ad initium

Iesus

281 Videtur ergo alludere ad illud Euangeliographi Ioannis .xxi. Mane autem facto stetit Iesus in littore. Il semble faire allusion à Jean 21 : "quand ce fut le matin, Jésus se tenait sur le rivage".

287 (Esse reus) uidetur alludere ad historiam Euangelicam quamuis dissimulanter. siquidem in .xvii. capite narrat lucas: cum dominus ingrederetur quoddam castellum: occurrisse ei .x. uiros leprosos: qui procul clamantes aiebant Iesu præceptor miserere nostri . quos ut uidit salutifer dominus: ite inquit et ostendite uos sacerdotibus : dumque irent mundati sunt. Vnus autem ex ilis qui non erat iudæus sed alienigena et samaritanus: ut uidit subditæ curationis miraculum ad christum reuersus pedesque eius habiliter complexus: et gratus fuit: et uberes suo liberatori gratias ægit. reliqui nouem ingrati et accepti beneficium im memores numquam regessi abierunt. Dixit ergo iesus: nonne .x. mundati sunt? et nouem ubi sunt? non est inuentus qui rediret et daret gloriam deo: nisi hic alienigena? Et ait illi: surge. uade. quia fides tua te saluum fecit. (Esse reus) il semble faire allusion à un récit évangélique bien que ce soit de manière implicite. En effet Luc raconte au chapitre 17 que, comme le Seigneur entrait dans un village, accoururent vers lui dix lépreux, qui de loin criaient et disaient : "Jésus, maître, prends pitié de nous". Quand il les vit le Seigneur sauveur leur dit : "allez et montrez-vous aux prêtres". En y allant ils furent purifiés. Mais l’un d’eux, qui n’était pas juif mais étranger et samaritain, quand il vit le miracle de sa guérison soudaine revint vers le Christ et se jeta à ses pieds ; plein de reconnaissance, il remercia largement son libérateur. Mais les neuf autres étaient des ingrats et oublieux du bienfait qu’ils avaient reçu il s’en allèrent. Jésus lui dit donc : "les dix n’ont-ils pas été purifiés ? Et les neuf autres, où sont-ils ? Il ne s’en est donc pas trouvé un pour revenir et rendre gloire à Dieu sinon cet étranger ?". Et il lui dit "lève-toi et va, car ta foi t’a sauvé".

287 (Esse reus) uidetur alludere ad historiam Euangelicam quamuis dissimulanter. siquidem in .xvii. capite narrat lucas: cum dominus ingrederetur quoddam castellum: occurrisse ei .x. uiros leprosos: qui procul clamantes aiebant Iesu præceptor miserere nostri . quos ut uidit salutifer dominus: ite inquit et ostendite uos sacerdotibus : dumque irent mundati sunt. Vnus autem ex ilis qui non erat iudæus sed alienigena et samaritanus: ut uidit subditæ curationis miraculum ad christum reuersus pedesque eius habiliter complexus: et gratus fuit: et uberes suo liberatori gratias ægit. reliqui nouem ingrati et accepti beneficium im memores numquam regessi abierunt. Dixit ergo iesus: nonne .x. mundati sunt? et nouem ubi sunt? non est inuentus qui rediret et daret gloriam deo: nisi hic alienigena? Et ait illi: surge. uade. quia fides tua te saluum fecit. (Esse reus) il semble faire allusion à un récit évangélique bien que ce soit de manière implicite. En effet Luc raconte au chapitre 17 que, comme le Seigneur entrait dans un village, accoururent vers lui dix lépreux, qui de loin criaient et disaient : "Jésus, maître, prends pitié de nous". Quand il les vit le Seigneur sauveur leur dit : "allez et montrez-vous aux prêtres". En y allant ils furent purifiés. Mais l’un d’eux, qui n’était pas juif mais étranger et samaritain, quand il vit le miracle de sa guérison soudaine revint vers le Christ et se jeta à ses pieds ; plein de reconnaissance, il remercia largement son libérateur. Mais les neuf autres étaient des ingrats et oublieux du bienfait qu’ils avaient reçu il s’en allèrent. Jésus lui dit donc : "les dix n’ont-ils pas été purifiés ? Et les neuf autres, où sont-ils ? Il ne s’en est donc pas trouvé un pour revenir et rendre gloire à Dieu sinon cet étranger ?". Et il lui dit "lève-toi et va, car ta foi t’a sauvé".

335 Quare auxili et misericodiæ diuinæ munus implorandum est: ut ille coeIestis pater et salutifer lesus extensa sibi huius nostræ commentationis uela flatu spiritus sui impleant: et in rectum cursum initæ nauigationis propellentes ratem: nobis det mare: quod interiacet: atrox atque procellosum transmittere: atque optato appulsu hospitalique tandem frui. C’est pourquoi il faut implorer le secours de l’aide et de la miséricorde divines, afin que le Père céleste et Jésus le sauveur emplissent du souffle de leur esprit les voiles de notre commentaire que nous déployons pour eux et que, poussant notre navire dans la droite route de la navigation que nous avons entreprise, il nous donne de traverser l’espace terrible et orageux de mer qui se trouve entre nous et le port et de jouir à la fin d’un mouillage désiré et hospitalier.

348 completio Euangelii est ille locus in quo Iesum cælos ascendisse: discipulos a bethania in hierusalem regressos testatur. La fin de l’évangile est le passage dans lequel il est dit que Jésus est monté aux cieux et que les apôtres revinrent de Béthanie à Jérusalem.

377 (Iudæa polluta cruore) sui sceleris dicitur ideo quia: quærente pilato dimittere lesum: uidens quia nihil proficeret: sed magis tumultus fieret: accepta aqua lauit manus coram populo dicens: Innocens ego sum a sanguine huius Iusti: uos uideritis: Et respondens uniuersus populus: sanguis eius super nos et super filios nostros. his uerbis se polluit et maculauit cruore sui sceleris. (Iudæa polluta cruore) sui sceleris ("de son crime") est dit parce que Pilate cherchait à relâcher Jésus ; voyant que rien n’y ferait mais que cela ne ferait qu’augmenter le tumulte, il prit de l’eau et se lava les mains devant le peuple en disant : "je suis innocent du sang de ce juste, à vous de voir !"; alors le peuple tout entier répondit : "son sang sur nous et sur nos fils" et par ces mots il se souilla et se tacha du cruore sui sceleris ("sang de son crime").

386 unde a graecis christus redemptor apator et ametor nuncupatur: quoniam secundum typum melchisedech et ordinem: Iesus liberator ut matrem in illa diuina generatione nesciuit: ita patrem in humana conceptione ignorauit: ex patre solo natus ante sæcula: Ex uirgine sola ortus in hoc sæculo. C’est la raison pour laquelle les Grecs nomment le Christ rédempteur ἀπάτωρ ("sans père") et ἀμήτωρ ("sans mère") puisque, selon le type et l’ordre de Melchisédec, Jésus le libérateur de même qu’il ne connut pas la maternité dans son engendrement divin, de même ignora la paternité dans sa conception humaine, né du seul Père avant les siècles, issu de la seule Vierge dans ce siècle.

583 Quo igitur pacto scrupulos omneis dubitationum remouit christus? Arator ostendit: cum ait (miracula rerum) scilicet operatarum a christo: non poterant coelare deum id est non poterant abscondere et occultare diuinitatem christi. quia ut inquit loannes Euangeliographus si scribantur per singula quæ Iesus fecit miracula scilicet ante uel post resurrectionem: non mundus libros ipsos caperet. Donc, de quelle manière le Christ dissipa-t-il tous les scrupules du doute ? Arator le montre en disant miracula rerum ("les miracles") évidemment opérés par le Christ non poterant celare deum ("ne pouvaient cacher Dieu") autrement dit ne pouvaient pas cacher et occulter la divinité du Christ, parce que, comme le dit Jean l’évangéliste "si l’on écrivait un à un les miracles que Jésus a faits, que ce soit avant ou après sa résurrection, le monde ne suffirait pas pour contenir ces livres".

584 Sed repugnabit aliquis hic: et contra conabitur: quomodo miracula ostendebant diuinitatem christi: cum multa uiri sancti etiam miracula fecerint ut Moses: helias: heliseus et reliqui et loannis.xiiii. dicat Iesus: Amen dico uobis: qui credit in me: opera quæ ego facio ipse faciet: et maiora horum faciet. Mais on me fera ici une objection et on tentera de s’opposer à moi en disant : comment les miracles montraient-ils la divinité du Christ alors que de nombreux saints aussi firent des miracles, tels Moïse, Elie, Elisée et d’autres, et que Jésus déclare (Jn. 14) : "en vérité je vous le dis, celui qui croit en moi fera les œuvres que je fais, et il en fera même de plus grandes" ?

701 Dicit uerticem oliueti uenerandum: uel quia dominus inde in coelum assumptus est: uel quia locus ille (ut ait sulpicius) in quo steterunt uestigia ascendentis lesu continuari pauimento non potuit: excussis in ora apponentium marmoribus quaecunque ei applicabantur. Il dit que la cime du Mont des Oliviers est vénérable, soit parce que c’est de là que le Seigneur a été enlevé au ciel, soit parce que ce lieu (comme le dit Sulpice) dans lequel se sont trouvées les traces de Jésus lors de son ascension ne put être pourvu d’un dallage, le marbre s’arrachant sous les yeux de ceux qui le posaient, quelque marbre que l’on y appliquât.

708 sciendum apsotolos ipsos rediisse in hierusalem post admonitionem angelorum: et ascendisse in coenaculum ut narrat beatus lucas: in quo erat mater domini cum mulieribus quae ipsam comitabantur: et Iesum a galilea in hierusalem secutae fuerant religionis ac pietatis obsequio: Verum cum statim dominus fixus cruci fuisset: mulieres deiperam mariam postea non dereliquerunt. Il faut savoir que les apôtres eux-mêmes revinrent à Jérusalem après l’admonition des anges, et qu’ils montèrent dans le cénacle, comme le raconte le bienheureux Luc, dans lequel se trouvait la mère du Seigneur avec les femmes qui accompagnaient celle-ci, et qui avaient suivi Jésus de la Galilée à Jérusalem pour obéir aux règles de la religion et de la piété ; mais dès que le Seigneur eut été fixé à la croix, les femmes ne quittèrent pas Marie la mère de Dieu.

717(A nato) formata tuo scilicet creata a tuo filio christo lesu. quia (ut inquit accerrimus ac facundus uirginitatis praeco hieronymus) authorem ipsum suum concipiens in tempore edidit impuberem: quem habuerat ante tempora conditorem: uel formata id est ornata uariis gratiis et uirtutibus ut dignum sibi in ea habitaculum constitueret. super illud.ecc. In plenitudine sanctorum detentio mea hinc ait merito Bernardus: Vere in plenitudine sanctorum est detentio sua: cui non defuit fides patriarcharum: nec spes prophetarum: nec Zelus apostolorum: nec constantia martyrum: nec sobrietas confessorum: nec mundicia uirginum: nec puritas angelorum. (A nato) formata ("formée"), évidemment créée, par ton fils le Christ Jésus, parce que (comme le dit le promoteur très ardent et fécond de la virginité, Jérôme), en concevant son créateur lui-même dans le temps elle fit naître dans l’enfance celui dont elle était avant le temps la créature ; on peut également comprendre formata ("formée") comme ornée de grâces et de vertus variées afin qu’il se réservât pour lui-même en elle une habitation digne de lui ; à ce sujet voir Ecc. "dans la plénitude des saints mon séjour" ; c’est ce qui fait qu’à bon droit Bernard déclare : vraiment dans la plénitude des saints est son séjour, car elle n’a pas manqué de la foi des patriarches, ni de l’espérance des prophètes, ni du zèle des apôtres, ni de la constance des martyrs, ni de la sobriété des confesseurs, ni de la pudeur des vierges, ni de la pureté des anges.

719 Debemus autem oculis uigilantibus perspicere id quod lucas in primo actuum capite: et Arator hic refert illle namque dixit apostolos reuersos fuisse in hierusalem: et omnes perseuerasse unanimiter in oratione cum mulieribus et maria matre lesu. Nous devons donc garder le regard en éveil pour bien voir ce que Luc en Ac. 1 et ici Arator rapportent : de fait, il dit que les apôtres sont revenus à Jérusalem et que tous ils ont unanimement persévété dans la prière avec les femmes et Marie la mère de Jésus.

797 (persona) id est eua tantum: non uniuersa natura muliebris: dedit ruinam idest casum hoc est fecit cadere Adam: quo cadente nos omnes eius posteri cecidimus: non natura scilicet foeminea tota. sicut non tota natura Muliebris dedit nobis Salutiferum lesum: sed sola uirgo Maria sexus gloria foeminei. cum autem dixit Arator persona ruinam dedit: sic intellige ut cum dicitur peccatum per unum hominem intrasse in mundum idest in naturam humanam. quia mulier ante uirum peccauit: et mulier de uiro facta est. (persona) autrement dit Eve seulement, et non la nature féminine dans son ensemble, dedit ruinam ("a provoqué la ruine"), autrement dit le malheur de faire chuter Adam ; par sa chute, nous tous, ses descendants, avons chuté ; non natura ("non sa nature"), évidemment la nature féminine entière, de même que ce n’est pas toute la nature féminine qui nous donna Jésus le Sauveur, mais la seule vierge Marie, gloire du sexe féminin. Or quand Arator dit persona ruinam dedit ("la personne a provoqué la ruine"), comprenez comme quand on dit que par un seul homme le péché est entré dans le monde, autrement dit dans la nature humaine, parce que la femme a péché avant l’homme et la femme a été créée de l’homme.

824 christus a graecis dicitur mesites: a latinis theologis mediator. Vnus enim ut apostolus ait: mediator dei et hominum homo christus lesus: quasi in medio arbiter ad componendam pacem idest reconciliandum homines deo. Hic est arbiter quem lob desiderat. Vtinam esset nobis arbiter. Les Grecs appellent le Christ μεσίτης, là où les théologiens latins parlent de médiateur. "Nous n’avons", comme dit l’Apôtre, "qu’un seul médiateur entre Dieu et les hommes, un homme, le Christ Jésus", comme un arbitre placé au milieu pour faire la paix, autrement dit réconcilier les hommes avec Dieu. C’est là l’arbitre que Job appelle de ses vœux : "si seulement" nous avions un arbitre.

842 Tertio fuit uocatus ut matthaeus scribit: cum relictis omnibus secutus est iesum sub eius magisterio semper futurus nec ad piscationem reuersurus: nisi metaphoricam et spiritalem: ut dominus praedixerat. Venite post me et faciam uos fieri piscatores hominum. Troisième point : il y eut appel selon ce qu’écrit Matthieu, quand, après avoir tout laissé, il eut suivi Jésus, il allait demeurer toujours sous l’autorité de ce Maître sans jamais revenir à son métier de pêcheur, sinon de manière métaphorique et spirituelle, comme le Seigneur l’avait prédit : "Venez à ma suite et je ferai de vous des pêcheurs d’hommes".

900 Merito autem per sedem doli uiscera funduntur: non per locum osculi id est per os quo osculatus est iesum quanuis falsa superficie: sed per alium cui uirus inerat occultae maliciae: C’est à juste titre que les entrailles se répandent en passant par le siège de la ruse et non par le lieu du baiser (autrement dit par la bouche avec laquelle il embrassa Jésus, bien que ce fut un faux prétexte), mais par un autre endroit là où se trouvait le poison de sa malice cachée.

1063 Ergo non immerito dixit poeta: amor infusus in corda apostolorum instat et urget apostolos ut omnes homines lucrifaciant: seque periculis et tormentis exponant pro animarum salute sicut iesus quoque magister apud loannem Euange. praeceperat: Hoc est praeceptum meum ut diligatis inuicem sicut dilexi uos. Maiorem hac dilectionem nemo habet quam ut animam suam ponat quis pro amicis suis. Ce n’est donc pas sans raison que le poète dit amor ("l’amour") infusé dans le cœur des apôtres, instat ("presse") et pousse les apôtres pour qu’ils se gagnent tous les hommes, s’exposent aux dangers et aux tortures pour le salut des âmes, comme le leur avait aussi prescrit leur Maître, Jésus, dans l’évangile de Jean : "tel est mon commandement : que vous vous aimiez les uns les autres comme je vous aimés. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis".

1073 Hinc dixit psalmographus uaticinans de apostolis: Inebriabuntur ab ubertate domus tuae: et torrente uoluptatis tuae potabis eos. Vt autem Temulenti spernunt obprobria et irrisiones: nec periculis nec ullis dispendiis mouentur: sic apostoli amore diuino ebrii nullis damnis: nullis persecutionibus subsannationibusue quatiebantur. Immo uero ibant gaudentes a conspectu consilii: quoniam digni habiti sunt pro nomine lesu contumeliam pati. Quis (inquit paulus ad romanos scribens) nos separabit a charitate christi? Tribulatio: an angustia: an persecutio: an fames: an nuditas: an periculum: an gladius? Sicut scriptum est quia propter te mortificamur tota die. aestimati sumus sicut oues occisionis. sed in his omnibus superamus propter eum qui dilexit nos. De là vient que le psalmiste, prophétisant au sujet des apôtres dit : "ils seront ivres de l’abondance de ta maison et tu les feras boire au torrent de ta volupté" ; de même que les personnes ivres ne tiennent aucun compte de la honte et des moqueries et ne sont touchées ni par les dangers ni par quelque dépense, ainsi les apôtres, ivres d’amour divin n’étaient perturbés par aucune perte, aucune persécution, aucune insulte ; bien plus, ils allaient tout joyeux loin du Conseil puisqu’ils ont été jugé dignes de souffrir l’injure pour le nom de Jésus. "Qui", écrit Paul aux Romains, "nous séparera de l’amour du Christ ? La tribulation ? L’angoisse ? La persécution ? La faim ? Le dénuement ? Le danger ? Le glaive ? Comme il l’a été dit : ‘à cause de toi nous sommes mortifiés tout le jour, on nous prend pour des brebis d’abattoir’ mais en tout cela nous l’emportons à cause de celui qui nous a aimés".

1076 Alludit autem poeta ad illud quod mattheus Marcus et Lucas salutiferum lesum dixisse commemorant: Non mittunt uinum nouum in utres ueteres: alioquin rumpuntur utres: et uinum effunditur: et utres pereunt sed uinum nouum in utres nouos mittunt: et ambo conseruantur. Quibus uerbis respondit Christus discipulis loannis dicentibus: Quare nos et pharisaei ieiunamus frequenter. discipuli autem tui non ieiunant? His ita per superbiam et calumniam interrogantibus cum multifariam satisfecisset Christus: addidit quoque illud: non solent homines mittere uinum nouum hoc est mustum: in utres ueteres id est non sunt discipuli mei et apostoli spirituali ieiunio apti. donec me assumpto spiritu sancto sint confirmati: et nouae uitae mysteria non sunt committenda mentibus nondum innouatis: alioquin rumpuntur utres id est rudes mentes hoc pati non possunt: et uinum effunditur hoc est ipsa doctrina nihil prodest. et utres pereunt id est mentes imbecillae pondere praeceptorum suffocantur. Le poète fait allusion à une parole que Matthieu, Marc et Luc rappellent dans la bouche de Jésus le Sauveur : "on ne met pas du vin nouveau dans de vieilles outres, autrement les outres se rompent et le vin se répand en même temps que les outres sont perdues ; on met le vin nouveau dans des outres neuves et tous deux se conservent". Par ces mots Jésus répondit aux disciples de Jean qui disaient : "Pourquoi les pharisiens et nous faisons-nous de fréquents jeûnes alors que tes disciples ne jeûnent pas ?". Ces gens l’interrogeaient, sous l’effet de leur orgueil et poussés à le calomnier, mais quand il leur eut rendu raison de multiples façons, le Christ ajouta aussi cela : "on ne met pas le vin nouveau" autrement dit le vin doux, "dans de vieilles outres", autrement dit mes disciples et apôtres ne sont pas propres au jeûne tant que je ne suis pas monté au Ciel et qu’ils n’ont pas été affermis par l’Esprit saint ; et il ne faut pas confier les mystères de la vie nouvelle à des esprits qui n’ont pas encore été renouvelés, autrement "les outres se rompent", autrement dit ces esprits encore novices ne peuvent le supporter "et le vin se répand", autrement dit la doctrine elle-même ne produit aucun profit, "et les outres se perdent", autrement dit ces intelligences faibles sont étouffées sous le poids des préceptes.

1091 Videtur autem poeta acutissimus etiam alludere ad illud salutiferi lesu dictum apud loan. Euan. Ego sum uitis uera et pater meus agricola est. Illud quoque non pretermittam: quod procul dubio respexit arator ut uir doctissimus et diuinarum literarum consultissimus: Le poète, dans son extrême finesse, semble aussi faire allusion à cette parole salutaire de Jésus chez Jean : "moi, je suis la vraie vigne et mon père est le vigneron". J’en parle parce que c’est sans aucun doute ce qu’a en tête Arator, cet homme d’une extrême érudition et qui connaît parfaitement les divines lettres.

1103 (PRIMVS AT ILLE PETRVS:) in quinta huius primi libri sectione Arator narrat quemadmodum Petrus nouae legis uexillifer uel antesignanus iam igne spiritus sancti totus flammeus uerba fecerit de incarnatione passione ac resurrectione domini lesu christi: tandemque admonuerit cunctos ut iudaeos uitarent gentem obstinatam ac deprauatissimam. (PRIMVS AT ILLE PETRVS :) dans la cinquième section de ce premier livre, Arator raconte comment Pierre porte-étendard de la Loi nouvelle, ou pour mieux dire son soldat de première ligne, désormais tout enflammé par le feu de l’Esprit saint, prit la parole pour parler de l’incarnation de la passion et de la résurrection du Seigneur Jésus Christ, et, pour finir, avertit tous ses auditeurs d’éviter les Juifs, nation obstinée et totalement dans l’erreur.

1107 Interea nauicula qua uehebantur apostoli: in medio mari iactabatur fluctibus. quarta autem uigilia noctis dominus ambulans super aquas uenit ad eos quem ita petrus allocutus est: domine si tu es iube me uenire super aquas. domino ergo iubente descendens petrus de nauicula ambulabat super mare ut ueniret ad Iesum. Pendant ce temps, la barque qui transportait les apôtres était agitée par les flots au milieu de la mer. Or, à la quatrième veille de la nuit, le Seigneur vint en marchant sur les eaux vers eux ; et Pierre s’adressa ainsi à lui : "Seigneur, si c’est bien toi, ordonne-moi de venir sur les eaux". Comme donc le Seigneur l’avait ordonné, Pierre descendit de la barque et il marchait sur la mer pour venir à la rencontre de Jésus.

1172 (Radiantem.) Vidimus inquit petrus lesum radiantem id est gloriosum in corpore: et conspeximus scilicet nos discipuli nostris oculis: reducem id est redeuntem scilicet in die assumptionis uel ascensionis: propriis astris id est proprio coelo: et suo. (Radiantem.) Vidimus ("nous avons vu"), dit Pierre, lesum radiantem ("Jésus radieux"), autrement dit glorieux, in corpore ("dans son corps") et conspeximus ("nous avons contemplé"), évidemment nous, les disciples, de nos yeux, reducem ("revenant"), autrement dit de retour, évidemment le jour de sa montée au ciel et de son ascension, propriis astris ("dans ses propres astres"), autrement dit dans le ciel qui lui est propre et lui appartient.

1174 Sciendum sane hoc nomen iesus disyllabon hinc poni posse: et trisyllabon. Nam si in scansione fit synaloepha: ita: corpori: dactylus: esum. erit trisyllabon. Si autem dicimus: corpore: iesum: tunc . i.erit consonans non uocalis: ut in secundo idem Arator: clementia iesu: et in loannes id est quoque consonans est apud Eundem in secundo: Venerit his quaesitor ait: qui fonte loannis: et paulo post nomine uenturi praecursor in orbe loannes. Nec te moueat quod graeci per. iota lesus et loannes scribunt. Nam iota: quae apud eos semper uocalis est: apud nos quandoque transit in consonantem ut iudaeus per iota scribitur: et tamen iuuenalis in consonantem mutauit: Arcanam iudaea tremens mendicat in aurem. Quod ego arbitror posse fieri in dictionibus: quae non sunt graecae: sed uel hebreae uel alterius linguae. si enim graecae sunt: ut iambus: hieronymus: iota in consonantem nullo pacto posse uerti Existimo. Qui ergo iambus proferret disyllabon: rustice proferret et barbare. Il faut du moins savoir que le nom Iesus peut ici être considéré comme comptant deux syllabes ou trois. De fait si, en scandant, on fait une synalèphe, on fera ainsi : corpori dactyle, esum, et il fera trois syllabes ; mais si nous disons corpore iesum alors i est une consonne et non une voyelle, comme, dans le livre 2, le même Arator qui écrit clementia iesu. Dans le mot Ioannes également, c’est une consonne chez le même auteur au livre 2 dans uenerit his quaesitor ait qui fonte Ioannis, et, peu après, nomine uenturi praecursor in orbe Ioannes. Ne te laisse pas émouvoir par le fait que les Grecs utilisent un iota pour écrire Iesus et Iohannes. De fait, iota, qui chez eux est toujours une voyelle, devient parfois chez nous une consonne, comme dans Iudaeus, qu’ils écrivent avec un iota et cependant dans Juvénal c’est une consonne : arcanam iudaea tremens mendicat in aurem ("la Judée tremblante mendie dans une oreille discrète"). Je pense que cela peut arriver dans des mots qui ne sont pas grecs, mais hébreux ou de quelque autre langue. En effet, s’ils sont grecs, comme iambus, hieronymus, il me semble que l’on ne peut en aucun cas changer iota en consonne. Celui donc qui prononcera iambus en deux syllabes aura une prononciation de paysan et de barbare.

1176 Quis autem non uidet: modo aliquid teneat graecarum literarum: unde error ille scribendi Ihesus per aspirationem emanauerit? Nam cum nostra aspiratio. H. et ea uocalis quae a graecis: ita: dicitur sint eiusdem figurae: qui graece. IHS. scriptum uidet: si ignorat literas graecas: per aspirationem scribi putabit: cum non per aspirationem sed per eta scribatur: quae apud nos mutatur in e. longum. solet autem lesus Christus compendiosa scriptione apud graecos senis literis scribi: ita ut IHS. his tantum tribus: XPS. his etiam tribus scribatur. Hinc mansit consuetudo quoque apud nos: ut Christus per X. scriberetur: quia .XX. similis est chi elemento graeco: et per. P. quia. p. latinum effigiem obtinet rho graeci: alioquin quid habet. X. aut. p. quo possit scribi exprimiue hoc nomen christus? Aut uox ipsius. p. aut .X. in illo nomine Christus qui inuenitur? Certe non. Cur ergo per.X. et .p. scribitur etiam in antiquissimis codicibus: et uenerandae uetustatis exemplaribus? Vel ergo error est librariorum tempore iam ex illo in posteros deriuatus: cum per inscitiam. H. eta uocalem: propter similes lineolas: esse aspirationem nostram crederent: sicut chi et rho graeca elementa: quibus Christus scribitur: putauerunt esse .X. et . p. ob notas Conuenientes minimeque diuersas: uel certe cum nouum testamentum (authore Hieronymo) totum graecum sit: excepto apostolo mattheos: qui primus in iudaea Euangelium Christi hebraicis literis edidit: suspicor ego ueteres christianos consueuisse dictiones illas duas scribere ita compendiosse: quemadmodum a graecis nouae legis scriptoribus formabantur: ut sicut integrae in uoce manebant: nullaque interpretatione mutatae: ita etiam incorruptae in scriptione manerent. Or qui ne voit pas, pour peu qu’il ait quelque savoir de l’écriture grecque, d’où provient cette erreur d’écriture : Ihesus ; c'est en raison de l’aspiration. De fait, puisque la manière de noter chez nous l’aspiration, H, et la voyelle que l’on nomme en grec èta ont la même forme, celui qui, en grec, voit écrit IHS, s’il ne connaît pas l’écriture grecque, croira que le mot est écrit avec aspiration, alors qu’il n’est pas écrit avec aspiration, mais avec un èta, qui, chez nous, devient un e long. Or, il se trouve que le nom Jésus Christ se rencontre, en forme abrégée, écrit chez les Grecs avec seulement six lettres, trois pour IHS et trois seulement pour XPS. Cette habitude se retrouve chez nous : Christus est écrit avec un X, car X est semblable à la lettre grecque khi, et avec un P, parce que le p latin a la forme du rho grec, autrement quel moyen y aurait-il pour que X et P puissent noter et exprimer le mot Christus ? Ou bien comment trouvera-t-on le son p ou x dans le nom du Christ ? C’est évidemment impossible. Alors pourquoi est-il écrit XP même dans les plus anciens manuscrits et les exemplaires d’une vénérable antiquité ? Ou peut-être est-ce alors une erreur des éditeurs qui, dans la suite du temps, est passée chez leurs successeurs, alors même qu’en raison de leur ignorance il pensaient que la voyelle èta, en raison de son tracé identique, était ce qui est chez nous une aspiration, comme ils pensèrent que les lettres grecques chi et rho qui servent à écrire le nom du Christ étaient un x et un p, en raison de leurs tracés qui correspondent et diffèrent extrêmement peu ; ou bien encore, alors que l’intégralité du Nouveau Testament (comme l’atteste Jérôme) est en grec, à l’exception de l’apôtre Matthieu qui d’abord écrivit en Judée son évangile en hébreu, je soupçonne, pour ma part, les chrétiens d’autrefois d’avoir pris l’habitude d’écrire ainsi ces deux mots de manière abrégée, comme le faisaient les écrivains grecs du Nouveau Testament, en sorte que, de même que, quand on les prononçait, ils demeuraient inchangés et ne recevaient nulle autre interprétation, de même il restaient aussi sans changement dans l’écriture.

1209 Ibidem etiam ait magister apostolos in nomine trinitatis baptizasse: licet hoc non sit scriptum. indidit autem agni titulum baptista domino iesu: et hic poeta illud idem cognomentum repetiuit: quia authore Augustino tria ministrat hic agnus immaculatus possidentibus se: lac simplicis doctrinae quo paruuli nutriuntur: lanam id est incrementa uirtutum: et esum carnis suae. Recte quoque agnus monstratur. quia erat innocens: immaculatus: immolandus: praefiguratus in agno paschali. Dans le même passage, le Maître dit aussi que les apôtres ont baptisé au nom de la Trinité, bien que cela ne soit pas dans l’Ecriture. Le Baptiste donna en outre au Seigneur Jésus le titre d’agneau, et ici le poète reprend ce même surnom, parce que, selon l’autorité d’Augustin, cet agneau immaculé apporte trois dons à ceux qui le possèdent : le lait de la simple doctrine, qui nourrit les tout-petits, la laine, autrement dit l’accroissement des vertus, et sa chair à manger. C’est juste aussi de le montrer comme agneau, car il était innocent, immaculé et voué à être sacrifié, ce qui était préfiguré dans l’agneau pascal.

1210 Quanuis enim alia quoque animalia ut bos uitulus capra et huiuscemodi in lege ueteri immolabantur: agnus tamen typum christi gerit symbolo quodam euidentiore: tum quia agnus ille erat sine macula: quo immolato filii israeli seruitutem pharaonis euaserunt: sicut immolato in ara crucis iesu immaculato: qui peccatum non fecit: a iugo liberati sumus durissimo cacodaemonis. En effet, bien que d’autres animaux aussi fussent sacrifiés dans l’ancienne loi, comme le bœuf, le veau, la chèvre et ainsi de suite, l’agneau porte cependant le type du Christ par un symbole plus manifeste : parce que jadis était sans tache l’agneau qu’immolèrent les fils d’Israël pour échapper à la servitude de Pharaon, comme aussi fut immolé sur l’autel de la croix Jésus qui était sans tache, car il n’a jamais commis le péché, et par lui nous sommes libérés du joug, le très cruel et mauvais démon.

1225 Vt enim opera geneseos a deo perfecta sex diebus distincta fuerunt: ita opera mundi per sex chiliadas distinguntur. Nam ultra sex chiliadas quod sit futurum: nequaquam apertis uaticiniis proditum est. Item si quaerimus in qua mundi aetate uenit liberator generis humani qui ab hebreis messias dicitur: respondemus secundum supputationem hebreorum .iiii. mundi millenario iesum apparuisse: hinc illud chiliadesque cadunt: quarum iam quinta recessit: sexta citis uectata rotis per inane iugales ad medium iam cogit iter: mundique senectam ducit et alterius uitae praenunciat ortum. De même, en effet, que les œuvres de la genèse furent achevées et séparées en six jours, de même les œuvres du monde sont réparties en six millénaires. De fait, ce qui sera après ces six millénaires, cela n’a été nullement révélé par des prédictions manifestes. De la même façon, si nous cherchons à savoir dans quel âge du monde est venu le libérateur du genre humain que les hébreux nomme messiah, nous répondons, selon le comput des hébreux, que Jésus est apparu dans le quatrième millénaire du monde ; il s’ensuit que se succèdent ce siècle-là, et les millénaires : déjà le cinquième s’en est allé et le sixième, porté par des roues rapides, pousse déjà son attelage à travers le vide vers le milieu de sa course : il conduit à la sénescence du monde et annonce la venue de l’autre vie.

1370 (Hoc pactum) id est hæc pactio et constitutio diuina geminæ dilectionis: tenet id est continet omne ius scilicet legis et prophetarum ut diximus: quod scilicet ius dilectionis: creat id est producit : spiritus almus ueniens bis scilicet semel post resurrectionem : iterum : post ascensionem: per corda scilicet fidelium. Author id est creator scilicet Iesus dedit hunc scilicet spiritum sanctum in terris post resurrectionem: ut ametur homo id est proximus: post id est iterum scilicet in die pentecoste: missus scilicet est spiritus sanctus: ut humana id est homines : flagrent id est ardeant ardenter ament: deum. (Hoc pactum ("ce pacte")) autrement dit cet accord et cette constitution divine des deux amours tenet ("possède") autrement dit contient ; omne ius ("tout le droit") évidemment de la loi et des prophètes, comme nous l’avons dit ; quod ("que") évidemment ce droit de l’amour, creat ("crée") autrement dit produit, spiritus almus ueniens bis ("l’Esprit nourricier venant deux fois") évidemment une première fois après la résurrection et une seconde après l’ascension, per corda ("à travers le cœur"), celui des fidèles évidemment ; author ("l’auteur") autrement dit le créateur, évidemment Jésus, dedit hunc (" a donné celui-ci") évidemment l’Esprit saint, in terris ("sur terre") après sa résurrection, ut ametur homo ("pour que l’homme soit aimé"), autrement dit le prochain, post ("ensuite") autrement dit évidemment au jour de la Pentecôte, missus ("il a été envoyé") évidemment l’Esprit saint, ut humana ("pour que les choses humaines") autrement dit les hommes, flagrent ("s’embrasent") autrement dit brûlent, aiment avec ardeur deum ("pour Dieu").

1484 ideo subdit (Cumque negat ) id est petrus cum negat pauperi claudo elemosynam dicens: aurum et argentum non est mihi: parat scilicet petrus meliora id est res meliores elemosyna et auro et argento scilicet sanitatem: quam statim contulit in nomine Iesu nazareni. Voilà pourquoi Arator ajoute cumque negat ("et quand il refuse") autrement dit quand Pierre refuse au pauvre boiteux une aumône en disant : "de l’or et de l’argent je n’en ai pas", parat ("il prépare") évidemment Pierre, meliora ("des biens meilleurs") autrement dit des réalités meilleures que l’aumône, l’or et l’argent, évidemment la santé qu’aussitôt il lui apporta au nom de Jésus de Nazareth.

1486 (quam sæpe) acuta descriptio claudi modo spem: modo desperationem concipientis et tandem consecuti sanitatem super spem: quam conceperat. cum enim dixit petrus: respice: sperauit se consecuturum elemosynam: cum rursus inquit: aurum et argentum non est mihi: desperauit. (quam sæpe ("combien souvent")) description pleine de finesse d’un boiteux qui passe de l’espérance au désespoir, et qui, pour finir, reçoit, au-delà de l’espérance qu’il avait conçue, la santé ; quand Pierre en effet lui dit : "regarde", il espéra obtenir une aumône, mais quand il lui rétorqua "de l’or et de l’argent je n’en ai pas", il désespéra.

1530 dixit enim petrus claudo in nomine Iesu nazareni surge et ambula. Pierre dit en effet au boiteux : "au nom de Jésus de Nazareth, lève-toi et marche".

1624 dicit ergo: (qui sunt) scilicet illi baiulantes: qui solent ferre id est portare israel id est israeliticum populum clodum: pectore id est arcanis uaticiniis e pectore depromptis: et certant adiungere scilicet claudum portæ id est messiæ: quæ porta speciosa : prodit iesum id est monstrat de suo nomine quia sicut porta dicitur speciosa: ita et lesus speciosus uocatur. Le poète dit donc : (qui sunt ("qui sont")) évidemment ceux qui portent, qui solent ferre ("qui ont coutume de transporter") autrement dit porter, Israel ("Israël") autrement dit le peuple d'Israël, clodum ("boiteux") dans son cœur, autrement dit dans les prophéties secrètes qu'il tire de son esprit, et certant adiungere ("rivalisent pour joindre") évidemment le boiteux, portæ ("à la porte") autrement dit le Messie, quæ ("qui"), la Belle Porte, prodit ("révèle") Jésus, autrement dit le montre, de suo nomine ("à partir de son nom"), parce que, de même que la porte est nommée Belle, de même on dit de Jésus qu'il est beau.

1624 dicit ergo: (qui sunt) scilicet illi baiulantes: qui solent ferre id est portare israel id est israeliticum populum clodum: pectore id est arcanis uaticiniis e pectore depromptis: et certant adiungere scilicet claudum portæ id est messiæ: quæ porta speciosa : prodit iesum id est monstrat de suo nomine quia sicut porta dicitur speciosa: ita et lesus speciosus uocatur. Le poète dit donc : (qui sunt ("qui sont")) évidemment ceux qui portent, qui solent ferre ("qui ont coutume de transporter") autrement dit porter, Israel ("Israël") autrement dit le peuple d'Israël, clodum ("boiteux") dans son cœur, autrement dit dans les prophéties secrètes qu'il tire de son esprit, et certant adiungere ("rivalisent pour joindre") évidemment le boiteux, portæ ("à la porte") autrement dit le Messie, quæ ("qui"), la Belle Porte, prodit ("révèle") Jésus, autrement dit le montre, de suo nomine ("à partir de son nom"), parce que, de même que la porte est nommée Belle, de même on dit de Jésus qu'il est beau.

1646 Respice (inquit iesus apud matthæum) uolatilia cœli: quæ non serunt nec metunt: et tamen dei prouidentia aluntur absque cura: multo ergo uos iustius: qui filii estis. "Regardez", dit Jésus chez Matthieu, "les oiseaux du ciel qui ne sèment ni ne récoltent" et pourtant ils sont nourris par la providence de Dieu et n'ont aucun souci, cela est bien plus justement applicable à vous qui êtes des fils.

1677 Verum ne diuulgaretur Euangelium in populum comminati sunt apostolis: ne omnino loquerentur: nec docerent in nomine iesu. Mais, pour éviter que l'Evangile ne soit répandu dans le peuple, ils firent des menaces aux apôtres, leur interdisant totalement de parler, et d'enseigner au nom de Jésus.

1686 Nam petrus turbæ admiranti tantum miraculum: quod miramini inquit in hoc: aut nos quid intuemini: quasi nostra uirtute aut pietate fecerimus hunc ambulare? Ille lesus quem uos tradidistis: et negastis ante faciem pilati: nomen eius et fides : quae per eum est. dedit integram sanitatem: Nec uero nomen est aliud sub celo datum hominibus: in quo oporteat nos saluos fieri. De fait Pierre déclara à la foule qui s'étonnait d'un si grand miracle : "que vous étonnez-vous en cela, ou pourquoi nous regardez-vous comme si c'était par notre puissance ou par notre piété que nous avions fait marcher cet homme ?" Ce Jésus "que vous, vous avez livré et que vous avez renié ouvertement devant Pilate", "c'est son nom et la foi que nous avons en lui qui a donné la totale santé" ; "car il n'est pas un autre nom sous le ciel donné aux hommes dans lequel il nous faille être sauvés".

1792 et postquam cognouerunt minas gentis scilicet iudaicæ. superbae id est superbe minantis apostolis: ne in nomine lesu populum docerent: celebrant scilicet omnes fideles congregati hymnum: his uocibus scilicet sequentibus. Et quand ils connurent minas gentis ("les menaces de la nation") évidemment la nation juive, superbae ("orgueilleuse"), autrement dit menaçant avec orgueil les apôtres pour qu'ils n'enseignent pas le peuple au nom de Jésus, celebrant ("ils chantent"), évidemment tous les croyants rassemblés hymnum his uocibus ("un hymne avec ces mots"), évidemment ceux qui vont suivre.

1877 Quare nec* Adonay: nec Tetragrammaton aliud esse debet : nisi hoc nomen lesus: in quo omne genu flectitur. Voilà pourquoi ni le mot Adonaï ni le tétragramme ne doivent être autre chose que ce nom de Jésus, "devant qui tout genou fléchit".

1879 Nec etiam uirtus sanandi aut faciendi miracula in illo nomine iesus est: nisi tanquam in signo: cum in significato id est in uerbo incarnato: et trinitate: sit uera uirtus ac propria. Et même la puissance de guérir ou de faire des miracles ne réside dans le nom de Jésus, que si, de la même manière que dans un signe, de même dans ce qui est signifié, autrement dit le Verbe incarné et la Trinité, se trouve la vraie et propre puissance.