BP28Paulum doctorem: clauigerumque petrum.Paul le docteur et Pierre qui porte les clés.
BP39Nam petrum et paulum Tanais: Nilusque: Vagusque:De fait, Pierre et Paul, le Tanaïs, le Nil et, dans son errance,
48 Non enim est hominis officium immortalem famam sed immortalem uitam quaerere: Nec quomodo ut Achilles uicerit: sed quomodo ut petrus uixerit immortalis erit ac foelix: nec laurea coelesti Hector pugnans: sed paulus docens coronabitur. Car le devoir de l’homme n’est pas de rechercher la renommée immortelle, mais la vie immortelle ; ce n’est pas en imitant comment Achille a pu être vainqueur, mais comment Pierre a vécu qu’il sera immortel et heureux ; ce n’est pas Hector parce qu’il a combattu qui sera couronné de la couronne de laurier dans le ciel, mais Paul parce qu’il a enseigné.
125 Illud non prætermittam: quod Aldus addit. ipsum Aratorem hos duos libros pontifici maximo muneri dedisse. viii. idus aprilis in præsbyterio ante confessionem Beati petri: cum et episcopi et presbyteri et diaconi et alii quam plurimi adessent. Je ne passerai pas non plus sous silence cet élément qu’ajoute Alde : Arator lui-même a donné en présent ces deux livres au souverain pontife le septième jour avant les ides d’avril dans le presbytérium devant la confession du bienheureux Pierre en présence d’évêques, de prêtres, de diacres et de bien d’autres personnes.
127 Sed doctissimus quisque summa instatia rogauit Pontificem quo eos libros iuberet publice recitari: quo facto In diui petri templum cognomento ad uincula: omnes conueniunt: atque ispo authore recitante: Mais les plus savants des assistants demandèrent de manière très pressante au pontife d’ordonner la lecture publique de ces livres : ce qui fut fait dans l’église Saint Pierre dite Aux Liens et tous s’y rendirent, tandis que le poète assurait lui-même la lecture.
138 Intentio Aratoris est celebrare labores duorum apostolorum præcipue sancti petri ac pauli: quorum uoce fides catholica per uniuersum orbem diuulgata est. Le but d’Arator est de célébrer les travaux des deux apôtres, principalement saint Pierre et Paul, par la voix desquels la foi catholique s’est répandue à travers le monde entier.
145 Quæ diximus et quæ dicturi sumus: non solum maximo iudici qui in summo Petri Barionæ sedet throno: quique eius uices in terris gerit qui ueritas est: corrigenda subiicimus: sed etiam quibuscumque eruditæ reip. uel classicis ac primi ordinis: uel proletariis et postremæ notæ imique subselii uiris: quibus si fuero admonitus: gratias agam et meo nomine cum aliquid profecero: et publico quod mecum cæteros non patiantur errare. Ce que nous avons dit jusqu’ici et ce que nous allons dire, nous l’avons soumis pour correction non seulement au jugement très grand de celui qui siège sur le trône de Simon, fils de Jonas, et qui occupe sur terre sa fonction, mais encore à tous les membres de notre république des lettres, que ce soit des professeurs et des membres de premier rang, ou des inférieurs et des hommes de moins d’importance et dans des postes moins élevés : si par eux j’ai été averti, j’en rends grâce, et pour moi-même puisque j’aurai ainsi un peu progressé, et pour le public, car ainsi ils ne laissent pas tous les autres se tromper en même temps que moi.
224 cum ergo Anthemium relegatum cuperet augusta restituere. Vigilius tunc diaconus et per id temporis constantinopoli agens mulieri pollicitus est: si in petri sede poneretur ipse: Anthemium se reducturum. Augusta désirait donc rendre son siège à l’exilé Anthémius. Vigile était alors diacre et, vivant à cette époque à Constantinople, il promit à cette femme que, s’il était placé lui-même sur le siège de Pierre, il ferait réinstaller Anthémius.
225 id autem non poterat fieri nisi siluerio optimo pontifice romano aut interfecto: aut a sede petri per fraudem iniusticiamque deturbato. Or cela était impossible à moins que Silvère, l’excellent pape de Rome, ne fût tué ou chassé du siège de Pierre par fraude et injustice.
226 itaque subornatis testibus et confictis criminibus Siluerius in insulam pontianam deportatus est: Vigilius uero in locum eius subrogatus: et pontifex romanus uiuente Syluerio creatus est: Cum autem Augusta a uigilio flagitaret ut restitueretur Anthemius: quemadmodum sibi pollicitus fuisset: negauit constanter uigilius se id facturum: quod malis promissis non esset standum. Sese in beati petri sede constitutum non posse id adimplere quod imprudentissime cum adhuc diaconus esset: promisisset. Voilà pourquoi, après qu’on eut suborné des témoins et inventé de fausses accusations, Silvère fut déporté sur une île Pontine ; quant à Vigile, il fut mis à sa place et fut créé pape de Rome du vivant de Silvère ; mais comme Augusta demandait à Vigile de rendre son siège à Anthémius comme il le lui avait promis, Vigile n’eut de cesse de dire qu’il ne le ferait pas, car on n’avait pas à se tenir à une promesse mauvaise : il était, disait-il, placé sur le siège du bienheureux Pierre et à ce titre ne pouvait remplir une promesse qu’il avait eu l’excessive imprudence de faire quand il était encore diacre.
277 (Transferor ad niueas caulas petri.) a mundo tanquam a mari ad ecclesiam christi: in qua petrus uel petri uicarius pascit oues christi sine turbine et sine ulla tempestate. (Transferor ad niueas caulas petri.) du monde comparé à la mer vers l’Église du Christ, dans laquelle Pierre ou le vicaire de Pierre font paître les brebis du Christ sans trouble et sans tempête.
277 (Transferor ad niueas caulas petri.) a mundo tanquam a mari ad ecclesiam christi: in qua petrus uel petri uicarius pascit oues christi sine turbine et sine ulla tempestate. (Transferor ad niueas caulas petri.) du monde comparé à la mer vers l’Église du Christ, dans laquelle Pierre ou le vicaire de Pierre font paître les brebis du Christ sans trouble et sans tempête.
285 dicit ergo arator: Ille petrus parauit sinus littoris id est tutam regionem et sinuosum littoris gremium: ad nostra carbasa id est uela tendentia ad litus ecclesiæ: ille inquit petrus: cuius fuit uia sicca in mediis fluctibus id est qui sicco pede ambulauit super aquas domino iubente. Arator dit donc : c’est Pierre qui parauit sinus littoris ("a préparé les criques du rivage") autrement dit une région sûre et un repli sinueux du rivage, ad nostra carbasa ("pour nos barques") autrement dit pour les voiles qui tendaient vers le rivage de l’Église. Il dit 'c’est Pierre cuius fuit uia sicca in mediis fluctibus ("qui marcha au sec au milieu des flots") autrement dit qui marcha à pied sec sur les eaux par ordre du Seigneur.
285 dicit ergo arator: Ille petrus parauit sinus littoris id est tutam regionem et sinuosum littoris gremium: ad nostra carbasa id est uela tendentia ad litus ecclesiæ: ille inquit petrus: cuius fuit uia sicca in mediis fluctibus id est qui sicco pede ambulauit super aquas domino iubente. Arator dit donc : c’est Pierre qui parauit sinus littoris ("a préparé les criques du rivage") autrement dit une région sûre et un repli sinueux du rivage, ad nostra carbasa ("pour nos barques") autrement dit pour les voiles qui tendaient vers le rivage de l’Église. Il dit 'c’est Pierre cuius fuit uia sicca in mediis fluctibus ("qui marcha au sec au milieu des flots") autrement dit qui marcha à pied sec sur les eaux par ordre du Seigneur.
290 Vel si hæc sententia non uidetur ita quadrare inferioribus quemadmodum superioribus probe uidetur congruere: aliter ero inquit obnoxius poenæ si cum a christo uel a petro littus ecclesie paratum habuerim: cessem reddere grates scilicet carminibus id est referre gratiam prout humana fragilitas potest referre. Ou alors si cette phrase ne semble pas cadrer avec ce qui suit comme elle semble bien s’adapter à ce qui précède, 'je serai', dit-il, 'd’une autre manière coupable de faute si alors que j’avais le rivage de l’Église à ma disposition grâce au Christ ou à Pierre' cessem reddere grates ("je tardais à rendre grâces"), évidemment par mes poèmes, autrement dit rendre grâce dans la mesure où la fragilité humaine en est capable.
291 referam autem aliquo modo: si relictis gentilium nouem numinibus id est musis: totum studium meum unius christi uel petri officio impendam. Je vais renouveler d’une certaine manière cette interprétation : 'si après avoir abandonné les neuf déesses des païens, autrement dit les muses, je mettais tout mon zèle au service du seul Christ et de Pierre'.
293 (Vnius officio) id est propter ministerium unius petri uel christi: nouem musæ incomparabiliter illo uno numine minus æstimandæ displicuerunt. et est emphasis cum numerus enneadis id est nouem refertur ad unum et illi uni subicitur. siquis sensum supradictis meliorem inuenerit: amplectar libenter paratus refelli citra pertinaciam et citra omnem iracundiam. (Vnius officio) autrement dit à cause du ministère du seul Pierre ou du Christ, les neuf muses lui ont déplu car elles sont incomparablement moins estimables que cette unique puissance divine. Il s’agit aussi d’une emphase car le chiffre de l’ennéade, autrement dit 'neuf' est rapporté à un seul et soumis à cette personne unique. Si quelqu’un trouve un meilleur sens que ceux que je viens de proposer, je m’y rallierai volontiers, prêt à être contredit sans m’obstiner et sans montrer la moindre colère.
294 (sensibus ardor inest) uolo esse gratus carminibus: ideo ardeo celebrare labores non herculeos aut heroum gentilium: sed horum apostolorum scilicet petri et pauli: quorum uoce id est præedicatione orbis et mundus ipse: obtinet iter fidei id est uiam salutis et fidei consecutus est ut non sit hypallage: sed ita: fides obtinet iter orbis id est ambulat per orbem uniuersum. (sensibus ardor inest) 'je veux être reconnu par mes poèmes, voilà pourquoi je brûle' de celebrare labores ("célébrer les travaux") non d’Hercule ou des héros païens, mais de ces apôtres autrement dit Pierre et Paul, quorum uoce ("dont la voix") autrement dit la prédication orbis obtinet iter fidei ("ouvre à la foi les routes de l’univers") et du monde, autrement dit l’univers a obtenu la route du salut et de la foi, sans hypallage, mais comme suit : la foi obtient la route de l’univers autrement dit parcourt l’univers entier.
295 Dicit autem horum scilicet Petri et pauli: quia tametsi alii quoque apostoli fidem predicauerunt: de his praecipue contexit historiam beatus lucas: quem sequitur Arator. Or il dit horum ("de ceux-ci") évidemment Pierre et Paul, parce que, même si d’autres apôtres aussi ont prêché la foi, c’est autour de ces deux apôtres que le bienheureux Luc a bâti son récit. Or Arator le suit.
351 quamuis autem nonnulla alia: ut reintegratio numeri duodenarii: et lapidatio stephani: et pauli conuersio et quaedam alia in his .xii. capitulis narrentur: præcipue tamen in his .xii. prædicatio petri declaratur: qua Euangelium primum inter ludæos: deinde etiam inter gentiles diuulgauit. Or, bien que, dans ces douze chapitres, on trouve quelques autres récits comme la reconstitution du nombre des Douze, la lapidation d’Étienne, la conversion de Paul et quelques autres épisodes, on voit surtout dans ces douze chapitres la prédication de Pierre par laquelle il fit connaître l’évangile d’abord parmi les juifs puis ensuite aussi parmi les païens.
638 Vnde andreas apostolus unus procerum agminis bisseni frater petri Barionæ: minitantibus lanienam et crucem carnificibus: ego aiebat si crucem expauescerem: gloriam crucis minime prædicarem. D’où vient que l’apôtre André, l’un des grands de la troupe des douze et le frère de Pierre Barjona, tandis que ses bourreaux le menaçaient de le torturer et de le mettre en croix, disait : "moi, si je redoutais la croix, je n’annoncerai absolument pas la gloire de la croix".
835 Siquidem ante aduentum spiritus sancti petrus noui signifer testamenti uidens numerum apostolorum imperfectum: cum essent tantum.xi. iuda proditore amisso: numerus autem.xii. in multis locis sacrae scripturae praesignaretur: surrexit bonus pastor in medio. CXX. fratrum ut in locum iudae proditoris sufficeretur alter: qui esset idoneus: quo spiritus sanctus adueniens numerum integratum inueniret. Id enim propheta dauid praedixerat. Episcopatum eius accipiat alter. Constitutis ergo duobus: cecidit sors super matthiam: qui diuino iudicio ipsi ioseph praelatus est. En effet, avant la venue de l’Esprit saint, Pierre, qui était le porte-étendard de la nouvelle alliance, voyant imparfait le nombre des Apôtres, puisqu’ils n’étaient que onze depuis la perte du traître Judas, alors que le nombre douze avait été annoncé d’avance dans de nombreux passages de l’Ecriture sainte, se dressa en bon pasteur au milieu des cent-vingt frères pour que l’on procède au remplacement de Judas par un autre qui puisse convenir, afin que l’Esprit saint lors de sa venue trouve un nombre complet. C’est en effet ce qu’avait prédit le prophète David : "qu’un autre reçoive sa charge". On en désigna donc deux et le sort tomba sur Matthias qui par jugement divin fut préféré à Joseph lui-même.
836 Caeterum Arator anteaquam uerba petri explicet: quinam sit petrus: ostendit: et quo modo ante piscator aquatilium fuerit: mox piscator hominum: En outre, avant de développer les paroles de Pierre, Arator montre qui est Pierre et comment il avait été peu auparavant pêcheur de créatures marines et ensuite était devenu pêcheur d’hommes.
836 Caeterum Arator anteaquam uerba petri explicet: quinam sit petrus: ostendit: et quo modo ante piscator aquatilium fuerit: mox piscator hominum: En outre, avant de développer les paroles de Pierre, Arator montre qui est Pierre et comment il avait été peu auparavant pêcheur de créatures marines et ensuite était devenu pêcheur d’hommes.
837 Ait igitur (primus petrus) id est princeps: de agmine idest numero apostolico: erat uocatus scilicet a christo matth. iiii. de parua puppe id est naue: pars pro toto per synecdochen: quo scilicet petro piscatore: solebat capi turba id est multitudo squammea. idest. piscium squammas habentium. uisus scilicet petrus: subito id est repente scilicet a christo de littore scilicet maris galileae: dum trahit scilicet petrus rete: ipse petrus meruit trahi scilicet a christo ad apostolatum. Il dit donc primus Petrus ("le premier Pierre") autrement dit le prince, dans l’agmine ("l’armée"), autrement dit le nombre des apôtres ; il avait été uocatus ("appelé"), évidemment par le Christ cf. Mt. 4 ; de parua puppe ("de sa petite poupe") autrement dit sa barque, le tout pour la partie par synecdoque ; quo ("lui par qui"), évidemment Pierre, piscatore ("le pêcheur"), solebat capi turba ("la foule avait l’habitude d’être capturée"), autrement dit une multitude, squammea ("écailleuse"), autrement dit des poissons dotés d’écailles, uisus ("aperçu"), évidemment Pierre, subito ("soudain"), autrement dit brusquement, évidemment par le Christ, de littore ("du rivage"), évidemment de la Mer de Galilée, dum trahit ("tandis qu’il tirait"), évidemment Pierre et son filet, ipse ("lui-même"), Pierre, meruit trahi ("mérita d’être attiré"), évidemment par le Christ pour être Apôtre.
837 Ait igitur (primus petrus) id est princeps: de agmine idest numero apostolico: erat uocatus scilicet a christo matth. iiii. de parua puppe id est naue: pars pro toto per synecdochen: quo scilicet petro piscatore: solebat capi turba id est multitudo squammea. idest. piscium squammas habentium. uisus scilicet petrus: subito id est repente scilicet a christo de littore scilicet maris galileae: dum trahit scilicet petrus rete: ipse petrus meruit trahi scilicet a christo ad apostolatum. Il dit donc primus Petrus ("le premier Pierre") autrement dit le prince, dans l’agmine ("l’armée"), autrement dit le nombre des apôtres ; il avait été uocatus ("appelé"), évidemment par le Christ cf. Mt. 4 ; de parua puppe ("de sa petite poupe") autrement dit sa barque, le tout pour la partie par synecdoque ; quo ("lui par qui"), évidemment Pierre, piscatore ("le pêcheur"), solebat capi turba ("la foule avait l’habitude d’être capturée"), autrement dit une multitude, squammea ("écailleuse"), autrement dit des poissons dotés d’écailles, uisus ("aperçu"), évidemment Pierre, subito ("soudain"), autrement dit brusquement, évidemment par le Christ, de littore ("du rivage"), évidemment de la Mer de Galilée, dum trahit ("tandis qu’il tirait"), évidemment Pierre et son filet, ipse ("lui-même"), Pierre, meruit trahi ("mérita d’être attiré"), évidemment par le Christ pour être Apôtre.
837 Ait igitur (primus petrus) id est princeps: de agmine idest numero apostolico: erat uocatus scilicet a christo matth. iiii. de parua puppe id est naue: pars pro toto per synecdochen: quo scilicet petro piscatore: solebat capi turba id est multitudo squammea. idest. piscium squammas habentium. uisus scilicet petrus: subito id est repente scilicet a christo de littore scilicet maris galileae: dum trahit scilicet petrus rete: ipse petrus meruit trahi scilicet a christo ad apostolatum. Il dit donc primus Petrus ("le premier Pierre") autrement dit le prince, dans l’agmine ("l’armée"), autrement dit le nombre des apôtres ; il avait été uocatus ("appelé"), évidemment par le Christ cf. Mt. 4 ; de parua puppe ("de sa petite poupe") autrement dit sa barque, le tout pour la partie par synecdoque ; quo ("lui par qui"), évidemment Pierre, piscatore ("le pêcheur"), solebat capi turba ("la foule avait l’habitude d’être capturée"), autrement dit une multitude, squammea ("écailleuse"), autrement dit des poissons dotés d’écailles, uisus ("aperçu"), évidemment Pierre, subito ("soudain"), autrement dit brusquement, évidemment par le Christ, de littore ("du rivage"), évidemment de la Mer de Galilée, dum trahit ("tandis qu’il tirait"), évidemment Pierre et son filet, ipse ("lui-même"), Pierre, meruit trahi ("mérita d’être attiré"), évidemment par le Christ pour être Apôtre.
837 Ait igitur (primus petrus) id est princeps: de agmine idest numero apostolico: erat uocatus scilicet a christo matth. iiii. de parua puppe id est naue: pars pro toto per synecdochen: quo scilicet petro piscatore: solebat capi turba id est multitudo squammea. idest. piscium squammas habentium. uisus scilicet petrus: subito id est repente scilicet a christo de littore scilicet maris galileae: dum trahit scilicet petrus rete: ipse petrus meruit trahi scilicet a christo ad apostolatum. Il dit donc primus Petrus ("le premier Pierre") autrement dit le prince, dans l’agmine ("l’armée"), autrement dit le nombre des apôtres ; il avait été uocatus ("appelé"), évidemment par le Christ cf. Mt. 4 ; de parua puppe ("de sa petite poupe") autrement dit sa barque, le tout pour la partie par synecdoque ; quo ("lui par qui"), évidemment Pierre, piscatore ("le pêcheur"), solebat capi turba ("la foule avait l’habitude d’être capturée"), autrement dit une multitude, squammea ("écailleuse"), autrement dit des poissons dotés d’écailles, uisus ("aperçu"), évidemment Pierre, subito ("soudain"), autrement dit brusquement, évidemment par le Christ, de littore ("du rivage"), évidemment de la Mer de Galilée, dum trahit ("tandis qu’il tirait"), évidemment Pierre et son filet, ipse ("lui-même"), Pierre, meruit trahi ("mérita d’être attiré"), évidemment par le Christ pour être Apôtre.
839 ideo subiungit piscatio dignata id est dignum iudicans scilicet petrum ut uocaretur: rapit discipulum scilicet petrum secuturum post illa christum et eius doctrinae tantum uacaturum. Voilà pourquoi il ajoute piscatio dignata ("la pêche qui a daigné"), autrement dit qui a jugé digne, Pierre évidemment, d’être appelé ; rapit discipulum ("enlève le disciple"), évidemment Pierre qui ensuite va suivre le Christ et ne s’occuper plus que de son enseignement.
839 ideo subiungit piscatio dignata id est dignum iudicans scilicet petrum ut uocaretur: rapit discipulum scilicet petrum secuturum post illa christum et eius doctrinae tantum uacaturum. Voilà pourquoi il ajoute piscatio dignata ("la pêche qui a daigné"), autrement dit qui a jugé digne, Pierre évidemment, d’être appelé ; rapit discipulum ("enlève le disciple"), évidemment Pierre qui ensuite va suivre le Christ et ne s’occuper plus que de son enseignement.
841 Est autem notandum uerbum illud dum trahit. Nam petrus uocatur ut loannes narrat: semel statim post baptisma christi. Deinde iterum luca referente in magna captura piscium: ad quam uerbum illud Aratoris refertur: dum trahit et. c. Il faut en outre bien noter ces mots dum trahit ("tandis qu’il tirait le filet"). De fait, Pierre est appelé, selon le récit de Jean, immédiatement après le baptême du Christ. Ensuite, d’après la narration de Luc, cela se produit lors d’une grande séance de pêche c’est à cela que se rapporte le passage d’Arator dum trahit etc.
843 Mutatur ergo intentio Petri non piscatio iuxta sempiterni doctoris praeceptum. Mutantur retia in doctrinam: cupiditas in amorem animarum. fit mare saeculum. nauis ecclesia. pisces boni et mali homines. Il y a donc un changement dans l’intention de Pierre et non dans l’activité de pêcher conformément au précepte du Maître éternel ; il y a changement des filets en enseignement, du désir du gain en amour des âmes. La mer devient le monde d’ici-bas, la barque l’Église, les poissons les gens de bien et les méchants.
846 (Piscatio) metaphorice: piscatio id est attractio interior rapit discipulum scilicet petrum: qui scilicet petrus: laxet retia: metaphorice id est sinus doctrinae per orbem terrarum: captura id est quae captura erant et in ecclesiam et fidem translatura humanum genus id est homines: manus scilicet petri quae gesserat hamum ad piscandum: est translata scilicet a christo ad clauem. (Piscatio) emploi métaphorique : piscatio ("pêche") désigne ici l’attirance intérieure qui rapit discipulum ("enlève le disciple"), évidemment Pierre : qui ("pour qu’il"), évidemment Pierre, retia laxet ("lâche ses filets"), de façon métaphorique, autrement dit déploie son enseignement à travers le monde ; captura ("pour capturer") autrement dit ce qui devait être capturé et transféré dans l’Église et dans la foi soit humanum genus ("le genre humain"), autrement dit l’humanité ; manus ("la main") évidemment de Pierre quae gesserat hamum ("qui avait porté l’hameçon") pour pêcher, est translata ("a été transférée") évidemment par le Christ ad clauem ("vers la clé").
846 (Piscatio) metaphorice: piscatio id est attractio interior rapit discipulum scilicet petrum: qui scilicet petrus: laxet retia: metaphorice id est sinus doctrinae per orbem terrarum: captura id est quae captura erant et in ecclesiam et fidem translatura humanum genus id est homines: manus scilicet petri quae gesserat hamum ad piscandum: est translata scilicet a christo ad clauem. (Piscatio) emploi métaphorique : piscatio ("pêche") désigne ici l’attirance intérieure qui rapit discipulum ("enlève le disciple"), évidemment Pierre : qui ("pour qu’il"), évidemment Pierre, retia laxet ("lâche ses filets"), de façon métaphorique, autrement dit déploie son enseignement à travers le monde ; captura ("pour capturer") autrement dit ce qui devait être capturé et transféré dans l’Église et dans la foi soit humanum genus ("le genre humain"), autrement dit l’humanité ; manus ("la main") évidemment de Pierre quae gesserat hamum ("qui avait porté l’hameçon") pour pêcher, est translata ("a été transférée") évidemment par le Christ ad clauem ("vers la clé").
846 (Piscatio) metaphorice: piscatio id est attractio interior rapit discipulum scilicet petrum: qui scilicet petrus: laxet retia: metaphorice id est sinus doctrinae per orbem terrarum: captura id est quae captura erant et in ecclesiam et fidem translatura humanum genus id est homines: manus scilicet petri quae gesserat hamum ad piscandum: est translata scilicet a christo ad clauem. (Piscatio) emploi métaphorique : piscatio ("pêche") désigne ici l’attirance intérieure qui rapit discipulum ("enlève le disciple"), évidemment Pierre : qui ("pour qu’il"), évidemment Pierre, retia laxet ("lâche ses filets"), de façon métaphorique, autrement dit déploie son enseignement à travers le monde ; captura ("pour capturer") autrement dit ce qui devait être capturé et transféré dans l’Église et dans la foi soit humanum genus ("le genre humain"), autrement dit l’humanité ; manus ("la main") évidemment de Pierre quae gesserat hamum ("qui avait porté l’hameçon") pour pêcher, est translata ("a été transférée") évidemment par le Christ ad clauem ("vers la clé").
849 Eandem etiam habet omnis ecclesia in presbyteris et episcopis: sed ideo petrus specialiter accipit ut omnes intelligant quod quicumque ab unitate fidei et societate eius se separauerit: nec a peccatis solui nec coelum potest ingredi. C’est cette même clé que possède toute l’Église dans la personne de ses prêtres et de ses évêques ; mais Pierre la reçoit de manière spéciale pour que tous comprennent que tout homme qui se sépare de l’unité de la foi et de la proximité avec Pierre ne peut ni être délivré de ses péchés ni entrer au Ciel.
851 (Quique) que et qui scilicet petrus ardebat id est cupiebat uertere praedas aequoris imi madidas id est pisces qui sunt spolia madida et aquatilia in fundo Et imo maris: ad littora id est in siccum ubi pisces in tuto sunt nec manus piscatorum possunt euadere: et qui ardebat implere ratem id est nauem spoliis scilicet piscium. (Quique) comprendre qui+que, évidemment Pierre, ardebat ("brûlait"), autrement dit désirait, uertere praedas aequoris imi madidas ("rapporter les proies humides de la profondeur des flots"), autrement dit les poissons qui sont un butin humide et qui vit dans l’eau au fond et au creux de la mer, ad litora ("vers le rivage"), autrement dit sur le sec où les poissons sont une prise assurée et ne peuvent échapper aux mains des pêcheurs, et qui ardebat implere ratem ("et qui brûlait de remplir sa barque"), autrement dit son navire, des dépouilles, évidemment des poissons.
857 (Nec deserit.) sequens scilicet petrus sua lucra per latices id est aquas nec deserit artem scilicet piscandi. (Nec deserit) : sequens ("poursuivant"), évidemment Pierre, sua lucra per latices ("son profit dans les flots qu’il traverse"), autrement dit les eaux, nec deserit artem ("il n’abandonne pas son métier"), évidemment de pêcheur.
858 piscabatur prius petrus in mari pisces: post in alio mari id est in saeculo piscatur pisces id est homines. Auparavant Pierre pêchait des poissons dans la mer, ensuite dans une autre mer, autrement dit dans ce monde, il pêche des poissons, autrement dit des hommes.
862 (Cui) scilicet petro agnus scilicet Christus ut Ecce agnus dei. tradidit id est commisit credidit: oues id est fideles: quas oues saluauit scilicet Christus suo precioso sanguine: quampropter: auget scilicet christus: gregem id est multitudinem fidelium allegorice: hoc pastore id est per hunc pastorem scilicet petrum. (Cui) évidemment Pierre, agnus ("l’agneau"), évidemment le Christ comme dans "Voici l’Agenau de Dieu" ; tradidit ("a remis"), autrement dit a confié, a mis en dépôt, oues ("les brebis"), autrement dit les fidèles, quas oues saluauit ("les brebis qu’il a sauvées"), évidemment le Christ par son précieux sang ; c’est la raison pour laquelle auget ("il augmente"), évidemment le Christ, gregem ("son troupeau"), autrement dit au sens allégorique la multitude des fidèles, hoc pastore ("par ce pasteur"), autrement dit 'grâce à l’action de ce pasteur', évidemment Pierre.
862 (Cui) scilicet petro agnus scilicet Christus ut Ecce agnus dei. tradidit id est commisit credidit: oues id est fideles: quas oues saluauit scilicet Christus suo precioso sanguine: quampropter: auget scilicet christus: gregem id est multitudinem fidelium allegorice: hoc pastore id est per hunc pastorem scilicet petrum. (Cui) évidemment Pierre, agnus ("l’agneau"), évidemment le Christ comme dans "Voici l’Agenau de Dieu" ; tradidit ("a remis"), autrement dit a confié, a mis en dépôt, oues ("les brebis"), autrement dit les fidèles, quas oues saluauit ("les brebis qu’il a sauvées"), évidemment le Christ par son précieux sang ; c’est la raison pour laquelle auget ("il augmente"), évidemment le Christ, gregem ("son troupeau"), autrement dit au sens allégorique la multitude des fidèles, hoc pastore ("par ce pasteur"), autrement dit 'grâce à l’action de ce pasteur', évidemment Pierre.
863 Nam loannis ultimo dixit christus petro pasce agnos meos bis: ac tertio pasce oues meas: per hos scilicet agnos et oues tres fidelium gradus signans incipientium proficientium ac perfectorum. De fait, dans la fin de Jn le Christ dit à Pierre : "sois le berger de mes agneaux" deux fois, puis la troisième fois "sois le berger de mes brebis" ; à travers ces agneaux et ces brebis, évidemment, il vise les trois niveaux des fidèles : les commençants, les progressants et les parfaits.
867 (Quo munere.) posteaquam ostendit petri authoritatem et pastorale munus ipsius in campis ecclesiae: nunc adducit uerba ipsius quibus usus est in coetu illo Sanctorum. (Quo munere), après avoir montré l’autorité de Pierre et sa charge pastorale dans les champs de l’Église, il ajoute maintenant les paroles dont il s’est servi lors de cette assemblée des Saints.
868 Quo munere. idest. officio pastorali: summus id est princeps petrus: Surgit scilicet uerba facturus: ut concionatores solent: qui cum loquuntur non sedent sed stant. et insinuans id est paulatim aperiens: diuina negocia id est opera dei uel negocia ad deum attinentia: ut erat reintegratio numeri duodenarii: qui erat incompletus: uenerandus id est uenerabilis petrus et aetate et dignitate: sic ait sic uerba fecit. Quo munere ("en vertu de ce ministère"), autrement dit de son devoir de pasteur, summus ("plus haut"), autrement dit Pierre, comme le prince des Apôtres, surgit ("il se dresse"), évidemment pour parler, comme ont coutume de le faire les orateurs qui, quand ils parlent, ne sont pas assis, mais debout ; et insinuans ("et suggérant"), autrement dit révélant peu à peu, diuina negocia ("les volontés divines"), autrement dit les œuvres de Dieu ou alors les affaires qui concernent Dieu, comme le retour du nombre douze, qui était incomplet, à sa forme entière ; uenerandus ("le vénérable") ; autrement dit Pierre, que l’on peut vénérer pour son âge et sa dignité ; sic ait ("il dit") il parla ainsi.
868 Quo munere. idest. officio pastorali: summus id est princeps petrus: Surgit scilicet uerba facturus: ut concionatores solent: qui cum loquuntur non sedent sed stant. et insinuans id est paulatim aperiens: diuina negocia id est opera dei uel negocia ad deum attinentia: ut erat reintegratio numeri duodenarii: qui erat incompletus: uenerandus id est uenerabilis petrus et aetate et dignitate: sic ait sic uerba fecit. Quo munere ("en vertu de ce ministère"), autrement dit de son devoir de pasteur, summus ("plus haut"), autrement dit Pierre, comme le prince des Apôtres, surgit ("il se dresse"), évidemment pour parler, comme ont coutume de le faire les orateurs qui, quand ils parlent, ne sont pas assis, mais debout ; et insinuans ("et suggérant"), autrement dit révélant peu à peu, diuina negocia ("les volontés divines"), autrement dit les œuvres de Dieu ou alors les affaires qui concernent Dieu, comme le retour du nombre douze, qui était incomplet, à sa forme entière ; uenerandus ("le vénérable") ; autrement dit Pierre, que l’on peut vénérer pour son âge et sa dignité ; sic ait ("il dit") il parla ainsi.
885 Hunc iudae exitum tremendum petrus narrauit timens in undenario numero remanere. Telle est la fin de Judas que Pierre raconte, tout en redoutant de laisser demeurer le collège apostolique au nombre de onze.
886 omne enim peccatum ut ait Beda ad undenarium pertinet. qui enim peruerse agit precepta decalogi transilit: ideoque ad duodenarium apostolos reducere nititur petrus: En effet, comme le dit Bède, "tout péché se rapporte au nombre onze : en effet, celui qui agit de façon perverse outrepasse les préceptes du décalogue" ; voilà pourquoi Pierre s’efforce de ramener à douze le nombre des Apôtres.
914 (Nunc opus est) concludit petrus: quoniam iudas interiit eo modo quo diximus opus est uotis id est precibus: quibus dominus flectatur ut in restitutione summae duodenariae: optimus a nobis eligatur. (Nunc opus est) c’est la conclusion de Pierre : puisque Judas a péri de la manière que nous avons dite, opus est uotis ("il faut former des vœux"), autrement dit des prières, qui puissent fléchir le Seigneur pour que, dans la reconstitution du nombre de douze, ce soit le meilleur que nous choisissions.
916 Cum ergo ait petrus: propheta hoc praedixerit: oportet uaticinium dauid impleri. Tunc id est post uerba petri: precantes scilicet sancti: summa: id est altissima diuinae maiestatis: ut e duobus probatissimis eligeret digniorem: constituere id est posuerunt duos super quos sortes mitterentur: secundum illud in prouerbiis sortes mittuntur in sinum et a domino temperantur: duos scilicet ioseph iustum cognomine id est qui habebat cognomentum iusti propter probitatem: si nomen latinum est: sed si hebreum ut ait beda interpretatur parcens uel eleuatus: et matthiam: quod nomen scilicet matthias sonat hebreo sermone id est lingua hebraica id est significat paruum dei. Puisque donc, dit Pierre, le prophète l’avait prédit, il est indispensable d’accomplir la prophétie de David. Tunc ("alors"), autrement dit après les paroles de Pierre, precantes ("priant"), évidemment les saints, summa ("très haut"), autrement dit la sublimité de la majesté divine, pour que des deux personnes particulièrement recommandables, il choisisse le plus digne ; constituere ("présentèrent"), autrement dit en posèrent deux entre lesquels ils tireraient au sort, selon ce qu’on lit dans les Proverbes "on jette les sorts, Dieu en règle l’issue", duos ("deux"), évidemment Joseph iustum cognomine ("surnommé Justus"), autrement dit qui avait le surnom de 'juste', en raison de sa probité si le nom est latin, mais s’il est hébreu comme le dit Bède, "cela veut dire économe et élevé", et matthiam ("Matthias") quod nomen ("nom qui"), évidemment celui de Matthias, sonat hebreo sermone ("veut dire en hébreu"), autrement dit en langue hébraïque, autrement dit signifie paruum dei ("le pauvre de Dieu").
916 Cum ergo ait petrus: propheta hoc praedixerit: oportet uaticinium dauid impleri. Tunc id est post uerba petri: precantes scilicet sancti: summa: id est altissima diuinae maiestatis: ut e duobus probatissimis eligeret digniorem: constituere id est posuerunt duos super quos sortes mitterentur: secundum illud in prouerbiis sortes mittuntur in sinum et a domino temperantur: duos scilicet ioseph iustum cognomine id est qui habebat cognomentum iusti propter probitatem: si nomen latinum est: sed si hebreum ut ait beda interpretatur parcens uel eleuatus: et matthiam: quod nomen scilicet matthias sonat hebreo sermone id est lingua hebraica id est significat paruum dei. Puisque donc, dit Pierre, le prophète l’avait prédit, il est indispensable d’accomplir la prophétie de David. Tunc ("alors"), autrement dit après les paroles de Pierre, precantes ("priant"), évidemment les saints, summa ("très haut"), autrement dit la sublimité de la majesté divine, pour que des deux personnes particulièrement recommandables, il choisisse le plus digne ; constituere ("présentèrent"), autrement dit en posèrent deux entre lesquels ils tireraient au sort, selon ce qu’on lit dans les Proverbes "on jette les sorts, Dieu en règle l’issue", duos ("deux"), évidemment Joseph iustum cognomine ("surnommé Justus"), autrement dit qui avait le surnom de 'juste', en raison de sa probité si le nom est latin, mais s’il est hébreu comme le dit Bède, "cela veut dire économe et élevé", et matthiam ("Matthias") quod nomen ("nom qui"), évidemment celui de Matthias, sonat hebreo sermone ("veut dire en hébreu"), autrement dit en langue hébraïque, autrement dit signifie paruum dei ("le pauvre de Dieu").
961 Ergo pharisaei stupebant in petro et loanne quomodo scirent legem: qui literas nunquam didicissent. Donc les pharisiens demeuraient interdits face à Pierre et Jean, se demandant comment pouvaient connaître la Loi des gens qui n’avaient jamais appris les lettres.
965 Quis obsecro barionae pectus antea praetimidum stabiliuit: quis illi dedit munimen nullo ferro: nullis minis nullis ictibus quassabile? Qui, je vous le demande, a affermi le cœur de Bariona qui était auparavant plein de crainte ? Qui lui donna cette assurance que nul fer, nulle menace, nul coup ne put ébranler ?
968 Petre bariona unde obsecro tibi repente contigit tanta ac tam singularis uirtus? spernis flagella cedentium qui paulo ante expaueras uerba requirentium? teque iam bellua armata uiribus imperii romani suo fremitu haud terret: quem atriensis ancilla uoce feminea tremefecerat? unde tibi obsecro tam subito constans illud responsum ac tam gloriosum quo minas phariseorum ac principum sacerdotum repulisti: calcasti: repercussisti: obedire oportet deo magis quam hominibus. Pierre Bariona, je te le demande, d’où te vint soudain une si grande et si unique valeur ? Tu méprises les fouets de ceux qui s’avancent, toi qui peu auparavant avait eu peur des mots de ceux qui te questionnaient ? Et la bête, armée des forces de l’empire romain, ne te frappe pas de terreur par son rugissement, toi qu’avait fait trembler une servante dans la cour de sa voix de femme ? D’où te vient, je te prie, cette réponse si soudainement constante et si glorieuse qui te fait repousser les menaces des pharisiens et des chefs des prêtres, les fouler aux pieds, les leur renvoyer : "il faut obéïr à Dieu plutôt qu’aux hommes" ?
970 Quid ergo respondebis christiani exercitus praestantissime aquilifer: Id nimirum quod apud loannem magister tuus dixit aeternus: Cum uenit spiritus ille ueritatis: ille nos docuit omnem ueritatem. Que répondras-tu donc, admirable porte-étendard de l’armée chrétienne ? Absolument ce que, dans Jean, dit ton Maître éternel : "quand est venu l’Esprit de vérité, lui, nous a enseigné toute la vérité".
973 Haec petrus de altero spiritus sancti miraculo potuit respondisse. Voilà ce que Pierre aurait pu répondre au sujet du deuxième miracle du Saint Esprit.
1059 Quamuis autem fratres natura dicantur ut petrus frater andreae: et loannes iacobi: et iudas alterius iacobi: aut aliter fratres appellentur qui sunt eiusdem gentis ut israelitae: aut cognatione ut qui fratres domini uel mariae deiperae uocabantur: aut affectu quoque carnali ut ex uno adam protoplasto cuncti nati: tamen maxime fratres sunt quos baptismatis palingenesia hoc est regeneratio facit germanos unius parentis uere ac propriissime germina. Bien qu’on puisse parler de frères selon la nature, comme Pierre est le frère d’André et Jean, celui de Jacques, et Jude, celui de l’autre Jacques, ou bien encore que l’on nomme frères des gens qui appartiennent à la même race, comme les Israélites, ou par la parenté comme on désignait les frères du Seigneur ou de Marie la mère de Dieu, ou par l’affection charnelle comme du seul Adam notre premier parent tous les hommes sont nés, cependant ils sont tout particulièrement frères ceux que la παλιγγενεσία, autrement dit la régénération baptismale, rend frères issus d’un unique père, et ses rejetons au sens le plus strict.
1072 (Hos etiam. ) In. ii.capite narrat lucas nonnullos obstupuisse tam multiplicem in singulis apostolis locutionem. Aliquos uero impios scilicet et irreligiosos per irrisionem dixisse: quia musto pleni sunt isti. Et quamuis hi irrisores mentiebantur: cum dicerent apostolos esse ebrios: quos confutans petrus dixit non sicut uos existimatis: hi ebrii sunt. cum sit hora diei tertia quasi uellet dicere eos adhuc nihil edisse aut bibisse cum hora tertia nemo ederet biberetue: alia tamen ratione uerum dixerunt: id est typice intelligendo et mystice uerba eorum. quia non uino ueteri quod in nuptiis ecclesiae defecit: sed musto gratiae spiritualis erant iam pleni. Iam enim uinum nouum in utres nouos uenerat: cum apostoli non in literae uetustate sed in nouitate spiritus dei magnalia resonarent. (Hos etiam.) Au chapitre 2, Luc raconte que certains furent étonnés d’une telle abondance de langage dans la bouche de chaque apôtre, mais que d’autres, des impies et des gens sans religion, dirent par manière de moquerie "ceux-là sont pleins de vin doux" ; et, bien que ces moqueurs eussent menti quand ils disaient que les apôtres étaient ivres, et que Pierre les confondit en disant "ce n’est pas ce que vous croyez, ils ne sont pas ivres puisque ce n’est que la troisième heure", comme s’il voulait dire qu’ils n’avaient encore rien mangé ni bu, puisque personne ne mangeait ou buvait à la troisième heure, en prenant cependant les choses dans un autre sens, ils disaient vrai, autrement dit en comprenant leurs paroles comme un type et un symbole mystique ; car il n’étaient pas pleins du vin vieux qui fit défaut aux noces de l’Église, mais du vin doux de la grâce spirituelle. Désormais en effet le vin nouveau était venu dans les outres neuves, puisque les apôtres faisaient retentir les merveilles de Dieu non dans la vieillesse de la lettre, mais dans la nouveauté de l’Esprit de Dieu.
1098 (Tertia Sydereis.) Cum descendit in apostolos spiritus sanctus tertia hora erat: cuius temporis argumento usus est petrus ut ostenderet apostolos non esse ebrios sicut impii irrisores aiebant. (Tertia Sydereis.) Quand l’Esprit saint descendit sur les apôtres, c’était la troisième heure ; de ce moment, Pierre tira argument pour montrer que les apôtres n’étaient pas ivres comme le disaient les moqueurs impies.
1103 (PRIMVS AT ILLE PETRVS:) in quinta huius primi libri sectione Arator narrat quemadmodum Petrus nouae legis uexillifer uel antesignanus iam igne spiritus sancti totus flammeus uerba fecerit de incarnatione passione ac resurrectione domini lesu christi: tandemque admonuerit cunctos ut iudaeos uitarent gentem obstinatam ac deprauatissimam. (PRIMVS AT ILLE PETRVS :) dans la cinquième section de ce premier livre, Arator raconte comment Pierre porte-étendard de la Loi nouvelle, ou pour mieux dire son soldat de première ligne, désormais tout enflammé par le feu de l’Esprit saint, prit la parole pour parler de l’incarnation de la passion et de la résurrection du Seigneur Jésus Christ, et, pour finir, avertit tous ses auditeurs d’éviter les Juifs, nation obstinée et totalement dans l’erreur.
1105A principio autem statim petri claritudinem ac praestantiam praeter caeteros apostolos notabilem monstrat: cui ut narrat matthaeus: contigit ambulare super aquas. Dès le début, il montre la gloire de Pierre et sa noble prééminence sur les autres apôtres ; car c’est à lui, comme le raconte Matthieu, qu’il a été échu de marcher sur les eaux.
1107 Interea nauicula qua uehebantur apostoli: in medio mari iactabatur fluctibus. quarta autem uigilia noctis dominus ambulans super aquas uenit ad eos quem ita petrus allocutus est: domine si tu es iube me uenire super aquas. domino ergo iubente descendens petrus de nauicula ambulabat super mare ut ueniret ad Iesum. Pendant ce temps, la barque qui transportait les apôtres était agitée par les flots au milieu de la mer. Or, à la quatrième veille de la nuit, le Seigneur vint en marchant sur les eaux vers eux ; et Pierre s’adressa ainsi à lui : "Seigneur, si c’est bien toi, ordonne-moi de venir sur les eaux". Comme donc le Seigneur l’avait ordonné, Pierre descendit de la barque et il marchait sur la mer pour venir à la rencontre de Jésus.
1107 Interea nauicula qua uehebantur apostoli: in medio mari iactabatur fluctibus. quarta autem uigilia noctis dominus ambulans super aquas uenit ad eos quem ita petrus allocutus est: domine si tu es iube me uenire super aquas. domino ergo iubente descendens petrus de nauicula ambulabat super mare ut ueniret ad Iesum. Pendant ce temps, la barque qui transportait les apôtres était agitée par les flots au milieu de la mer. Or, à la quatrième veille de la nuit, le Seigneur vint en marchant sur les eaux vers eux ; et Pierre s’adressa ainsi à lui : "Seigneur, si c’est bien toi, ordonne-moi de venir sur les eaux". Comme donc le Seigneur l’avait ordonné, Pierre descendit de la barque et il marchait sur la mer pour venir à la rencontre de Jésus.
1108 est ergo sensus primus petrus inter apostolos coepit concionari et narrare triumphos christi: cui petro contigit gradi et ambulare supra mare. Donc le sens est bien : primus petrus ("le premier Pierre"), parmi les apôtres, commença à prononcer un discours et à raconter les triomphes du Christ, cui ("lui à qui"), Pierre, il échut de s’avancer et de marcher sur la mer.
1108 est ergo sensus primus petrus inter apostolos coepit concionari et narrare triumphos christi: cui petro contigit gradi et ambulare supra mare. Donc le sens est bien : primus petrus ("le premier Pierre"), parmi les apôtres, commença à prononcer un discours et à raconter les triomphes du Christ, cui ("lui à qui"), Pierre, il échut de s’avancer et de marcher sur la mer.
1109 ordo autem est. At ille petrus primus scilicet inter apostolos rettulit id est narrauit triumphos idest uictorias: aethereos id est diuinos hoc est christi dei: ut triumphum resurrectionis ascensionis etc. populo mirante scilicet miracula christi: ille petrus: cui scilicet petro seruit gressus in aequore: id est Seruiuit mare ad gressum et ad ambulandum super illud: ille cupiens uibrare retia idest iacere uerba. allegorice. Vt enim retibus pisces capiuntur: sic uerbis animae. Saluti id est ad salutem hominum ut piscator scilicet petrus: ouans id est laetus: leuet has cateruas id est turbas audientes: de fonte scilicet baptismatis. Voici l’ordre : at ille petrus primus ("mais Pierre le premier"), évidemment parmi les apôtres, rettulit ("rapporta"), autrement dit raconta, triumphos ("les triomphes"), évidemment les victoires, aethereos ("du ciel"), autrement dit divines, c’est à dire celles du Christ Dieu, comme le triomphe de sa résurrection, celui de son ascension etc. Populo mirante ("devant le peuple émerveillé"), évidemment devant les miracles du Christ ; ille Petrus cui ("ce Pierre à qui"), évidemment Pierre, seruit in aequore gressus ("les pas dans les flots ont obéï"), autrement dit la mer se mit à son service pour qu’il s’y avance et marche dessus ; ille cupiens uibrare retia ("lui désirant désormais jeter ses filets"), autrement dit jeter sa parole ; cela est dit de manière allégorique ; de même en effet que l’on prend les poissons au filet, de même on prend les âmes par la parole. Saluti ("pour le salut"), autrement dit pour le salut des hommes, ut piscator ("comme un pêcheur"), évidemment Pierre, ouans ("exultant"), autrement dit heureux, leuet has cateruas ("relève ces foules"), autrement dit les foules de ses auditeurs, de fonte ("de l’eau"), évidemment celle du baptême.
1110 Allegorice hoc quoque dictum est. Nam sicut antea petrus capiebat pisces per latices sua lucra sequens: ita per aquas baptismatis animas piscabatur et lucri faciebat. Cela aussi est dit de manière allégorique. De fait, de même qu’auparavant Pierre prenait des poissons per latices sua lucra sequens ("tirant profit des eaux qu’il traverse"), de même en traversant les eaux du baptême, il pêchait des âmes et en tirait un profit.
1115 passus est ergo christus et ad inferos descendit: et resurrexit et nobiscum fuit ait petrus per .XXXX. dies conuescens et loquens de regno dei. Donc, le Christ souffrit sa passion et descendit aux enfers et il ressuscita et demeura avec nous, dit Pierre, pendant quarante jours, mangeant avec nous et parlant du royaume de Dieu.
1116 Quod cum ita sit fugite perfidiam iudaeorum: et accipite fidem et baptismum hoc est purifici roris perfusionem ut salui sitis et uitam aeternam habeatis. Haec est sententia uerborum petri quae inchoantur ab illo uersu Venit ad occiduas etc. et finiuntur illo Debita supplicii etc. Puisqu’il en est ainsi, fugite ("fuyez") l’incroyance des Juifs et recevez le baptême, à savoir l’infusion de la rosée qui nous purifie, pour être sauvés et avoir la vie éternelle. Tel est le propos des paroles de Pierre qui commencent au vers Venit ad occiduas et se terminent au vers Debita supplicii.
1165 ideo ait Petrus qui a poeta inducitur hic loquens (deus omnipotens) leuat id est suscitat a mortuis: hunc scilicet christum: post sacra busta id est postquam in sacro busto et sepulchro per triduum iacuit: cui scilicet deo nunquam instat id est nunquam futurus est: terminus id est finis id est qui est aeternus et sine fine. Voilà pourquoi Pierre, tel qu’il est représenté en train de parler ici, déclare (deus omnipotens) leuat ("Dieu tout-puissant relève), autrement dit ressuscite des morts, hunc ("celui-ci"), évidemment le Christ, post sacra busta ("après les saints tombeaux"), autrement dit après qu’il est demeuré couché pendant trois jours dans le tombeau et le sépulcre saints, cui ("lui pour qui"), évidemment Dieu, nunquam instat ("jamais ne presse"), autrement dit n’existera jamais, terminus ("un terme"), autrement dit une fin, autrement dit qui est éternel et sans fin.
1172 (Radiantem.) Vidimus inquit petrus lesum radiantem id est gloriosum in corpore: et conspeximus scilicet nos discipuli nostris oculis: reducem id est redeuntem scilicet in die assumptionis uel ascensionis: propriis astris id est proprio coelo: et suo. (Radiantem.) Vidimus ("nous avons vu"), dit Pierre, lesum radiantem ("Jésus radieux"), autrement dit glorieux, in corpore ("dans son corps") et conspeximus ("nous avons contemplé"), évidemment nous, les disciples, de nos yeux, reducem ("revenant"), autrement dit de retour, évidemment le jour de sa montée au ciel et de son ascension, propriis astris ("dans ses propres astres"), autrement dit dans le ciel qui lui est propre et lui appartient.
1182 haec petrus dixit. ait poeta et ordo est o miseri: fugite piacula scilicet peccata funesta et mortifera: gentis scilicet iudaicae: quae perfida est, Cui scilicet genti: creuerunt uulnera culpae sacrilegae addita: nam uulnus poenae in se acceperunt: Christum occidendo: sed hoc uulnus creuit: cum in filios quoque propagatum fuit et deriuatum: ideo ait: uulnera addita culpae sacrilegae et nefandae. nam culpae homicidii: addiderunt uulnera filiorum: et super filios nostros sanguis eius id est culpa et poena: cum clamarent. Et ita culpae non est secundi casus sed tertii. ueniente deo scilicet Christo genti iudaicae: auertere syntaxis graeca id est ad auertendum et remouendum: noxas ueteres id est culpas antiquas. Nam ut inquit loannes: Christus in propria uenit: et sui eum non receperunt. Voilà ce qu’a dit Pierre, dit le poète, et l’ordre est : o miseri ("malheureux") fugite piacula ("fuyez l’abomination"), évidemment les péchés, funesta ("funeste") et mortels, gentis ("de la nation"), évidemment la nation juive qui est incroyante, cui ("pour qui"), évidemment cette nation, creuerunt uulnera culpae sacrilegae addita ("se sont accrues les blessures qui s’ajoutent à leur faute sacrilège") ; de fait ils reçurent en eux la blessure de leur châtiment en tuant le Christ, mais cette blessure s’accrut quand elle se propagea et se répandit dans leurs fils aussi ; voilà pourquoi il dit uulnera addita culpae sacrilegae ("les blessures qui s’ajoutent à leur faute sacrilège") et abominable ; de fait, à la faute de l’homicide, ils ajoutèrent les blessures de leurs fils en criant "sur nos fils son sang", autrement dit la faute et le châtiment. Et ainsi culpa n’est pas au génitif mais au datif ; ueniente deo ("quand Dieu vint"), évidemment le Christ pour la nation juive, auertere ("détourner"), syntaxe grecque, autrement dit pour détourner et pour enlever, noxas ueteres ("les vieilles culpabilités"), autrement dit les anciennes fautes. Car comme le dit Jean : "le Christ est venu chez lui et les siens ne l’ont pas reçu".
1198 (si soluere.) concludit petrus orationem: si inquit uos fratres: uultis soluere et remouere incrementa mali id est peccati tam foecundi et uberis: ut non solum in authores ipsos: sed etiam in filios et posteros propagetur: reparate et restituite genus: et prolem uestram extinctam et occisam uoce illa supradicta: undis scilicet baptismatis: felicibus. (si soluere.) Pierre arrive à la conclusion de son discours et dit : si vous, mes frères, vous voulez soluere ("détruire") et enlever incrementa mali ("les accroissements du mal"), autrement dit un péché qui est si foecundi ("fecond") et fertile qu’il se propage non seulement sur ses auteurs mêmes mais encore sur leurs fils et descendants, reparate ("réparez") et reconstituez genus ("votre lignée") et votre descendance éteinte et tuée par la parole susdite, undis ("par les eaux"), évidemment du baptême, felicibus ("bienheureuses").
1204 (Pastor) scilicet. petrus multiplicat iam oues id est fideles et in ouile christi receptos. Illa dies scilicet pentecoste diluit scilicet lauat: tria milia uulgi id est populi credentis tres chiliadas: non minus id est non pauciores: in flumine agni id est in baptismate christi: qui agnus dei a loanne baptista apellatus est. (Pastor), évidemment Pierre ; multiplicat iam oues ("multiplie dès lors ses brebis"), autrement dit les fidèles et ceux qui sont accueillis dans la bergerie du Christ. Illa dies ("ce jour-là"), évidemment la Pentecôte, diluit ("purifie"), évidemment lave, tria milia uulgi ("trois mille personnes du peuple"), autrement dit trois milliers du peuple croyant ; non minus ("non moins"), autrement dit non moins nombreux ; in flumine agni ("dans le fleuve de l’Agneau"), autrement dit dans le baptême du Christ, qui est nommé Agneau de Dieu par Jean le Baptiste.
1205 Illud scire conuenit: antiquos christianos in die pentecoste solitos baptismum generalem in memoriam tantae multitudinis a petro baptizatae: celebrare. Nec illud oportet nos ignorare consueuisse apostolos baptizare non in nomine Trinitatis: Sicut in fine Euanglii apud Matthaeum dominus praeceperat: Sed in nomine Christi Iesu. ideo Arator hoc notans et innuens: dixit: in flumine agni diluit petrus tria milia uulgi. Voici ce qu’il convient de savoir : les premiers chrétiens avaient coutume de célébrer, le jour de la Pentecôte, un baptême général en mémoire de cette si grande multitude baptisée par Pierre. Et il ne nous faut pas ignorer que les apôtres avaient coutume de baptiser, non pas au nom de la Trinité, comme l’avait prescrit le Seigneur à la fin de l’évangile de Matthieu, mais au nom du Christ Jésus. C’est pourquoi Arator note ce fait et y fait allusion quand il dit : Pierre in flumine agni diluit ("purifia dans le fleuve de l’Agneau") tria milia uulgi ("trois mille personnes du peuple").
1205 Illud scire conuenit: antiquos christianos in die pentecoste solitos baptismum generalem in memoriam tantae multitudinis a petro baptizatae: celebrare. Nec illud oportet nos ignorare consueuisse apostolos baptizare non in nomine Trinitatis: Sicut in fine Euanglii apud Matthaeum dominus praeceperat: Sed in nomine Christi Iesu. ideo Arator hoc notans et innuens: dixit: in flumine agni diluit petrus tria milia uulgi. Voici ce qu’il convient de savoir : les premiers chrétiens avaient coutume de célébrer, le jour de la Pentecôte, un baptême général en mémoire de cette si grande multitude baptisée par Pierre. Et il ne nous faut pas ignorer que les apôtres avaient coutume de baptiser, non pas au nom de la Trinité, comme l’avait prescrit le Seigneur à la fin de l’évangile de Matthieu, mais au nom du Christ Jésus. C’est pourquoi Arator note ce fait et y fait allusion quand il dit : Pierre in flumine agni diluit ("purifia dans le fleuve de l’Agneau") tria milia uulgi ("trois mille personnes du peuple").
1229 (Res perfecta) semel scilicet mille: iungitur ter: scilicet. in tribus millibus a petro baptizatorum. nam ex una chiliade: et item una: et tertio una tria millia colliguntur: et uis id est uirtus: mystica scilicet mysterium diuinae trinitatis includens: numeri scilicet trium millium: facit agmen id est colligit illam multitudinem trium millium baptizatorum. Forma id est ratio numeri ternaris: nouelli gregis id est nouae multitudinis recens baptizatae a petro in die pentecoste: est pia scilicet religiosa: ad fidem et religionem attinens: cum includat trinitatis mysterium. (Res perfecta) semel ("une chose parfaite une fois"), évidemment mille, iungitur ter ("est trois fois jointe"), évidemment dans les trois mille personnes baptisées par Pierre. De fait, si l’on prend un millier, puis un autre, puis un troisième, on obtient trois milliers ; et uis ("la force"), autrement dit la puissance, mystica ("mystique"), évidemment car elle contient le mystère de la divine Trinité, numeri ("du nombre"), évidemment trois mille ; facit agmen ("constitue la troupe"), autrement dit rassemble cette multitude de trois mille baptisés. Forma ("la forme"), autrement dit la mesure de ce nombre trois, nouelli gregis ("du nouveau troupeau"), autrement dit de la nouvelle multitude récemment baptisée par Pierre au jour de la Pentecôte ; est pia ("est pieuse"), évidemment religieuse, car elle touche à la foi et à la religion puisqu’elle inclut le mystère de la Trinité.
1229 (Res perfecta) semel scilicet mille: iungitur ter: scilicet. in tribus millibus a petro baptizatorum. nam ex una chiliade: et item una: et tertio una tria millia colliguntur: et uis id est uirtus: mystica scilicet mysterium diuinae trinitatis includens: numeri scilicet trium millium: facit agmen id est colligit illam multitudinem trium millium baptizatorum. Forma id est ratio numeri ternaris: nouelli gregis id est nouae multitudinis recens baptizatae a petro in die pentecoste: est pia scilicet religiosa: ad fidem et religionem attinens: cum includat trinitatis mysterium. (Res perfecta) semel ("une chose parfaite une fois"), évidemment mille, iungitur ter ("est trois fois jointe"), évidemment dans les trois mille personnes baptisées par Pierre. De fait, si l’on prend un millier, puis un autre, puis un troisième, on obtient trois milliers ; et uis ("la force"), autrement dit la puissance, mystica ("mystique"), évidemment car elle contient le mystère de la divine Trinité, numeri ("du nombre"), évidemment trois mille ; facit agmen ("constitue la troupe"), autrement dit rassemble cette multitude de trois mille baptisés. Forma ("la forme"), autrement dit la mesure de ce nombre trois, nouelli gregis ("du nouveau troupeau"), autrement dit de la nouvelle multitude récemment baptisée par Pierre au jour de la Pentecôte ; est pia ("est pieuse"), évidemment religieuse, car elle touche à la foi et à la religion puisqu’elle inclut le mystère de la Trinité.
1234 (FVNDITVR INTEREA.) Cum in die pentecoste tres chiliades et tria millia hominum credidissent: et baptizati tot a petro essent: ut in secundo capite actuum narrauit diuus lucas: perseuerabant in doctrina apostolorum: omnes etiam qui credebant erant pariter: et habebant omnia communia: possessiones et substantias uendebant: et diuidebant illa omnibus prout cuique opus erat. (FVNDITVR INTEREA.) comme au jour de Pentecôte trois milliers, autrement dit trois mille personnes avaient cru et qu’autant avaient été baptisées par Pierre, comme le divin Luc l’a raconté au chapitre 2 des Actes, ils persévéraient dans l’enseignement des apôtres et tous les croyants étaient égaux et il mettaient tout en commun, vendaient leurs biens et leurs fortunes et les partageaient à tous selon les besoins de chacun.
1238 (Interea) scilicet dum apostoli eos docent: et in oratione perseuerant cuncti fideles a petro baptizati: funditur gratia scilicet spiritus sancti: per cunctos sensus scilicet credentium. (Interea) évidemment au moment où les apôtres les enseignent et quand tous les fidèles que Pierre a baptisés persévèrent dans la prière ; funditur gratia ("se déverse la grâce") évidemment du saint Esprit per cunctos sensus ("à travers tous les sens") évidemment des croyants.
1470 (CLAVDVS ERAT.) Cum dominus fideles omnia inuicem communicantes quottidie augeret: petrus et Ioannes ut in. iii. capite narrat: Lucas : ascendebant in templum ad horam orationis nonam. (CLAVDVS ERAT) : comme le Seigneur augmentait chaque jour le nombre des fidèles qui mettaient tout en commun, Pierre et Jean, comme le raconte Luc en Actes 3, montaient au Temple vers la neuvième heure.
1470 (CLAVDVS ERAT.) Cum dominus fideles omnia inuicem communicantes quottidie augeret: petrus et Ioannes ut in. iii. capite narrat: Lucas : ascendebant in templum ad horam orationis nonam. (CLAVDVS ERAT) : comme le Seigneur augmentait chaque jour le nombre des fidèles qui mettaient tout en commun, Pierre et Jean, comme le raconte Luc en Actes 3, montaient au Temple vers la neuvième heure.
1472 Ei ergo iam roganti dixit petrus: respice in nos. cum is intenderet sperans se aliquid accepturum. Tum petrus aurum et argentum non est mihi. quod autem habeo: hoc tibi do. In nomine iesu christi nazareni surge et ambula. et protinus sanatus intrauit cum illis in templum: et omnis popuIus qui claudum probe cognosceret: plenus stupore tanti miraculi cucurrit ad apostolos honorandos in porticum quæ dicebatur salomonis. Donc comme il la lui demandait, Pierre lui dit : "regarde nous" et comme celui-ci était attentif en espérant recevoir quelque chose, Pierre lui dit : "de l'or et de l'argent je n'en ai pas, mais ce que j'ai je te le donne, au nom de Jésus Christ de Nazareth lève-toi et marche". Et, aussitôt guéri, il entra avec eux dans le Temple, et tout le peuple, qui connaissait parfaitement le boiteux, plein de stupeur devant un si grand miracle, accourut pour honorer les apôtres sous le portique que l'on appelait "Portique de Salomon".
1472 Ei ergo iam roganti dixit petrus: respice in nos. cum is intenderet sperans se aliquid accepturum. Tum petrus aurum et argentum non est mihi. quod autem habeo: hoc tibi do. In nomine iesu christi nazareni surge et ambula. et protinus sanatus intrauit cum illis in templum: et omnis popuIus qui claudum probe cognosceret: plenus stupore tanti miraculi cucurrit ad apostolos honorandos in porticum quæ dicebatur salomonis. Donc comme il la lui demandait, Pierre lui dit : "regarde nous" et comme celui-ci était attentif en espérant recevoir quelque chose, Pierre lui dit : "de l'or et de l'argent je n'en ai pas, mais ce que j'ai je te le donne, au nom de Jésus Christ de Nazareth lève-toi et marche". Et, aussitôt guéri, il entra avec eux dans le Temple, et tout le peuple, qui connaissait parfaitement le boiteux, plein de stupeur devant un si grand miracle, accourut pour honorer les apôtres sous le portique que l'on appelait "Portique de Salomon".
1479 Ad quem scilicet claudum positum in porta templi speciosa dicta: petrus ait scilicet uerbum sequens scilicet respice: o claude in nos. ad quem ("auquel") évidemment le boiteux placé la porte du Temple dite "Belle Porte", Petrus ait ("Pierre dit"), évidemment les mots qui suivent, évidemment respice ("regarde"), boiteux, vers nous.
1480 et hoc dixit petrus claudo: comitante ioanne. id est cum ioannes petrum comitaretur introeuntem in templum. Et Pierre parla ainsi au boiteux comitante Ioanne ("en compagnie de Jean") autrement dit alors que Jean accompagnait Pierre qui entrait dans le Temple.
1480 et hoc dixit petrus claudo: comitante ioanne. id est cum ioannes petrum comitaretur introeuntem in templum. Et Pierre parla ainsi au boiteux comitante Ioanne ("en compagnie de Jean") autrement dit alors que Jean accompagnait Pierre qui entrait dans le Temple.
1481 (spes). scilicet in animo claudi concepta ex uerbo petri: lusit id est fefellit uotum id est desiderium: auarum id est claudi auari et cupidi accipiendæ elemosynæ. (spes ("l’espérance")) évidemment celle qui était née dans le cœur du boiteux aux paroles de Pierre ; lusit ("s’est jouée"), autrement dit a trompé ; uotum ("ton vœu") autrement dit ton désir ; auarum ("cupide") autrement dit de boiteux cupide et désireux de recevoir l’aumône.
1482 nam cum dixisset petrus: respice o claude in nos: credidit claudus petrum parare crumenam: ut inde ei elemosynam largiretur. De fait, comme Pierre avait dit "regarde, boiteux, vers nous", le boiteux a cru que Pierre se préparait à ouvrir sa bourse, pour en tirer une aumône qu’il lui accorderait.
1482 nam cum dixisset petrus: respice o claude in nos: credidit claudus petrum parare crumenam: ut inde ei elemosynam largiretur. De fait, comme Pierre avait dit "regarde, boiteux, vers nous", le boiteux a cru que Pierre se préparait à ouvrir sa bourse, pour en tirer une aumône qu’il lui accorderait.
1483 Sed hæc spes ludificata est uotum et desiderium ipsius nimis auidum accipiendæ elemosynæ. quia petrus dixit claudo: aurum et argentum non est mihi quid non expectes ab homine tam paupere quam tu es: imo paupere magis elemosynam. Mais cette espérance s’est jouée de son vœu et de son désir excessivement avide de recevoir une aumône, parce que Pierre dit au boiteux : "de l’or et de l’argent je n’en ai pas" ; mais pourquoi n’attendrais-tu pas d’un homme aussi pauvre que toi, voire même plus pauvre, une aumône ?
1484 ideo subdit (Cumque negat ) id est petrus cum negat pauperi claudo elemosynam dicens: aurum et argentum non est mihi: parat scilicet petrus meliora id est res meliores elemosyna et auro et argento scilicet sanitatem: quam statim contulit in nomine Iesu nazareni. Voilà pourquoi Arator ajoute cumque negat ("et quand il refuse") autrement dit quand Pierre refuse au pauvre boiteux une aumône en disant : "de l’or et de l’argent je n’en ai pas", parat ("il prépare") évidemment Pierre, meliora ("des biens meilleurs") autrement dit des réalités meilleures que l’aumône, l’or et l’argent, évidemment la santé qu’aussitôt il lui apporta au nom de Jésus de Nazareth.
1484 ideo subdit (Cumque negat ) id est petrus cum negat pauperi claudo elemosynam dicens: aurum et argentum non est mihi: parat scilicet petrus meliora id est res meliores elemosyna et auro et argento scilicet sanitatem: quam statim contulit in nomine Iesu nazareni. Voilà pourquoi Arator ajoute cumque negat ("et quand il refuse") autrement dit quand Pierre refuse au pauvre boiteux une aumône en disant : "de l’or et de l’argent je n’en ai pas", parat ("il prépare") évidemment Pierre, meliora ("des biens meilleurs") autrement dit des réalités meilleures que l’aumône, l’or et l’argent, évidemment la santé qu’aussitôt il lui apporta au nom de Jésus de Nazareth.
1496 Sicut hic claudus sperauit. mox negante petro se aurum et argentum habere: desperauit tristicia grauatus: et tamen sanitas quæ illi erat maxima prosperitas: uenit mox ad uota et desiderium: quæ sanitas coelabat confinium et uicinitatem principiis desperationis. De même ici le boiteux a espéré, puis, quand Pierre a dit qu’il n’avait ni or ni argent, a désespéré et a été accablé de tristesse, et pourtant la santé, qui était pour lui le sommet de la prospérité, est venue bientôt conformément à ses vœux et à son désir ; cette santé cachait ses confins et sa proximité sous des prémices qui poussaient au désespoir.
1500 nam si manum plenam auro uel argento habuisset dante elemosynam petro: non tantum consecutus fuisset: quam tum consecutus fuit nulla accepta elemosyna et manu uacua. quia pluris est facienda sanitas manu uacua: quam manus plena auri manente infirmitate. De fait, s’il avait eu la main emplie d’or et d’argent, puisque Pierre lui aurait donné l’aumône, il n’aurait pas obtenu autant que ce qu’il a obtenu alors sans recevoir aucune aumône et la main vide, car c’est bien plus important de rendre la santé en laissant la main vide, que d’avoir la main pleine d’or en gardant son infirmité.
1501 ideo addit poeta: qui scilicet claudus: poscens munera id est dona elemosynæ a petro: est datus scilicet claudus sibi id est restitutus sibi a petro est ipse claudus. Voilà pourquoi le poète ajoute : qui ("lui qui") évidemment le boiteux, poscens munera ("demandant des cadeaux") autrement dit demandant à Pierre le don de l’aumône, est datus («a été donné") évidemment le boiteux, sibi ("à lui-même"), autrement dit le boiteux a été restitué à lui-même par Pierre.
1501 ideo addit poeta: qui scilicet claudus: poscens munera id est dona elemosynæ a petro: est datus scilicet claudus sibi id est restitutus sibi a petro est ipse claudus. Voilà pourquoi le poète ajoute : qui ("lui qui") évidemment le boiteux, poscens munera ("demandant des cadeaux") autrement dit demandant à Pierre le don de l’aumône, est datus («a été donné") évidemment le boiteux, sibi ("à lui-même"), autrement dit le boiteux a été restitué à lui-même par Pierre.
1502 Et est amplificatio artificiosa exaggerans munus datum a petro ipsi claudo. Il y a là une amplification artistement faite qui met l’emphase sur le présent donné par Pierre au boiteux lui-même.
1504 quanto ergo maioris nos ipsos quam aurum æstimamus: tanto maius donum petrus claudo contulit quam cæteri elemosynam tribuentes. A quel prix, donc, nous estimons-nous nous-mêmes ? Bien plus que l’or ! Ainsi, Pierre a apporté au boiteux un don plus grand que tous les autres qui lui faisaient l’aumône.
1505 Sed quomodo petrus claudum restituit sibi : id uidere perfacile est. Mais comment Pierre a-t-il rendu le boiteux à lui-même : il est extrêmement facile de le voir.
1507 petrus autem illum suum fecit: eum sibi dedit: et restituit data sanitate: qua factum est ut sibi imperaret et suis membris: ut esset liber a iugo claudicationis: ut non alieni egeret auxilii. Or Pierre fait qu’il s’appartienne à lui-même, il le donne à lui-même et le restaure en lui donnant la santé ; cela fit qu’il pouvait commander à lui-même et à ses membres, en sorte qu’il était libre du joug de la boiterie et n’avait plus besoin de l’aide d’autrui.
1508 (Nulla hic mihi uena .) Redit ad historiam: quam diuisit interposita digressione amplificante munus datum a petro. (Nulla hic mihi uena ("je n’ai ici nul filon")) Arator revient à son récit qu’il a partagé en intercalant une digression pour amplifier le présent donné par Pierre.
1512 (respondit) scilicet petrus non uerbis claudi: cum claudus nullum uerbum dixerit: sed eius intentioni et spei. (respondit ("il répondit")) Pierre évidemment, et non aux paroles du boiteux, puisque le boiteux n’a rien dit, mais à son intention et à son espérance.
1513 sperabat enim claudus se accepturum elemosynam a petro: uel aureum nomisma: uel argenteum: huic spei respondit petrus dicens: hic scilicet apud me: nulla uena scilicet est: id est nullum conceptaculum: nullus meatus uel subterraneus uel fluuialis: metalli id est abundans metallo auro uel argento: quæ scilicet uena metalli: fundat id est abunde spargat: opes id est diuitias: scilicet mihi. ex quibus possim tibi largiri elemosynam. hoc est ego nihil habeo. Ego pauper: ero ditior id est locupletior: ægro scilicet te et claudo: quid minime: En effet, le boiteux espérait qu’il recevrait une aumône de Pierre, soit une pièce d’or, soit d’argent ; à cette espérance, Pierre répondit en disant hic ("ici") évidemment sur moi, nulla uena ("nul filon") autrement dit rien qui ne puisse contenir, nul canal souterrain ou fluvial ; metalli ("de métal") autrement dit abondant en métal, or ou argent, quae ("qui") évidemment le filon de métal, fundat ("puisse verser") autrement dit répandre en abondance ; opes ("des biens") autrement dit des richesses évidemment pour moi, à partir desquelles je pourrais t’accorder une aumône, autrement dit "je n’ai rien", ego pauper ero ditior ("moi, pauvre, je serai plus riche") autrement dit plus opulent, aegro ("qu’un malade") évidemment que toi et qu'un boiteux comme toi, comment non ?
1513 sperabat enim claudus se accepturum elemosynam a petro: uel aureum nomisma: uel argenteum: huic spei respondit petrus dicens: hic scilicet apud me: nulla uena scilicet est: id est nullum conceptaculum: nullus meatus uel subterraneus uel fluuialis: metalli id est abundans metallo auro uel argento: quæ scilicet uena metalli: fundat id est abunde spargat: opes id est diuitias: scilicet mihi. ex quibus possim tibi largiri elemosynam. hoc est ego nihil habeo. Ego pauper: ero ditior id est locupletior: ægro scilicet te et claudo: quid minime: En effet, le boiteux espérait qu’il recevrait une aumône de Pierre, soit une pièce d’or, soit d’argent ; à cette espérance, Pierre répondit en disant hic ("ici") évidemment sur moi, nulla uena ("nul filon") autrement dit rien qui ne puisse contenir, nul canal souterrain ou fluvial ; metalli ("de métal") autrement dit abondant en métal, or ou argent, quae ("qui") évidemment le filon de métal, fundat ("puisse verser") autrement dit répandre en abondance ; opes ("des biens") autrement dit des richesses évidemment pour moi, à partir desquelles je pourrais t’accorder une aumône, autrement dit "je n’ai rien", ego pauper ero ditior ("moi, pauvre, je serai plus riche") autrement dit plus opulent, aegro ("qu’un malade") évidemment que toi et qu'un boiteux comme toi, comment non ?
1514 uel aliter ego pauper ero ditior ægro. si quatenus sanus sum et tu æger: et quatenus in nomine lesu sanitatem tibi pæsto: nam hoc habeo. Cæterum in eo quod tu uis et speras: non sum ditior: quia non habeo aurum: non argentum: non ullum metallum ut præcepit nobis dominus dicens. nolite possidere aurum. nec argentum nec pecuniam in Zonis uestris. hoc cum dixisset petrus: claudus deiectus a spe: erat grauatus desperatione: putans nihil amplius habere petrum quod ei daret. Autre interprétation : ego pauper ero ditior ægro ("moi pauvre, je serai plus riche qu’un malade") évidemment dans la mesure où je suis en bonne santé et toi malade, et dans la mesure où, au nom de Jésus, je t’offre la santé ; de fait, cela je le possède ; en outre, dans ce que tu veux et désires, je ne suis pas plus riche parce que je n’ai pas d’or, ni d’argent, ni d’aucun autre métal, comme nous l’a commandé le Seigneur en disant : "n’ayez pas d’or, ni d’argent, ni de monnaie dans vos ceintures" ; comme Pierre avait dit cela, le boiteux était privé de son espérance et accablé de désespoir, pensant que Pierre n’avait rien de plus à lui donner.
1514 uel aliter ego pauper ero ditior ægro. si quatenus sanus sum et tu æger: et quatenus in nomine lesu sanitatem tibi pæsto: nam hoc habeo. Cæterum in eo quod tu uis et speras: non sum ditior: quia non habeo aurum: non argentum: non ullum metallum ut præcepit nobis dominus dicens. nolite possidere aurum. nec argentum nec pecuniam in Zonis uestris. hoc cum dixisset petrus: claudus deiectus a spe: erat grauatus desperatione: putans nihil amplius habere petrum quod ei daret. Autre interprétation : ego pauper ero ditior ægro ("moi pauvre, je serai plus riche qu’un malade") évidemment dans la mesure où je suis en bonne santé et toi malade, et dans la mesure où, au nom de Jésus, je t’offre la santé ; de fait, cela je le possède ; en outre, dans ce que tu veux et désires, je ne suis pas plus riche parce que je n’ai pas d’or, ni d’argent, ni d’aucun autre métal, comme nous l’a commandé le Seigneur en disant : "n’ayez pas d’or, ni d’argent, ni de monnaie dans vos ceintures" ; comme Pierre avait dit cela, le boiteux était privé de son espérance et accablé de désespoir, pensant que Pierre n’avait rien de plus à lui donner.
1520 lta quoque claudus hic iam desperans cum diceret petrus: nulla hic mihi uena metalli ego ditior ægro pauper ero. uel per interrogationem: uel per affirmationem ut paulo ante exposui. Ainsi également notre boiteux désespérait déjà quand Pierre lui disait nulla hic mihi uena metalli ego ditior ægro pauper ero ("je n’ai ici aucun filon de métal et moi pauvre je serai plus riche qu’un malade") que ce soit sur le mode interrogatif ou affirmatif comme je viens de l’expliquer.
1529 (Progressus ubi. ) ordo est. ubi id est postquam: exiuit medicina potens id est efficax ad sanandum claudum: de uoce iubentis scilicet petri claudo ut surgeret et ambularet. (Progressus ubi ("quand se mettant à marcher") : voici l'ordre ubi ("quand") autrement dit après que ; exiuit medicina potens ("sortit une puissante médecine") autrement dit efficace pour guérir le boiteux ; de uoce iubentis ("de la voix de celui qui ordonnait") évidemment celle de Pierre, pour que le boiteux se lève et marche.
1530 dixit enim petrus claudo in nomine Iesu nazareni surge et ambula. Pierre dit en effet au boiteux : "au nom de Jésus de Nazareth, lève-toi et marche".
1538 (Cui) scilicet materiæ priscæ id est corpori ueteri. incessus id est gressus datus uerbo petri: protulit id est ostendit: cursu præpete id est uolucri et celeri: quicquid id est omne illud quod. ortus id est natiuitas claudi: non edidit id est non monstrauit. (Cui ("Elle pour qui")) évidemment la matière ancienne, autrement dit le corps ancien, incessus ("la progression") autrement dit la marche donnée par la parole de Pierre, protulit ("mit en avant ») autrement dit montra, cursu præpete ("par une course précipitée") autrement dit il volait et allait vite, quicquid ("tout ce que") autrement dit toute chose que, ortus ("l'origine") autrement dit la naissance du boiteux, non edidit ("ne révéla pas") autrement dit ne montra pas.
1541 Tunc ergo incessus datus uerbo petri: non paulatim ut contingit infantibus: sed praepete cursu id est in momento temporis et repente quemadmodum diuina uirtus agere solet: protulit claudo quicquid ab ortu et genesi sua ad quadragesimum usque annum in se non uiderat: nec id unquam ortus ei ediderat et monstrauerat. C'est donc alors que incessus ("la progression") donnée par la parole de Pierre, non pas peu à peu comme cela arrive aux bébés, mais praepete cursu ("par une course précipitée"), autrement dit en un instant et soudain, selon le mode d'action habituel de la puissance divine, protulit ("révéla") au boiteux quicquid ("tout ce que"), depuis son origine et sa naissance et jusqu'à ses quarante ans, il n'avait pas vu en lui, et que pour lui ortus ("l'origine") n'avait ni révélé ni montré.
1543 (stat facti manifesta.) quia exiliens claudus intrauit cum petro et loanne in templum ambulans et laudans deum. et uidit omnis populus eum ambulantem et laudantem deum. cognoscebant enim illum: quoniam ipse erat qui ob elemosynam sedebat ad speciosam portam ut ait lucas. (stat facti manifesta ("l'évidence de ce fait est assurée")) parce que le boiteux bondit et entra avec Pierre et Jean dans le Temple, en marchant et en louant Dieu, et "tout le peuple le vit marcher et louer Dieu ; car ils le connaissaient, puisque c'était celui-là même qui se tenait assis près de la Belle Porte pour mendier" comme le dit Luc.
1598 Nam claudus sanatus a petro qui quadraginta annos ægrotauit: populum israeliticum significat claudum non solum ab incarnatione et deriuatione israelis claudi ut diximus : sed etiam quia rebellis corde: et animo claudus fuit quadraginta annos in deserto: et aduersus deum suum peruicax. De fait, le boiteux guéri par Pierre, qui a été malade pendant quarante ans, signifie le peuple d'Israël boiteux, non seulement en raison de son origine et du fait qu'il descend d'Israël le boiteux, comme nous l'avons dit, mais aussi parce que son cœur est rebelle et qu'il a été boiteux quarante ans dans le désert à s'obstiner contre son Dieu.
1604 Sicut ergo claudus a petro sanatus ponebatur ad portam templi: nec poterat ingredi donec petrus eum introduxit: ita populus claudus id est israeliticus: legis prophetarumque uocibus ad messian id est ad ostium templi coelestis affertur: ut ab ingredientibus christianis poscat elemosynam fidei et sapientiæ. De même donc que le boiteux guéri par Pierre était placé près de la Belle Porte du Temple et ne pouvait entrer jusqu'au moment où Pierre le fit entrer, de même le peuple boiteux, autrement dit Israël, est porté par les paroles de la Loi et des prophètes près du Messie, autrement dit à la porte du Temple du Ciel, pour y demander aux chrétiens qui y entrent l'aumône de la foi et de la sagesse.
1604 Sicut ergo claudus a petro sanatus ponebatur ad portam templi: nec poterat ingredi donec petrus eum introduxit: ita populus claudus id est israeliticus: legis prophetarumque uocibus ad messian id est ad ostium templi coelestis affertur: ut ab ingredientibus christianis poscat elemosynam fidei et sapientiæ. De même donc que le boiteux guéri par Pierre était placé près de la Belle Porte du Temple et ne pouvait entrer jusqu'au moment où Pierre le fit entrer, de même le peuple boiteux, autrement dit Israël, est porté par les paroles de la Loi et des prophètes près du Messie, autrement dit à la porte du Temple du Ciel, pour y demander aux chrétiens qui y entrent l'aumône de la foi et de la sagesse.
1606 Sed hic populus claudus non introducitur in templum nisi per petrum: cui datæ sunt claues regni celorum: et portæ illius excelsæ clauiger petrus est. Mais ce peuple boiteux n'est pas introduit dans le Temple sinon par l'intermédiaire de Pierre, à qui ont été remises les clés du Royaume des cieux, et Pierre est le porteur des clés de cette sublime porte.
1606 Sed hic populus claudus non introducitur in templum nisi per petrum: cui datæ sunt claues regni celorum: et portæ illius excelsæ clauiger petrus est. Mais ce peuple boiteux n'est pas introduit dans le Temple sinon par l'intermédiaire de Pierre, à qui ont été remises les clés du Royaume des cieux, et Pierre est le porteur des clés de cette sublime porte.
1614 (et sub ipsis) spatiis id est sub iisdem temporibus et sub eadem annorum mensura qua claudus sanatus a petro claudicauerat: populus israeliticus claudicat scilicet corde: remotus: fine id est a finibus et regionibus ægypti: quadraginta annos: cupiens ægyptum: ut diximus: et quærens idola scilicet ægypti: unde in exodo uitulum aureum conflasse et adorasse dicuntur. (et sub ipsis) spatiis ("et dans cet espace") autrement dit dans ces temps et dans une mesure identique au nombre des années pendant lesquelles le boiteux guéri par Pierre avait boité, le peuple d'Israël boite évidemment dans son cœur ; remotus fine ("loin des confins") autrement dit des frontières et des régions de l'Egypte ; quadraginta annos ("quarante ans") cupiens ægyptum ("regrettant l'Egypte"), comme nous l'avons dit.
1617 (Ponitur debilis) id est claudus. scilicet populus israeliticus: ad portam speciosam id est iuxta messian et christum: qui est porta per quam patet ingressus ad deum: et dei ecclesiam: et fidelium congregationem. ponitur dico populus istaeliticus ad portam: sicut claudus sanatus a petro ad portam templi ponebatur. (Ponitur debilis ("l'infirme est placé")) autrement dit le boiteux, évidemment le peuple d'Israël, ad portam speciosam ("près de la Belle Porte") autrement dit à proximité du Messie et du Christ, qui est la porte par laquelle s'ouvre l'accès à Dieu, à l'Eglise de Dieu et à l'assemblée des fidèles ; ponitur ("il est placé"), dis-je, le peuple d'Israël, ad portam ("près de la porte"), comme le boiteux guéri par Pierre était placé à la porte du Temple.
1630 (Possunt.) diceret quispiam: cur prophetæ non possunt introducere claudum: et petrus potuit? (Possunt ("ils peuvent")) quelqu'un pourrait me demander pourquoi les prophètes ne peuvent pas introduire le boiteux alors que Pierre, lui, le peut ?
1631 Respondet: quia prophetæ dicunt futura et cernenda : at petrus dicit uisa. Item quia hæc porta commissa est petro: qui est ostiarius et ianitor aulæ coelestis: non prophetis. Arator répond : parce que les prophètes disent des réalités futures et cernenda ("qui restent à voir"), mais Pierre, lui, dit uisa ("des réalités qu'il a vues") ; de même, parce que cette porte est confiée à Pierre, qui est le portier et le gardien de la cour céleste, et non aux prophètes.
1633 Nec hoc mirum est. aliter enim (teste hieronymo in pentateucum) audita: aliter uisa narrantur. Quod melius intelligimus melius et proferimus. ideo subdit. Hæc ianua: credita scilicet a Christo: petro: qui scilicet petrus: confessus christum: filium esse dei uiui: monstrat cognita id est uisa: non prædicit futura et non uisa ut prophetæ. Et cela n'a rien d'étonnant ; en effet, (au témoignage de Jérôme dans la préface au Pentateuque) : "ce que nous avons entendu est raconté d'une manière, ce que nous avons vu d'une autre, car nous le comprenons mieux et l'exprimons mieux" ; voilà pourquoi Arator continue en disant : Hæc ianua ("cette porte") a été confiée, évidemment par le Christ, petro ("à Pierre") qui ("qui"), évidemment Pierre, confessus christum ("ayant confessé sa foi au Christ") en disant qu'il est le Fils du Dieu vivant, monstrat cognita ("montre ce qu'il connaît") autrement dit a vu, et ne prédit pas des événements futurs et qu'il n'a pas vus, comme les prophètes.
1634 Apud matthæum. xvi. cap. dixit dominus petro. Tu es petrus scilicet a me petra: ita tamen ut mihi retineam dignitatem fundamenti: tu super me ordinabis lapides mundos et abiicies leprosos. et super hanc petram edificabo ecclesiam meam. Et tibi dabo claues regni celorum etc. Chez Matthieu, chapitre 16, le Seigneur dit à Pierre : "tu es Pierre", évidemment la pierre que j'ai posée, de façon à conserver la dignité de fondement de tout, et toi, sur ce fondement que je suis, tu arrangeras des pierres pures et tu rejetteras les pierres lépreuses, et "sur cette pierre je bâtirai mon Eglise, et je te donnerai les clés du Royaume des cieux".
1635 (Non) sonat id est non dicit scilicet petrus : uentura id est futura ut prophetæ. (Non) sonat ("il ne fait pas résonner") autrement dit il ne dit pas, Pierre évidemment, uentura ("des réalités à venir") autrement dit futures, comme le faisaient les prophètes.
1636 (Vetus o.) apostrophe ad utrunque claudum: scilicet figurantem: qui sanatus est a petro: et figuratum id est populum israeliticum: qui sanabitur a cæcitate et peruicacia sua: et per portam ingredietur: si hostiarium petrum orauerit ut se introducat in ecclesiam dei: sicut claudus ille orauit petrum et exortauit: ut se in templum intromitteret. (Vetus o ("Vieillard")) apostrophe à chacun des deux boiteux, évidemment celui qui sert de figure, et qui a été guéri par Pierre, et celui qui est figuré, autrement dit le peuple d'Israël, qui sera guéri de son aveuglement et de son obstination et entrera par la porte, s'il prie le portier, Pierre, de le faire entrer dans l'Eglise de Dieu, comme le boiteux l'a prié et l'a encouragé à le faire entrer dans le Temple.
1636 (Vetus o.) apostrophe ad utrunque claudum: scilicet figurantem: qui sanatus est a petro: et figuratum id est populum israeliticum: qui sanabitur a cæcitate et peruicacia sua: et per portam ingredietur: si hostiarium petrum orauerit ut se introducat in ecclesiam dei: sicut claudus ille orauit petrum et exortauit: ut se in templum intromitteret. (Vetus o ("Vieillard")) apostrophe à chacun des deux boiteux, évidemment celui qui sert de figure, et qui a été guéri par Pierre, et celui qui est figuré, autrement dit le peuple d'Israël, qui sera guéri de son aveuglement et de son obstination et entrera par la porte, s'il prie le portier, Pierre, de le faire entrer dans l'Eglise de Dieu, comme le boiteux l'a prié et l'a encouragé à le faire entrer dans le Temple.
1636 (Vetus o.) apostrophe ad utrunque claudum: scilicet figurantem: qui sanatus est a petro: et figuratum id est populum israeliticum: qui sanabitur a cæcitate et peruicacia sua: et per portam ingredietur: si hostiarium petrum orauerit ut se introducat in ecclesiam dei: sicut claudus ille orauit petrum et exortauit: ut se in templum intromitteret. (Vetus o ("Vieillard")) apostrophe à chacun des deux boiteux, évidemment celui qui sert de figure, et qui a été guéri par Pierre, et celui qui est figuré, autrement dit le peuple d'Israël, qui sera guéri de son aveuglement et de son obstination et entrera par la porte, s'il prie le portier, Pierre, de le faire entrer dans l'Eglise de Dieu, comme le boiteux l'a prié et l'a encouragé à le faire entrer dans le Temple.
1638 Qui scilicet petrus: pellens id est remouens a se: noxia id est damnosa et detrimentum animæ afferentia scilicet diuitias: uitat onus auri id est non onerat se nec uult habere aurum: dicens aurum et argentum non est mihi. Qui ("Lui qui"), Pierre évidemment, pellens ("poussant") autrement dit écartant de lui, noxia ("la culpabilité") autrement dit ce qui apporte condamnation et dommages à l'âme comme par exemple les richesses, uitat onus auri ("évite le fardeau de l'or") autrement dit ne se charge pas d'or, et ne veut pas en voir, en disant : "de l'or et de l'argent, je n'en ai pas".
1640 ideo subdit (Cui) scilicet petro: censuit id est præcepit: author: id est creator rerum christus: non gestare sibi peram id est pelliceum folliculum aptum portando uiatico. Voilà pourquoi le poète continue ainsi : Cui ("lui pour qui"), à Pierre évidemment, censuit ("décréta") autrement dit prescrivit ; author ("l'auteur") autrement dit le Créateur du monde, le Christ, non gestare sibi peram ("de ne pas porter de bourse pour lui-même") autrement dit ce petit sac de peau, bien commode pour porter ce dont on a besoin pour la route.
1650 (Pete.) adhuc alloquitur claudum. o claude : uel popule israelitice. uel qui petis elemosynam: pete scilicet a petro dona salutis id est sanitatis in anima uel in corpore : si ad alium claudum sensum refers. non secteris id est non quæras sollicite: opes id est diuitias: fragiles id est fluxas: quas scilicet opes: debet spernere: cum domino scilicet Christo paupere in hac uita: debet scilicet sanatus claudus: qui scilicet sanus erit diues: post limina templi. id est postquam ingressus fuerit limen et portam templi cum claudo. (Pete ("demande")) il s'adresse encore au boiteux, que tu sois le peuple d'Israël ou celui qui demande l'aumône, pete ("demande"), à Pierre évidemment, dona salutis ("les dons du salut") autrement dit de la santé de l'âme et du corps, suivant qu'on le rapporte à l'un des boiteux, non secteris ("ne t'attache pas") autrement dit ne recherche pas avec inquiétude, opes ("des biens") autrement dit des richesses, fragiles ("fragiles") autrement dit qui s'écoulent, quas ("que") debet spernere ("doit mépriser") cum domino ("avec le Seigneur"), évidemment le Christ, pauvre dans cette vie, debet ("doit"), évidemment le boiteux guéri, qui ("qui"),évidemment l'homme guéri, erit diues ("sera riche"), post limina templi ("de l'autre côté du seuil du Temple") autrement dit quand il sera entré au-delà du seuil et de la porte du Temple avec le boiteux.
1654 (Porticus Salomonis.) Currit inquit lucas omnis populus ad eos scilicet petrum et loannem: ad porticum salomonis stupentes. (Porticus Salomonis ("le Portique de Salomon")) : "tout le peuple", dit Luc "accourt vers eux", évidemment Pierre et Jean "près du Portique de Salomon, dans la stupéfaction".
1662 (Hunc) scilicet claudum: habet id est recipit: porticus salomonis. quia claudus sanatus a petro uenit cum apostolis in porticum salomonis: et ad eos cucurrit statim populus miraculum stupens: (Hunc ("celui-ci")), le boiteux évidemment, habet ("le possède") autrement dit le reçoit, porticus salomonis ("le Portique de Salomon"), parce que le boiteux guéri par Pierre vint avec les apôtres dans le Portique de Salomon et aussitôt le peuple accourut vers eux, dans la stupéfaction.
1668 (Hic) scilicet Christus uerus pacificus: protegit omnem id est fidelem pace sua inæstimabiIi: qui scilicet fidelis: placet scilicet Christo. petro ductore et ianitore et pastore. Quo scilicet petro: præsule id est pastore et uices christi gerente: surgit scilicet fidelis claudicans animi infidelitate et peccatis. (Hic ("celui-ci")), le Christ prince de paix évidemment, protegit omnem ("protège toute personne") autrement dit tout fidèle, par son inestimable paix, qui ("qui"), le fidèle évidemment, placet ("plaît") évidemment au Christ, petro ductore ("avec Pierre comme guide") et portier et pasteur, Quo ("par lequel"), Pierre évidemment, præsule ("à sa tête") autrement dit comme pasteur agissant en lieu et place du Christ, surgit ("il se redresse"), évidemment le fidèle qui boitait dans son esprit sous le poids de ses manques de foi et de ses péchés.
1668 (Hic) scilicet Christus uerus pacificus: protegit omnem id est fidelem pace sua inæstimabiIi: qui scilicet fidelis: placet scilicet Christo. petro ductore et ianitore et pastore. Quo scilicet petro: præsule id est pastore et uices christi gerente: surgit scilicet fidelis claudicans animi infidelitate et peccatis. (Hic ("celui-ci")), le Christ prince de paix évidemment, protegit omnem ("protège toute personne") autrement dit tout fidèle, par son inestimable paix, qui ("qui"), le fidèle évidemment, placet ("plaît") évidemment au Christ, petro ductore ("avec Pierre comme guide") et portier et pasteur, Quo ("par lequel"), Pierre évidemment, præsule ("à sa tête") autrement dit comme pasteur agissant en lieu et place du Christ, surgit ("il se redresse"), évidemment le fidèle qui boitait dans son esprit sous le poids de ses manques de foi et de ses péchés.
1669 (AGMINE IAM NIVEO .) Post miraculum factum a petro concurrit uniuersus populus ad apostolos in porticum salomonis uenerans authores tam noui operis. (AGMINE IAM NIVEO ("désormais dans la troupe neigeuse")) Après le miracle fait par Pierre, tout le peuple accourut vers les apôtres dans le Portique de Salomon, vénérant les auteurs d'une action si merveilleuse.
1670 cæterum petrus nactus copiosum auditorium et frequentem turbam multa uerba fecit: quibus ueræ pietatis mysterium aperiebat. En outre, Pierre, qui avait trouvé là un auditoire copieux et une foule nombreuse, prononça de nombreuses paroles par lesquelles il donnait les clés du mystère de la vraie piété.
1672 secundum quosdam enim tribus millibus supradictis: modo orante petro addita sunt duo millia. Selon certains en effet, aux trois mille dont j'ai déjà parlé, au moment où Pierre priait, il s'en ajouta deux mille.
1673 Alii dicunt modo quinque millia fuisse conuersa a petro: quæ additis tribus millibus octo chiliadas ac millia conficiunt. Mais d'autres disent qu'il y eut à ce moment-là cinq mille conversions opérées par Pierre, qui, s'ajoutant aux trois mille, font huit mille.
1674 Cum uero petrus adhuc loqueretur ad populum: superuenerunt sacerdotes: et magistratus templi: et saducei dolentes quia docerent populum. et posuerunt eos in custodiam usque in crastinum. Mais, alors que Pierre parlait encore au peuple, "survinrent les Prêtres et les officiels du Temple et des Sadducéens qui souffraient de le voir enseigner le peuple" et "ils le mirent sous bonne garde jusqu'au lendemain".
1676 Postridie autem in medio concilli audientes petrum: mirabantur doctrinam pariter et constantiam. Mais, le lendemain, en entendant Pierre parler au milieu du conseil, ils s'étonnaient à la fois de sa doctrine et de sa constance.
1678 petrus uero et ioannes respondentes dixerunt ad eos. si iustum est in conspectu dei: uos potius audire quam deum: iudicate. non enim possumus quæ uidimus et audiuimus : non loqui. "Mais Pierre et Jean répondirent en leur disant : 's'il est juste devant la face de Dieu de vous écouter vous plutôt que Dieu, jugez-en ; en effet nous ne pouvons pas ne pas dire ce que nous avons vu et entendu".
1680 dicit ergo. (Iam apex) id est fastigium et altitudo: ecclesiæ: crescebat scilicet orante ac prædicante petro in porticum salomonis: agmine niueo id est candido et simplici: quale est christianorum uerorum: per millia. v. uirorum scilicet credentium. Arator dit donc (lam apex ("désormais la pointe")) autrement dit la cime et la hauteur, ecclesiæ crescebat ("de l'Eglise grandissait") évidemment à cause de la prière et de la prédication de Pierre dans le Portique de Salomon, agmine niueo ("dans la troupe neigeuse") autrement dit candide et simple comme il convient à de vrais chrétiens, per millia v uirorum ("à travers cinq mille hommes") évidemment les croyants.
1683 Vnde dominus petro dixit: et super hanc petram ædificabo ecclesiam meam: allegorice locutus. De là vient que le Seigneur dit à Pierre : "et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise" ; il parlait par allégorie.
1685 (Laborat iudæa) id est iudæi sacerdotes templi et magistratus; laborat et nituntur: arcere id est prohibere: hunc scilicet Christum: coli id est uenerari pro deo: de munere cuius scilicet Christi: fluxit id est exiit scilicet bonum sanitatis in claudum: quod scilicet bonum: dedit uirtus Christi: operata id est operans per uerbum petri apostoli: (Laborat iudæa ("la Judée peine")) autrement dit les prêtres du temple juif et les officiels, laborat ("peine") et s'efforce, arcere ("pour faire cesser") autrement dit interdire, hunc ("le fait que celui-ci") évidemment le Christ, coli ("soit adoré") autrement dit vénéré comme Dieu, de munere cuius ("du présent duquel") évidemment du Christ, fluxit ("a coulé") autrement dit est sorti, évidemment le bien de la santé accordée au boiteux, quod ("que") évidemment le bien, dedit uirtus ("la puissance a donné") celle du Christ, operata ("ayant opéré") autrement dit opérant par la parole de l'apôtre Pierre.
1686 Nam petrus turbæ admiranti tantum miraculum: quod miramini inquit in hoc: aut nos quid intuemini: quasi nostra uirtute aut pietate fecerimus hunc ambulare? Ille lesus quem uos tradidistis: et negastis ante faciem pilati: nomen eius et fides : quae per eum est. dedit integram sanitatem: Nec uero nomen est aliud sub celo datum hominibus: in quo oporteat nos saluos fieri. De fait Pierre déclara à la foule qui s'étonnait d'un si grand miracle : "que vous étonnez-vous en cela, ou pourquoi nous regardez-vous comme si c'était par notre puissance ou par notre piété que nous avions fait marcher cet homme ?" Ce Jésus "que vous, vous avez livré et que vous avez renié ouvertement devant Pilate", "c'est son nom et la foi que nous avons en lui qui a donné la totale santé" ; "car il n'est pas un autre nom sous le ciel donné aux hommes dans lequel il nous faille être sauvés".
1687 Vel intellige operata pathetice : ut sit uirtus operata petri passiue: quia uerbo petri uirtus diuina claudo sanitatem tribuit. uirtus autem operans sit dei: principalis scilicet et de cuius munere illud bonum fluxit: Ou bien aussi comprendre operata ("opérées") de manière passive de sorte que l'on construise uirtus operata ("la puissance opérée") de Pierre, de manière passive, parce que, par la parole de Pierre, la puissance divine a accordé la santé au boiteux ; or la puissance opérante est celle de Dieu qui est le principe évidemment et celui par le don duquel ce bien fluxit ("a coulé").
1687 Vel intellige operata pathetice : ut sit uirtus operata petri passiue: quia uerbo petri uirtus diuina claudo sanitatem tribuit. uirtus autem operans sit dei: principalis scilicet et de cuius munere illud bonum fluxit: Ou bien aussi comprendre operata ("opérées") de manière passive de sorte que l'on construise uirtus operata ("la puissance opérée") de Pierre, de manière passive, parce que, par la parole de Pierre, la puissance divine a accordé la santé au boiteux ; or la puissance opérante est celle de Dieu qui est le principe évidemment et celui par le don duquel ce bien fluxit ("a coulé").
1689 (Sed) amor petri: flammeus iam spiritu sancto urente: nescit linquere christum: inquit scilicet petrus: non reticebimus o sacerdotes et iudaei: quamuis minemini carcerem et tormenta: hunc scilicet christum: sed praedicabimus ipsum et diuulgabimus: quo id est christo praestante scilicet principaliter: remeat id est redit: salus generaliter ut diximus: uel remeat id est meat et uenit acyros: salus id est sanitas in claudum. (Sed) amor petri ("mais l'amour de Pierre") enflammé désormais par l'Esprit saint qui le brûle, nescit linquere christum inquit ("ne sait abandonner le Christ et il dit"), évidemment Pierre, non reticebimus ("nous ne tairons pas"), ô prêtres et Juifs, bien que vous nous menaciez de la prison et de tortures, hunc ("au sujet de celui-ci") évidemment le Christ, mais nous l'annoncerons et le ferons connaître partout, quo ("lui de qui") autrement dit le Christ praestante ("dans ce qu'il donne") évidemment en tant que principe, remeat ("revient") autrement dit vient en retour, salus ("le salut") de manière générale comme nous l'avons dit, ou bien remeat autrement dit meat ("vient") ἀκύρως ("de manière impropre"), salus ("le salut") autrement dit la santé pour le boiteux.
1695 Aliter legimus redempto non redemptor: hoc modo reparat decorem: qua iussa id est mandata petri dicentis surge et ambula: quibus uerbis: quia surgere et ambulare est pedum: iussa petri nouant huic claudo redempto id est liberato a membris claudicantibus synecdochicos. Une autre lecture possible est redempto ("racheté") et non redemptor ("rédempteur") ; de cette façon il "répare le charme", qua iussa ("par où quand ils en reçoivent l'ordre"), autrement dit le commandement de Pierre qui dit "lève-toi et marche", par ces paroles, car se lever et marcher est l'activité propre des pieds, les ordres de Pierre renouvellent pour ce boiteux redempto ("racheté") autrement dit libéré de ses membres boiteux συνεκδοχικῶς (avec synecdoque).
1695 Aliter legimus redempto non redemptor: hoc modo reparat decorem: qua iussa id est mandata petri dicentis surge et ambula: quibus uerbis: quia surgere et ambulare est pedum: iussa petri nouant huic claudo redempto id est liberato a membris claudicantibus synecdochicos. Une autre lecture possible est redempto ("racheté") et non redemptor ("rédempteur") ; de cette façon il "répare le charme", qua iussa ("par où quand ils en reçoivent l'ordre"), autrement dit le commandement de Pierre qui dit "lève-toi et marche", par ces paroles, car se lever et marcher est l'activité propre des pieds, les ordres de Pierre renouvellent pour ce boiteux redempto ("racheté") autrement dit libéré de ses membres boiteux συνεκδοχικῶς (avec synecdoque).
1789 (POSTQUAM MIRA SALVS.) Dimissi petrus et loannes a sacerdotibus et magistratibus templi: uenerunt ad reliquos apostolos et fideles: et ut narrat lucas annunciauerunt eis minas seniorum et magistratuum. qui cum audissent: unanimiter leuauerant uocem suam ad dominum et cum orassent: motus est locus in quo erant congregati, perceperunt autem fideles indicium exauditæ orationis terræ motu: ut scirent corda terrena sibi cessura: sub quorum pedibus spiritu adueniente: terra est concussa pauore. (POSTQUAM MlRA SALVS.) ("après qu'un merveilleux salut") Pierre et Jean, une fois renvoyés par les prêtres et les magistrats du Temple, vinrent trouver les autres apôtres et croyants et, ainsi que le raconte Luc, ils leur annoncèrent les menaces des anciens et des magistrats ; quand ils les eurent entendus unanimement ils élevèrent leur voix vers le Seigneur et comme ils avaient prié, le lieu dans lequel ils étaient rassemblés fut ébranlé, et les croyants perçurent un signe que leur prière avait été exaucée par ce tremblement de terre, afin qu'ils sachent que les entrailles de la terre cédaient devant ceux sous les pieds desquels, avec la venue de l'Esprit, la terre fut ébranlée de peur.
1791 (Postquam mira salus) nata scilicet per uerbum petri: de corpore uetusto scilicet claudi.xl. annos nati: audita discipulis scilicet aliis: liquet id est clara fuit et manifesta per narrationem petri et loannis: nam hi aliis discipulis narrauerunt quomodo claudus sanatus fuisset: et minas sacerdotum (Postquam mira salus) ("après qu'un merveilleux salut") nata ("né") évidemment par la parole de Pierre, de corpore uetusto ("d'un corps vieilli") évidemment celui du boiteux de quarante ans, audita discipulis ("entendu par les disciples") évidemment les autres, liquet ("se manifeste") autrement dit fut clair et évident, grâce au récit de Pierre et Jean ; de fait, ceux-ci racontèrent aux autres disciples comment le boiteux avait été guéri et les menaces des prêtres.
1791 (Postquam mira salus) nata scilicet per uerbum petri: de corpore uetusto scilicet claudi.xl. annos nati: audita discipulis scilicet aliis: liquet id est clara fuit et manifesta per narrationem petri et loannis: nam hi aliis discipulis narrauerunt quomodo claudus sanatus fuisset: et minas sacerdotum (Postquam mira salus) ("après qu'un merveilleux salut") nata ("né") évidemment par la parole de Pierre, de corpore uetusto ("d'un corps vieilli") évidemment celui du boiteux de quarante ans, audita discipulis ("entendu par les disciples") évidemment les autres, liquet ("se manifeste") autrement dit fut clair et évident, grâce au récit de Pierre et Jean ; de fait, ceux-ci racontèrent aux autres disciples comment le boiteux avait été guéri et les menaces des prêtres.