands Prêtres tout ce qui s'était passé", lors de la résurrection du Christ et de la terrifiante apparition des anges, "et, après s'être réunis avec les Anciens et avoir délibéré, ils donnèrent aux soldats une forte somme d'argent pour qu'ils disent que le corps du Seigneur avait été volé la nuit par ses disciples tandis qu'eux dormaient".
1733 (Sol ruit.) nam (ut ait Matthæus) a sexta hora tenebræ factæ sunt super uniuersam terram usque ad horam nonam. Et postquam emisit spiritum dominus: Velum templi scissum est in duas partes a summo usque deorsum: Et terra mota est: et petræ scissæ sunt. (Sol ruit) ("le soleil plonge") de fait, comme le dit Matthieu, "à partir de la sixième heure, il y eut des ténèbres sur toute la terre, jusqu'à la neuvième heure". Et, après que le Seigneur eut rendu l'esprit, "le voile du Temple se déchira en deux parties du haut jusqu'en bas, et la terre trembla et les pierres se fendirent".
1751 Id enim facto illo ostendit dominus: quod narrat matthaeus cap.xxi. lncredulis et contradicentibus iudaeis relictis: abiit dominus Extra ciuitatem hierusalem in bethaniam: mane autem reuertens in hierusalem esuriit: et uidens fici arborem unam secus uiam: uenit ad eam: et nihil inuenit in ea nisi folia tantum: et ait illi nunquam ex te nascatur fructus in sempiternum. et continuo aruerunt folia et truncus. Voilà ce que par cet acte le Seigneur a montré, ainsi que le raconte Matthieu 21. Comme les Juifs étaient restés incrédules et lui apportaient la contradiction, "le Seigneur sortit de la cité de Jérusalem et se rendit à Béthanie, mais au matin, en revenant à Jérusalem il eut faim, et voyant un figuier le long de la route, il en approcha et ne trouva rien sur lui sinon des feuilles. Et il lui dit : 'que jamais il ne naisse de toi de fruit, pour toujours' ; et immédiatement les feuilles et le tronc séchèrent".
1775 Affertur a poeta figura quoque uineæ: quam hebreis colendam deus olim dedit: ut matthæus et marcus referunt. Sed illi nec seruis: nec filio dei pepercerunt. Ipsum enim christum unigenitum dei filium occiderunt: et eiecerunt extra uineam: quasi uile cadauer: in quo notat iudeorum pertinacia: cum occisum dominum: et resuscitatum a suis finibus excluserunt: et gentibus miserunt. Le poète ajoute aussi la figure la vigne, que Dieu a jadis donnée en culture, comme le rapportent Matthieu et Marc ; mais les vignerons n'épargnèrent ni les serviteurs, ni le fils de Dieu ; en effet ils tuèrent le Christ lui-même, le Fils unique du Père, et ils le jetèrent hors de sa vigne, comme un vil cadavre ; en cela, il stigmatise l'entêtement des Juifs, quand ils chassèrent de leur territoire le Seigneur qu'ils avaient tué et qui était resssuscité, et l'envoyèrent auprès des nations païennes.